Citations sur Hommes à la mer (18)
Des jours merveilleux s'écoulèrent, puisqu'il ne se passa rien de particulier. Pour l'ancien, le goût du bonheur était fait de la fadeur d'un ennui paisible et prolongé. Mais il faut croire que la fin est l'issue de tout, même du rien.
Elle est tantôt attribuée à Platon, tantôt à Aristote, son disciple.
Elle est aussi la plus convenue des citations pour un ouvrage maritime.
Oserai-je dire, la plus bateau?
Toutefois, pour résister à tant de siècles, pour posséder une telle part d'éternité, qualité rare, il faut qu'elle soit le dosage parfait entre le péremptoire et l'absurde.
Elle est en tout cas la plus adaptée au volume que vous avez entre les mains.
"Il y a trois sortes d'hommes: les vivants, les morts et ceux qui vont sur la mer"
(Riff Reb's, préface)
Morituri te salutant ! Les modernes gladiateurs te saluent, nouveau César, ô Capitalisime ! Nous sommes prêts à mourir pour toi, pour la très sainte et glorieuse Compagnie d'assurance. O temps ! O mœurs ! Jadis, quand les gladiateurs, la cuirasse étincelante, entraient dans l'arène, fanfares et cymbales éclataient. Ils mouraient sous les huées de la foule, dans les éclats d'une sombre musique. Mais nous, les gladiateurs modernes, (…) nous mourons sans fanfare, sans beautés souriantes, sans applaudissements. Nous mourons dans le silence et la misère. Nous ne sommes rien, ni personne, les plus fidèles de tes serviteurs, ceux auxquels on ne paye pas de retraite. Salut, César ! Ceux qui vont mourir te saluent ! (Le Vaisseau des morts, B. Traven)
-CAPITAINE ! LE NAVRE EST UN TRAIN DE SOMBRER !
-Vous vous répétez, Spoker, c'est navrant.
-C'est qu'il s'enfonce rapidement, capitaine.
-Rapidement, dites-vous ? Que voilà une étrange expression, car si vous voulez bien vous donner la peine d'y penser, le temps n'est que relatif.
-Je crains, mon capitaine, que le moment soit mal choisi pour philosopher alors que nous aurons bu la grande tasse avant dix minutes.
-Si l'on suivait votre rationnement, il ne vaudrait jamais la peine de s'engager dans quelque réflexion que ce soit. Périr sans réfléchir n'est que ruine de l'âme !!! Vous oubliez la situation de l'homme, Monsieur Spoker.
-C'est que je suis trop occupé à considérer celle du navire. (Le Naufrage, Robert Louis Stevenson)
Vrai que c'te vieille coque et nous-mêmes sommes pas loin d'avoir fait notre temps ...
Il y a trois sortes d'hommes : les vivants, les morts et ceux qui vont sur la mer.
Mon heureuse insouciance de marin serait à coup sûr corrompue par le souvenir obsédant d'un énigmatique sourire ....
Le shamraken était un voilier hors d'âge, hors course. Cela faisait bien longtemps qu'il n'était plus pressé. Quel besoin de se presser ! Tramant ses vieux flancs de bois sur les vagues, il arriverait bien un jour, d'une manière ou d'une autre, dans un port ou dans un autre. Il était toujours arrivé.
Ses servants et ses maîtres, comme par souci d'harmonie, avaient l'involontaire et nonchalante élégance d'être tous presque aussi vieux que lui.
Pourquoi faut-il que la mer serve au commerce et à la guerre? pourquoi se livrer au massacre et au trafic? Combien il eut été préférable de n'avoir à naviguer tout simplement, avec par-ci par-là, un port et un morceau de terre, juste de quoi se dégourdir les jambes, acheter quelques livres et changer un temps l'ordinaire des repas.
Mais puisque je vivais dans un monde plus ou moins homicide et desespérement mercantile, mon devoir était de m'en accommoder.
Capitaine ! Le navire est en train de sombrer !!!
_ C’est très bien, Monsieur Spoker, mais est-ce une raison pour vous promener à moitié rasé ?
Si vous réfléchissez un peu, Monsieur Spoker, vous verrez qu’aux yeux du philosophe, notre situation n’a pas changé.
Si vraiment le navire doit sombrer, on peut affirmer qu’il n’a cessé de le faire depuis qu’il fut mis à la mer.
Faites-moi plaisir, allez vous raser.