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Critique de DOMS


Autant le dire, un petit moment d'adaptation m'a été nécessaire pour comprendre pourquoi ce « flic de papier » travaille à l'instinct sur des affaires que personne à part lui n'a flairé comme étant potentiellement à creuser. Anselme Viloc est inspecteur, dans les années 90, dans la région du bassin d'Arcachon.
Alors qu'il fait son jogging sur la pointe du cap Ferret, Anselme Viloc croise une femme assise devant un blockhaus. Elle est prostrée, en catatonie depuis des heures apparemment. Et comme Viloc marche à l'instinct, il s'en inquiète. A juste titre d'ailleurs, puisqu'impossible de savoir qui elle est, de la faire parler, d'échanger quoi que ce soit de « raisonnable » avec elle. Photos dans les journaux, enquête, investigation classique, rien n'y fait et sans l'obstination de Viloc, l'affaire aurait sans doute été classée ou confiée à un autre service.
Nous voilà emportés dans un polar assez déroutant au départ, car il se passe 30 ans en arrière. Là, point de téléphone portable, d'ordinateur ou de geek pour trouver en quelques clics des solutions improbables. Nous sommes face à un bon vieux flic, enfin, vieux pas tant que ça quand même, qui travaille à l'ancienne avec une équipe peu visible finalement, accompagné dans ses réflexions par Lily, une gamine affutée et très sensée, et aidé par Léonard un dessinateur singulier et terriblement intéressant. Mais surtout Anselme se guide à l'instinct, il a du caractère et sait être peu respectueux de la hiérarchie quand il sent qu'il est sur la bonne voie. le commissaire n'apprécie pas trop ce type d'enquête, sans mort, ni cadavre et lui laisse peu de temps pour la résoudre. Finalement, de péripétie en péripétie, puis de cadavre en incendie, Viloc soulève un lièvre bien plus gros que ce qu'il n'y parait au départ. Il creuse dans le passé des protagonistes et fait émerger quelques relents nauséabonds de la grande Histoire. J'aurai d'ailleurs aimé un peu plus de lignes sur cet épisode et sur la résolution de cette énigme particulièrement bien fouillée. Viloc nous entraine dans la réalité et les à côté de la seconde guerre mondiale, plonge dans la vengeance, la manipulation, et va bien plus loin dans la psychologie humaine que ce qu'on y voit de prime abord.
Dans ce roman, il n'y a pas profusion de sang ou de violence, ce qui prouve que pour tenir son lecteur ce n'est pas forcément indispensable. de longues digressions nous entrainent dans les pensées et les souvenirs d'Anselme, dans sa région, ses enquêtes précédentes (opus néanmoins compréhensible sans avoir lu les précédents) avant de dévoiler le mystère qui fera comprendre au lecteur toute la puissance de son titre « A la place de l'autre ». Atypique, un peu flâneur, poète et en apparence rêveur, Viloc est certainement un flic à connaitre et à suivre !
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