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4,04

sur 1514 notes
J'ai découvert la plume de Léonor de Recondo avec ce roman. C'est en fait la couverture si sensuelle en édition poche qui m'a intriguée. Et un petit bristol de mon libraire préféré invitant à lire ce bijou sans attendre. C'est donc ce que j'ai fait (après avoir réglé mon achat, bien sûr), sans seulement jeter un coup d'oeil à la quatrième de couverture.

J'ai été littéralement happée par la beauté du récit de Léonor de Recondo. Très court avec ses 200 et quelques pages, mais qui m'a marquée, comme un éblouissement. Un véritable coup de coeur que cette lecture aux multiples qualités.

L'histoire en elle-même est très belle et émouvante, Victoire et Céleste, les deux principaux personnages féminins fort touchants. le roman est magnifié par une écriture délicate et raffinée, à la musicalité parfaitement maîtrisée. Ce n'est qu'après avoir refermé ce court mais si brillant roman que j'ai appris par la biographie en quatrième que l'auteure est également musicienne.

Elle offre deux superbes portraits de femmes que tout sépare, l'une étant la domestique de l'autre. Léonor de Recondo dépeint avec justesse les conditions de la domesticité pendant cette Belle - Époque. Outre des conditions de vie et de travail difficiles de ces femmes, oeuvrant sans relâche du soir au matin, elles servaient souvent d'exutoire sexuel au maître de maison. Tellement plus pratique et moins onéreux que la fréquentation des maisons closes! Et en courant moins de risque d'attraper la terrible syphilis qui fit tant de ravages.
En pendant de ce portrait de la classe laborieuse, l'auteure décrit également ce que représentait la vie d'une femme de la bonne société. Un ventre à ensemencer pour obtenir l'héritier du nom. Et pour cela subir avec abnégation et sans joie les assauts virils d'un époux qui reste pratiquement un inconnu. Une dame parée de dentelles et bijoux pour faire prestation parmi le cénacle de familles honorables de la région. S'occuper en tant que dame patronesse et s'acheter une part de ciel par la charité faite aux nécessiteux.

Dépassant la barrière sociale à priori infranchissable, Céleste et Victoire vont se trouver et se découvrir. Se découvrir l'une et l'autre et se dévoiler à elles-mêmes. C'est beau et fort et merveilleusement écrit. D'une plume évocatrice tout en subtilité et délicatesse. Je donne raison à mon libraire, Amours est réellement un bijou à la ciselure parfaite à lire.
Et à relire car c'est une oeuvre qui peut se déguster à plusieurs reprises sans s'y faner.

J'ai vu que Léonor de Recondo avait d'autres romans à son actif que je compte bien accueillir dans ma bibliothèque et retrouver ainsi le plaisir de son écriture.
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Comment vivre au début du XXè siècle sans devoir respecter les us et coutumes des familles bourgeoises françaises? Léonor de Recondo, avec sa grâce et sa délicate écriture nous fait entrevoir un monde de femmes, car ce sont bien elles qui représentent toute la féminité dans ce livre où l'on perçoit beaucoup de tendresse, sensualité et dévouement face à l'autre...On ressent beaucoup d'émotions à la lecture de ce livre même si l'histoire est simple et c'est ce qui fait son charme justement.Une merveille écrite avec beaucoup de finesse...
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En général, je suis assez méfiante des livres à succès, j'attends souvent la retombée pour le lire, dans le silence, loin de la cohue médiatique, des prix et tous les blablas sur les blogs et autres plateformes littéraires.

Le hasard, c'est trouvé, que je l'avais quand même dans ma pal, pour ce moment opportun, associé à un challenge, le temps était venu de m'y plonger, j'oserais dire avec Amour.

Il est vrai, que l'amour jaillit de partout, hormis au commencement.

Début du XXè siècle, la modernité germe dans le monde et dans les coeurs des femmes. Un vent de liberté, d'émancipation juste un frisson. Victoire, ose, Victoire cocon devenu papillon. Elle quitte son enveloppe de femme respectable engoncée dans son corset, pour s'approprier l'enfant de sa bonne engrossée par son mari. Elle quitte son corset pour se libérer de cet engin de torture et l'obligation de se faire aider chaque matin pour s'apprêter. Elle quitte son lit pour rejoindre d'autres plaisirs méconnus, elle se fraye un chemin, vers la révélation absolue. Amours au pluriel, amour d'un enfant, d'une femme, amour de sa vie révélée. Amours partagés.
Le style est juste, musical, classique ni trop ni peu, juste la bonne mesure. Tout est cadencé, l'auteur nous offre et nous explorons, sans vice, ni haine, ni envie, juste contempler ces corps qui se découvrent, cet enfant en offrande qui unit un couple, une famille, la grande bonté de Céleste.

La grâce de cette petite bonne, subissant sans trop comprendre les assauts de ce mâle égoïste cédant à son unique plaisir. Fille ignorante des choses de la vie, se reposant sur les ordres de ses maîtres. Sage, et respectueuse, elle se laisse porter sans haine ni vengeance, vers sa destinée. Accueillant pleine de tendresse, une femme en mal d'amour, de maternité, offrant son corps, son âme, son fils.
Allant jusqu'au sacrifice de sa vie pour ses Amours interdits.
Hommage aux femmes de ce siècle, à leur condition, tant que bourgeoise que servante, elles étaient à le merci des mâles, l'être qui se croyait supérieur.
Magnifique histoire, romancée avec justesse et délicatesse, le coup de coeur n'y est pas mais pas loin.
Il manque un je ne sais quoi, peut-être de la puissance, de la poésie, je ne sais. Tant de belles critiques, sans doute, je pensais être transcendée par ce livre, bien que je l'ai apprécié, aimé pour sa qualité, son originalité, pour Céleste et Victoire, oui je l'ai aimé comme ses Amours à s'y méprendre.
Livre incontournable, il est certain.

je finirai après lecture de ce roman par ce sentiment que le destin n'est pas toujours celui qu'on croyait, mais celui qui se révèle au hasard d'un chemin.

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Je referme ces 200 pages en me demandant comment j'ai pu passer aussi longtemps à côté d'une telle pépite. le récit de Léonor de Recondo est à la fois magique, touchant et triste. C'est la rencontre de 2 âmes perdues qui vont s'apprivoiser et se sauver. D'un côté Victoire, une jeune femme mariée à un notaire et dont elle n'arrive pas à tomber enceinte, et de l'autre Céleste, la bonne de Victoire qui subit les viols répétés du mari de cette dernière. Mais quand Céleste se retrouve enceinte, le quotidien de ces 2 femmes que tout oppose va se rejoindre. Elles vont s'aimer et se découvrir, chacune pansant les plaies de l'autre.
Un récit magnifique. Comme à chaque fois, Léonor de Recondo sait trouver les mots justes pour faire parler les émotions et les sentiments de ces personnages.
Un immense coup de coeur!
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Une ambiance très 19e siècle pour ce roman qui se situe au tout début du 20 et qui est imprégné d'une grande sensualité, entre répugnance et extase..
C'est un huis-clos feutré entre un couple de bourgeois provinciaux sans enfant et leur servante Céleste.
Pauvre Céleste, humble, naïve, dévouée et pieuse livrée à la concupiscence de ses maîtres, elle est consciente de jouer un rôle qui dépasse son entendement et ses modestes ambitions. Piégée entre le comportement de primate du Maître et les tendances saphiques de Madame, elle a largement de quoi y perdre son latin et le lecteur pressent pour elle un dénouement tragique.
Ce roman pourrait avoir pris sa source dans un chapitre de l'excellent essai "la place des bonnes" de l'historienne Anne Martin-Fugier ; chapitre qui évoque pudiquement mais explicitement la vie intime des servantes, réduite aux exigences de leurs employeurs.
Une vision caricaturale de la bourgeoisie provinciale, au temps des bonnes
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Début XXième, la campagne française ... le couple de petits bourgeois au mariage arrangé et sans amour.Les domestiques, le vieux couple qui est là depuis toujours, avec ses secrets et la jeune bonne que Monsieur aime évidemment beaucoup.

Tout est là, classique finalement.
Sauf que ... L'enfant attendu n'arrive pas, alors on prendra celui de la petite bonne. C'est pourtant simple, non ?
Sauf que ... L'histoire va prendre un autre tournant. Celui de l'amour, de l'amour. Interdit, de la passion, du désir ... Ce n'est déjà pas simple à notre époque, alors vous imaginez cela début du siècle (précédent !) .... Je n'ai pas envie d'en dire plus, même si tout ceux qui s'intéressent à ce livre, savent ce dont je parle.

Ce livre j'en attendais vraiment beaucoup. Beaucoup trop. J'ai aimé l'écriture. J'ai aimé cette histoire mais je suis loin d'avoir ressenti ce que j'attendais.

Note pour moi-même : ne pas lire 10 000 critiques favorables sur un livre et me dire que forcément ce sera THE livre pour moi !

Je m'attendais à être transportée et au final, un personnage m'a un peu déplu. Ce qui a un peu "gâché" mon plaisir de lecture. Victoire m'a semblé un peu trop ... Comment dire ... Gamine ? Égoïste ? Écervelée ? Peut-être ... Mais on ne pourra nier qu'elle aime et rien que pour cela, je lui excuse le reste.
J'ai aimé Céleste, son amour, ses amours ...
J'ai toujours un peu de mal avec les "mentalités" de l'époque. Alors, même si c'est loin d'être gagné (surtout pour nous, les femmes !), nous en avons parcouru du chemin.

Belles Lectures
Lien : http://lesbl.blogspot.com
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Un roman toute en douceur, à l'écriture subtile et mélodieuse.

L'histoire n'est pourtant pas si douce que cela ; il s'agit même d'une certaine forme de violence faite aux femmes sous couvert de conventions sociales au début du XXe siècle. Une jeune fille bourgeoise, Victoire, est mariée à un notaire veuf sans même qu'on ne lui demande son avis. Son rôle consiste à lui donner un enfant, un descendant, or elle n'y parvient pas. Régulièrement ce notaire se satisfait auprès de la jeune bonne de 17 ans, Céleste, qui n'a que le choix de se soumettre. Elle va finir par tomber enceinte. Quand Victoire s'en aperçoit, elle garde la bonne à son service en échange de l'enfant qui deviendra le sien. Les deux femmes vont alors se rapprocher par le biais de l'enfant né.

Contre toute attente, bien que séparées par leur condition sociale, Victoire et Céleste sont très semblables et ont vécu le même manque affectif de la part des parents, puis subi les conventions sociales de leur époque. Tout cela, l'auteur l'expose délicatement au fil des pages en préservant une certaine pudeur. Le nouveau-né va être à la source d'un amour partagé et pur. Les sentiments sont fort bien analysés et décrits pour chacun des personnages.

Le style est harmonieux. Pendant toute ma lecture, les mots formaient comme un ensemble musical et je me suis laissée porter.

Un roman court mais dense en contenu, en émotions, en ressenti, en réflexions. Un très beau texte !
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Poétique, réaliste, pudique et très sensuel... les mots peuvent manquer pour définir ce roman. Ici Leonor de Recondo dresse quelques portraits : Céleste, la jeune bonne de la maison et Anselme, le maître de maison,qui entre en scène dès la première page de façon terriblement sordide. Son épouse, la frêle Victoire, qui révèlera une sensibilité inattendue et Huguette et Pierre, les employés modèles...
Ce roman parle de désamour mais aussi de tendresse et de désespoir.
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Je suis en accord avec beaucoup de lecteur c'est une jolie histoire d'amour qui se laisse lire, mais cela ne suffit pas pour m'emporter, les personnages manquent de relief, de détermination, le poids de la religion domine le livre, trop conventionnel, chacun reste bien à sa place, pas vraiment de révolte que ce soit Céleste (la bonne) après le viol, Victoire (la femme) découvrant la vérité et Anselme (le mari) ne disant rien et acceptant l'isolement pendant des mois. le sujet aurait pu être pour ma part mieux exploiter car il y avait matière entre la condition des domestiques, la religion, la paternité, l'homosexualité mais en lisant les critiques peut-être suis-je passée à côté.
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"Amours" est une petite merveille. Lu en deux jours (que dis-je, dévoré !), tout est superbe dans ce roman. l'histoire est prenante, les personnages magnifiques et l'écriture, classique, est impeccable.

Déclinaison du sentiment amoureux, le roman explore l'amour au pluriel, sous toutes ses formes : conjugal, maternel, de convenance ou interdit ...

Les personnages féminins ont la part belle dans ce roman : Victoire l'épouse, qui découvre la sensualité, qui se libère de sa condition (au point de brûler ses corsets) et qui a tant de difficulté à se sentir mère, Céleste, que l'on a malmenée, forcée, qui découvre la douceur et l'intimité, ou Huguette, la bonne au service de la famille depuis toujours, et ses secrets, ses douleurs cachées.

Secrets de famille, de filiation, d'alcoves, amours interdites, tout y est.

J'ai adoré ce roman, je l'ai trouvé incroyablement beau, doux, délicat, merveilleusement écrit, l'histoire est prenante, et c'est une magnifique ode à la liberté d'aimer.

Une fois entamé, je n'ai fait qu'une bouchée de ce livre, je l'ai savouré, j'ai regretté qu'il se termine.

Lisez-le, vous ne serez pas déçu !
Lien : http://histoiresdenlire.blog..
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