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Léonor retourne dans le musée qu'elle a visité à Tolède avec son père et sa découverte des tableaux de Dominikos Theotokopoulos a été un véritable choc : elle est tombée amoureuse du peintre en même temps que de son oeuvre. C'était une évidence, il fallait qu'elle aille à la rencontre de son « amor » dont elle parle avec beaucoup d'emphase, à la recherche d'une extase, d'une révélation.

En fait, c'est beaucoup plus compliqué qu'elle ne le pensait, après le regard plein de doute, voire de suspicion qu'elle perçoit déjà en arrivant (quelle idée saugrenue de vouloir passer « une nuit au musée » !) Elle comprend très vite qu'elle ne pourra pas vraiment être seule, il y a la surveillance, les alarmes, les rondes, donc, elle va être filmée tout le temps, on lui a donné le droit de rester seulement deux heures dans un lieu sans alarme mais où il existe quand même caméras… (Patio et chapelle). Comment la rencontre avec son grand amour va-t-elle pouvoir se passer ?

Je souris. Ils ne savent pas exactement pourquoi je suis là, mais moi je le sais très bien. On leur a dit que j'arrivais de Paris, que c'était une expérience intéressante d'enfermer une artiste toute une nuit dans le musée. Et ça a dû doucement les faire rire.

Pour mieux préparer l'aventure, elle ne s'est pas contentée du musée, elle a visité tous les lieux qui ont été importants dans la vie du peintre à Tolède, à la recherche de cet homme dont elle nous raconte avec brio l'histoire extraordinaire, tragique : il a quitté son pays, la Crète, où il se trouvait trop à l'étroit car il ne voulait plus se contenter de peindre des icônes, abandonnant son premier amour, pour le ciel de l'Italie et des génies de l'époque.

Il s'y sent très vite à l'étroit, non reconnu, alors qu'il a appris les techniques, a côtoyé les grands, et s'embarque pour l'Espagne. Il rencontre celui qui l'accompagnera une grande partie de sa vie. Il retombe amoureux mais le destin s'acharne, sa belle gitane va mourir en couches, il élèvera seul son fils :

Jerónima de las Cuevas a des airs de gitane. Elle a piqué des fleurs dans son chignon, elle porte sa plus belle robe, elle a noirci ses yeux, s'est parée d'un collier, de boucles d'oreilles et d'un châle brodé par son père. Dans sa famille, ils sont tous artisans brodeurs.

Léonor de Récondo alterne ses émotions, sa rencontre avec les tableaux de Greco qui se dérobe à elle, et l'histoire du peintre qu'elle retranscrit de fort belle manière, tout en rendant hommage au passage à trois noms, qui sont au firmament de la peinture espagnole : Goya, Velasquez et Greco. Un lien très fort l'unit à Dominikos Theotokopoulos, ils sont frères d'âme : tous deux ont connu l'exil alors elle est forcément sur la même longueur d'ondes que lui.

On sent au passage toute l'émotion que fait remonter la peinture, la quête de « La Rencontre », chez l'auteure, notamment quand elle lui offre son talent de violoniste en jouant dans le patio pour que les vibrations de l'instrument entrent en communion avec l'énergie du peintre. On se sent un peu voyeur dans ce moment intense mais on imagine ces deux êtres qui se rejoignent dans la beauté et la pureté de l'instant.

On peut sourire parfois devant cet amour qu'elle exprime avec émotion, avec emphase même, mais son enthousiasme est très communicatif ! je connaissais peu l'oeuvre de Dominikos Theotokopoulos, alors je suis allée à sa rencontre via Internet, découvrir les tableaux dont parle Léonor de Récondo, notamment « El Expolio », « l'enterrement du comte Orgaz » et « San Bernardino » peint en 1603-1604.

J'ai choisi ce livre parce que j'aime bien l'auteure, et j'apprécie beaucoup cette collection « Une nuit au musée ». le livre de Lydie Salvayre « Marcher jusqu'au soir » où elle parle de sa nuit avec « L'homme qui marche » de Giacometti, m'a plu.

Je connaissais déjà la sensibilité de Léonor de Récondo que j'ai découverte avec « Pietra viva » brillant hommage à Michel-Ange, pour lequel j'ai eu un coup de coeur à l'époque, ou encore avec « Amours » et une fois de plus, elle ne m'a pas déçue.

J'ai beaucoup aimé ce livre qui m'a permis de mieux connaître El Greco que je verrai plus de la même manière… je l'ai terminé, il y a quelques jours déjà, mais c'est toujours très compliqué de parler d'un livre qu'on a aimé car il rend les autres lectures fades ! Et la chronique va paraître certainement un peu échevelée, mais un peu de tendresse et d'émotion dans ce monde confiné, cela ne fait pas de mal, bien au contraire.

Un grand merci à NetGalley et aux Editions Stock qui m'ont permis de lire ce livre et de retrouver cette auteure que j'aime beaucoup.

#Laleçondeténèbres #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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La leçon de ténèbres, c'est l'histoire d'un rendez-vous pas comme les autres. Un rendez-vous amoureux ; jusque là, certes rien d'original. Mais un rendez-vous fixé dans une nuit étouffante de juin, au musée El Greco à Tolède, par Léonor de Récondo, à un homme qu'elle vénère, et dont elle ignore s'il viendra. Un rendez-vous particulier, donc, d'autant plus que l'objet du désir ardent de l'écrivaine et violoniste est un certain Dominikos Theotokopoulos, plus connu sous son nom d'artiste El Greco, et mort il y a plus de 400 ans...
Enfermée seule dans le musée, dans l'obscurité et la chaleur, sous l'oeil voyeur des caméras de surveillance, Léonor espère sa venue, espère la rencontre avec l'un des Maîtres du Siècle d'or espagnol, pour lequel elle a eu le coup de foudre 15 ans plus tôt, lors d'une visite en ces mêmes lieux avec ses parents.
Déambulant dans les couloirs, les jardins, la chapelle du musée, elle l'appelle, tente de l'attirer, de le séduire en jouant du violon. En l'attendant, elle nous raconte par petites touches la vie de l'artiste, son parcours de la Crète à Tolède en passant par Venise et Rome, son apprentissage, ses amours, son fils, son oeuvre, son métier, sa mort.
Au fil des pages, les mots et les notes de musique s'envolent et se mêlent pour composer une vibrante et sensuelle déclaration au Greco. Poésie, exaltation, délicatesse, la plume de Léonor de Récondo conjugue une nouvelle fois ces ingrédients dans un beau portrait du peintre, avec en arrière-plan, un hommage touchant à son propre père, lui-même artiste, et à sa famille.
En partenariat avec les Editions Stock via Netgalley.
#Laleçondeténèbres #NetGalleyFrance
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Mars 2020- juste avant le " confinement " - Librairie Caractères- Issy-Les- Moulineaux / 22 juin 2023

Moment de lecture magique et intemporel !

Collection magnifique dont j'adore l'idée: un artiste, un écrivain passe une nuit dans un musée de son choix ( en France comme à l'extérieur de l'hexagone..).
Double perspective : la substance du Musée , un artiste à l'honneur, avec en parallèle, les raisons du choix du dit artiste...par l'écrivain, ses souvenirs , son appréciation intime de l'oeuvre, du peintre , et son appréhension vis à vis de l'Art , en général !

Pour Leonord de Récondo, on découvre sa passion par trois grands maîtres espagnols ,dûe à des sorties culturelles avec ses parents, eux-mêmes, tous les deux artistes : Goya, Velásquez et surtout El Greco, pour lequel, elle éprouve une totale vénération..

On saura au fur et à mesure toutes les raisons de cette dévotion: artistique et plus intime !

Elle choisit donc Tolède, le meilleur endroit pour " rencontrer" son artiste préféré...Elle débute cette nuit unique au Musée, totalement exaltée de marcher sur ses pas, d' admirer" tout à loisir ses tableaux, ses portraits....les lieux où il a vécu, oeuvré, rêvé, souffert....

Rencontre qu'elle veut en totale fusion avec cet artiste crétois, qui va fonder la célèbre École Espagnole ....après des vitages, des exils, beaucoup de difficultés...

"Doménikos ira ainsi de procès en procès, exigeant l'argent qui lui est dû et plus encore, au nom de l'idéal qu'il a de l'artiste. Son orgueil agace, l'Espagne n'a pas eu Michel-Ange ou Léonard pour prouver aux yeux de tous que la peinture n'est pas un art mineur, qu'elle a toute sa place aux côtés de l'architecture et de la rhétorique. Les peintres espagnols sont toujours soumis au pouvoir des confréries d'artisans.La notion individuelle d'artiste n'existe pas.Et la Castille, en pleine contre- réforme sous le joug de l'Inquisition, ne prêche que la pénitence et la repentance. "

Elle ne s'adressera à lui que dans une grande proximité, dans le " tutoiement " et en dialoguant avec lui, en l'appelant par son vrai prénom :" Doménikos"

Alternance du récit, entre la narration de la vie d' El Greco, de ses difficultés d'artiste très singulier, son amour inconditionnel pour son fils unique, qu'il garde près de lui, pour le " former"... et le récit au présent, de Leonord de Récondo dans le musée, au milieu des chefs d'oeuvres de son " idole " !

Un très beau texte qui m'a fait pénétrer dans l'univers de ce peintre ..
Même si toutefois, je ne ressens pas la vénération et l'admiration très exclusive de l'auteure, je regarderai désormais un tableau d' El Greco, avec un regard plus attentif et averti !

L'auteure, musicienne...parle aussi avec fièvre et passion de son art de " violoniste".Son cher violon qu'elle a emporté avec elle afin de jouer pour Doménikos...comme abolissant les siècles et le temps humain, dans cette nuit au Musée ,si exceptionnelle!
..
J'achève ce billet par un extrait où l'auteure exprime avec flamme ...toute la modernité de cet artiste précurseur...à maints égards !

"Doménikos , je t'adore, parce que tes toiles me semblaient parfaitement anachroniques quand, jeune fille, je les regardais à Madrid au Musée du Prado.Je ne comprenais pas de quelle époque tu étais.Je te trouvais bizarre, étrange, beau certes, mais sans adjectif adéquat. Je vérifiais plusieurs fois: 1600, vraiment ?
J'avais l'impression que quelqu'un s'était trompé dans l'accrochage.
Ton style ne correspondait pas à celui des autres peintres exposés.Tu aurais dû être dans la salle des Goya.Ton coup de pinceau, ton expressivité me semblaient si proches de moi dans le temps.Tes tableaux auraient dû être accrochés à côté de ceux d'Egon Schiele, mais aussi de ceux de la période bleue de Picasso. L'artiste espagnol ne s'est jamais caché de la profonde influence que tu avais eue sur son travail."




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Enfermée seule une nuit entière dans un musée, quelle chance…je dois bien l'avouer j'aimerai assez !

Après avoir lu tout d'abord « le parfum des fleurs la nuit « de Leila Slimani, « La leçon de ténèbres » de Léonor de Récondo est le second livre que je lis dans la collection « La nuit au musée ».

Pour celui-ci, la romancière est restée enfermée la nuit entière dans le Muséo del Greco à Tolède, musée qu'elle avait déjà visité quinze ans plus tôt avec ses parents. Son souhait : y rencontrer Doménikos Theotokopoulos dit El Gréco, peintre de la couleur et fondateur de l'école Espagnole au XVIème siècle.

Quatre siècles les sépare, peu importe ! Léonor n'en a que faire, elle compte bien passer une nuit d'amour avec celui qui l'a tant subjuguée avec sa peinture il y a quinze ans et dont elle est tombée amoureuse.

Enfermée dans l'obscurité et la chaleur, observée par les vigiles sous l'oeil des caméras, la voici déambulant au grès de ses envies dans les couloirs, les jardins, la chapelle du musée.
Viendra-t-il ? Pa si sûr.

Alors qu'il tarde à apparaitre, Léonor de Recondo décide de l'appeler à travers la musique car dans ce musée, elle y est venue accompagnée de son violon. En plus d'être écrivaine, elle est aussi violoniste. Sa leçon de ténèbres musicale arrivera-t-elle à le séduire au point de traverser quatre siècles pour vivre ce rendez-vous d'amour si mystérieux ?

L'autrice alterne, dans ce petit livre de seulement 150 pages, la biographie de la vie d'El Gréco avec un récit profondément intimiste et émouvant dans lequel ses propres fantômes s'invitent et s'interposent dans ce rendez-vous amoureux. Ce récit empreint d'une extrême sensibilité m'a profondément touchée. Durant toute ma lecture, je me suis sentie comme suspendue à l'attente de cette rencontre.

J'aime énormément l'écriture de cette romancière et j'ai toujours ressenti beaucoup d'émotion à la lecture des romans que j'ai lus d'elle. Celui-ci ne déroge pas à la règle même s'il est totalement différent des autres. Je dois dire que le dernier chapitre de celui-ci est pour moi une merveille de sensualité.

Après cette lecture, je vais donc poursuivre ma découverte de cette collection en lisant prochainement celui de Lola Lafon, « Quand tu écouteras cette chanson »…

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Rendez-vous amoureux avec Le Greco

Léonor de Récondo a passé une nuit dans la maison-musée du Greco à Tolède en espérant pouvoir déclarer son amour au peintre. Avec une arme secrète, son violon, elle va lui offrir la plus belle des Leçon de ténèbres.

Enfermer des écrivains une nuit dans un musée. L'idée émane d'Alina Gurdiel qui en a eu l'idée après un séjour sur l'île japonaise de Naoshima. Elle séjournait dans un hôtel contigu au musée et, n'arrivant pas à dormir, s'est retrouvée seule au milieu des oeuvres d'art. «Petit à petit m'est venue l'idée, et l'envie surtout, d'enfermer des écrivains dans un musée et qu'ils vivent cette expérience pour la raconter. Quel rapport avons-nous exactement à l'art? Et aux musées? Chaque écrivain va raconter ce moment étrange, de solitude dans un endroit où d'habitude on ne peut ni dormir ni être seul. Chaque texte sera différent, inédit, forcement étonnant, personnel, amusant…»
Kamel Daoud a inauguré la collection «Ma nuit au musée» avec le peintre dévorant la femme. Comme pour les deux titres qui ont suivi, Marcher jusqu'au soir de Lydie Salvayre et Nuit espagnole d'Adel Abdessemed, il a passé la nuit au musée Picasso. Trois variations autour d'un même artiste que Léonor de Récondo aurait sans doute pu poursuivre, mais elle a préféré retrouver un musée qu'elle a découvert dans sa jeunesse avec ses parents, celui dédié au Greco à Tolède.
Le rendez-vous est fixé un soir de juin caniculaire. Venant de Madrid où elle a pu retrouver ses habitudes d'«Espagnole», elle doit à un contrôleur de train compréhensif le fait d'avoir pu rejoindre Tolède à l'heure prévue, car le TGV qui reliait la capitale du pays à de la région Castille-La Manche était complet.
Quelquefois, il faut un peu provoquer la chance… surtout quand on veut retrouver un peintre soi-disant mort il y a plusieurs siècles.
En pénétrant dans le musée construit au début du siècle et censé reconstituer la maison du peintre, il n'est toutefois pas là pour l'accueillir. Seuls les gardes face à leur système de vidéosurveillance s'amusent de cette curieuse initiative et ne tardent pas à laisser la visiteuse déambuler à son gré dans le patio, le jardin, la chapelle et les pièces d'exposition plongées dans l'obscurité.
Une ambiance propice à un rendez-vous amoureux, mais pas vraiment à l'analyse des oeuvres d'art, éclairées à la lumière d'un smartphone.
Reste à apprivoiser Doménikos Theotokópoulos, le «Grec de Tolède» qu'on finira par appeler Le Greco. Pour la réussite de cette entreprise Léonor a pris soin de se rendre d'abord à la cathédrale où la coutume veut que l'on caresse une pierre protectrice si l'on veut que ses projets se concrétisent. Léonor imagine que Doménikos a fait ce geste un siècle avant elle, avant de réaliser sa première commande justement destinée à orner l'édifice religieux. S'il veut vivre de son art, il doit réussir après avoir quitté sa Crête natale pour Venise, puis Rome, puis Madrid où il n'a pas pu s'imposer.
Délaissant la biographie classique, la romancière choisit de nous livrer les éléments marquants de la vie de son amoureux, l'enfant qui trouve une vipère sur son chemin et court chercher refuge dans l'église u encore, quelques années plus tard, son choix de quitter la Crête et de s'installer à Venise, de laisser derrière lui la belle Ariana qui mourra peu après ou encore les tentatives de travailler à Rome puis à Madrid.
Enfin l'arrivée en 1577 à Tolède, considérée alors comme «la capitale spirituelle de l'Espagne».
C'est là, à quelques mètres du musée, qu'il finira par poser ses bagages et qu'il réalisera ses oeuvres incomparables aux couleurs brillantes et aux ombres douces qui fascinent Léonor:
« Étirements de bleu
éclairs de blanc,
percées de vert,
étincelles de rouge,
chevauchées de brun,
dentelles de gris. »
C'est là aussi qu'il rencontrera Jerónima et qu'elle mettra au monde leur fils Jorge Manuel auquel il essaiera de transmettre son art. Un fils que l'on retrouve sur l'une de ses toiles les plus emblématiques, la Vue et plan de Tolède.
Mais alors que la nuit s'avance, Le Greco ne semble pas devoir réagir à la sensible déclaration d'amour qui lui est faite, contrairement au garde de nuit qui entend jouer de la sensualité de ce moment.
Il reste toutefois un atout majeur dans le jeu de la visiteuse, son violon. Les notes envoûtantes parviendront-elles à convaincre Doménikos?
Pourra-t-il résister à La leçon de Ténèbres? (Le titre du livre fait en effet référence à un genre musical créé en France au XVIIe siècle et destiné au premier des trois nocturnes qui accompagnent chaque office des Ténèbres, c'est-à-dire les matines et les laudes). Vous le découvrirez en même temps que la belle invitation à (re)découvrir une oeuvre et/ou à filer toutes affaires cessantes à Tolède.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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La leçon de ténèbresLeonor de Recondo publié chez Stock , collection Ma nuit au Musée.
#Laleçondeténèbres #NetGalleyFrance.
Le nouveau texte de Leonor de Recondo? Comme à chaque fois je ne résiste pas ..
Tolède, 23 heures,la chaleur est étouffante, Leonor de Recondo, son violon à l'épaule, franchit le seuil de la maison.
Telle une jeune femme énamourée elle tremble, espère et aspire à rencontrer celui qu'elle aime d'un amour hors d'âge Dominikos Theotokopoulos dit Le Gréco. 4 siècles c'est si peu quand on aime! 15 ans qu'elle a découvert sa peinture lors d'un voyage en compagnie de ses parents, en compagnie de son père qui les a quittés il y a si peu de temps et puis il y a ce carnet trouvé dans ses affaires.
Alors la voilà prête à passer la nuit dans le Musée El Greco et les mots coulent, la musique s'élève dans la nuit et ...
Merci

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Qui n'a jamais rêvé de se retrouver une nuit dans un musée ? Pouvoir déambuler dans la solitude et le silence de la contemplation... Etre libre d'observer patiemment chaque détail d'une oeuvre... S'approcher au plus près de l'artiste et de son art...

Leonor de Récondo a eu cette chance. Elle a passé ainsi une nuit au musée Greco de Tolède. Ce petit livre raconte cette expérience originale, cette volonté très forte d'une rencontre intime. Elle, la musicienne, désire ardemment connaître le peintre du XVIème siècle, Domenikos Theotokopoulos, dit El Greco.
L'auteure voyage à travers les époques.
Elle nous fait découvrir le parcours de cet artiste atypique et passionné. On appréhende ses envies, ses difficultés et ses doutes ; on part sur les traces de ses tableaux, originaux pour l'époque.
Elle nous fait vivre sa longue attente dans la chaleur étouffante de cette nuit espagnole. Les sensations sont exacerbées, l'épisode est sensuel, le regard est amoureux.
Elle nous fait également remonter le fil de ses souvenirs familiaux, son père décédé, la découverte d'un carnet, des vacances dans son pays d'origine qu'est l'Espagne quand elle était enfant, là où elle voyait pour la première fois les tableaux du maître...
Tout est donc lié. Ce rendez-vous avec El Greco, c'est un chemin vers l'enfance et le père, inévitablement aussi un voyage intérieur, une plongée en soi bienfaitrice, salvatrice, qu'elle relate dans une langue toujours aussi poétique et lumineuse,

J'ai apprécié la simplicité, l'émotion et la beauté des mots. J'ai aimé vivre par procuration cette expérience unique qui m'a incitée à me renseigner sur les peintures de l'artiste. Mais j'ai trouvé ce livre trop bref. J'aurais voulu rester encore un peu dans ce musée, accompagner davantage l'auteure sur les traces de son passé et dans les pas de Domenikos.
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Un coup de coeur sur le principe de la série : proposer à un auteur d'écrire à propos d'un musée et d'un oeuvre. Léonor de Récondo a une écriture vive, précise qui se prête bien au format très court de la collection. le rdv romantique est donc de passer une nuit au Musée del Greco à Tolède en Espagne. le récit est touchant car l'écrivain semble se dévoiler dans sa fougue pour El Greco, déclenchée 15 ans plus tôt, lors d'une visite en ces mêmes lieux avec ses parents. le livre devrait pouvoir se parcourir en 3D, tellement les couloirs, les jardins, la chapelle du musée, semblent réels. Ce récit permet de parcourir par petites touches la vie de l'artiste, son parcours de la Crète à Tolède en passant par Venise et Rome, son apprentissage, ses amours, son fils, son oeuvre, son métier, sa mort. La musique, la poésie, la magie des histoires d'amour romantiques et irréelles irradient ce récit pour développer une mystique autour de l'oeuvre d'art originale et unique.
#Laleçondeténèbres #NetGalleyFrance
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Léonor de Récondo part à la rencontre d'El Greco à Tolède.
Nimbée du halo de ses fantômes… Charmée de désirs intériorisés…
Une nuit au musée en quête d'extase mystique.

« Doménikos, mi amor, je suis tombée amoureuse de toi par la grâce de tes ciels (...) Tu es le vent et le ciel, et j'entre dans ton ombrage ».

El Greco (1541-1614) artiste peintre, sculpteur, architecte, originaire de Crête, quitte son île pour Venise, auprès du maître le Titien, puis ce sera Rome, avant d'arriver à Tolède, alors somptueuse et riche capitale spirituelle de l'Espagne.

Ecrivaine et violoniste, Léonor de Récondo a été dès l'enfance bercée dans le milieu artistique, initiée à l'art par ses parents tous deux artistes, dessins, peintures, musique…
La musique a sa part de volupté dans l'écriture de ses romans.

Léonor de Récondo se joue des quatre siècles qui la séparent de Doménikos Théotokopoulos ; et c'est par une intense chaleur estivale qu'elle va passer une nuit au Museo del Greco, une nuit d'amour car elle l'admire et le sublime cet artiste, se replongeant au coeur du XVIe siècle.

Poésie et mysticisme sont au rendez-vous pour une relation quasi charnelle avec l'artiste si singulier à l'époque, et fondateur de l'Ecole espagnole.

Leçon de Ténèbres, comme ce genre musical du XVIIème qui accompagne les offices des ténèbres pour voix et basse continue.
De l'art lyrique, intime et spirituel, comme l'écriture de Léonor de Récondo.

Dans la chaleur et le silence de cette nuit, Léonor joue sa leçon de ténèbres sur son violon et en appelle à son Doménikos ; lui l'artiste réfugié dans son disegno interno amenant le dessein à devenir dessin.

« En musique et sans mots ». Auréolée par la présence de Doménikos, Léonor se laisse flotter, emporter, extase vertigineuse et floue.
« Quand je ferme les yeux au milieu de cette chapelle et que je joue du Bach, j'appelle ton corps avec le mien (…) lente attente de toi, Doménikos (…), pour qu'advienne ce nocturne peu avant l'aube, pour que surgisse mon unique leçon de ténèbres ».

La transcendance que l'art du Greco exerce sur Léonor est magnifiquement exprimée comme la fugacité d'instants magiques, ils sont presque tout près l'un de l'autre… et laissent tous les deux leurs souvenirs affleurer… Envolée de couleurs, bleus du ciel et de la Méditerranée, vert des collines de Crête, jaune or du soleil, ocres, rouges des terres de Castille, roses et orange du crépuscule…blancheur de l'aube.

« C'est notre baiser, à la lisière du temps (…)
La lumière, malgré la nuit. »

Un roman – contemplation tout en sensualité, plein de délicatesse et de sensibilité.
J'ai beaucoup aimé.
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J'apprécie cette collection « Ma nuit au musée » découverte récemment avec « le parfum des fleurs la nuit » de Leïla Slimani, et bien décidée à poursuivre !
Des titres à conseiller amis lecteurs ?
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Toute une nuit dans un musée, les amateurs d'art en rêvent...
Léonor de Récondo nous propose de partager son expérience. Elle part à Tolède pour rencontrer le peintre Le Greco. Elle nous fait partager son expérience en alternance avec l'histoire du peintre. Toute la nuit, elle attend que le peintre la rejoigne. Sera-t-il au rendez vous ?
Voici un roman très court plein de poésie et de passion qui nous plonge dans l'histoire du peintre. Une folle envie de se plonger dans les tableaux du peintre nous emporte. Un peu de folie et de poésie !
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