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Critique de sylvaine


Avril 1936 à Aranjuez, près de Madrid, Aïta dirigeant d'une fabrique de céramique, menacé par deux types éméchés qui veulent sa peau, quitte la ville et se précipite à Irún pour y rejoindre Ama sa femme, leurs 3 enfants partis chez les parents de sa femme en pays basque.

Quand il arrive dans la maison familiale, c'est pour la trouver vide, le gâteau d'anniversaire de Zantzu, intact sur la table. Prévenus de leur arrestation imminente, au vu des activités des fils de la maison, ils sont tous partis à pied pour Hendaye, empruntant le pont qui surplombe la Bidassoa ce petit fleuve côtier qui sépare la France de l'Espagne. Ils se rejoindront tous à Hendaye chez une amie proche Mademoiselle Eglantine qui va leur offrir l'hospitalité.
Cette période troublée marque l'avancée des troupes franquistes et après la reprise progressive de plusieurs régions par les phalangistes, le pays basque vient de tomber entre leurs mains et « sus aux républicains » est alors le mot d'ordre.

Nous allons accompagner Aïta et les siens dans leur exil. Ils seront rattrapés par la déclaration de guerre entre la France et l'Allemagne, il leur faudra alors quitter Hendaye pour aller s'installer dans une ferme isolée près de Dax. Les conditions de vie y sont certes très difficiles mais ils sont isolés et à l'abri des regards.

Léonor de Récondo, violoniste virtuose, déjà remarquée pour son premier roman La grâce du cygne, signe là un petit bijou.

Dans ce texte à plusieurs voix, celle du père qui se tait peu à peu, celle de la mère et de son petit carnet intime, celles des enfants Otzan l'aîné, musicien, poète, Zantzu l'éternel assoiffé de connaissance, et Iduri le dernier rêveur avec ses qualités de dessinateur, chacun nous parle de cet exil, de la guerre, de la résistance à l'horreur.

Avec un art maîtrisé une écriture d'une musicalité extraordinaire, c'est l'histoire d'une famille, de son déchirement à l'idée de quitter leur pays, puis de leur résignation quand les frontières se ferment définitivement pour eux. Mais c'est surtout l'histoire de l'amour qui les unit, cet amour de plus en plus fort. Être ensemble, c'est tout ce qui compte est le leïtmotiv d'Aïta.

Les mots s'enchaînent, les phrases coulent de source, un pur bonheur de lecture

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