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EAN : 9782715235557
560 pages
Le Mercure de France (19/03/2015)
4.04/5   443 notes
Résumé :
Brillant élément du commissariat de Pampelune, l’inspectrice Amaia Salazar se voit chargée d’enquêter sur d’atroces crimes sexuels. Les victimes sont des femmes et tout semble indiquer que les bourreaux soient leurs maris ou compagnons. Mais des rituels macabres, qui rappellent des pratiques de sorcellerie locale, laissent penser qu’un fou diabolique pourrait orchestrer ces meurtres en série.
Salazar n’en a pas fini de découvrir les turpitudes de cette vallé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (89) Voir plus Ajouter une critique
4,04

sur 443 notes
Au tribunal de Pampelune, la mère de Johana Marquez attend que soit jugé celui qui a assassiné sa fille. Mais Jason Medina a décidé d'échapper à la justice en se tranchant la gorge avec un cutter dans les toilettes du tribunal. Dans sa poche, une enveloppe adressée à l'inspectrice Amaia Salazar, à l'intérieur un seul mot : ''Tarttalo''. Pour la policière qui vient de donner naissance à un petit Ibai, ce n'est que le début d'une périlleuse enquête. Des femmes originaires de la vallée de Baztan meurent sous les coups d'un mari ou d'un amant abusif, leurs corps est amputé d'un bras qui reste introuvable et les assassins se suicident en laissant derrière eux la même signature, celle du Tarttalo, ce cyclope légendaire, anthropophage cruel et monstrueux. Entre deux tétées, Amaia se met à la poursuite du monstre, tout en s'occupant de l'église d'un petit village, victime de profanations à répétition. Un lien pourrait exister entre celles-ci et les Cagots, une communauté de parias, victimes d'une terrible discrimination durant des siècles. Une lourde charge de travail pour la jeune maman qui peine concilier enquêtes et vie de famille.

Si c'est toujours un plaisir d'embarquer pour le pays basque avec Dolores Redondo, ce deuxième tome de la trilogie du Baztan souffre de la personnalité agaçante de l'inspectrice Salazar qui n'en finit pas de sombrer dans sa triste histoire familiale tout en se démenant pour être une mère parfaite, activité peu compatible avec la vie trépidante de chef de la brigade spéciale des homicides de Pampelune. Au four et au moulin, Amaia en devient pleurnicharde et injuste envers un mari, parfait lui pour le coup, qui tente de lui faciliter la tâche et ne reçoit en contrepartie que silences renfrognés et récriminations. La famille d'Amaia reste d'ailleurs au centre de cette nouvelle enquête, sa terrible mère n'ayant jamais fini de nuire, même du fin fond de l'hôpital psychiatrique où elle est enfermée. Mais si l'on passe outre ce défaut, de chair et d'os est encore une fois un fabuleux voyage dans la mystérieuse vallée du Baztan, entre nature sauvage et croyances ancestrales. le Basajaun, gardien de la forêt, laisse ici la place au Tarttalo, qui, selon la légende, se régalait d'agneaux, de bergers et de tout être humain passant par là, n'hésitant pas à entasser les ossements de ses victimes devant sa grotte, histoire d'impressionner le voisinage. L'occasion pour l'auteur d'évoquer les ''instigateurs'', ces criminels qui incitent au meurtre par leur pouvoir de persuasion, sans y participer activement. Et ce n'est pas là le seul intérêt de cette longue et passionnante intrigue puisqu'il y est aussi question des Cagots. Surtout connus dans le Sud de la France et l'Espagne, ils vivaient en marge des village, accusés de tous les maux, condamnés à vivre entre eux sans pouvoir se mêler au reste de la population. Pas suffisamment exploité par l'auteur, ce sujet méconnu mérite qu'on s'y attarde et qu'on le creuse par des recherches personnelles.
Bref, un polar intéressant par ses aspects culturels, doté d'une intrigue qui tient la route, mais qui mériterait d'être allégé des tourments maternels de l'enquêtrice. La suite est d'ores et déjà dans les librairies, on veut bien se laisser tenter...
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Ce roman est la seconde enquête qui met en scène une jeune femme policier, et la particularité de ces romans c'est qu'ils se passent au Pays Basque, et qu'ils nous permettent de découvrir les mythes Basques, c'est la partie qui m'a beaucoup plu.
Cette enquête est indépendante de la première mais la vie personnelle des personnages est largement évoquée et c'est plus simple à comprendre si on a lu le premier volume.
J'ai été assez étonnée qu'une policière puisse reprendre le travail après un congé parental mais sans noter ses heures et en venant un peu quand elle voulait. Elle recommence à travailler en s'absentant pour allaiter son bébé toutes les 4 heures par exemple, je n'ai pas trouvé ça très réaliste...
L'enquête est passionnante (un tueur en série, des meurtres de femmes suivis des suicides de leurs meurtriers, des profanations de cimetières, des os trouvés dans une grotte...) mais il y a trop de coïncidences pour être véritablement crédible.
La fin appelle une suite, elle nous laisse donc un peu sur notre faim.
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« La trilogie du Baztán », livre II
L'inspectrice Salazar a résolu une première enquête tout en découvrant qu'elle fut une petite fille haïe par sa propre mère. Un accouchement plus tard, la voilà devenue une vraie dure à cuire, traumatisée (et très chiante) de ne pas être une mère parfaite. Mais bon, ayant enfin admis les vertus du biberon administré par le père, elle peut à nouveau se concentrer sur son travail, une épidémie de cadavres sans bras nécessitant toute son attention.
Les cadavres sont ceux de femmes tuées par leur mari obéissant au Tarttalo (qui est bien plus beau mais plus difficile que le Tarttaluile), cyclope anthropophage échappé du Tartare.
Mais qu'ils sont malins les thrillers de madame Redondo ! Comme elles sont bien cousues, ses intrigues intrigantes qui nouent modernité et folklore, inconscient et mythologie, enquête policière et failles intimes. Quand on a une mère prête à vous manger, rendre justice à des femmes démembrées s'impose.
En réalité, si Salazar venge ces malheureuses, c'est surtout par ce qu'elle est: une vraie caricature de flic macho qui casse la gueule à ses collègues (« Plein le cul de ce mec. Une part d'elle-même, qu'elle ne connaissait pas, voulait se battre avec lui, lui flanquer une bonne raclée. Elle sourit un peu : Montes pesait au moins quarante kilos de plus qu'elle. Mais à ce moment-là, ça lui était égal. Elle allait se prendre quelques beignes, c'était certain, mais lui aussi »), soupire contre bobon qui ne se satisfait pas de garder le petit entre deux parties de jambes en l'air (« James la regarda, envisagea de dire quelque chose mais se retint ; il savait qu'il devait se taire, elle détestait qu'il lui demande de faire plus attention à elle, de se reposer, de dormir davantage. »), et rentre du boulot à pas d'heure (« James la réveilla à seize heures trente, en l'embrassant doucement, une douzaine de fois, sur la tête. Elle sourit en reconnaissant l'arôme du café qu'il lui apportait toujours au lit. »)
Et tandis que James jongle entre le décorateur d'intérieur de leur future maison et les biberons du petit, Amaia la badass attrape les criminels et mène son équipe à la baguette. Pas de bras, pas de chocolat.
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J'avais déjà bien aimé le 1er tome de la trilogie du Baztan de Dolores Redondo.

Que dire du second que j'ai trouvé encore meilleur. On replonge avec beaucoup de plaisir dans cette région, au coeur du Pays Basque Espagnol. Et, je dois vous avouer que personnellement, j'adore le Pays Basque. L'autrice nous amène, comme dans le 1er tome, dans la vallée du Baztan et son atmosphère sombre et humide. Des féminicides odieux y sont commis, suivi de suicide. Amaia va devoir enquêter et faire face à ses propres peurs souvent liées à son enfance particulièrement difficile. On est plongé dans une atmosphère mystique qui frise le fantastique sans jamais franchir le pas.

Le personnage d'Amaia est passionnant et terriblement attachant. L'autrice parvient à nous faire partager les doutes, les peurs de son personnage principal qui prend une réelle épaisseur. Amaia vient d'être mère, ce qui lui procure plein de doutes. Est-elle une bonne mère ? On comprend facilement que sa propre enfance chaotique a des répercussions sur sa maternité. D'autre part, la peur l'enserre lorsqu'elle comprend que cette série de meurtres est en rapport avec sa propre famille.
L'autrice par sa plume fluide et délicate rend ce récit particulièrement addictif. J'avais énormément de mal à lâcher cette lecture. C'est noir, glauque, oppressant par moment mais tellement passionnant. J'ai beaucoup aimé cette lecture, c'est même carrément un coup de coeur.
Attention, cependant à bien lire cette trilogie dans l'ordre. En effet, ce 2ème tome fait énormément référence au 1er, il faut absolument l'avoir lu avant.

Une très belle lecture que je ne peux que recommander à tout le monde.
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Dans ce deuxième tome de la trilogie de Baztán, le lecteur est à nouveau plongé dans la mythologie basquaise. Dans un décor magnifique, il retrouve Amaia Salazar, cette profileuse espagnole au passé traumatique.
Par un pont astucieux avec l'intrigue du tome précédent, Dolores Redondo nous emmène à la poursuite d'un prédateur peu commun en matière de thriller. Celui-ci est un instigateur, un manipulateur qui orchestre avec brio une série de meurtres sur fond de profanation d'églises sans jamais se salir les mains.
Il recherche la confrontation avec la Chef Salazar. Pour la faire réagir, il mêle à ses activités macabres les méandres de l'histoire familiale de l'enquêtrice.
C'est ainsi que la narration se construit, par des pierres solidement assemblées. La maçonnerie est renforcée par des personnages complexes mais aussi par des légendes auxquelles l'autrice donne un relief de crédibilité assez troublant.
Le style est impeccable, les dialogues tiennent la route et les descriptions sont suffisamment travaillées pour que le décor ait son propre rôle dans l'atmosphère particulière de ce roman.
C'est une réussite.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Elle avait peur et n'aimait pas ça du tout. Elle n'était pas idiote, savait que la peur maintient les policiers en éveil, vigilants et prudents, mais celle qu'elle éprouvait n'était pas du type qui accélère le pouls quand on arrête quelqu'un d'armé ; c'était l'autre, la peur ancienne et intime, celle qui pue l'urine et la sueur, la vieille peur dans l'âme qu'au cours de la dernière année elle avait pu tenir à distance et qui, à présent, réclamait son territoire. Le territoire de la peur. Elle l'avait déjà connue, savait dès le départ qu'elle ne pouvait pas gagner contre, et que la seule sagesse était de l'affronter, encore et encore.
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Quand on décide qu'on aime tellement quelqu'un qu'on renonce à tous les autres, on ne devient ni aveugle, ni invisible, on continue de voir et d'être vu. On n'a aucun mérite à être fidèle quand on n'est pas tenté par ce qu'on voit, ou quand personne ne nous regarde. La véritable épreuve se présente quand apparaît quelqu'un dont on tomberait amoureux si on n'était pas en couple, quelqu'un qui est à la hauteur, qui nous plait et qui nous attire. Quelqu'un qui serait la personne idéale si on avait pas déjà élu une autre personne idéale. C'est ça la fidélité, inspectrice. Ne vous inquiétez pas, vous vous en sortez très bien.
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[J'ai appris un mot ; j'ai vérifié, ça existe. Saurez vous le débusquer ? C'est page 131 de l'édition de poche, et le mot est employé de nouveau quelques pages plus loin]

Amaia composa le numéro du tribunal, préparée à entendre la voie melliflue de la secrétaire, tandis qu'elle se dirigeait vers sa voiture et cherchait dans les poches de son blouson ses lunettes de soleil pour se protéger des reflets brillants de la lumière dans les flaques.
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Ils firent l'amour sans bruit, d'une façon intense et profonde, avec cette force qui sert à se venger de la mort, à se dédommager de ses outrages. Le sexe d'après les enterrements, le sexe après la mort d'un ami, le sexe qui affirme qu'on est vivant malgré les souffrances, le sexe intense et fier de la réparation, destiné à effacer la sordidité du monde, et qui y parvient.
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Quand on décide qu'on aime tellement quelqu'un qu'on renonce à tous les autres, on ne devient ni aveugle ni invisible, on continue de voir et d'être vu.
On n'a aucun mérite à être fidèle quand on n'est pas tenté par ce qu'on voit, ou quand personne ne nous regarde. La véritable épreuve se présente quand appa-rait quelqu'un dont on tomberait amoureux si on n'était pas en couple, quelqu'un qui est à la hauteur, qui nous plaît et nous attire. Quelqu'un qui serait la personne idéale si on n'avait pas déjà élu une autre personne idéale. C'est ça la fidélité,
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