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EAN : 9782072888779
688 pages
Gallimard (07/01/2021)
4.01/5   616 notes
Résumé :
Amaia Salazar, détachée de la Police forale de Navarre, suit une formation de profileuse au siège du FBI dans le cadre d'un échange avec Europol. L'intuition singulière et la perspicacité dont elle fait preuve conduisent l'agent Dupree à la lancer sur les traces d'un tueur en série qui profite des catastrophes naturelles pour assassiner des familles entières. Alors que l'ouragan Katrina s'apprête à dévaster le sud des États-Unis, le compte à rebours pour identifier ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (148) Voir plus Ajouter une critique
4,01

sur 616 notes
C'est ma première lecture de Dolores Redondo et la première réflexion qui me vient à l'esprit est que l'exigence est le maitre- mot . Exigence de l'auteure envers elle- même et exigence du lecteur ou de la lectrice également. S'il a fallu plus de deux ans à Dolores Redondo pour écrire ce remarquable roman , il faudra un nombre conséquent d'heures au lecteur pour venir à bout de ces plus de 600 pages dans lesquelles une grande attention s'impose pour saisir toutes les connections menant au dénouement . Oui , une attention de tous les instants ou alors la quasi - certitude de se " perdre " (...et dans les bayous , vous verrez , ça fait pas vraiment envie ... ) , voilà, à mon avis , le contrat indispensable à parapher dès les premières lignes de ce roman atypique et " tellement machiavélique ", finalement .

Le point de départ est énoncé rapidement : un tueur en série est recherché pour le massacre de plusieurs familles . le psychopathe profite de catastrophes climatiques pour perpétrer ses forfaits et ...disparaître en tout quiétude .
Remarquée pour des compétences particulières que l'on découvrira au cours du roman , Amaia Salazar , stagiaire au FBI , est intégrée à l'équipe de l'agent Dupree . Les supputations quant à l'identité du coupable vont bon train et conduisent les enquêteurs en Louisiane , peu avant l'arrivée destructrice de la tempête Katrina ..Vous vous souvenez ?

Celui qui a hérité du pseudonyme de " Compositeur " sera - t - il , cette fois encore au rendez-vous?

Ce roman s'organise en différentes étapes vraiment fouillées, travaillées , bien écrites .( traduites).
Ce seront tout d'abord de longues discussions menées par les enquêteurs dans les locaux du FBI puis dans une caserne de pompiers de la Nouvelle Orléans , avant un périple plutôt glauque , mais plus " vivant " ( quoi que )....dans la ville inondée regorgeant de cadavres humains ou animaux , d'odeurs pestilentielles ... Et là, dans l'horreur va se débattre une population qui , en plus de la catastrophe , devra supporter l'indifférence , voire le mépris des autorités , les tirs de snipers , les pillages , les assassinats , le manque de nourriture , de soins , de secours . L'apocalypse . La déchéance. Les rituels vaudous comme seule issue , comme seule espérance . Les bayous crachent sur ces pauvres gens , le mépris d'une nation ! (non , non , rien n'a changé ... tout ...tout a continué.)

Quant à Amaia, elle va " briller " dans cette histoire , poussée par une force intérieure extraordinaire acquise depuis son enfance très particulière passée en Navarre et relatée en parallèle, par étape, tout comme d'ailleurs celle de l'agent Dupree. Des histoires loin d'être banales et qui nourrissent nos interrogations et notre intérêt jamais démenti , nous conduisant , comme tout le reste du roman d'ailleurs , aux portes de la mort , aux portes du paranormal , à la frontière du surnaturel , à l'extrême limite de la " ligne rouge " ....

Pour moi , ce roman a nécessité des pauses , des moments " de respiration " . J'avoue en avoir eu besoin , avoir effectué quelques retours en arrière aussi et , en même temps , j' ai toujours ressenti le besoin de " reprendre " assez vite , jamais d'abandonner malgré la tension et l'angoisse . Comme me le disait mon épouse, un livre " à ne pas lire lorsque vous recevez vos petits- enfants " !!! mais plutôt à découvrir lorsque vous ê tes sûrs que rien ne viendra vous perturber et embrouiller votre esprit , lorsque le soleil brillera ( pour le moral ) ....

Je pense que c'est le type de roman destiné à recevoir autant de critiques négatives que de critiques dithyrambiques , on aime ou on n'aime pas et je pense aussi qu'il peut entraîner des abandons , oui , bon , 650 pages ....ce n'est pas rien . C'est mon avis mais ce n'est pas non plus " la vérité vraie " , j'aimerais bien savoir , c'est tout .

Par contre , je sais que je vais continuer à lire cette auteure , ça c'est certain ...enfin pas tout de suite quand même, ma PAL contient des " petits romans sympas et plus ...légers " . Oui , c'est ça , plus léger, plus " soft " comme on dit ...Là , j'ai " ma dose " mais , "non , rien de rien , non , je ne regrette rien .."


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Remarquée pour ses talents de profileuse lors d'un séminaire international du FBI aux Etats-Unis, la sous-inspectrice espagnole Amaia Salazar accepte de prêter main forte à l'agent Dupree, dont l'équipe est sur les traces d'un tueur en série. L'homme profite de catastrophes naturelles pour s'en prendre, ni vu ni connu, à des familles entières. Or, une alerte ouragan vient d'être lancée : Katrina approche de la Nouvelle-Orléans…


Encore une histoire de psychopathe et d'enquêteurs de choc, me direz-vous. Oui, mais pas n'importe laquelle. Dolores Redondo nous embarque dans une atmosphère toute particulière, aux ingrédients subtilement distillés, qui a toutes les chances de vous envoûter. Et, dans le domaine des sortilèges, Amaia Salazar a une longueur d'avance sur tout le monde. Confrontée dès le plus jeune âge à l'expérience traumatisante du Mal au travers d'une mère mortellement venimeuse, la jeune femme connaît par coeur les signaux du danger et réagit avec une intuition et un sens de la psychologie confondants. Autour des personnages s'épaississent peu à peu le trouble et la curiosité du lecteur, insensiblement amené à la frontière du surnaturel, alors que, sur le fond apocalyptique du terrifiant désastre qui a frappé la Nouvelle-Orléans, viennent se superposer de dérangeantes pratiques vaudoues faisant écho aux terrifiants souvenirs d'enfance d'Amaia. On en oublierait presque notre imperturbable et opportuniste psychopathe, s'il ne continuait à frapper en profitant plus que jamais de la diversion…


Le mélange entre passé et présent, réalité concrète et irrationnel troublant, le tout dans un moment de tourmente historique et tragique restitué avec vérité, font de ce roman un édifice original, aussi complexe que puissant, dont la lecture reste paradoxalement fluide et aisée. L'un de ses temps forts reste indubitablement l'évocation de la Nouvelle-Orléans sous les eaux. Sa population la plus pauvre, celle des quartiers noirs, ne fut majoritairement pas évacuée. Rassemblée en dernier recours dans le grand stade du Superdome dont le toit fut partiellement arraché, elle demeura plusieurs jours coupée du monde et démunie de tout. le retard et la désorganisation des secours auraient-ils été les mêmes s'il s'était agi des habitants blancs des beaux quartiers ?


Point n'est besoin d'avoir lu les précédentes enquêtes d'Amaia Salazar pour suivre et apprécier celle-ci. Sans doute la jeune femme est-elle un brin trop douée pour demeurer absolument crédible. On lui pardonne aisément, tant on prend plaisir à la suivre dans cet ensorcelant thriller noir, dont le machiavélisme flirte avec le démonisme.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Heureux mélange que ce roman ! Il allie le suspense d'un thriller, la réflexion d'une enquête policière, et l'ambiance de la Nouvelle Orléans avec son bayou, ses croyances vaudou et… son ouragan Katrina ! Je trouve parfois les romans d'enquêtes répétitifs mais celui-ci m'a dépaysée.


Amaia Salazar, sous-inspectrice espagnole, participe à un séminaire international du FBI à Quantico. Pour s'être démarquée lors d'un exercice de profilage, elle est ponctuellement intégrée à l'équipe du grand ponte car l'exercice était en réalité une véritable affaire, que ses talents pourront aider à résoudre : Plusieurs familles ont été retrouvées mortes dans leurs maisons après des catastrophes naturelles. Ces morts pourraient sembler « naturelles » dans le charnier des tempêtes, mais elles présentent d'étranges similitudes : même victimologie avec père, épouse, trois enfants et une grand-mère, toujours regroupés dans le salon les têtes vers le nord. Ces détails étaient passés inaperçus lors des triages post-apocalyptiques, jusqu'à ce qu'un témoin rescapé assiste au meurtre de l'une des familles : Il affirme qu'un homme a tué chaque membre par balle puis mis leur mort en scène en faisant de grands gestes. A partir de ce moment, la traque commence. D'autres morts suspectes sont réétudiées et tout le monde est sous tension, car nous sommes en 2005, juste au moment du passage du Katrina sur la Louisiane. Il y a donc tous les risques que le désormais nommé « compositeur » utilise cet ouragan pour camoufler d'autres meurtres. Pour le trouver, le temps presse : il faut établir son profil !


Cette enquête principale est tout à fait dans la veine de la série Esprits criminels : L'établissement du profil progresse par les échanges de raisonnement entre agents. Chacun explique la progression de ses recherches et points de vue tout au long du roman, rendant le récit très pédagogique. Mais l'originalité est dans le décor, et les protagonistes seront dans une sacrée panade puisqu'ils se sont transportés sur le lieu présumé des prochains crimes : en pleine trajectoire de l'ouragan à la Nouvelle-Orléans. L'auteure plante le chaos qui règne avant, pendant, et après la tempête. J'ai beaucoup aimé naviguer avec l'équipe (car tout est inondé). A sa tête, l'agent Dupree qui connaît bien le terrain : Il y a vécu, et qu'il y a même déjà traqué une autre sorte de criminel… le baron samedi : l'Esprit des morts, auquel croit beaucoup la population imprégnée de rites vaudous. Et vous avez déjà essayé d'attraper un fantôme ? Alors il court toujours, et la mort rôde tout autour de notre enquête, nous obligeant à nous plier nous aussi, aussi cartésiens que l'on soit, à certains rites « vaudous », mot qui signifie « l'esprit qui parle ». Car ce qui fait que la magie, blanche ou noire, fonctionne, c'est que l'on y croit. Or, la population est persuadée d'avoir la mort aux trousses.


Quant à Amaia, elle est habituée de ces ambiances du fait de ses origines espagnoles, d'une région où l'on chassait les sorcières, et en ayant connu une elle-même… L'auteur alterne le récit de l'enquête présente en pleine tempête avec, d'une part, le passé mystérieux de l'agent Dupree qui achète des grigris et consulte des marabouts et, d'autre part, l'enfance tortueuse et intrigante d'Amaia, sauvée par l'esprit de la forêt… Chaque histoire progresse dans un bon rythme. Et même si la magie est présente qui offre son lot de dépaysement appréciable, l'auteure ne tombe pas dans la facilité du fantastique qui explique tout. Elle intrique parfaitement ces trois ambiances dans la réalité, et l'on s'enfonce dans ce roman comme l'on pénètre dans le bayou : avec curiosité et anxiété, sans trop savoir à quelle sauce on va être mangé. Voilà comment on dévore avec passion 670 pages en trois jours de vacances. La bonne nouvelle, c'est que cette histoire est précédée d'autres tomes à découvrir. Merci à HundredDreams pour la découverte, j'ai adoré ce moment !
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Dolores Redondo est une auteure espagnole que j'aime particulièrement. Je l'ai découverte il y a quelques années avec son incroyable trilogie de la vallée de Baztan.
Sous son regard, cette région enclavée des Pyrénées espagnoles devient sombre, inhospitalière, inquiétante, oppressante. Mêlant habilement traditions, légendes et créatures magiques nés du folklore basque, l'auteure installe un climat menaçant, mais aussi captivant.

Ce quatrième tome est un préquel qui se lit indépendamment des trois premiers, mais si vous souhaitez le lire, je vous conseille très fortement de commencer par le premier tome « le gardien invisible », sinon les trois premiers tomes perdront, je pense, de leur intérêt et ce serait vraiment dommage de passer à côté de cette trilogie originale, addictive et très bien écrite.

Avec « La face nord du coeur », l'auteure enferme le lecteur dans un huis-clos moite et lourd ayant pour cadre, non plus la région basque, mais la Louisiane ravagée par l'ouragan Katrina. Ce changement de décor, le Bayou et la Nouvelle-Orléans, laisse la culture cajun, les superstitions et les croyances vaudou, fifolets, gaueko, et autres, se mélanger à la culture basque d'Amaia.
*
Ce changement de décor avec les ravages du cyclone Katrina confère beaucoup de réalisme à l'intrigue, entretenant une tension incroyable et un suspens qui monte au rythme des eaux qui envahissent la Nouvelle-orléans. Dolores Redondo décrit remarquablement bien la Louisiane ravagée par la montée des eaux, la détresse des habitants livrés à eux-mêmes, l'arrivée tardive des secours, les violences urbaines.
« Les tempêtes ne ramènent rien… Elles emportent tout. »
*
Août 2005, Etat de Louisiane
Amaia Salazar suit une formation de profileuse aux Etats-Unis dans le cadre d'un échange entre le FBI et Europol.
Remarquée très vite pour ses excellentes capacités de profilage et ses dons extraordinaires que l'on pourrait appeler intuition, instinct, l'agent Dupree la recrute dans son équipe pour retrouver un tueur en série qui profite des catastrophes naturelles pour cacher ses crimes.
« Une perle rare, un être capable de raisonner avec toute la logique scientifique du monde, et aussi sensible à l'invisible que le Petit Prince. »
*
Amaia Salazar est une enquêtrice que j'aime beaucoup. Alors oui, il est vrai qu'elle a un caractère secret, irascible, tourmenté, qui rejoint les clichés du policier au passé trouble, mais Amaia touche le lecteur par son histoire personnelle et son terrible passé qui prennent autant de place dans l'intrigue que l'enquête policière.
« Amaia était une enquêtrice-née. Un de ces êtres doués naturellement de la capacité de discerner la trace du mal. Un privilège douteux, certainement, acquis lors d'un séjour dans son enfer personnel. »

Discrète mais d'une présence rassurante.
Irascible, mais d'une empathie rare.
Abimée mais courageuse, faisant de son passé une force.
L'enquête devient vite prenante, faisant écho au passé douloureux et traumatisant d'Amaia.
« Non, l'ama ne te mangera pas cette nuit.
Dors, petite sorcière. »

Par flashback, le lecteur découvre les traumatismes de son enfance, tout en suivant les progrès de l'enquête. Les scènes de crime sont sobres, un plaisir pour le lecteur qui n'est pas submergé d'images horribles.

« Ce que la chenille appelle fin,
le reste du monde l'appelle papillon. »
Lao Tseu
*
Sous la plume très visuelle de Dolores Redondo, le roman nous entraîne dans une intrigue complexe et passionnante dans laquelle les anciennes croyances Vaudou et la mythologie basque s'entremêlent.
*
Avec ce quatrième tome autour de l'enquêtrice Amaia Salazar, Dolorès Redondo confirme son talent en proposant une intrigue prenante, des personnages bien travaillés, une héroïne attachante, un décor apocalyptique angoissant et une atmosphère surnaturelle liée aux croyances populaires.
Mélange de genres, à la fois roman policier et fantastique, j'ai passé un très bon moment.
N'hésitez pas à découvrir cette auteure.
*
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La trilogie du Baztan m'avait scotchée chez moi une semaine durant, à une époque où renoncer à toute vie sociale signait la puissance d'un livre, et non la persistance d'un virus flanqué de ses variants et autres recomposants. Aussi ai-je sauté sur la préquelle, même si elle se situe far away from the Pays Basque. Certes, les bayous de Louisiane, comme la vallée du Baztan, traînent une longue réputation de sorcellerie; mais justement: comment le lecteur va--t-il garder le plaisir de la découverte quand il s'agit pour l'auteur de se couler dans une mythologie connue, même approximativement, de tous: celle du vaudou et des morts-vivants?
Redondo relève le défi en entrecroisant l'enquête en Louisiane avec les souvenirs que des meurtres familiaux font surgir chez notre enquêtrice à l'enfance fracassée: à sa mère-sorcière et son père faible s'opposent un père-monstre et une mère soumise. La narration alterne l'enquête américaine et le meurtre programmé de la petite Amaïa par les diables du Baztan. Dans ces deux mondes, le surnaturel est à la fois un fait social et une exploration de l'inconscient. le vaudou existe parce qu'on y croit, et on y croit parce qu'il explique, comme les contes de notre enfance, les forces qui nous animent: l'angoisse, l'amour, la haine, le désespoir, la lâcheté...
Mais l'exil en Louisiane permet aussi une incursion dans le roman social puisque l'enquête se déroule pendant l'ouragan Katrina. À l'enfant abandonnée aux monstres par son père que fut Amaïa font écho non seulement les familles massacrées par un père dévoyé, mais aussi les Afro-Américains laissés seuls face à la tempête, sans soins ni secours, que leur nationalité américaine n'a pas protégés et que Washington a reniés en regardant ailleurs. Trois intrigues comme trois fils qui se nouent: quand ils ne se détournent pas, ceux qui promettaient de vous protéger vous écrasent de leur mépris et de leur haine. L'Amérique n'est qu'une famille dysfonctionnelle dont les Noirs et les pauvres sont les bâtards qui n'intéressent personne.
Mais en littérature aussi il existe des péchés capitaux qui justifient ma note dubitative: notamment le ravaudage (qui consiste à nouer de façon sommaire et voyante la trilogie et sa préquelle) et l'auto-promotion ("Salazar, quelle femme extraordinaire vous faites" "Mais quelle femme extraordinaire vous faites, Salazar" - chère auteure, laissez-moi en juger au lieu de me seriner le point de vue de Dupree, je sais lire).
Ce n'est donc pas le livre de trop - loin de là. Mais peut-être est-il temps d'abandonner Amaïa Salazar à ses démons pour exorciser d'autres territoires.
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critiques presse (4)
LeFigaro
11 mars 2021
L’héroïne de ce roman à succès, l’inspectrice Amaia Salazar, a fait ses gammes à la Nouvelle-Orléans, dévastée par Katrina.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeMonde
01 mars 2021
Grâce en particulier à son écriture éminemment visuelle, qui fait merveille dans « La Face nord du cœur », thriller dans La Nouvelle-Orléans frappée par Katrina.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Lexpress
15 février 2021
La Face nord du coeur, quand une policière navarraise enquête à La Nouvelle-Orléans; Aujourd'hui, quand un homme déambule du côté de Bécon-les-Bruyères; Tout peut s'oublier, quand un père traque sa famille au Japon.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Telerama
08 février 2021
Enquêtrice, enfant du pays à l’intuition hors normes. Révélée par sa trilogie du Baztán, l’autrice basque espagnole Dolores Redondo remonte dans le temps pour ce nouvel opus, remarquable.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (92) Voir plus Ajouter une citation
Après l'ouragan Katrina

Mais immédiatement le Zodiac se mit à reculer vers le nord. Ils se regardèrent avec étonnement et saisirent les rames. L'eau atteignait le niveau des toits de la plupart des maisons de la rue et cachait les plus basses dont on ne voyait que le haut de la toiture. Le courant venait de River Road : l'eau boueuse du fleuve avait envahi la rue du même nom, tourbillonnant à l'endroit où les deux voies se croisaient. Il était impossible de ne pas songer aux familles qui avaient peut-être résisté dans ce quartier sans penser à leur sort et à cette boue marron provenant du fleuve qui conservait encore, pour l'heure, son odeur minérale et commencerait à empester dès que monterait la température.

Mais quand ils arrêtèrent le moteur, ils prirent conscience, avant tout, du silence, ou plutôt du nouvel ordre du son, de la façon dont les ondes se déplaçaient sur l'eau, de la manière dont ils avaient perdu leurs références visuelles et aussi auditives. Pendant le trajet, ils avaient levé la tête, alertés par le passage imminent des hélicoptères des garde-côtes qui survolaient la ville dans toutes les directions. Rien d'autre. Lorsqu'on y prêtait attention, on parvenait à entendre une rumeur lointaine, comme celle qu'on perçoit d'une colline aux environs d'une grande ville. Une rumeur qui indique qu'il y a une vie quelque part mais si légère qu'un susurrement, le clapotis ou le moteur du Zodiac la faisait disparaître , comme si cela n'avait été qu'un écho, une illusion ou un souvenir de ce que le monde avait été.

page 397/398
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La Nouvelle Orléans - Louisiane avant l'ouragan

Et hormis aux abords immédiats du commissariat, il n'y avait personne. Elle aperçut la moitié du visage d'une femme à sa fenêtre, derrière un rideau en dentelle qu'elle tenait comme un éventail ouvert pour espionner à travers. Sa mémoire vola jusqu'à Elizondo, la rue de Santiago et le millier de fois dans sa vie où elle avait vu faire ce geste à une fenêtre. Elle était sûre que les vitres teintées de la voiture empêchaient la femme de la voir, pourtant, obéissant à une loi universelle, quand la voiture passa, la femme lâcha le rideau et recula pour se cacher.

page 146
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Quand Amaia Salazar avait douze ans, elle se perdit dans la forêt pendant seize heures. On la retrouva à l'aube à trente kilomètres au nord de l'endroit où elle avait quitté le chemin. Évanouie sous une pluie battante, les vêtements noircis et roussis comme ceux d'une sorcière médiévale rescapée d'un bûcher. En revanche, sa peau était blanche, propre et froide comme si elle venait de sortir de la glace.

Début du prologue
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Des terroristes détruisent le World Trade Center et le pays bascule dans le malheur, mais quand une ville entière à forte population noire disparaît sous l'eau, qu'est-ce que ça peut faire ? Aurait-on trouvé normal que quatre jours après la destruction des tours jumelles l'aide ne soit toujours pas arrivée ?
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Elle hocha la tête de manière ambigüe. C'était donc sa stratégie. Elle n'en avait jamais rencontré, mais avait entendu parler de ces hommes qui font allusion au mariage dès leur première approche. En réalité, ils se fichent du mariage mais veulent laisser entendre qu'ils ne papillonnent pas et espèrent ainsi se faire passer avantageusement pour ce qu'ils ne sont pas.
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