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4,01

sur 616 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Remarquée pour ses talents de profileuse lors d'un séminaire international du FBI aux Etats-Unis, la sous-inspectrice espagnole Amaia Salazar accepte de prêter main forte à l'agent Dupree, dont l'équipe est sur les traces d'un tueur en série. L'homme profite de catastrophes naturelles pour s'en prendre, ni vu ni connu, à des familles entières. Or, une alerte ouragan vient d'être lancée : Katrina approche de la Nouvelle-Orléans…


Encore une histoire de psychopathe et d'enquêteurs de choc, me direz-vous. Oui, mais pas n'importe laquelle. Dolores Redondo nous embarque dans une atmosphère toute particulière, aux ingrédients subtilement distillés, qui a toutes les chances de vous envoûter. Et, dans le domaine des sortilèges, Amaia Salazar a une longueur d'avance sur tout le monde. Confrontée dès le plus jeune âge à l'expérience traumatisante du Mal au travers d'une mère mortellement venimeuse, la jeune femme connaît par coeur les signaux du danger et réagit avec une intuition et un sens de la psychologie confondants. Autour des personnages s'épaississent peu à peu le trouble et la curiosité du lecteur, insensiblement amené à la frontière du surnaturel, alors que, sur le fond apocalyptique du terrifiant désastre qui a frappé la Nouvelle-Orléans, viennent se superposer de dérangeantes pratiques vaudoues faisant écho aux terrifiants souvenirs d'enfance d'Amaia. On en oublierait presque notre imperturbable et opportuniste psychopathe, s'il ne continuait à frapper en profitant plus que jamais de la diversion…


Le mélange entre passé et présent, réalité concrète et irrationnel troublant, le tout dans un moment de tourmente historique et tragique restitué avec vérité, font de ce roman un édifice original, aussi complexe que puissant, dont la lecture reste paradoxalement fluide et aisée. L'un de ses temps forts reste indubitablement l'évocation de la Nouvelle-Orléans sous les eaux. Sa population la plus pauvre, celle des quartiers noirs, ne fut majoritairement pas évacuée. Rassemblée en dernier recours dans le grand stade du Superdome dont le toit fut partiellement arraché, elle demeura plusieurs jours coupée du monde et démunie de tout. le retard et la désorganisation des secours auraient-ils été les mêmes s'il s'était agi des habitants blancs des beaux quartiers ?


Point n'est besoin d'avoir lu les précédentes enquêtes d'Amaia Salazar pour suivre et apprécier celle-ci. Sans doute la jeune femme est-elle un brin trop douée pour demeurer absolument crédible. On lui pardonne aisément, tant on prend plaisir à la suivre dans cet ensorcelant thriller noir, dont le machiavélisme flirte avec le démonisme.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Dolores Redondo est une auteure espagnole que j'aime particulièrement. Je l'ai découverte il y a quelques années avec son incroyable trilogie de la vallée de Baztan.
Sous son regard, cette région enclavée des Pyrénées espagnoles devient sombre, inhospitalière, inquiétante, oppressante. Mêlant habilement traditions, légendes et créatures magiques nés du folklore basque, l'auteure installe un climat menaçant, mais aussi captivant.

Ce quatrième tome est un préquel qui se lit indépendamment des trois premiers, mais si vous souhaitez le lire, je vous conseille très fortement de commencer par le premier tome « le gardien invisible », sinon les trois premiers tomes perdront, je pense, de leur intérêt et ce serait vraiment dommage de passer à côté de cette trilogie originale, addictive et très bien écrite.

Avec « La face nord du coeur », l'auteure enferme le lecteur dans un huis-clos moite et lourd ayant pour cadre, non plus la région basque, mais la Louisiane ravagée par l'ouragan Katrina. Ce changement de décor, le Bayou et la Nouvelle-Orléans, laisse la culture cajun, les superstitions et les croyances vaudou, fifolets, gaueko, et autres, se mélanger à la culture basque d'Amaia.
*
Ce changement de décor avec les ravages du cyclone Katrina confère beaucoup de réalisme à l'intrigue, entretenant une tension incroyable et un suspens qui monte au rythme des eaux qui envahissent la Nouvelle-orléans. Dolores Redondo décrit remarquablement bien la Louisiane ravagée par la montée des eaux, la détresse des habitants livrés à eux-mêmes, l'arrivée tardive des secours, les violences urbaines.
« Les tempêtes ne ramènent rien… Elles emportent tout. »
*
Août 2005, Etat de Louisiane
Amaia Salazar suit une formation de profileuse aux Etats-Unis dans le cadre d'un échange entre le FBI et Europol.
Remarquée très vite pour ses excellentes capacités de profilage et ses dons extraordinaires que l'on pourrait appeler intuition, instinct, l'agent Dupree la recrute dans son équipe pour retrouver un tueur en série qui profite des catastrophes naturelles pour cacher ses crimes.
« Une perle rare, un être capable de raisonner avec toute la logique scientifique du monde, et aussi sensible à l'invisible que le Petit Prince. »
*
Amaia Salazar est une enquêtrice que j'aime beaucoup. Alors oui, il est vrai qu'elle a un caractère secret, irascible, tourmenté, qui rejoint les clichés du policier au passé trouble, mais Amaia touche le lecteur par son histoire personnelle et son terrible passé qui prennent autant de place dans l'intrigue que l'enquête policière.
« Amaia était une enquêtrice-née. Un de ces êtres doués naturellement de la capacité de discerner la trace du mal. Un privilège douteux, certainement, acquis lors d'un séjour dans son enfer personnel. »

Discrète mais d'une présence rassurante.
Irascible, mais d'une empathie rare.
Abimée mais courageuse, faisant de son passé une force.
L'enquête devient vite prenante, faisant écho au passé douloureux et traumatisant d'Amaia.
« Non, l'ama ne te mangera pas cette nuit.
Dors, petite sorcière. »

Par flashback, le lecteur découvre les traumatismes de son enfance, tout en suivant les progrès de l'enquête. Les scènes de crime sont sobres, un plaisir pour le lecteur qui n'est pas submergé d'images horribles.

« Ce que la chenille appelle fin,
le reste du monde l'appelle papillon. »
Lao Tseu
*
Sous la plume très visuelle de Dolores Redondo, le roman nous entraîne dans une intrigue complexe et passionnante dans laquelle les anciennes croyances Vaudou et la mythologie basque s'entremêlent.
*
Avec ce quatrième tome autour de l'enquêtrice Amaia Salazar, Dolorès Redondo confirme son talent en proposant une intrigue prenante, des personnages bien travaillés, une héroïne attachante, un décor apocalyptique angoissant et une atmosphère surnaturelle liée aux croyances populaires.
Mélange de genres, à la fois roman policier et fantastique, j'ai passé un très bon moment.
N'hésitez pas à découvrir cette auteure.
*
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La trilogie du Baztan m'avait scotchée chez moi une semaine durant, à une époque où renoncer à toute vie sociale signait la puissance d'un livre, et non la persistance d'un virus flanqué de ses variants et autres recomposants. Aussi ai-je sauté sur la préquelle, même si elle se situe far away from the Pays Basque. Certes, les bayous de Louisiane, comme la vallée du Baztan, traînent une longue réputation de sorcellerie; mais justement: comment le lecteur va--t-il garder le plaisir de la découverte quand il s'agit pour l'auteur de se couler dans une mythologie connue, même approximativement, de tous: celle du vaudou et des morts-vivants?
Redondo relève le défi en entrecroisant l'enquête en Louisiane avec les souvenirs que des meurtres familiaux font surgir chez notre enquêtrice à l'enfance fracassée: à sa mère-sorcière et son père faible s'opposent un père-monstre et une mère soumise. La narration alterne l'enquête américaine et le meurtre programmé de la petite Amaïa par les diables du Baztan. Dans ces deux mondes, le surnaturel est à la fois un fait social et une exploration de l'inconscient. le vaudou existe parce qu'on y croit, et on y croit parce qu'il explique, comme les contes de notre enfance, les forces qui nous animent: l'angoisse, l'amour, la haine, le désespoir, la lâcheté...
Mais l'exil en Louisiane permet aussi une incursion dans le roman social puisque l'enquête se déroule pendant l'ouragan Katrina. À l'enfant abandonnée aux monstres par son père que fut Amaïa font écho non seulement les familles massacrées par un père dévoyé, mais aussi les Afro-Américains laissés seuls face à la tempête, sans soins ni secours, que leur nationalité américaine n'a pas protégés et que Washington a reniés en regardant ailleurs. Trois intrigues comme trois fils qui se nouent: quand ils ne se détournent pas, ceux qui promettaient de vous protéger vous écrasent de leur mépris et de leur haine. L'Amérique n'est qu'une famille dysfonctionnelle dont les Noirs et les pauvres sont les bâtards qui n'intéressent personne.
Mais en littérature aussi il existe des péchés capitaux qui justifient ma note dubitative: notamment le ravaudage (qui consiste à nouer de façon sommaire et voyante la trilogie et sa préquelle) et l'auto-promotion ("Salazar, quelle femme extraordinaire vous faites" "Mais quelle femme extraordinaire vous faites, Salazar" - chère auteure, laissez-moi en juger au lieu de me seriner le point de vue de Dupree, je sais lire).
Ce n'est donc pas le livre de trop - loin de là. Mais peut-être est-il temps d'abandonner Amaïa Salazar à ses démons pour exorciser d'autres territoires.
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Amaia, l'héroïne de la trilogie du baztan, est de retour dans ce roman intense et terriblement noir. Partie étudier aux États Unis, dans l'antre du FBI, elle est loin de son Pays Basque natal, même si de nombreuses incursions y sont faites tout au long du récit quand l'histoire narre son passé. Suivant son intuition , avec l'aide de l'inspecteur Dupree et son equipe, elle va se retrouver à pister un tueur de famille…
Un excellent polar, sans temps mort, qui mêle habilement (comme dans le gardien invisible) croyances populaires, folklore local et environnement hostile. le terrain de chasse du tueur en série (et d'Amaia) est la Nouvelle Orléans, en pleine confusion avec l'arrivée du terrible ouragan Katrina. Sous fond de vaudou et de tempête apocalyptique, un texte rude, dense et terriblement addictif.
Dévoré en 2 petits jours
Un ❤️
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Un exterminateur de familles profite de catastrophes naturelles pour perpétrer et dissimuler ses crimes en victimes collatérales des tempêtes.
Le « Compositeur » semble être le chef d'orchestre d'une oeuvre sinistre connue de lui seul. Vengeance, expiation, justicier religieux ?
Veut-il châtier le père en utilisant son arme pour tuer la famille ?
A la lumière d'anciens meurtres similaires, une certitude se profile : il n'en est pas à son coup d'essai.

Amaia Salazar, jeune sous-inspectrice de la police de Navarre et collaboratrice temporaire du FBI mène l'enquête, chapeautée par l'éminent agent Dupree qui voit en la jeune femme une enquêtrice-née, talentueuse et instinctive.
Une force qu'Amaia tire de l'enfance tourmentée à laquelle elle a survécu à Elizondo, dans la vallée maudite de Baztan. Rejetée par sa mère et élevée par sa tante, Amaia est une véritable miraculée.

L'annonce de l'ouragan Katrina présage d'un nouveau passage à l'acte du Compositeur. RDV à La Nouvelle-Orléans où la traque menée par le FBI va croiser la route du Baron Samedi dans un décor post-apocalyptique où l'anarchie et la mort règnent en maîtres.

Une enquête palpitante sous fond de sorcellerie vaudou au milieu du chaos engendré par la force brute de la nature.

Je remercie Babelio pour la découverte de ce formidable roman. Addictive, la plume romanesque de Dolorès Redondo transmet avec intensité et réalisme l'ambiance étouffante des marais du bayou de la Louisiane.
Une véritable épopée que l'auteure a mis deux ans à écrire. Raison pour laquelle, le réalisme de la catastrophe qui a décimé le sud des Etats-Unis n'en est que plus saisissant.

Avec quelques privilégiés, j'ai pu participer à la rencontre avec Dolorès Redondo lors de la séance zoom de ce 23 mars. Un grand merci à Pierre et Nicolas de Babelio pour cette expérience !
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Je n'ai pas lu la trilogie de Baztan qui a révélé l'autrice espagnole Dolores Redondo, mais vu les trois films qui en sont tirés, diffusés sur Netflix. La personnalité et l'enfance compliquée d'Amaia Salazar, officier de police de la Police forale de Navarre, personnage fétiche de Redondo, m'étaient donc déjà connus. Une connaissance pas inutile pour comprendre les flash-backs, intercalés dans l'intrigue principale de la Face nord du coeur, qui ramènent Amaia à Elizondo lors de sa jeunesse.

En 2005, Amaia Salazar est en formation de profileuse au FBI à Quantico. Elle y suit avec grand intérêt les cours de l'agent Dupree. D'ailleurs, celui-ci l'a remarquée au vu de ses résultats en Espagne. Lors d'un exercice basé sur une enquête réelle, Amaia réinterprète les données qui lui ont été remises et envisage l'existence d'un tueur en série qui profiterait de catastrophes naturelles pour venir dans des familles en tuer le membres dans une savante mise en scène. L'existence de tueur, le Compositeur, avait jusqu'alors échappé aux autorités ; tous les crimes étant maquillés en suicides ou effets des cataclysmes.

La météo annonce qu'une tempête appelée à devenir ouragan se dirige vers la Louisiane. Dupree embarque Amaia avec son équipe à La Nouvelle-Orléans pour tenter de traquer le tueur. Une tâche quasi-impossible dans les conditions apocalyptiques créées par l'ouragan : pluies torrentielles, montée des eaux, barrages qui cèdent, inondation de quartiers entiers, impossibilité pour les secours d'accéder aux sinistrés...

Dupree profite aussi de ce retour à La Nouvelle Orléans, une ville qu'il connaît bien, et où réside sa vieille tante, pour réactiver une vieille enquête sur des disparitions de jeunes filles pauvres emmenées selon les habitants par le baron Samedi, cet être maléfique du culte vaudou, encore bien prégnant en Louisiane, particulièrement dans les bayous.

Deux enquêtes sanglantes à mener dans des conditions effroyables, et beaucoup de tension avec les autorités locales. Au sein même de l'équipe du FBI de Dupree se manifestent des ambitions, qui deviennent arrivisme dés que des résultats peuvent être mis en avant, et une certaine jalousie face à Amaia, cette étrangère au caractère rugueux qui devient la protégée de Dupree.

Le contexte est remarquablement décrit. La logique de l'enquête d'Amaia est sans accrocs. Les développements autours des enlèvements et du vaudou sont eux un peu plus tirés par les cheveux, mais deviennent quelque part le pendant américain des traditions et croyances populaires du Baztan. le personnage d'Amaia est toujours emporté, sûr de ses analyses. Elle est minée par ses souvenirs diffus qui ont traumatisé son enfance. Mais elle fait face, et comprend petit à petit que Dupree a lui aussi a ses démons.

Ce long roman policier tarde un peu à se mettre en place. Les premières pages doivent être peu évidentes pour ceux qui ne connaissent pas l'inspectrice. le récit ne démarre vraiment qu'à La Nouvelle-Orléans et est émaillé de multiples à côtés parfois pesants, comme les chamailleries entre enquêteurs du FBI, ou ce que pense Amaia de ses partenaires masculins, tous inévitablement attirés par elle selon l'autrice… Redondo part parfois dans des chemins de traverse longuets. Mais les parties pendant et après l'ouragan sont tendues et efficaces. le final laisse un peu le lecteur sur sa faim… mais assurément Redondo a prévu d'autres aventures pour Amaia.
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Attention ! Roman policier ultra addictif !

Il y avait longtemps que je n'avais été happée ainsi par un thriller. "La cousine espagnole de Fred Vargas" dit le bandeau de Gallimard. J'ajouterai « et de Patricia Cornwell ». Comme pour ces deux auteures, dès les premières pages j'ai compris que je ne lâcherai pas ce livre jusqu'à la dernière page.

Je n'ai pas lu les précédents romans de Dolores Redondo et c'est donc vierge de tout à priori que j'ai abordé cette lecture. le démarrage est assez classique : un témoin miraculé assiste à un assassinat, un épisode du passé de l'héroïne est tout juste éffleuré, les éléments naturels et surnaturels se mettent en branle. Et nous voici lancés sur les traces d'un tueur en série dans le sud des Etats-Unis. Une enquête qui va remuer les meurtrissures du passé de Amaia, mais aussi de l'agent du FBI Duprée sous les ordres duquel elle va mener la traque. le tout dans une atmosphère de fin du monde, dans la ville de la Nouvelle-Orléans dévastée par l'ouragan Katrina.

Le style est haletant et très visuel. Au fil des chapitres, plutôt courts mais de plus en plus développés au fil de la progression de l'histoire, on suit l'enquête et la chasse au tueur en série, mais aussi l'impact de l'environnement et du contexte sur la population de la Nouvelle-Orléans via les proches de certains protagonistes, et les émotions et souvenirs forts que cette enquête fait remonter pour Amaia. Les traumatismes de son enfance vont revenir la tourmenter mais aussi aiguiser ses capacités d'analyse hors norme, fruit d'une sensibilité extrême qu'elle a appris à canaliser et maîtriser, base de la construction de cette personnalité solitaire et déterminée, dotée d'une intelligence au-delà du commun. Difficile d'en dire plus sur les deux personnages principaux sans risquer dévoiler une partie de l'intrigue.

Dolores Redondo ne crée pas seulement un contexte fort, elle construit également des personnages forts et attachants grâce à une analyse psychologique fouillée. Qu'elle nous décrive la capitale de la Louisiane dévastée par Katrina ou la vallée où a grandi Amaia, Dolores Redondo fait des lieux, des paysages, des personnages à part entière, dotés de personnalité et d'émotions. Si l'auteure semble s'être extrêmement documentée sur Katrina, elle brille aussi par sa connaissance des cultures, des croyances, des légendes, créant un pont entre l'Espagne d'Amaia et la Louisiane de Duprée, renforcé par le mystère qui pèse sur leurs enfances respectives.

Un seul point m'a un peu chagrinée : la seconde enquête qui vient prendre le pas sur la première dans le dernier tiers du livre. L'auteure ne nous en livre pas la fin. Est-ce pour nous dire qu'elle sera au coeur de son prochain roman ?

Merci à Babelio et aux éditions Gallimard pour cette lecture dans le cadre d'une rencontre (virtuelle en tant de pandémie) avec l'auteure. La trilogie du Baztan ne va pas tarder à rejoindre ma PAL et je suis d'ores et déjà impatient de vivre, vibrer et tremble à nouveau aux côtés d'Amaia.
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Antépisode : « Oeuvre de fiction produite après une autre d'une même série, mais dont l'action est antérieure à celle de l'oeuvre précédente » (merci l'OQLF !). La Face nord du coeur est donc un antépisode de la trilogie du Baztán que nous a proposée Dolores Redondo, il y a quelques années déjà. Amaia Salazar appartient à la Police forale de Navarre. Fin août 2005, elle se trouve en Virginie, au siège du FBI, en train de suivre avec d'autres flics européens une formation de profileuse. L'agent Dupree, sorte de super profileur doté d'une remarquable intuition, propose à ses « élèves » d'étudier un dossier curieux : un meurtrier en série profite des tempêtes et des ouragans pour massacrer des familles entières. Or le Sud-Est des Etats-Unis se prépare à tenter de résister à Katrina, ouragan très puissant qui fera de gros dégâts en Floride avant de ravager La Nouvelle-Orléans et une bonne partie de la Louisiane. Les agents du FBI et Amaia en ont la certitude : le tueur en série ne laissera pas passer une telle occasion…
***
Dans ce pavé de presque 700 pages que Dolores Recondo divise en deux parties égales, le lecteur se verra entraîné dans deux enquêtes différentes en 2005, mais aussi dans deux époques et deux continents, sans se perdre aucunement : les chapitres datés et les noms des lieux indiqués servent de repères. Les retours en arrière qui font référence à l'enfance d'Amaia sont tous titrés Elizondo, du nom de la petite ville où ils se déroulent. Dans la première partie du roman, le surnaturel est latent. Il interviendra dans la seconde partie, avec la reprise d'une ancienne enquête de l'agent Dupree, originaire de la Nouvelle-Orléans. Les rapprochements entre les croyances des deux continents, trois quand on inclut l'Afrique dont sont originaires beaucoup des Noirs louisianais, prennent une tonalité toute particulière dans cette ambiance apocalyptique. La plupart des protagonistes tentent de rationaliser l'irrationnel, et quand ils n'y arrivent pas, ils le nient où le passent sous silence. On connaît déjà en partie la terrible enfance d'Amaia, mais on en apprend plus sur ses parents, l'un tortionnaire, l'autre démissionnaire, parce que les épreuves traversées par la jeune femme la replongent dans les terreurs de sa jeunesse. L'auteur donne magnifiquement à voir l'angoisse provoquée par l'attente de l'ouragan, les ravages que cause celui-ci, la solidarité comme l'individualisme forcené des habitants, l'altruisme comme l'égoïsme, le pire et le meilleur qui se côtoient durant cette catastrophe. J'ai commencé ce roman avec certaines craintes : quand on a lu La Nuit la plus longue de James Lee Burke et qu'on a suivi Dave Robicheaux sur les mêmes lieux pendant la même catastrophe, on ne peut s'empêcher de comparer. Mais bon, le roman de Dolores Recondo tient la route ! Quand même agacée par une erreur bizarre page 126 ([Il] s'était planté l'oeil dans la tige pointue d'une plante dans l'oeil) et par plusieurs fautes de coordination. À lire, à mon avis, mais après la trilogie du Baztán : trop de clés sont révélées ici.
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Dans La Face nord du coeur, préquel à la trilogie de Baztán, Amaia Salazar a vingt-cinq ans. Elle est sous-inspectrice de la Police forale de Navarre. Avec son talent et son opiniâtreté, elle a résolu une affaire importante en Espagne, au moment où elle assiste avec d'autres agents européens à des séminaires donnés à Quantico par l'agent spécial Dupree et son équipe, une figure récurrente, bien que secondaire, de la trilogie. Elle est recrutée pour faire partie de l'enquête sur un tueur en série qui, sévissant pendant les tempêtes, assassine des familles. Sur fond d'ouragan Katrina, de destruction de la Nouvelle-Orléans et de folklore louisianais, Dolores Redondo construit une histoire de tueur en série comme nous les aimons, et nous en apprend davantage sur Andrew Aloisius Dupree, de même qu'elle éclaire des événements que nous connaissons, pour qui a lu l'histoire d'Amaia.
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J'ai hésité avant d'acheter mon premier Redondo. Oui je sais, tout le monde a forcément lu la
trilogie du Baztàn. Alors j'ai pensé que commencer par le prequel pouvait être une bonne idée.
La vérité c'est que je succombe toujours au Grand Prix des lectrices d'Elle.
La face nord du coeur comme petite remise en jambe littéraire après une petite période
d'abstinence....
Je suis un peu déçu.
Les 400 premières pages sont brillantes : une intrigue principale palpitante qui met en scène
l'étonnante Amaïa Salazar, jeune fliquette surdouée et un poil asperger , recrutée par un fin limier
du FBI , au prise avec un tueur de famille en série.
Salazar et Dupree ( le génial limier du FBI) ont leurs lignes de faille , ce qui ouvrent 2 intrigues
gigognes liées à leur passé mais aussi à leur avenir.
La construction est une sorte d'origami narratif flamboyant, à double fond. D'un côté la sorcellerie
,qui relie étroitement le Baztan et la Nouvelle Orléans, de l'autre l'ouragan Katrina et la Nouvelle
Orléans.
Jusque là tout va bien. La description du passage de Katrina en Louisiane est un vrai morceau
d'anthologie. Une symphonie funèbre et une description minutieuse de la gestion de la
catastrophe.
Dolorès Redondo, à partir de là, joue sur 2 registres :
-une théorie de l'Intuition qui mélange résilience, haut potentiel et infusion de magie ( blanche et
noire) C'est donc un peu fumeux ( beaucoup de brouillard) et sulfureux ( amulettes en série)
- un timing qui traînasse un peu pour développer les intrigues latérales ( on se perd un peu dans
les bayous....) ce qui augure d'une possible transcription en film ou plutôt série.
C'est dommage, cela a failli être un grand polar comme je les aime.
Il y a juste 200 pages de trop et une sorte de dissolution de certains personnages.
Mais c'est tout de même très bien.
On le sait ( l'action se situe avant le Baztan) Amaïa,c'est la grande classe
Elle va survivre à tout cela. Mais dans un drôle d'état.
Tout comme moi.
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