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Judith Vernant (Traducteur)
EAN : 9782072901843
592 pages
Gallimard (28/01/2021)
4.05/5   350 notes
Résumé :
La mort subite d’'une petite fille devient suspecte lorsque le médecin légiste découvre qu'’une pression a été appliquée sur le visage du bébé. Très vite, les soupçons se portent sur le père au comportement étrange, qui tente même de dérober le cadavre du nourrisson afin de « terminer ce qui a été commencé ». La grand-mère, elle, est persuadée que ce meurtre est l’acte d’'Inguma, créature maléfique issue de la mythologie basque.

Aux yeux de l’'inspect... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (64) Voir plus Ajouter une critique
4,05

sur 350 notes
A Elizondo, une petite fille meurt dans son berceau. Un drame pour la famille mais la mort subite du nourrisson reste malheureusement aussi inexplicable qu'inévitable. Pourtant, la grand-mère de l'enfant a remarqué une petite marque sur le front du bébé, et le légiste confirme, la petite a bel et bien été étouffée dans son sommeil. Désigné par sa belle-mère, le père de l'enfant est arrêté alors qu'il tentait de s'enfuir avec le corps du bébé...
L'inspectrice Amaia Salazar est chargée de l'affaire et en vient à s'intéresser à ces ''morts au berceau'' qui semblent un peu trop fréquentes dans la vallée du Baztan. Pour certains, ces décès seraient l'oeuvre d'Inguma, une créature mythologique qui étouffe ses victimes en aspirant leur souffle de vie. Mais Amaia sait que la vérité est ailleurs, peut-être dans le retour d'une secte satanique très active dans la région il y a une trentaine d'années. Son mari et son fils absents, la policière peut se consacrer totalement à son enquête, soutenue par le beau juge Markina, épris d'elle et qui ne la laisse pas indifférente. Saura-t-elle résister à la tentation ?

Troisième et dernier tome de la Trilogie du Baztan, l'heure est donc venue de faire le bilan de ces enquêtes où se mêlent les vieux mythes basques, les crimes les plus odieux et la vie privée de la jeune inspectrice Amaia Salazar, chef de la brigade des homicides de la police forale de Navarre. Grâce à Dolores Redondo, profondément attachée à sa région et à sa culture, cette région méconnue d'Espagne est devenue un endroit mystérieux et attachant pour un lecteur de plus en plus enclin à s'y rendre, voir de ses propres yeux cette nature sauvage, ces forêts séculaires et la fougueuse Baztan dont les eaux grondent sous les ponts de pierre. Enclavée, isolée, la population s'est crée des légendes, des mythes qui perdurent depuis la nuit des temps. Cette culture ancestrale, toujours présente, est le terreau idéal pour les sectes païennes, voire sataniques, qui fleurissent dans un pays où la religion catholique a perdu de son prestige. Au fil des tomes, Amaia a eu maille à partir avec le Basajaun, le Tarrtalo et, ici, l'Inguma qui aspire le souffle des bébés dans leur berceau. Mère depuis peu, l'inspectrice est particulièrement sensible à ces morts d'enfants qui ne sont que le début d'une terrible affaire où disparitions, crimes et suicides semblent empêcher la résolution de l'enquête. Sans oublier qu'Amaia se débat toujours avec les sombres souvenirs de son enfance. Sa mère vient d'être déclarée morte par les autorités mais la jeune femme est sûre que sa machiavélique génitrice rôde toujours, vivante et plus que jamais décidée à la dévorer. A ce passé trouble qu'elle tente par tous les moyens de tenir éloigné s'ajoute sa propre maternité et son obsession d'être une bonne mère quand son métier la garde souvent loin de son foyer. Personnage ambigu, pas toujours sympathique, Amaia Salazar est tout de même le pivot de ces romans qui tournent autour de sa famille très implantée dans la région, mais aussi de ses failles, ses peurs, sa détermination. Elle a encore beaucoup a à donner et pourrait bien revenir pour de nouvelles enquêtes.
Sombre et cruel, ce dernier épisode clôt magnifiquement cette excellente trilogie, voyage dans le pays basque espagnol et dans la noirceur de l'âme humaine. Une auteure et une région à découvrir absolument.
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Pas fâchée de terminer la lecture fastidieuse de la "Trilogie du Baztan", inaugurée avec le gardien invisible et poursuivie avec de chair et d'os. Ofrenda a la tormenta met enfin un terme aux enquêtes d'Amaia Salazar... Succès surprise en Espagne et dans le monde, 400 000 lecteurs, 32 pays ont acheté les droits, l'adaptation cinématographique du premier opus est en préparation... le cadre du roman est inhabituel. Dolores Redondo a choisi la Navarre pour mettre en scène une série de meurtres sordides touchants des femmes et des enfants.
Soyons honnête, je n'ai que peu de goût pour les histoires de tueurs en série, de crimes rituels, d'amputations et autres messes noires, mais le lieu et la culture locale ont eu raison de mes réticences. Donc, nous avons tous les éléments du thriller psychologique qui combleront les amateurs du genre, dans une région inusitée, une inspectrice jeune et belle connectée avec les victimes mais peu sympathique, on la comprend vu le passé et la famille qu'elle se trimballe, un mentor cajun du FBI qui donne des conseils au téléphone, les affres de la maternité qui la renvoient à une douloureuse histoire personnelle...
Le gardien invisible aurait sans doute suffi, certains personnages devraient parfois se retirer de la scène en pleine gloire comme Greta Garbo. Je voyais clignoter les signaux Fajlilbacka, Erica, Patrik, et ça me faisait un peu peur. Quand on aime le polar social ou foutraque, la gentrification du genre a parfois du mal à passer.
Donc, avec des sacrifices de bébés, Ofrenda a la tormenta apporte toutes les révélations que l'on avait vu arriver à la vitesse d'un cheval au galop.
J'aurais sans doute limité ma lecture au premier volume si l'action s'était déroulée ailleurs que dans le valle de Baztan y de Roncal, région isolée et fort belle qui se prête aux mystères. Dolores Redondo tire de l'oubli les mythologies basques et navarraises, les meurtres s'inspirant d'anciennes légendes (le Basajaun, le Tarttalo et autres Ingumas). Elle dépeint avec talent une nature angoissante, la forêt des contes de Grimm - on s'y promène tant que les monstres n'y sont pas- nimbée d'un halo onirique, une population vivant en vase clos et dont l'isolement exacerbe les sentiments.
L'auteur révèle à la fin du volume le sordide fait divers qui inspira sa trilogie, trilogie qui fait miraculeusement revivre les villages d'Elizondo ou d'Arizkun, depuis le succès international des romans. Un bon prétexte pour s'arrêter quand auparavant on filait droit sur Pamplona.



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Si j'avais su qu'un jour je m'éclaterais à lire un roman avec une couverture aussi moche, et que je cours tête renversée, salières proéminentes et cheveux z'au vent, je ne l'aurais pas cru. Donc, Babeliots et Babeliotes chéris, celui-là, il faut vraiment l'acheter les yeux fermés.
Alors qu'il était si simple d'accrocher le chaland avec le tableau d' Henry Füssli, le célèbre Cauchemar, « où l'on voit un démon au visage mauvais assis sur la poitrine d'une jeune femme endormie sur un divan, qui semble prisonnière d'un mauvais rêve.» le mot cauchemar viendrait peut-être du picard « cauquemaire », la jument qui piétine, d'où la tête de cheval révulsée qui surgit de l'obscurité. Mais ce qui intéresse Redondo, c'est surtout le gnome ricanant qui oppresse la dormeuse, en qui elle voit Inguma, personnage de la mythologie basque réputé pour provoquer les cauchemars, et qui oppresse tant le malheureux qui rêve de lui qu'il peut le tuer. Son oeuvre maléfique expliquerait qu'« en 1917, sept cent vingt-deux personnes sont mortes dans leur sommeil aux Philippines, attaquées par Batibat, littéralement « la vieille grosse ». Ou bien, qu' « en 1959, au Japon, cinq cents jeunes gens en bonne santé sont morts ». « Dans le cas des Hmongs, le mystère médical qui a coûté la vie à deux cent trente garçons en pleine santé n'a toujours pas été élucidé puisque les autopsies n'ont pas permis de connaître les causes des décès. » La mort subite du nourrisson ne serait que le dernier avatar pseudo-scientifique d'Inguma.
Non, la mythologie ne sert pas à Redondo pour se défausser, genre mystère de la chambre du nourrisson qui était fermée de l'intérieur, mais tout s'explique inspecteur si l'on admet qu'une entité monstrueuse est passée par le trou de la serrure. Non. Les créatures fantastiques qui peuplent ses romans, comme dans les tragédies grecques, sont les noms qu'on peut donner aux pulsions humaines, de celles qui justifient le meurtre ou le remord, la cruauté et la vengeance.
Mais ici, Redondo ne se contente pas de la mythologie basque et fait intervenir l'Opus dei, qui traque le Mal, le Veau d'or et le grand Satan.
Pourtant, c'est bien au coeur de l'Ancien Testament que Redondo est allée cette fois (Ah ah) -ci traquer l'inspiration et ses coupables. Abraham, le prophète admiré par les 3 religions monothéistes, a mis le couteau sur la gorge de son fils Isaac, quand Dieu le lui a demandé. Un peu embêté, qu'il était l' Abraham, mais pas au point de renoncer. Si Dieu n'avait pas substitué un animal à l'enfant, c'est Isaac qui mourait sous les coups de son père.
Donc:
- Si l'Opus dei commençait par balayer devant sa porte, les moutons seraient mieux gardés
- Et si la Bible vous paraît une lecture un tantinet austère en ce lendemain de Pâques, osez Redondo. On y massacre aussi les innocents, mais au moins les coupables sont arrêtés.


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Le dernier tome de la trilogie du Baztan. Ce polar se déploie encore dans une atmosphère ésotérique, sur des croyances ancestrales et de la mythologie basque. Amaia Salazar va devoir, une nouvelle fois, affronter la noirceur des légendes et des humains.
J'aime décidément l'écriture de Dolores Redondo, détaillée mais sobre et avec de longs chapitres.
Il est toujours aussi difficile de s'attacher à l'inspectrice si froide, détachée, centrée sur sa douleur mais peut-il en être autrement quand on a vécu ce qu'elle a traversé et que la romancière distille petit à petit à travers l'histoire ?
Malgré l'ambiance étouffante, ce roman se lit d'une traite parfois en retenant son souffle.
Quand on sait que l'auteure s'est inspirée d'un fait divers réel... ; cela fait froid dans le dos.
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Dernier volet de la trilogie du Baztan et nous sommes bien dans la continuité et dans la cohérence avec les 2 tomes précédents soit: le gardien invisible et de chair et d'os. On y retrouve les mêmes personnages, l'inspectrice Amaia est encore entourée de sa famille, ses soeurs, sa tante, son fils, son mari James et de ses collègues de la Police florale.
Ici, la mort d'un tout petit bébé au berceau devient suspecte et prétexte à s'interroger sur toutes les morts subites du nourrisson qui auraient eu lieu dans la vallée. Amaia et ses collègues souleveront des pierres révélant des secrets tous plus laids les uns que les autres.
Dolores Redondo nous parle toujours de femmes d'exception, des femmes fortes, des femmes faisant face et ici encore c'est le cas. Que ce soit sa tante, ses soeurs ou les mères ayant perdu un enfant, elles nous sont moins présentées comme des vicitimes que comme des survivantes/battantes.
Et elle, Amaia, sera totalement "possédée" -disons ainsi- par cette affaire plus que troublante.
Le pays basque espagnol, la Navarre. Ses légendes, ses mythes et ses malédictions. Ses croyances et sa foi. Ses coutumes ancestrales et son histoire. Envoutant.
Amaia, devra faire la part des choses entre mythes et réalités et changer sa façon d'analyser le monde si elle veut parvenir à y voir clair.
"Si vous voulez y comprendre quelque chose, arrêtez de vous demandez si c'est logique et commencez à admettre que c'est réel, que la foi a des conséquences dans la réalité et qu'il y a des gens prêts à mourir et à tuer au nom de ce qu'ils croient. " (P.92)
Sans parler de ce climat d'un hiver qui n'en finit plus, de cette pluie et de ses orages qui ajoutent à l'ambiance.
L'auteur raconte avec sincérité et nous capte entièrement grâce à ce ton honnête. Pas de népotisme, personne n'est épargné.
Une clôture qui comme les deux autres ouvrages nous plante les deux pieds dans une terre riche d'imperfections humaines, d'impuissances fatales mais jamais d'insignifiance.
Si le coeur vous en dit, une trilogie à lire.
PS: Ne passez pas outre la Note de l'auteur à la fin du volume. Dolores Redondo nous révèle que son idée de départ vient d'un fait divers de la presse révélant que quelqu'un avait participé au meurtre rituel d'un bébé d'à peine quatorze mois. Affaire jamais résolue...
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critiques presse (1)
Telerama
22 juin 2016
En retrouvant sa région natale, la policière est écartelée entre l'emprise des tra­ditions et le désir de faire éclater ce monde patriarcal. Cependant, la psychologie et la poésie ne prennent jamais le pas sur l'intrigue.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Quand un être cher disparaît, le monde ne s’arrête pas de tourner mais il se reconfigure autour de nous, comme si l’axe de la Terre se tordait légèrement, d’une manière imperceptible pour les autres mais en nous dotant d’une clairvoyance qui nous laisse percevoir des aspects du réel que nous n’aurions jamais imaginés. De spectateurs, nous devenons machinistes; nous gagnons le douteux honneur d’assister au spectacle depuis les coulisses, où sont relégués ceux qui n’y participent pas. Là se trouvent les câbles, les châssis et les ponts volants qui servent à déplacer les décors, et l’on découvre que vue de près, c’est un lieu irréel, gris et poussiéreux. Le maquillage des acteurs est outrancier et leurs voix forcées sont dirigées par un souffleur poussif qui récite une pièce dans laquelle nous ne tenons plus aucun rôle. Quand un être cher disparaît, il devient le protagoniste d’une représentation où nous sommes conviés sans connaître le texte...
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Si vous voulez y comprendre quelque chose, arrêtez de vous demandez si c'est logique et commencez à admettre que c'est réel, que la foi a des conséquences dans la réalité et qu'il y a des gens prêts à mourir et à tuer au nom de ce qu'ils croient.
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« Ils ont besoin d’un bébé de moins de deux ans, qui sera sacrifié au cours d’un rituel. Le plus souvent, il sera saigné, mais dans certains cas, on le démembrera pour en utiliser des morceaux ; les crânes sont particulièrement appréciés, mais aussi les os longs comme les mairu-beso retrouvés dans la profanation d’Arizkun. Dans d’autres pratiques, ce sont les dents, les ongles, et les cheveux, en plus de la poudre obtenue par la mouture des petits os. Parmi tous les objets liturgiques utilisés en sorcellerie, les cadavres de nourrissons sont les plus appréciés… »
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Elle recula d'un pas, laissa la porte se refermer et posa le front sur le bois poli par la caresse de milliers de mains?
- Putain de merde, marmonna-t-elle.
Elle revint sur ses pas et traversa la rue, passant devant la voiture de Jonan, qui la regardait en souriant ouvertement, la vitre toujours baissée.
- Fous le camp d'ici ! lâcha-t-elle sans s'arrêter, furieuse.
Le sourire du sous-inspecteur s'élargit et il démarra en levant la main, dans un geste d'apaisement.
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- Inspectrice, je pense qu'il vaudrait mieux que vous nous laissiez et que quelqu'un vous raccompagne chez vous.
- Quoi ? demanda-t-elle, surprise, en dégageant son épaule.
Il chercha du regard le soutien de ses collègues et reprit la parole.
- Il est évident que vous êtes bouleversée...
- Vous aussi, répondit-elle en les regardant un par un.
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