AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de jazzman


Matt Rees a été correspondant de presse à Jérusalem de 2000 à 2006 pour, entre autres, le journal américain Time Magazine. Cela lui a apporté une excellente connaissance du terrain: conflit israélo-palestinien, conflit interne à la Palestine et conflit interne à Israël. Il a donc toute légitimité à écrire en connaissance de cause sur la situation dans les territoires occupés par Israël.C'est ce qu'il fait à merveille dans sa série " Les enquêtes d'Omar Youssef ", romans policier et tableaux de société. Omar Youssef est un professeur palestinien musulman en retraite. Il a l'esprit ouvert, est très attaché à sa terre natale et aimerait que la justice y règne. Il est un grand père attentif qui associe parfois sa petite fille Nadia à ses enquêtes. Un rouleau d'un texte sacré a été volé et Omar Youssef va tout mettre en oeuvre pour résoudre l'énigme."Meurtre chez les Samaritains" met en scène une communauté numériquement faible ( un peu plus de 1000 personnes) dont une moitié vit à Holon à côté de Tel Aviv en Israël et l'autre près de Naplouse en Cisjordanie et surtout près du Mont Garizim , vestige d'un ancien temple Samaritain. Les Samaritains sont reconnus comme juifs par Israël mais pas par le rabbinat. Ils seraient les descendants des 10 tribus perdues et ne peuvent pas contracter de mariage avec les Juifs. Ceci explique qu'ils ont fait beaucoup de mariages consanguins d'où un taux d'endogamie de 12%. Ce problème est bien expliqué dans le roman. Matt Rees explique bien aussi cette sympathie aussi plus grande pour le peuple palestinien que pour le peuple israélien. Les Samaritains sont essentiellement arabophones. le personnage très empreint de gentillesse et de tolérance d'Omar Youssef rend justice à la bonne volonté d'une partie du peuple palestinien qui se tient bien loin du terrorisme. Cette enquête comme les autres donne la parole à toutes les communautés de Palestine sans distinction et montre aussi les conflits internes au pays qui n'ont pas besoin d'Israël pour exister. En effet l'armée d'occupation est peu présente dans ses romans. Merci à Matt Rees de ne jamais verser dans l'option: les gentils Palestiniens et les méchants Israéliens ou les gentils Israéliens et les méchants Palestiniens. Matt Rees dépeint avec brio l'extrême complexité de cette région du monde. Vraiment excellent à tous points de vue. On ne peut que déplorer qu'il n'y ait pas davantage d'enquêtes d'Omar Youssef!
Commenter  J’apprécie          10



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}