Les Dernières nouvelles du cosmos fêtent cette année leur vingt ans –autant dire que depuis leur revendication d'exclusivité, des milliers de Big Bang ont eu le temps de se produire dans le champs des découvertes scientifiques. On ne se moquera donc pas d'Hubert Reeves qui tente encore d'assouplir les esprits pour leur faire accepter l'idée du Big Bang en brandissant l'argument du fond diffus cosmologique. Même, Hubert Reeves nous aguiche avec un titre peut-être mensonger : les Dernières nouvelles du cosmos semblent déjà avoir vingt ans d'activité derrière elles lors de leur publication. En tout cas, aucun grand schisme ne semble s'être produit dans le domaine de l'astrophysique tel que nous le présente Hubert Reeves entre les années 60 et 90. Rien de tel aujourd'hui : nous avons bondi du crédible à l'impossible, inconcevable pour tout esprit n'ayant jamais subi un entraînement accru à la visualisation spatiale des nombres et des figures géométriques. Hubert Reeves est loin d'affirmer une telle évolution et, s'il semble malgré tout la prévoir, il se contente d'une rétrospective d'utilité historique. Pourquoi barbotons-nous aujourd'hui dans une purée entropique de théories cosmogoniques ? Il a suffi que l'on entrouvre autrefois la porte de l'impossible pour que s'y engouffrent peu à peu des esprits stimulés sans cesse davantage par de nouvelles configurations. Qu'elles soient correctes ou non, peu importe finalement. Les moyens du jeu et de la réflexion deviennent peut-être une fin en eux-mêmes.
De même, les Dernières nouvelles du cosmos se veulent plus ostentatoires qu'instructives. Hubert Reeves propose deux parcours de lecture en fonction des capacités de compréhension et des prérequis de son lecteur. Si ce dernier, aguerri au domaine, se lassera certainement des explications primaires du parcours débutant, il n'apprendra certainement rien non plus des formules exposées dans le parcours expert. En revanche, le lecteur débutant ne pourra profiter que d'une moitié du livre –Hubert Reeves n'essayant absolument pas de rendre accessibles les écritures mathématiques- et pataugera entre comparaisons éculées (le scientifique est aussi aventureux qu'un explorateur du 15e siècle) et définitions péremptoires, qui dressent un état du jargon astrophysique sans volonté de le rendre plus transparent.
Les Dernières nouvelles du cosmos n'avaient pas prévu qu'Internet arriverait un jour et les supplanterait dans la qualité des informations délivrées…
C'est toujours un plaisir de lire Hubert Reeves. Il a le ton qui convient et le double souci du mot juste et de l'illustration, ce qui ne gâte rien compte tenu du fait que le lecteur n'est pas toujours un spécialiste des phénomènes physiques et astrophysiques !
Vulgariser n'est pas édulcorer .livre après livre Hubert Reeves suit pas à pas les progrès dans notre compréhension de l'univers , de son origine , de son futur. Et cela dans un langage accessible au lecteur non scientifique mais prêt à faire les efforts nécessaires pour élargir son horizon.
J'ai malheureusement dû abandonner cette lecture... La seconde moitié du livre est vraiment compliquée à appréhender au niveau des notions exposées.
un très bon livre pour savoir tout ce qui se passe autours de nous et dans notre univers
La théorie du Big Bang s’appuie sur une autre hypothèse, non moins fondamentale. Elle suppose que les lois de la physique, telles que nous les avons découvertes au laboratoire et dans le système solaire, sont valables partout dans l’univers. Qu’elles ne changent pas au cours du temps. […]
La situation change à des températures supérieures. Le comportement des forces se modifie radicalement. Résultat curieux, elles en viennent à se ressembler de plus en plus. Cette évolution a donné naissance à la notion d’unification des forces. Notons, cependant, que ces variations des forces ne signifient pas une variation des lois. Elles sont, en fait, prévues par les lois.
[...] Les électrons, rappelons-le, sont des particules de spin 1/2, c'est à dire des fermions. Mais les paires d'électrons s'associent en opposant leur spin. Ils se comportent alors comme des particules de spin nul. Le champ scalaire, associé à ces paires, possède des propriétés tout à fait remarquables. Il coordonne le mouvement des électrons de façon à annuler le champ magnétique qu'on cherche à lui imposer. d'où l'impossibilité de faire pénétrer ce champ dans un supraconducteur.
On décrit cette exclusion en disant que les photons associés au champ magnétique ont "acquis" de la masse en pénétrant dans le supraconducteur. Cette masse leur est "donnée" par le champ scalaire associé aux paires d'électrons.
De là est née chez les physiciens l'idée d'expliquer la masse des W et des Z de l'unification électrofaible (et aussi des X et des Y de la grande unification) en supposant l'existence de champs scalaires appropriés. Ces champs appelés "champs de Higgs" ...
L’âge de l’univers est d’environ quinze milliards d’années. Le rayon de l’univers observable (rayon de causalité) est donc de quinze milliards d’années-lumière. On ne peut pas voir plus loin. Les signaux lumineux émis au-delà de cette distance n’ont pas eu le temps de nous parvenir.
Ce rayon de causalité augmente avec le temps : chaque année il croît d’une année-lumière. Tel qu’il est illustré dans le dessin, il progresse plus vite que l’expansion. Quand l’univers était âgé de quelques heures, la matière de la future Voie lactée s’étendait bien au-delà de sa sphère causale.
Tournons à rebours du temps le film de l’univers. En parallèle avec la croissance de la température et de la densité, on verra les astres se défaire, se disperser dans l’espace en une nuée ardente, homogène et isotherme. Cette substance incandescente est la source du rayonnement fossile.
Au palmarès de la qualité, la première place revient à l’énergie gravitationnelle. Projetée dans une turbine, l’eau d’un barrage transforme son énergie gravitationnelle en énergie électrique. Plus tard, on en fera du mouvement dans un moteur électrique, ou de la chaleur dans un radiateur. Tout au long de ces transformations, l’énergie se dégrade, ou, en d’autres termes, son entropie augmente.
Considérons le nuage interstellaire qui a donné naissance au Soleil. En cédant à l’appel de la gravité, c’est-à-dire en « tombant », cette nappe de gaz et de poussière transforme entièrement son énergie (potentielle) gravitationnelle en énergie lumineuse (l’étoile brille), thermique (elle est chaude) et mécanique (elle accélère le vent solaire). L’entropie du nuage protosolaire s’accroît tout au long de ces transformations.
Quel est le nom du personnage mythologique qui se brûla les ailes en tentant de s'approcher du soleil ?