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EAN : 9782021371109
352 pages
Seuil (05/10/2017)
4.19/5   75 notes
Résumé :
Près de l'étang de Malicorne, face au grand saule pleureur qui se reflète dans l'eau calme, se trouve un banc de bois : "Le banc du temps qui passe".
Je m'y assois pour tenter de sentir ce mince filet du temps qui nous porte tout au long de notre existence.
Après un moment de silence, me viennent à l'esprit des pensées qui prolongent ma constante interrogation sur le monde. Méditer sur ce monde qui m'émerveille, me fascine et m'inquiète à la fois, c'es... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Je ne peux pas chroniquer un tel livre, mais peux prendre conscience d'une voix et dire "J'existe, Je suis au monde", et des pages que j'ai tournées et sur lesquelles je suis revenue, assise sur le banc à côté de Hubert Reeves, j'ai extrait quelques paragraphes, qu'avec vous je partage :
"Avec la conscience nous pouvons entrer en relation avec les autres. Et ça change tout ! Elle permet la rencontre. Avec ses corollaires : l'empathie, la compassion, l'amitié, l'amour. Tout ce qui fait la richesse de la vie humaine."
"Les étoiles sont nos grands-mères, nous sommes des poussières d'étoiles"
"... des tortues se chauffent au soleil. Leurs solides carapaces évoquent des formes de vie primitives qui nous ramènent au lointain passé de la Terre... leurs ancêtres on dû se reproduire des millions de fois et survivre à la multitude des perturbations...", leur lignée est toujours là.
"Nous sommes dans le collimateur de la sixième extinction que nous avons nous-mêmes déclenchée par notre activité irresponsable. le message des tortues est clair. Les espèces qui durent sont celles qui sont en mesure de s'adapter aux changements."
"Un des critères les plus importants est la capacité de vivre en harmonie avec la nature. de s'intégrer dans un écosystème où chaque membre prend et reçoit ce qui lui est nécessaire pour vivre. Sans perturber les équilibres qui se sont instaurés sur la longue durée. Parmi ces équilibres, celui de la prédation - qui mange qui ? qui est mangé par qui ?, est l'un des plus fragiles, des plus facilement perturbés. Les humains, maintenant au sommet de l'échelle de prédation, ne s'en privent pas. La nature ne fait pas de cadeau, et l'espèce humaine est soumise à ses règles. Si elle ne la respecte pas, elle disparaîtra comme tant d'autres auparavant. Tel est le message que m'envoient mes paisibles tortues de l'étang."
"Pour m'inclure dans ce grand mouvement cosmique, j'ai arrosé les bégonias."
Hubert Reeves, un homme, un Grand Monsieur, à l'écoute du Monde.
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Regardez attentivement la photo de la couverture.

Hubert Reeves, un « vieux monsieur » de 85 printemps, assis sur un banc. Dans un parc. Sans aucun artifice ni effet de mode. Aucun.

Mais regardez bien : il est assis sur le côté du banc comme pour nous inviter à prendre place à côté de lui. Ce quelqu'un, c'est peut-être vous, moi, nous. C'est évidemment tout lecteur qui souhaite se joindre au vieil homme pour écouter.

Hubert Reeves livre alors comme une confession du grand âge : pleine de douceur, de gentillesse, de mansuétude, d'intelligence et de culture.

C'est comme si Hubert Reeves, grand astrophysicien et aussi philosophe de la vie, souhaitait, une dernière fois, partager avec ceux qui voudront bien prêter l'oreille, tout ce qu'il a accumulé de savoir, de connaissance et de tolérance au long de ces décennies passées à tenter de déchiffrer les mystères de l'univers et de la vie.

On pourrait imaginer de plus mauvaises fréquentations.

Il nous parle par de très courts textes qui ressemblent à des lettres. Pas plus d'une à deux pages. Comme dans une correspondance qui fait naturellement penser à celles de Sénèque à Lucilius. Bien sûr, nous ne pouvons pas répondre. Mais il n'est pas interdit d'écouter. de laisser parler le vieil homme qui a tant à nous dire et si peu de temps encore pour le faire.

Confortablement calé à côte de lui, s'ouvre alors un moment de partage magnifique.

J'avais lu les "Méditations métaphysiques" de Descartes, puis les "Méditations Cartésiennes" de Husserl. Mais aucune des deux ne vaut ces "Médications cosmiques" du célèbre savant.

Quel moment de lecture ! Quelle ballade ! Et quel ton ! Aucune prétention. Aucune forfanterie. Aucune affirmation qui ne soit aussitôt assortie d'un zeste de doute. Que cela fait du bien en ces temps d'insanités médiatiques et de réseaux sociaux sans limites.

Un livre à garder près de soi.

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« le long sentier vers l'humanisation de l'humanité est éclairé par trois luminaires : le désir de comprendre le monde (la science), de l'embellir (l'art) et d'aider les êtres vivants à vivre (l'empathie). 
Trois mots à retenir : “ connaître ”, “ créer ”, “ compatir ”. »

Ce court texte du chapitre 5, “Ecologiques”, résume bien, à mon sens, les enseignements que nous prodigue l'astrophysicien Hubert Reeves dans “Le banc du temps qui passe”.
Il s'agit, en quelque sorte, d'un livre testament dans lequel l'auteur prolifique et remarquable vulgarisateur nous livre ses pensées intimes, ses “méditations cosmiques” (sous-titres du livre).
À travers treize chapitres, tout ce qui l'inquiète, le réjouit, le poursuit, le rassure, l'interroge, le fait avancer, le fait douter, … nous est donné avec simplicité et sincérité.
Chaque chapitre constitue un ensemble qui traite d'un sujet particulier et se compose de textes concis qui sont autant de facettes du sujet traité : Visions du monde, La place de l'homme dans l'univers, Croyances et religion, le cosmos et la vie, Ecologiques, le réveil vert (Hubert Reeves est aujourd'hui président d'honneur de l'association Humanité et Biodiversité et de la nouvelle Agence française pour la biodiversité), “Ça chantait dans ma tête”, Que sais-je, le merveilleux hasard, Quand la matière se structure, Cosmologiques, Connivences et Sujets nébulaires.
Hubert Reeves, à l'instar d'autres grands scientifiques, a cette humilité qui parle vrai, ce désir de partager et d'informer; un régal à lire et à … méditer.

Cantus

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J'ai lu Hubert Reeves depuis mes jeunes années dans les années 80 après l'avoir connu pour la première fois dans l'émission télévisée estivale "Une minute, une étoile", ses livres sont un vrai bienfait pour l'esprit et ont le don de remettre l'homme à sa juste place, celle qui lui revient et à le situer dans le repère spatio-temporel de notre Univers, avec toute sa grandeur et sa nécessaire humilité, nous qui sommes tous des poussières d'étoiles.... Avec ce nouvel opus, on retrouve nombre de choses déjà dites et de thèmes déjà abordés dans ses précédents ouvrages, dans les "Chroniques du ciel et de la vie" ou encore "Les chroniques des atomes et des galaxies" notamment ; le livre est découpé en 13 chapitres, certains n'ont rien à vor les uns avec les autres et c'est là l'un des intérêts majeurs de cette lecture car on peut l'ouvrir à n'importe quelle page sans avoir à se remémorer tout ce qui a été lu avant sauf pour certaines notions qui reviennent un peu comme des leitmotiv, dont celle qui m'a le plus interpelé relative au Hasard et à l'intelligibilité de notre univers et de la vie, partant dela vision déterministe de grands scientifiques du passé (Galilée, Laplace, Einstein) ou philosophes (Spinoza, Nietzsche) Reeves nous rappelle que l'univers et la nature possèdent une dimension que l'esprit humains ne peut arriver de fait à appréhender avec son intelligence mathématique, pour la bonne est simple raison qu'elle lui échappe nécessairement, notamment de par le fait que les mathématiques demeurent une science incomplète (cf. le théorème d'incomplétude de Kurt Gödel) et que nos instruments de mesures ont leur limites, cette notion va encore à l'encontre de certains vulgarisateurs tels les frères Bogdanov dont j'ai pourtant beaucoup apprécié les précédents ouvrages aux titres évocateurs ("La Fin du Hasard", "Le code secret de l'Univers", "L'équation de Dieu"). Reeves fait l'éloge du Hasard et le place comme un acteur incontournable de la Nécessité, n'hésitant pas à remettre en question Jacques Monod avec son fameux "Le Hasard et la nécessité" qui expliquait que la matière est étrangère à la vie et laissant ouverte la question de l'existence de Dieu puique de toute façon aucune réponse satisfaisante n'est possible et que l'on doit reconnaître notre ignorance totale en la matière malgré nos avancées scientifiques, - le rôle du Hasard ne l'excluant d'ailleurs pas - de fait, un très bel échange entre Niels Bohr et Albert Einstein est retranscrit en début du chapitre 9 consacré au Hasard et à Dieu, et le sourire ne peut alors que s'imprimer sur les lèvres du lecteur... le livre ne fait pas l'impasse sur l'évolution sociale et sociétale de l'humanité, car il faut rester positif malgré tout et il est bon de el rappeler, comme il est bon de rappeler les nécessaires remises en question à engager sans tarder si elle veut perdurer et relever les défis écologiques de notre temps, sur les questionnements philosophiques aussi. Un livre magnifique, qui m'a aussi donné l'envie de relire d'autres auteurs, un vrai plaisir pour l'esprit qui appelle aussi à des questionnements salvateurs..
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Très simple à lire !! Mais quelle réflexion !! Définition par excellence de : "Ce qui se conçoit aisément, s'énonce clairement" !!
J'y ai trouvé un ami qui m'accompagne depuis de très longues années et que j'ai retrouvé avec un plaisir intellectuel quasi filial .....
Écrit sous forme thématique, par de très courts chapitres, il me donne son point de vue, sur la vie, le monde, l'espace, le cosmos........ Dieu ?!?!
Sa connaissance de la "Terre" lui fait appréhender la "folie non-ecologique" des hommes avec tolérance, mais nous pose la question de l'Homme dans ce futur....
J'ai beaucoup aimé la première partie sur sa vision du monde, la Terre, les philosophes, sa croyance, etc. un peu moins, paradoxalement, le long chapitre sur l'écologie. Pourtant c'est le même écrivain, mais je l'ai préféré dans ses réflexions que dans son point que j'ai trouvé quelque peu "moralisateur".
C'est un ouvrage à relire, à proposer à tous lecteurs. Belle leçon d'amour et leçon de choses
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Cher enfant,
Bientôt va débuter pour toi une merveilleuse et tragique expérience.
Quelque part dans l’immensité de l’univers, à la périphérie d’une galaxie appelée la Voie Lactée, près de l’étoile Soleil, sur la troisième planète de son système, la Terre, tu vas naître. Des myriades de petits spermatozoïdes vont monter à l’assaut dans le ventre obscur de ta mère. Le gagnant pénétrera son ovule et tu vas entrer dans l’existence.
Tu es le fruit d’une longue gestation qui se poursuit depuis près de quatorze milliards d’années. Tout a commencé dans la lumière éblouissante d’un gigantesque et torride espace. Ne me demande pas ce qu’il y avait avant, je n’en sais rien.
Par la suite, dans l’ambiance de collisions de galaxies, d’explosions d’étoiles, de chocs d’astéroïdes, sur une planète tiède tu vas naître. Suite à une longue séquence d’accouplements et de naissances tu auras acquis ton fabuleux cerveau qui te permettra de poser des questions.
Tu découvriras que tu n’es pas seul dans ce monde, tu seras accompagné dans ton séjour terrestre par une famille, une nation, plus de sept milliards d’êtres humains et d’innombrables animaux et plantes de toutes espèces. Tu devras partager ton existence avec eux. Tu dépendras d’eux et ils dépendront de toi.
La durée de ton existence sera, au mieux, de l’ordre d’un siècle, une durée infime par rapport à celle de l’univers. Pendant ce temps il te sera possible d’explorer le monde et de prendre conscience de tes devoirs et de tes responsabilités. Tu auras à affronter le cycle de la vie humaine avec ses moments de grâces et ses crises. « De temps en temps la terre tremble », écrit le poète Louis Aragon.
Contrairement aux abeilles et aux oiseaux, ta destinée ne sera pas inscrite dans tes gênes, tu devras la décider toi-même. Il te reviendra de t’instruire pour trouver les moyens de favoriser et d’enrichir la vie autour de toi. D’œuvrer à humaniser une humanité qui en a un grand besoin. D’inscrire ton activité pour amener la matière cosmique à accoucher des merveilles dont elle possède les recettes.
Tu auras l’immense chance d’entrer en contact avec le grand trésor de la culture humaine. Accumulé depuis des millénaires, les œuvres d’art – musique, peinture, littérature qui ont contribué à embellir nos vies. Les réflexions des penseurs de toutes les cultures, qui se sont penchés sur les mystères de notre existence.
Tu pourras t’approprier ce riche patrimoine, en faire ton profit, aider à le préserver contre l’oubli et peut-être y contribuer toi-même. Tu laisseras en héritage les fruits de ton activité pour que ceux qui viendront après toi poursuivent la grande aventure de l’univers.
Sache que, dans ce monde, il y a de la compassion et de l’amitié. Mais il y a aussi de la méchanceté, de la cruauté, de l’horreur. Tu y seras peut-être confronté. Refuse obstinément d’y participer. II en va de ta dignité d’être humain.
Fais en sorte qu’on dise de toi ces mots d’Albert Camus « il ya des êtres qui justifient le monde, qui aident à vivre par leur seule présence ». Tache d’être à la hauteur de ta destinée. Ta vie y prendra son sens. Tu y trouveras ton bonheur.
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- Trois mots à retenir: connaître, créer, compatir.
- Faut-il faire des enfants ? Ne privez pas vos futurs enfants de ce que vous avez apprécié vous-mêmes. Donnez-leur leur chance.
- L'important, c'est d'agiter la vie. On a tout le temps d'être mort.
- La vie, c'est la matière qui fleurit... C'est la graine qui germe quand elle trouve un terrain favorable.
- Parmi mes amis nombreux sont ceux qui prient. Ils pensent qu'au bout de la ligne quelqu'un les entend et prête attention à leurs prières. Je l'ai cru dans ma jeunesse. J'en suis incapable aujourd'hui. Trop d'arguments dans ma tête entravent cette croyance. J'ignore si je la retrouverai jamais. Mais je refuse l'idée que ceux qui prient ont tort et que j'ai raison.
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S'étendre sur le dos par une belle nuit étoilée. De préférence en un lieu où l'horizon est bien dégagé, comme dans un désert ou sur la mer. Se voir et se sentir dans l'espace, parmi les étoiles qui nous entourent de partout. Et se dire: " je suis un habitant du cosmos"
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Je peux dire "je" parce qu'on m'a dit "tu" , affirmait le généticien Albert Jacquard. Par là, en accord avec la psychologie contemporaine, il exprimait la nécessité vitale des relations humaines pour le développement de l'enfant.

Les ordinateurs sont intelligents mais, jusqu'à nouvel ordre, incapables de conscience. Privés de vie affective, ils sont condamnés à une radicale solitude. Ils ignorent qu'un jour on les debranchera.
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p. 168 et 169 : Réflexions sur le rôle des artistes :

« On pourrait expliquer [à l’artiste] : “comme tous les organismes vivants, tu es toi-même, un fruit de cette merveilleuse histoire de l’organisation de la matière et de la croissance de la complexité cosmique. Tu poursuis et prolonges ce mouvement en ajoutant de la beauté au monde’’.

La poétesse acadienne Antonine Maillet écrivait :
« J’écris pour achever le monde, pour ajouter à sa création, après les sept premiers jours, un huitième jour. »

« Tous les créateurs ont ajouté de la beauté au monde. »

[étant artiste moi-même - sculpteur -, je dois dire que ces phrases transpercent le cœur. Désolé de n'avoir pu résister à un mot de commentaire!]
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