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Critique de jiefp13


C'est beau la vulgarisation scientifique quand un Hubert Reeves s'en empare !
Nous voici conté une nouvelle Génèse débarrassée de ses oripeaux.
De l'instant "juste après 0" (Reeves a du mal à se faire à la théorie de la création de l'Univers ex-nihilo - je partage ... et il y commence à y avoir un certains nombre d'indices convergents en ce sens), à la naissance et au développement des organismes vivants.

On y voit la progression de l'assemblage des briques élémentaires vers plus de complexité et de sophistication, pour aboutir à des ilots de matière, et de vie (à ce stade, pour la vie, on va en rester à "île" au singulier ...).
Ce n'est pas linéaire, la "Nature" semble chercher son chemin et itérer continuellement des combinaisons dont la plupart sont des impasses tandis que certaines prospèrent et sont un nouveau pas dans l'évolution.

Tout au long de ce livre on accompagne la lente progression des phénomènes qui ont fabriqué notre univers, et dans lesquels le Temps est le principal Maitre d'Ouvrage. .

C'est fascinant et vertigineux.

Reeves est un scientifique, donc il doute.
Non pas des vérités (scientifiquement) établies, mais de leur complétude.
Le doute sain et fécond qui éloigne des "croyances" et qui constitue le moteur de la recherche et de la compréhension progressive du monde.
Le livre a été écrit au début des années 80, depuis notre compréhension de la matière s'est affinée, Higgs a vu "naître" son boson dans l'incubateur du CERN.
Mais ce livre n'a pas vraiment vieilli, certaines hypothèses sont depuis vérifiées, d'autres ont été affinées, mais les grandes interrogations sur "la création de l'Univers", sur le "pourquoi quelque chose plutôt que rien", demeurent.

Mais ce que l'on a déjà compris, vérifié, prouvé, et que nous raconte Reeves, c'est une féérie d'intelligence et de beauté.

Pour conclure, je ne résiste pas à l'envie de vous faire partager un texte, que H Reeves ne renierait (peut-être) pas, de Mahmûd Shabestarî, poète soufi de l'Iran du 14ème siècle, à coté duquel ma prose me fait triste effet :

" Sache que le monde tout entier est miroir
dans chaque atome se trouvent cent soleils flamboyants
Si tu fends le coeur d'une seule goutte d'eau
il en émerge cent purs océans
Si tu examines chaque grain de poussière
mille Adam peuvent y être découverts

Un Univers est caché dans une graine de millet;
tout est rassemblé dans le point du présent ..
De chaque point de ce cercle sont tirées des milliers de formes
Chaque point, dans sa rotation en cercle,
est tantôt un cercle,
tantôt une circonférence qui tourne."


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