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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
En juillet j'avais découvert l'adaptation de ce roman en bd par Alex Inker. J'avais aimé l'ambiance et le graphisme qui m'avaient replongée dans l'univers américain de Steinbeck. L'histoire violente de Roscoe qui provoque accidentellement la mort horrible d'un employé d'une compagnie d'électricité,et se retrouve incarcéré pour dix ans,tandis que son métayer est envoyé dans les mines m'avait touchée. Cependant j'avais regretté le peu de profondeur des personnages, un manichéisme qui effaçait finalement l'impact du contexte socio- économique. J'ai donc voulu découvrir le roman et j'en suis enchantée. V.Reeves dresse des portraits très fins et rend avec force la complexité des sentiments, la subtilité des relations humaines,les enjeux conscients et inconscients qui dirigent les hommes. le contexte ségrégationniste est parfaitement développé et donne une dimension fondamentale à ce drame humain, ainsi qu'un sens profond au comportement de Marie qui n'apparaît pas dans la BD. L'auteure nous fait également découvrir de l'intérieur ,la brutalité du milieu carcéral de cette époque et la hiérarchie dans l'horreur qui est imposée aux détenus, là encore avec un traitement différents selon qu'ils soient noirs ou blancs.
C'est un magnifique roman dont je conseille vivement la lecture.
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Roscoe T Martin n'a jamais voulu être fermier. Pourtant, quand son épouse, Marie, a hérité de la ferme paternelle, il l'a suivie. Mais Roscoe est passionné par l'électricité et c'est avec regret qu'il a abandonné son emploi chez Alabama Power. « On naît avec quelque chose dans les veines, pour mon père, c'était le charbon, pour Marie, c'est la ferme, pour moi, un puissant courant électrique. » (p. 67) Il a alors l'idée de tirer illégalement une ligne jusqu'à la ferme pour faciliter le travail et augmenter le rendement. Hélas, un employé d'Alabama Power trouve la mort en examinant son transformateur clandestin. Roscoe est reconnu coupable et écope de vingt ans dans un pénitencier d'État. Son ami Wilson, un noir qui vivait et travaillait avec lui à la ferme, est envoyé dans les mines. En 1920, en Alabama, la détention d'un homme de couleur avait des relents d'esclavage. Pendant des années, Roscoe purge sa peine en enchaînant des emplois plus ou moins plaisants en prison : affecté à la laiterie, puis à la bibliothèque, il finit sa peine dans le chenil, à entraîner les chiens lancés aux trousses des fugitifs. À la ferme, Marie est écrasée par les dettes et la honte : à cause de son époux, un homme est mort et leur ami souffre dans les mines. « Je te voyais passer ton temps en prison et ça aussi ça me met en colère, contre toi, parce que tu t'es infligé ça, parce que tu nous as abandonnés. » (p. 324 & 325) Marie ne rend jamais visite à Roscoe et ne répond pas à ses lettres. Et elle fait tout pour éloigner Gerald, leur fils, de ce père criminel. « Je vais lui écrire, et je lui dirai que c'est à cause de toi que je n'ai pas écrit plus tôt. Et tu vas me laisser lire ses lettres. » (p. 224) Quand Roscoe sort de prison grâce à une libération anticipée, il a encore l'espoir de retrouver sa famille, mais que reste-t-il pour lui, dans cette ferme qu'il n'a jamais aimée ?

Avec ce premier texte, Virginia Reeves propose un roman américain âpre et puissant dont le style rappelle celui de Jim Harrison ou des autres auteurs du grand Ouest. Sous la chaleur accablante de l'Alabama, l'électricité met le feu aux poudres. Pour Marie, on est loin de la Fée bleue qui apporte confort et facilité dans les ménages. « Elle ne se fiait à personne qui touchât de près ou de loin à l'électricité. Toute cette entreprise était visqueuse, malhonnête, changeante. le courant était là, puis il n'y était plus. » (p. 194) Ce roman propose le portrait indulgent et émouvant d'un homme dont le crime est d'avoir passionnément aimé son métier et voulu aider sa famille. J'espère que Virginia Reeves continuera d'écrire : son premier roman est une vraie réussite !
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J'ai beaucoup aimé ce roman qui m'a agréablement surprise. Je m'attendais à une sorte de polar et j'ai finalement trouvé quelque de très différent, mais tout aussi prenant. J'ai beaucoup apprécié l'aspect historique mais aussi le petit brin de folie des personnages et leur évolution au fil du récit. J'ai été séduite par le style tant que par l'histoire, somme toute assez originale. Une des bonnes surprises de cette rentrée.
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La première page donne le ton de ce livre terriblement dur, mais pas désespéré : un couple qui se disloque, et dont le mari, Roscoe, installé sur les "terres maudites" de sa femme Marie, est responsable de la mort atroce d'un employé de la compagnie d'électricité.
La première partie du livre alterne les chapitres consacrés d'une part au passé de Roscoe, sa famille, sa passion pour l'électricité, sa rencontre avec Marie, son installation à la ferme, son procès... et, d'autre part, à son séjour en prison.
La deuxième partie narre la sortie de prison de Roscoe, son retour à la ferme, le règlement des comptes familiaux et amicaux, et ouvre sur un futur solitaire, et peut-être apaisé.
Roscoe a entraîné dans sa descente aux enfers Wilson, l'employé noir de la ferme qui l'avait aidé à électrifier l'exploitation agricole. le blanc est envoyé en prison, et le noir à la mine ; Roscoe subit la violence de codétenus et de gardiens, se réfugie dans la lecture, qu'il est un des seuls à maîtriser, écrit inlassablement à Marie, sans jamais recevoir la moindre réponse, tandis que Wilson est comme disparu sous terre, jusqu'à ce que, victime d'un accident, il soit rendu à la ferme.
Autour de cette trame narrative, l'auteure évoque l'Alabama du début du XXème siècle : les débuts de l'électrification, un racisme omniprésent, un univers carcéral ultraviolent, l'illettrisme...
L'auteure ne multiplie pas les personnages, mais creuse leurs relations, et leur évolution dans le temps, car le livre s'étend sur une vingtaine d'années : l'arrivée de l'enfant a exclu Roscoe, Marie ayant troqué la position d'amoureuse pour celle de mère ; après la condamnation, alors qu'elle souhaite couper toute relation entre le fils et le père et garder avec son fils une relation fusionnelle, elle ne peut que constater qu'il s'éloigne d'elle ; Roscoe, habitant chez sa femme au début du livre, finit hébergé dans l'annexe chez les anciens employés de celle-ci...
Un livre douloureux, profond, profondément humain... et magnifiquement écrit.
Et donc une auteure à suivre puisque c'est son premier livre!



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Troisième lecture des quatre titres proposés par les éditions Stock aux dix membres du jury de cette 1ère édition du Prix SensCritique du Premier Bouquin… et enfin un roman qui m'a absorbé. La courte biographie de l'auteur sur son site nous informe qu'elle est diplômée en écriture par l'université d'Austin au Texas, et qu'elle est désormais retournée vivre en famille dans le Montana, d'où elle est originaire. Ce premier roman a par ailleurs été retenu lors de la première sélection de treize titres du Man Booker Prize, l'un des plus prestigieux prix littéraires anglophones, mais il n'a malheureusement pas été retenu parmi les six finalistes.

Alabama, années 1920. Roscoe T Martin est électricien, ancien employé de la compagnie d'électricité Alabama Power, parti s'installer avec son épouse Marie et leur jeune fils Gerald dans la ferme de ses beaux parents dont ils ont hérité. Fasciné depuis toujours par la magie de ce courant dont il perçoit très vite le développement fulgurant, il s'adapte mal à la vie de fermier et ne s'occupe guère de l'exploitation qui décline alors doucement. Un jour, il décide que ses compétences d'électricien peuvent servir à moderniser la ferme, et avec l'aide de Wilson leur employé noir, prend sur lui de détourner du courant électrique sur une ligne de son ancienne compagnie qui passe à proximité, laissant croire à tout le monde que la compagnie innove en électrifiant les exploitations agricoles.

La ferme reprend lentement vie, de même que le couple, et l'exploitation connaît alors une période relativement heureuse. Seulement voilà, un soir alors que la famille est en plein dîner, le shérif vient arrêter Roscoe pour vol, mais également pour homicide : un des employés d'Alabama Power chargé de la maintenance des lignes est tombé sur leur installation permettant de détourner le courant et est mort électrocuté par son transformateur maison.

Tandis que Wilson est condamné comme complice, et vendu comme prisonnier à une mine, Roscoe est envoyé dans la prison de Kilby après avoir été condamné à vingt ans de prison lors d'un procès bâclé où sa femme refusera de venir le voir.

Le roman alterne entre les récits de la vie en prison, une prison moderne qui vient de se doter de la chaise électrique, et l'histoire de cette famille jusqu'au drame qui la fit voler en éclat. Je n'avais absolument pas entendu parler de ce roman, et c'est dommage, parce que je l'ai littéralement dévoré ! le personnage de Roscoe, autour de qui tourne le récit, est plus complexe qu'il n'y paraît et rend l'histoire plus surprenante, ses réactions moins prévisibles. Je me suis surpris à m'être attaché à celui qui, dans les premières pages, m'avait clairement rebuté. C'est un roman magnifique sur la famille, sur la prison, sur le pardon et la rédemption : une de mes lectures préférées de cette année !
Lien : https://www.hql.fr/travail-c..
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Alabama, années 20. Roscoe T Martin ne veut pas se contenter d'être fermier, il est passionné par l'électricité et rebuté par l'agriculture. Une passion qui l'oppose à son épouse Marie qui souhaite le voir reprendre l'exploitation familiale. Afin d'améliorer le quotidien de sa famille et le rendement de la ferme, il parvient avec l'aide de son ami Wilson à détourner une ligne électrique, mais le branchement provoque un accident mortel. Roscoe et Wilson sont pour l'un envoyé en prison, pour l'autre à la mine…

Dès le second chapitre nous nous retrouvons entre les quatre murs d'une prison, et dès lors l'histoire alterne épisodes de la vie au bagne et souvenirs de la ferme, avec pour fil conducteur le silence de Marie : pourquoi n'est-elle jamais venue voir son mari, pourquoi ne lui écrit-elle pas, qu'est-elle devenue avec leur fils Gabriel ? Tandis qu'il résiste aux coups, à l'humiliation, aux rapports de force entre détenus et au bon vouloir de gardiens tordus, Roscoe n'a que cette obsesssion : sa femme l'a-t-elle abandonné ?
Une fois sa peine purgée, il reviendra à la ferme, blessé et diminué, sans plus savoir ce qui l'y attend.

C'est un roman dur, brut, pesant comme un été brûlant dans la poussière d'Alabama, qui convoque les fantômes de Faulkner ou de Tennesse Williams. Il y est question de responsabilité et de filiation, de racisme (Wilson est noir, ce qui lui vaut un sort différent de celui de Roscoe) et d'humanité. Personne n'est vraiment sympathique ici, dès les premières pages Roscoe brutalise son fils et effraye sa femme, qui va finir par le laisser croupir en prison. Mais l'espoir est permis lorsque dans une région des plus impitoyables une femme compare les hommes à des oiseaux, un homme voit apparaître tous ses absents, et une brave chienne de chasse à la retraite finit par gagner les coeurs les plus secs. C'est un premier roman, absolument soufflant.
Lien : https://cestquoicebazar.word..
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Un grand roman pour une histoire d'une grande humanité qui trace le chemin complexe ni tout noir, ni tout blanc de destins douloureux.
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prix page/america amplement mérité.
La seconde partie est tout simplement magnifique.
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Alabama, années 20. Roscoe T Martin ne veut pas se contenter d'être fermier, il est passionné par l'électricité et rebuté par l'agriculture. Une passion qui l'oppose à son épouse Marie qui souhaite le voir reprendre l'exploitation familiale. Afin d'améliorer le quotidien de sa famille et le rendement de la ferme, il parvient avec l'aide de son ami Wilson à détourner une ligne électrique, mais le branchement provoque un accident mortel. Roscoe et Wilson sont pour l'un envoyé en prison, pour l'autre à la mine…

Guidé par l'affiche du festival America 2016 de Vincennes, et figurant parmi les ouvrages en lice pour le prix Page-America, j'ai choisi ce livre de la rentrée littéraire 2016 et je l'ai dévoré en 2 jours !

D'un chapitre à l'autre, l'histoire alterne la vie à la ferme et la vie dans la prison de Kilby, plongeant le lecteur tantôt dans la vie difficile de la ferme à une période où l'électricité en est à ses balbutiements, tantôt dans la vie pénitentiaire où règne le chacun pour soi, où chaque détenu doit résister aux coups, aux humiliations, qu'ils viennent des gardiens ou des autres détenus.
L'auteure nous fait ressentir avec brio les émotions, les sentiments et les expériences vécues par ses personnages.
Un roman envoûtant, à l'atmosphère souvent noire, parfois violente, mais intense et aussi remplie d'humanité; un livre qu'on n'a pas envie de lâcher, jusqu'à la fin.
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Même si il se laisse porter par les événements, Roscoe est un personnage attachant. Il m'a énervé, parfois, à ne pas souvent prendre les devants. Mais j‘ai fini par l'aimer, et avoir du mal à le quitter.

Sa femme, en revanche, qui au départ était une femme plutôt sympathique, m'est très vite devenue antipathique.

De la famille, seul Gérald n'a pas failli.

J'ai aimé suivre la vie de Roscoe en prison ; ses mésaventures et son attachement à Maggie, la chienne qui lui est donné à sa sortie ; ses diverses cicatrices qui parcourent son corps.

Mais ma lecture a été malheureusement trop hachée pour que j'ai été complètement emportée par le souffle épique de ce roman.

Je me joins au concert de louanges pour dire qu'il s'agit d‘un premier roman réussi.

L'image que je retiendrai :

Celle de l'électricité, véritable fil conducteur du roman.
Lien : http://alexmotamots.fr/?p=2218
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