C'est à ce point que Titien joue le tout pour le tout : il affirme être le seul peintre en mesure de mener à bien une tâche aussi difficile et demande en compensation non pas de l'argent, mais la "sensaria" une sorte de pension octroyée par le Fondaco dei Tedeschi et attribuée pour l'heure à Giovanni Bellini, vacante après la mort de ce dernier. Cela signifie non seulement être exempté d'impôts et jouir de toutes une série de privilèges économiques, mais aussi devenir le peintre officiel de la sérénissime république.
Comme l'éclat du Soleil l'emporte sur la lumière des étoiles, Titien resplendit plus que tous les autres peintres non seulement d'Italie, mais du monde entier.
D'ailleurs Titien à un atelier qui coûte cher avec des élèves, des apprentis et des spécialistes indispensables pour satisfaire des commandes de plus en plus nombreuses. Et pourtant à la mort du peintre, en 1576, dans une Venise dévastée par la peste, rare sont les artistes qui peuvent se dire ses disciplines car, nous dit encore Vasari "il n'a guère enseigné, mais chacun a plus ou moins appris selon ce qu'il su prendre des œuvres réalisées par Titien"...