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EAN : 9791021036680
426 pages
Tallandier (25/05/2019)
4/5   5 notes
Résumé :
Si les sociétés coloniales des Antilles françaises sont bien connues à travers l’histoire des esclaves, celle de leurs propriétaires restait à faire. Et pour cause : c’est la chronique honteuse de dominants engagés dans une épouvantable entreprise d’exploitation de femmes, d’hommes et d’enfants. Pourtant, l’histoire des esclaves est indissociable de celle des maîtres. C’est celle que raconte Frédéric Régent, à travers le cas de la Guadeloupe. Il suit en particulier ... >Voir plus
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8 générations, 8 chapitres. Evidemment, ce qui m'intéressait à l'origine était dans le 7ème! à savoir comment s'était passée l'abolition de l'esclavage en 1794 et son rétablissement en 1802... Mais aimant bien prendre l'histoire par son début, j'ai attentivement lu l'intégralité du livre.
C'est une monographie ambitieuse, axée sur un groupe central dans l'histoire de la Guadeloupe, celle des maîtres d'esclaves.
On se perd un peu parfois dans les généalogies, les alliances matrimoniales etc. mais il est intéressant de noter que le préjugé de couleur n'est arrivé qu'assez tardivement. En effet, les maîtres ne sont pas tous Blancs, même si les plus riches le sont, tout comme les premiers engagés, esclaves en CDD en quelque sorte, étaient au XVIII° s. des Européens- beaucoup moins chers que des esclaves amérindiens ou africains. La donne change avec le développement de la culture sucrière
La situation juridique des « Nègres libres » varie en fonction du besoin que l'on a d'établir une classe dominante et de l'intérêt de la métropole de diviser la classe des planteurs afin de garantir le rattachement de l'île à la France : diviser pour mieux régner, empêchant ainsi une solidarité de « classe » : le groupe des « habitants », c'est-à-dire des propriétaires, est extrêmement divers par la richesse et par la couleur de peau. Pas de solidarité de « classe » mais pas de solidarité de couleur non plus : certains propriétaires tentent de faire oublier leur origine africaine ou caraïbe et tous n'ont aucun scrupule à posséder des esclaves, même des affranchis récents.
L'aspect économique de développement de la colonie n'est pas oublié : d'abord aux mains de la Compagnie des îles d'Amérique, puis de seigneurs-propriétaires, ensuite de la Compagnie des Indes Occidentales et enfin rattachée au domaine royal, il est étonnant pour le lecteur profane de voir comment cette histoire de la Guadeloupe est liée aux conceptions économiques en vigueur en métropole. L'auteur insiste notamment sur l'endettement chronique des planteurs sucriers : contrairement à certaines seigneuries de la métropole, les héritages doivent être divisés entre les héritiers, mais le propre de l'habitation sucrière est d'être indivisible… les riches planteurs ont donc pour principale caractéristique d'être très endettés auprès de leur famille. D'où les mariages fréquents entre cousins.
Si j'ai lu ce livre c'est surtout parce que je me posais des questions sur la période 1794 à après 1802 : la Guadeloupe a connu une première abolition en 1794 et je me demandais comment cela s'était passé concrètement pour les esclaves et leurs maîtres. Les grands propriétaires ayant émigré, seuls les fermiers les plus aisés ont pu occuper leurs terres (mais pas les acheter, l'Etat refusant de les brader) … la Guadeloupe est vraiment un miroir de la métropole où les bourgeois les plus aisés avaient acheté les biens nationaux. Quant aux esclaves, rien n'a changé : ils sont « libres » de travailler pour leur ancien maître seulement, les châtiments corporels sont maintenus… le retour de l'esclavage en 1802 n'a donc pas posé de problème majeur pour les maîtres, si ce n'est récupérer leurs esclaves auprès de membres de leur famille qui n'avaient pas émigré et qui se les étaient appropriés.
Les rapports entre maîtres et esclaves sont bien entendu évoqués au cours de la période, mais j'aurais souhaité qu'ils soient plus approfondis.
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