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Citations sur Notre château (19)

Une maison qui contient beaucoup de livres est une maison ouverte au monde, est une maison qui laisse entrer le monde. Chaque livre qui entre est un fragment du monde extérieur et, tel un puzzle, quand nous posons ensuite le livre dans les rayons de Notre Bibliothèque, nous recomposons le monde, un monde à notre image, à notre pensée. (p. 39)
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Je vais en ville le jeudi et uniquement le jeudi. Principalement pour aller chercher des livres. Des livres pour moi. Des livres pour ma sœur, Véra. Le mercredi soir, elle me prépare une liste de quatre ou cinq livres qu’elle désire, me dit-elle, ardemment lire. J’aime bien quand elle insiste sur le ardemment. « Voilà la liste des livres que je désire ardemment lire. » Et le libraire, un homme passionné, et sans doute passionnant si je prenais le temps de parler un peu avec lui, a toujours les livres que ma sœur désire ardemment lire. Pour moi, peu importe si les livres sont là ou non. Je suis patient. Même si je n’ai jamais eu besoin de commander un seul livre. Le libraire a toujours les livres que je désire lire. Mais s’il ne les avait pas, je pourrais les commander. Je suis patient. Je commanderais. Cela ne me dérangerait pas d’attendre une semaine avant d’avoir les livres que je veux lire. Sans doute, au contraire de ma sœur, je ne désire jamais ardemment lire tel ou tel livre. Ma sœur et moi n’avons pas les mêmes ardeurs. Ma sœur et moi ne plaçons pas nos ardeurs au même endroit. Ma sœur tient beaucoup à avoir les livres qu’elle désire ardemment lire le jeudi en fin de journée. Pas la semaine suivante. Ce sera trop tard. Je ne commande jamais de livres pour ma sœur. Elle n’aura plus envie de les lire la semaine suivante. Mais comme je l’ai déjà dit, le libraire, homme passionné, a toujours les livres que ma sœur désire ardemment lire. Et il a toujours ceux que je désire lire.
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C'est un art que celui de ranger une bibliothèque.
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Notre objectif à Véra et à moi n'a jamais été la recherche d'un temps perdu, mais plutôt la perte d'un temps trouvé.
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Je vais tout de suite dire quelque chose : ma sœur ne prend jamais le bus, ma sœur ne va jamais en ville. Elle déteste aller en ville. Elle déteste la ville. Elle déteste le bus et elle me dit chaque jeudi matin quand je pars pour la ville et que je vais prendre le bus : « Mais comment fais-tu pour prendre le bus ? Appelle un taxi. » Chaque jeudi matin, quand je quitte la maison pour me rendre en ville, ma sœur me rappelle son horreur du bus. Ma sœur me rappelle qu’elle n’a jamais pris le bus, qu’elle ne prendra jamais le bus. Ma sœur me rappelle qu’elle déteste le bus. Je sais pourquoi elle ne prend jamais le bus. Je sais pourquoi elle déteste le bus. Je sais aussi pourquoi elle ne comprend pas que moi je prenne le bus. J’y reviendrai.
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De quoi a-t-on le plus peur ? De ses fantômes ou de ses fantasmes ?
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Une maison qui contient beaucoup de livres est une maison ouverte au monde, est une maison qui laisse entrer le monde. Chaque livre qui entre est un fragment du monde extérieur et, tel un puzzle, quand nous posons ensuite le livre dans les rayons de Notre Bibliothèque, nous recomposons le monde, un monde à notre image, à notre pensée
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Lire c’est toujours lire avec une théorie.
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Cela fait vingt ans que ma sœur et moi habitons cette grande, si grande, et belle, si belle maison. Si grande et si belle que nous l’appelons Notre Château.
Nous en avons hérité à la mort de nos parents. Mon père en avait hérité de son meilleur ami. Celui-ci a tout légué à mon père. Il n’avait pas de famille et considérait mon père comme sa seule famille.
Il a donc donné à mon père cette grande, si grande, et belle, si belle maison. Si grande et si belle que nous l’appelons Notre Château.
Il y avait cependant une condition dans le testament : mon père ne devait pas habiter la maison, il ne devait pas la mettre en location, il ne devait pas la vendre.
Elle était à lui cette grande, si grande, et belle, si belle maison, mais il ne pouvait en profiter, ou pour le dire autrement, je crois que c’est le terme juridique approprié, il ne pouvait en jouir.
Ma sœur n’aime pas quand je dis que notre père n’a pas joui de cette grande, si grande, et belle, si belle maison.
Cette grande, si grande, et belle, si belle maison nous est revenue à la mort de nos parents. Il n’y avait pas de clause dans le testament. Il n’y avait pas de testament. Et nous pouvons ma sœur et moi habiter dans cette grande, si grande, et belle, si belle maison. Nous pouvons en jouir. Ma sœur n’aime pas quand je dis que nous pouvons jouir de cette maison.
Mais oui, nous jouissons de cette grande, si grande, et belle, si belle maison. Si grande et si belle que nous l’appelons Notre Château.
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On peut penser que je suis déconnecté du monde. Mais ce n'est pas le cas. Je suis attentif au monde qui m'entoure. Je ne m'intéresse pas à l'actualité, je n'aime pas le bruit du monde. Oui, je ne peux porter ce bruit, ce monde, il me semble tellement lourd, tellement pesant. Mais je crois que je suis sensible au monde, j'y prête attention. Quand je sors le jeudi, quand je vais en ville, je regarde, je capte, je saisis ce monde qui bouge autour de moi. Je regarde ces bouts de vie qui évoluent autour de moi. Un moment, je notais ce que je voyais. Un moment, je notais ces bouts de vie. J'avais pensé en faire un livre, un roman, qui aurait été composé de ces fragments de vie vus le jeudi. Des vies vues. Des vies imaginées. Des vies fantasmées. Quelque chose qui aurait été au-dessus du monde, mais qui aurait été aussi le monde. Pas le bruit du monde, mais son murmure. Le doux murmure de la vie et de la mort.
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