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sur 115 notes
"Notre château", c'est la grande demeure où vivent quasi-reclus Octave et sa soeur Vera. Ils y ont emménagé voilà une vingtaine d'années, à la mort brutale de leurs parents dans un accident de la circulation. le père avait hérité ce jour fatal de cette grande maison, sans avoir le droit d'y habiter lui-même.
Il flotte sur cette immense bâtisse et ses habitants un halo de mystère. Seul Octave sort, immuablement, le jeudi : il se rend en ville en bus pour y acheter des livres pour sa soeur et lui-même. Sinon... rien. Les journées sont réglées comme du papier à musique, rien ni personne ne vient troubler leur apparente tranquillité et leurs besoins, à part littéraires, semblent inexistants. Un jeudi, Octave croit apercevoir dans un bus, sa soeur Vera - elle qui pourtant n'a jamais pris, ne prend jamais et ne prendra jamais le bus... Réalité, illusion d'optique, hallucination ? Cette "vision" marque pour Octave le début d'un changement dans sa vie si établie, sorte de glissement dans un monde parallèle où il ne serait plus tout à fait lui-même.
Roman aux allures fantastiques, hommage certain aux grands noms de la littérature gothique, Notre château est un livre troublant. La langue lancinante, répétitive des premières pages - parfois à la limite de l'agacement - est comme un tourbillon qui nous enveloppe pour mieux nous mettre en dehors d'une réalité tangible, un peu comme la chute d'Alice dans le terrier.
Un exercice original que j'ai trouvé plutôt réussi tant Notre château laisse une étrange impression une fois le livre refermé...
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La couverture...elle paraît étrange, particulière et donner envie ou non de plonger dans le livre. J'ai franchi le cap et je suis rentrée dedans.
Je suis arrivée d'un seul coup dans le quotidien de deux personnes qui ne cherchent pas du tout à sortir de leur isolement, ils sont bien ainsi ! Leurs habitudes sont tellement bien rodées que rien ne peut changer.
Pourtant un grain de sable, aussi banal qu'un bus, va enrayer la machine. Et là, catastrophe car toutes les certitudes, les rituels, la confiance mutuelle vont en prendre un coup et la vie, leur vie va changer, forcément !!!
Ce livre est particulier et énigmatique, mais il est mordant et attirant. La construction des chapitres, la répétition, les sentiments, le mélange entre le réel et le rêve.
On ne sait pas pourquoi l'action est toujours dans le château, pourquoi ne sortent-ils pas du tout, pourquoi ils sont si pâles ?
Dès le départ, on se demande où veut en venir l'auteur car il commence avec une phrase et celle-ci se répète plusieurs fois. Bizarre !
Et puis en fait c'est ce que j'ai beaucoup aimé car il y a du rythme et de la force dans ce premier roman. Même si par moment ce récit semble conter une vie irréelle, on s'y sent bien. Et la fin m'a laissée un peu sur ma faim ! Je n'avais pas spécialement envie de quitter cette lecture.
Comme quoi, une fois de plus, le contenant c'est bien, le contenu c'est mieux !
Lien : http://leslecturesdelailai.b..
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Octave et sa soeur Véra vivent dans une grande maison qu'ils appellent « Notre château ». Ils en ont hérité, il y a vingt ans, à la mort de leurs parents et depuis vingt ans y habitent sans jamais en sortir. « Cela fait vingt ans que ma soeur et moi habitons cette grande, si grande, et belle, si belle maison. Si grande et si belle que nous l'appelons Notre Château. » Cette vie de reclus est interrompue par la sortie hebdomadaire du jeudi chez son libraire faire provision de livres. C'est leur seule activité, leur seule passion et la bibliothèque du château, leur maison. Ils vivent une sorte de routine, comme un vieux couple qu'ils sont.
Ce jeudi, Octave aperçoit sa soeur dans un bus à 14h32 exactement, dans le bus n°39. Or, sa soeur ne sort jamais et refuse de prendre le bus. Que se passe t-il, quelle est cette cachotterie ? Cette vision est la première lézarde dans le mur qu'ils se sont construits après la mort de leurs parents dans un accident de voiture.
Ils n'ont pas d'amis, pas de connaissance, personne ne vient sonner à leur porte. Un autre jour, « A 11h03, précisément, on a sonné à la porte de Notre Château. Je suis allé ouvrir. Véra dormait.». Ce coup de sonnette est un pas de plus dans la tragédie.
Je n'en dirai pas plus pour ne pas dévoiler ce livre palpitant. Emmanuel Régniez joue avec le paranormal, le gothique. Par le martèlement, l'itération, il scande ses phrases, m'enroule dans son histoire, m'envoûte. Ce livre va crescendo. J'y avance en me posant plusieurs questions (qui auront leurs réponses au fil de ma lecture). Véra et Octave semblent être les prisonniers volontaires de cette maison où je me trouve prisonnière à mon tour. Une écriture maîtrisée, jouissive pour un tourbillon ou une descente vertigineuse. Une superbe lecture, un régal. . Les photos en fin de livre ajoute au mystère N'hésitez pas, entrez dans leur Château.
Un bel objet que ce livre. Une nouvelle belle découverte des Editions du Tripode qui chouchoutent leurs lecteurs


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Voici encore un roman que je n'aurais pas découvert sans les 68 Premières fois !
L'étrange nous saisit dès les premières pages, là où débute le livre alors que l'histoire n'est pas commencée. Une portée de notes, comme une mélodie qui nous poursuivra tout au long de la lecture, que l'on entendra comme l'écho lointain d'une musique dans chaque pièce de ce château.
Le château c'est cette grande maison où vivent Octave, le narrateur, et sa soeur Véra, retirés du monde, uniquement occupés l'un de l'autre et de leurs lectures. Chaque jeudi Octave se rend en ville pour se fournir en livres. le jeudi 31 mars à 14h32, il aperçoit sa "soeur dans le bus 39 qui va de la Gare à la Cité des 3 Fontaines, en passant par l'Hôtel de Ville." Alors qu'il attend le bus n°35, il voit sa "soeur qui ne prend jamais le bus, qui n'a jamais pris le bus, qui ne prendra sans doute jamais le bus de sa vie". Il la voit, à 14h32, dans le bus n°39.
Mais est-ce bien sa soeur ? Est-ce bien le bus 39 qui va de la Gare à la Cité des 3 Fontaines en passant par l'Hôtel de Ville ? de retour au château, il retrouve Véra qui lui dit n'être pas sortie. Véra ne sort plus jamais depuis vingt ans, depuis la mort de leurs parents dans un accident de voiture. Et Véra lui affirme qu'il ne peut s'agir du bus n°39. Véra brutalement jette le doute sur tout ce que voit Octave, et, par rebond, sur tout ce qu'il raconte, donc sur toute l'histoire, donc sur tout ce que lit le lecteur.... le lecteur qui ne sait plus à qui faire confiance.
Ce château est-il bien un château ou une construction imaginaire de l'esprit dérangé d'Octave ? Ou encore la métaphore de la relation incestueuse entre Véra et lui ? Ou un hôpital psychiatrique où Octave est enfermé ? Qui est vivant ? Qui est mort ? Qui est fou ?
Octave narre son histoire de manière obsessionnelle, en litanies répétitives qui créent une nasse, une toile d'araignée labyrinthique où semble être emprisonné son esprit.
L'intertextualité du roman nous incite à l'interpréter comme un hommage aux romans gothiques du XIXème siècle. de ces romans qui nous laissent perplexes, intrigués devant l'absence de réponse et devant cette "inquiétante étrangeté" freudienne reprise par la littérature fantastique. Ce sont peut-être les photos de Thomas Eakins, placées en fin d'ouvrage qui nous apportent une possible clé d'interprétation. Sorties du contexte du roman d'Emmanuel Régniez, elles ne montrent que des portraits et des scènes quotidiennes de la fin du XIXème siècle. Mais placées à cet endroit, tout se passe comme s'il y avait contamination mutuelle : elles nous apparaissent nimbées de l'atmosphère mystérieuse que le roman fait rejaillir sur elles...
Si bien que j'ai lu "Notre château" comme un habile exercice de style, très bien mené et écrit, qui instaure une complicité avec le lecteur consentant. Un jeu intellectuel intéressant mais sans réel enjeu finalement.
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Octave et Véra sont frère et soeur. Ils vivent ensemble, comme un vieux couple, depuis plus de vingt ans dans leur « Château », entourés de livres.

Le jeudi 31 mars à 14h32, la vie d'Octave bascule car il voit Véra prendre le bus n°39 alors qu'elle ne le prend jamais. Elle déteste aller en ville. Elle déteste le bus. Cette vision, que sa soeur conteste, perturbe leur routine dans ce « Château » dont on ne sait s'il est un refuge ou digne d'un manoir hanté. le doute et l'inquiétude s'installent chez les personnages mais aussi chez le lecteur qui se demande qui sont ces drôles de personnages incestueux et pourquoi ils vivent en reclus dans leur « Château ». L'arrivée d'un troisième protagoniste entretient le suspense et le sentiment de malaise.

Un bien étrange premier roman pour Emmanuel Régniez qui signe un livre dans la droite lignée de la littérature gothique. On ne peut que penser aux nouvelles d'Edgar Allan Poe ou au Tour d'écrou de Henry James. L'atmosphère inquiétante est entretenue par une écriture faite de répétitions et par l'insertion en épilogue de photographies de Thomas Eakins.

Un roman dérangeant, qui met mal à l'aise et dont on ressort sans savoir finalement si on aime ou pas tellement il est particulier, déconcertant. Une belle découverte cependant. Je ne sais pas si l'auteur compte garder cette singularité gothique mais si c'est le cas, je suivrais cela avec attention et curiosité.
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Pour ses début sen littérature, Emmanuel Régniez s'est souvenu des contes de son enfance. Quand, entouré de ses parents, il rêvait sa vie plutôt qu'il ne la vivait. Entouré de ses soeurs, il aimait de raconter des histoires, accompagner son père dans des parties de chasse mémorables. « Nous étions si heureux au sein de notre château, au milieu des bois, sur la pente d'une colline. »
Cependant Octave n'est pas dupe. «En réalité je n'allais pas à la chasse mais j'accompagnais mon père au marché et l'aidais à vider le coffre de la voiture. Ma mère souvent râlait car mon père n'avait pas acheté ce qu'elle voulait.» On ajoutera que le château n'existait pas davantage. du moins jusqu'au jour où un notaire annonça que la famille héritait d'une grande et belle maison, en ajoutant qu'une clause dudit testament interdisait au père d'y habiter. Cette bizarrerie a-t-elle provoqué l'accident de voiture mortel sur la route du retour ? Personne ne le saura jamais. Toujours est-il que les orphelins purent dès lors prendre possession du château.
Octave, le narrateur, et Véra vont y aménager une grande bibliothèque et y vivre quasiment reclus. « Notre monde est contenu dans Notre Bibliothèque. Notre monde est notre bibliothèque. »
Octave s'autorise une sortie par semaine, à la librairie du centre-ville, afin d'acheter quelques ouvrages supplémentaires. C'est à ce moment, très précisément le jeudi 31 mars à 14h 32, que leur existence si paisiblement réglée, va basculer.
Octave voit Véra, qui ne sort jamais et à fortiori jamais dans un bus, « dans le bus n°39 qui va de la Gare à la Cité des 3 Fontaines, en passant par l'Hôtel de ville. »
Un incident somme toute banal, mais qui mettre à mal toutes les certitudes, entrainer toute une série d'autres phénomènes étranges.
Qui a tort ? Qui a raison ? Où se situe la frontière entre l'étrange, le fortuit et l'irréel ? En choisissant de répéter certaines phrases, comme pour les marteler, l'auteur réussit à installer une atmosphère très prenante, qui nous fait douter de nos certitudes. Véra a-t-elle raison de reprocher son entêtement à Octave ? «Coupable comme tu sais l'être, tu es prêt à inventer n'importe quelle histoire».
Voilà le lecteur pris au piège, incapable de trancher. Ce couple énigmatique dans cette demeure mystérieuse a quelque chose d'hypnotique. À l'image du cahier photo de Thomas Eakins rassemblé en fin de volume. Seul petit bémol, la couverture qui est à mon sens totalement manquée et ne poussera sans doute pas à l'achat spontané en librairie. du coup, les blogueurs sont là…

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Lu dans le cadre des 68 premières fois

J'avoue n'avoir compris qu'à la toute fin le sens probable de ce roman, alors la lecture que j'en ai faite fût autre, et je la livre telle qu'elle, par souci d'honnêteté et parce que les livres sont riches aussi de ce que le lecteur y met.

Notre Château, c'est d'abord une ambiance, avec une petite phrase comme une antienne, « le bus n°39 qui va de la Gare à la Cité des 3 Fontaines en passant par l'Hôtel de Ville ». IL y a Octave, le narrateur obsessionnel, Véra, la soeur si belle, très belle et Notre Château, cette demeure fabuleuse, où tous deux vivent quasi reclus, sur un mode fusionnel.

C'est un monde paisible mais étrange, peuplé de livres et des souvenirs d'un autre temps, celui d'avant la mort accidentelle des parents.
J'ai pensé le narrateur atteint d'un syndrome dissociatif, Octave et Véra n'auraient été que les deux faces d'une même personne.

Détail après détail, cette vie réglée depuis vingt années commence à déraper. Peut-être qu'en réalité le bus s'appelle le n°5 ? A qui cette cigarette fumée ? Pourquoi préparer du café quand on a toujours bu du thé ?

Une fêlure apparait entre le frère et la soeur. Octave perd le contrôle de ce monde, même Véra lui échappe peu à peu. le sang jaillit, l'automutilation comme effort ultime de reprendre possession de son corps.

A ce moment, c'est moi qui ai perdu pied dans ce livre, à l'arrivée de l'autre soeur. Evocation d'une enfance aux douleurs obscures. Et le dénouement qui éclaire. Un peu. Je reste perplexe. Navrée de n'avoir pas embarqué. Et le style, qui au début me semblait original, m'a lassé au bout de cinquante pages.

NB le souvenir m'est revenu de ces deux soeurs, croisées dans les années 80, étranges, comme deux fantômes, l'une tout de blanc vêtue, dentelles et voiles, le visage livide, l'autre comme une jumelle tout en noir. Quand la blanche est morte, on a vu sa soeur quitter le noir pour le blanc.
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Merci tout d'abord à Hebelin d'avoir fait voyager ce livre. Ce livre fait aussi partie de la sélection du challenge « 68premieresfois ».Car ce livre, édité par le Tripode, est un premier roman. Un texte très étrange. Nous sommes dans une étrange maison, « notre château » avec le narrateur. Etrange jeune homme, peut être pas si jeune d'ailleurs, Octave qui ne sort de cette maison que le jeudi pour aller faire les courses et ne pas oublier d'acheter les livres, pour garnir la Bibliothèque du Château. Bibliothèque qui est le lieu névralgique de la maison et où il passe le plus clair de son temps avec sa soeur. Ces deux êtres sont depuis vingt ans volontairement enfermés dans ces murs, après la mort brutale de leurs parents percutés par un bus ; Mais ce jeudi là, il s'est passé un micro événement : Octave croit avoir aperçu sa soeur dans le bus 39 de la ville alors qu'elle ne sort jamais. le doute, la suspicion vont s'infiltrer dans le rapport entre ces deux êtres ; Et en plus, on sonne à la porte… On va suivre les questionnements d'Octave et à travers son récit on va en apprendre un peu plus sur cette étrange famille. Un premier roman vraiment étrange, on imagine une maison surprenante, une sorte de château sorti de certains contes pour enfants.. D'une écriture répétitive, on est capté par ce texte et on suit cette histoire familiale. Certains parlent de texte gothique mais je ne sais pas trop car ne connaît pas trop ce genre de littérature. J'ai beaucoup apprécié les pages sur le monde des livres, de la lecture. Ce texte a été lu et mis en musique à la maison de la Poésie et très curieuse d'écouter cela. Car l'écriture est répétitive et pourrait être comme une chanson avec un refrain qui revient en boucle.(https://vimeo.com/151386758)Je ne saurai que conseiller ce premier roman dont la lecture est une expérience de lecture, on se surprend à avoir envie de lire certains passages à haute voix. « Une maison qui contient beaucoup de livres est une maison ouverte au monde, est une maison qui laisse entrer le monde. Chaque livre qui entre est un fragment du monde extérieur et, tel un puzzle, quand nous posons ensuite le livre dans les rayons de notre bibliothèque nous recomposons le monde, un monde à notre image, à notre pensée. »« C'est difficile de ranger une bibliothèque. Quel ordre choisir ? Comment faire pour s'y retrouver ? Comment faire pour que les livres vivent bien ensemble ? Peut-on séparer certains titres d'un même auteur ? Peut on mettre sur la même rangée de bibliothèque tel ou tel auteur ensemble ? Qui doit être à portée des yeux ? Qui doit être à portée de la main ? Qui peut être caché ? C'est un art que celui de ranger une bibliothèque. »
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Notre château d'Emmanuel RÉGNIEZ

Ce livre se lit comme un marathon, sans s'arrêter et sans respirer, comme si il s'agissait d'une urgence. Les phrases claquent et se répètent, parfois encore et encore, nous emportant dans une histoire étrange et cruelle.

Octave et Véra sont frère et soeur. Depuis vingt ans leurs parents sont décédés, et ils vivent dans une étrange maison qu'ils appellent le Château. Ils y vivent comme un couple, en retrait de tout, sauf des livres…

Je me suis laissée porter par les mots et j'ai lu ce roman d'une traite. Il est étrange, soit, mais envoûtant et captivant. J'ai aimé l'écriture, qui ne m'a laissé aucun répit.

Un bon premier roman !

Extraits :

Mais ai-je fait le deuil ? Ils sont là, toujours là, mes parents. Ils sont d'étranges morts, et pas seulement parce que leur mort fut étrange. Ils sont d'étranges morts car ils ne sont pas morts. Je ne pleure plus. Véra ne pleure plus. Mais leur mort ne passe pas. Leur mort nous laisse, Véra et moi, comme deux petits animaux abandonnés. Mes parents sont là, je le sens. Je n'en parle pas à Véra. Mais je sens leur présence, là, ici, dans Notre Château.

Une maison qui contient beaucoup de livres est une maison ouverte au monde, est une maison qui laisse entrer le monde. Chaque livre qui entre est un fragment du monde extérieur et, tel, un puzzle, quand nous posons ensuite le livre dans les rayons de Notre Bibliothèque, nous recomposons le monde, un monde à notre image, à notre pensée.

Ma soeur et moi sommes hantés par les livres. Si nous avons décidé de nous retirer du monde, c'est pour lire. Nous passons nos journées à cela, à lire et encore à lire.

Notre rêve a pris forme dans un monde de mots et nous vivons, Véra et moi, des aventures extraordinaires dans Notre Château, dans ce monde de mots que nous avons patiemment, en vingt ans, construit mot après mot. Ce qui est extraordinaire, c'est que Véra et moi avons réglé nos rêves particuliers pour qu'ils ne deviennent qu'un rêve, le même rêve, dans Notre Château. Un rêve qui est à Véra. Un rêve qui est à moi. Et finalement un rêve qui est à Véra et à moi. Un rêve qui est à nous. Qui est notre rêve.

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Voici une drôle d'histoire en huis clos qui se déroule sur deux jours du jeudi 31 mars à 14h32 au samedi 2 avril à 11h03.

Le jeudi 31 mars à 14h32, le narrateur Octave aperçoit sa soeur dans un bus de la ligne 39. Cela le bouleverse car lui et sa soeur Véra vivent, coupés de tout, retirés du monde, dans un Château dont ils ne sortent jamais, Octave sort seulement le jeudi pour acheter des livres. Octave et Véra vivent l'un pour l'autre et forment un couple fusionnel et incestueux depuis la mort de leurs parents dans un accident de voiture, 20 ans plus tôt.

A partir de là, son monde vacille, le monde qui l'entoure devient étrange, il voit des fantômes, du sang coule des rideaux... Jusqu'au samedi 2 avril à 11h03 où ils vont recevoir une visite, alors que personne ne vient jamais au Château.

Octave et Véra ont une énorme Bibliothèque dans leur Château et sont passionnés de lecture, ce qui fournit l'occasion à l'auteur de livrer de jolis passages sur les livres et la lecture.

"Une maison qui contient beaucoup de livres est une maison ouverte au monde, est une maison qui laisse entrer le monde. Chaque livre qui entre est un fragment du monde extérieur et, tel un puzzle, quand nous posons ensuite le livre dans les rayons de Notre Bibliothèque, nous recomposons le monde, un monde à notre image, à notre pensée."

"C'est difficile de ranger une bibliothèque. Quel ordre choisir? Comment faire pour s'y retrouver? Comment faire pour que les livres vivent bien ensemble? Peut-on séparer certains titres d'un même auteur? Peut-on mettre sur la même rangée de bibliothèque tel ou tel auteur ensemble? Qui doit être à la portée des yeux? Qui doit être à la portée de la main? Qui peut être caché? Qui doit être caché? C'est un art que celui de ranger une bibliothèque."

Une histoire de mondes parallèles écrite dans un style lancinant, répétitif qui engendre une belle montée en puissance de la tension.
Un roman fantastique, gothique bien loin de mes lectures habituelles et qui me confirme que ce genre de lecture n'est décidément pas pour moi qui suis sans doute trop rationnelle.
Un livre vers lequel je ne serai certainement pas allée sans les 68 premières fois mais c'est aussi un des intérêts de cette aventure de nous emmener hors de notre zone de confort.


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