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EAN : 9782253125433
631 pages
Le Livre de Poche (14/03/2008)
3.45/5   207 notes
Résumé :
Éric Reinhardt

Cendrillon

C'est un livre d'amour. C'est un livre d'amour dédié à une saison, l'automne. C'est un livre d'amour et de guerre sur la mondialisation, les dérives du capitalisme moderne.

Laurent Dahl prend la fuite, abandonnant femme, enfants, appartement londonien et domestiques. Son ascension fulgurante dans une société d'investissements vient de s'achever en faillite. Patrick Neftel roule à vive allure vers... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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Un livre... Ou un sort ?

Je ne connaissais pas l'auteur et, en ce mois un peu magique d'Halloween, ce titre inspiré me laissait espérer un conte moderne, entre satire et poésie. Mais, si je ne savais pas exactement à quoi m'attendre, il est certain que je ne m'attendais pas du tout à ce que j'ai lu ! Et ce ne fut pas pour me déplaire…


Première surprise, il s'agit en fait de 4 récits différents qui s'alternent et se rejoignent.
Deuxième surprise, contrairement à ce que le titre pourrait laisser penser, les 4 personnages principaux sont des hommes.
Troisième surprise… L'un d'entre eux est l'auteur narrateur ! On comprend bientôt que les autres sont des variantes inventées de ce qu'aurait pu être l'auteur.
Nous obtenons donc un roman complètement original et intriguant, déstabilisant par l'absence de schéma narratif classique mais tellement bien écrit qu'on ne peut le lâcher, même si on se demande quel OL(ittéraire)NI on est en train de lire, et quel est le sens de ces 4 récits ! Car tout en s'adressant clairement au lecteur, Eric Reinhardt entame bien 4 histoires différentes ; Et si, finalement, elles n'en racontent qu'une, on ne percera totalement le mystère qu'à la toute fin.


« Ecrire, pour moi, depuis toujours, c'est inventer une forme. »


Certains ont pu se demander quel besoin narcissique a poussé l'auteur à se raconter au milieu de ce roman, à parler de lui, de son oeuvre, de ses passions, régler ses comptes avec la presse, etc… Je pense que ce n'est pas tellement la question. Si on fait confiance à l'auteur et qu'on se laisse porter, le fil se déroule tout seul sans que l'on s'ennuie. Nouveau roman (l'auteur fait beaucoup référence à Joyce ou Breton, joue infiniment sur les variantes d'une même situation, d'un même mythe), essai, ou autofiction fantasmée ? Plus on avance et moins cela a d'importance : Ce qu'a écrit Eric Reinhardt est novateur et brillant et, au fil du récit, c'est tout naturellement que l'on comprend quels messages l'auteur essaye de faire passer dans ce roman. C'est déstabilisant mais ça a du sens et le fond et la forme finissent par s'imposer comme une évidence tant l'auteur, à l'aide de détours apparents, arrive à nous emmener là où il voulait en venir.


« Ce qui suppose du lecteur qu'il accepte de se soumettre à l'épreuve du texte (au lieu de prendre un taxi pour s'abriter du vent, de la pluie, du spectacle automnal) et de s'abandonner sans réserve. Etre réceptif à tout prix : voilà le principal. Se mettre en condition d'être submergé à chaque instant par un quelconque phénomène extérieur. »


Certes, ce roman l'a probablement aidé à surmonter le fait d'avoir d'abord été rejeté car, il l'expose lui-même, il est persuadé qu'il existe un déterminisme littéraire qui découle d'un déterminisme social. Ceci explique le thème de ce roman et le message qu'il délivre en explorant, par l'autobiographie et l'autofiction, la question de la discrimination sociale. Mais ce qui ressort surtout de ce roman, c'est la poésie et la magie avec laquelle il voit la vie, la volonté de faire toujours mieux, de regarder le monde avec enchantement pour vivre mieux et supporter le monde.


« Je voudrais que mes livres soient comme des sortilèges, que leur pouvoir relève de la magie, de l'envoûtement, de la possession. Exactement ce que je cherche à vivre dans la réalité ».


Cendrillon, le mythe du pied bandé, la passion de l'auteur pour les pieds cambrés, pour la danse et pour l'automne, les sortilèges. Issu d'un milieu populaire, attendant qu'on l'aime et tentant d'entrer dans la cour des grands écrivains, le carrosse de la célébrité s'étant transformé en citrouille lorsque la presse - la bourgeoisie intellectuelle de gauche - a descendu son dernier livre… : Cendrillon, c'est lui.
C'est son histoire qu'il raconte, et celle de milliers de gens issus des classes moyennes ou défavorisées, qui essayent par tous les moyens de s'en sortir et sont écoeurés par le système.
A partir de son propre personnage, il imagine à l'aide des trois autres ce qu'il aurait pu devenir. Ce qu'il aurait pu devenir si quoi ? S'il n'avait pas rencontré Margot à 23 ans pour commencer, cette épouse qui le fascine ; et puis ses lecteurs aussi, à qui l'auteur - Cendrillon - laisse en s'enfuyant, quand minuit sonne et que le roman s'achève, ses récits d'encre et de papier en guise de pantoufle de vair qui, peut-être, nous permettrons de le retrouver.


« J'ai eu de la chance de ne pas connaître avec elle les nuits torrides du commencement qui font aborder les histoires par la fin. C'est à dire par le paroxysme. A-t-on jamais écrit un roman qui débute par son paroxysme ? Et qui ne peut que décliner en intensité ? C'est absurde ! »


Ainsi, en plus de découvrir ce que son autobiographie nous dévoile de son expérience, c'est l'histoire du système économique français et des moeurs du pays que nous étudions à l'aide des trois autres familles décrites. Et l'auteur n'y va pas avec le dos de la cuillère dans la noirceur et la décadence. Si l'un tente de s'en sortir dans la finance, sa volonté de grandeur ne rendra la chute que plus difficile. le deuxième, à force d'être rejeté et d'en venir à détester ses parents qui l'ont fait naître dans ce milieu, deviendra complètement asocial, suicidaire voire terroriste. le troisième se réfugiera ou s'évadera dans ses déviances sexuelles. Mais heureusement, avant de basculer avec ses anti-héros, l'auteur a rencontré sa femme ; Et son public. Ecouté, aimé, (lu), il délivre son message. Saurez-vous l'écouter à votre tour ? Ce roman testament est un petit bijou plein de réflexions intéressantes et bien écrites. A découvrir si vous n'avez pas peur de la différence, mais à ne pas mettre entre toutes les mains ! Et quant à moi : Mission réussie, Monsieur Reinhardt, vous m'avez ensorcelée…


Lien : http://onee-chan-a-lu.public..
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Palme d'or distribuée à ce roman pour son attente de lecture. Une libraire me l'avait conseillé. J'en ai parlé à une amie qui me l'a offert. Lu quelques pages et oublié. Il a suffit du confinement pour que je replonge dans ce petit pavé. La vie de quatre personnages hommes, dont l'auteur. Il semble que les autres soient des avatars. Grande richesse de texte. Pas facile de suivre le fil. Déroutant. Tour à tour captivant ou ennuyeux ou drôle selon les sujets : finance, obsession et vulgarité sexuelles, l'automne, cambrure des pieds, traders qui se foutent complètement des salariés alors qu'il est si facile de gagner des dolls (millions de dollars). de bons passages, mais au final trop c'est trop. Saturation jusqu'à l'écoeurement de l'argent et du sexe comme dans les trois romans que j'ai lu de lui. Il n'y aura pas de quatrième.
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Je précise tout de suite que je fais un commentaire bien que je n'aie pas fini le livre .

Un écrivain parisien parle .
On va tout savoir. Il s'appelle Eric Reinhardt, il a écrit : Demi-sommeil, le moral des ménages, et Existence, dont il a eu des critiques élogieuses dans le Monde, Elle , etc., que, quand elles sont élogieuses, il affiche sur ses murs. Il écoute aussi les émissions de radio qui en parlent, dont l'une (dont il nous retranscrit l'intégralité), pas élogieuse du tout, mais suffisamment habilement « écrite » pour qu 'on comprenne que tous ces animateurs de France Culture sont des gros connards. Il travaille dans une mansarde de 12 m2, mais le plus souvent au café Nemours où il commande des cafés serrés et drague vaguement des clientes. Il a deux enfants, Leonardo et Donatien, qui partagent le délicieux rituel du petit déjeuner familial. Il a une femme formidable qui s'appelle Margot qui, tel le prince pour Cendrillon, l'a sorti du bourbier pour en faire un homme qui, certes, reste un pauvre type désespéré, mais s'épanouit chaque automne, où il croit retrouver une certaine plénitude.
C'est narcissique à souhait, mais comme bien souvent ces hommes déchirés où côtoient l'infantile et le désespoir, sont plutôt touchant (quoique sans doute impossibles à vivre).

À côté de ce récit, deux histoires parallèles, des productions de l'écrivain suppose-t'on, des images transformées de lui-même (ou de ce à quoi il a échappé?) suppose-t'on aussi, deux hommes falots (comme lui?) incapables de s'affirmer, professionnellement en perpétuel échec, face à leurs femmes tendrement exaspérées. Leur incapacité au monde a marqué définitivement son empreinte sur leurs fils dont on va ensuite suivre les parcours dissemblables.

Donc c'est assez formidablement écrit, plein d'idées ingénieuses, de digressions surprenantes. J'ai souvent été assez admirative, amusée, voire emportée, mais aussi souvent lassée, voire exaspérée face a cette logorrhée créative qui frise parfois le pédant. On a l'impression qu' Éric Reinhardt a participé à un atelier d'écriture où le maître disait : donnez-vous à fond, allez-y au maximum et même plus, rajoutez-en, montrez votre génie, plus il y en a mieux c'est, et surtout ne coupez rien ! On a l'impression que Reinhardt nous dit : regardez comme j'en rajoute,comme je suis un écrivain inventif, qui ne recule devant rien, aucune hyperbole, comme je me roule dans la médiocrité des autres (entre autre) pour en faire mon écrit quotidien le plus brillant.

Reinhardt ne limite donc ni l'incontinence verbale, ni les redondances volontaires, ni tout un panel de figures de style répétitivement appliquées (phrases nominales enchaînées, allitérations, anaphores, accumulations), ni les pages, les pages, les pages qui courent imbues de leur propre qualité mais n'apportent rien l'une à l'autre.

Ah ! Il y met de l'ironie et un humour alternativement pince-sans rire ou carrément basique, mais avec un tel sérieux... C'est brillant, brillantissime, parfois, mais, même si je me dis que cela cache la faille, (ou la béance ?) j'en arrive vite à trouver que cela s'exhibe de façon hystérique. Tout cela est troublant ! oui, c'est vraiment troublant, ce mélange d'humilité et de suffisance, de désarroi et de légèreté, cette accumulation multiple, déchaînée qui, en tout cas, ne peut laisser indifférent.

J'en étais là dans ma lecture et mes réflexions, j'avançais avec l'intention d'aller jusqu'au bout, dans une certaine curiosité qui se partageait entre les personnages du livre et le personnage de l'auteur. Et puis, d'un coup, page 275, j'ai été submergée. Après 10 pages de description du Palais-Royal puis 10 pages d'un dialogue ininterrompu, merveilleusement rendu mais parfaitement inintéressant, j'en ai eu marre, j'ai saturé. Je me suis dit que si ça se trouve, les 300 pages qui me restaient à lire pouvaient n'être que la continuation de ce dialogue, pourquoi pas, encore une trouvaille provocatrice de Reinhardt ? D'un coup, le destin Laurent Dahl et d'Éric Reinardt m'indifférait complètement et je me suis dit que le génie, même torturé, est vain quand il m'ennuie

J'ai fermé le livre. J'ai repris la citation ci-dessous, que j'avais noté page 103, qui montre qu'Eric Reinhardt partage sans doute avec moi un questionnement sur lui-même : est-ce de l'arrogance ou de la sincérité ? Les deux sans doute , beaucoup de questions n'ayant pas de réponse dans la vie.


" - Regarde ! Lis ces phrases ! du brio ! de l'invention ! Une verve authentique ! Des trouvailles ! de l'humour ! Il parle d'une satire survitaminée ! Et drolatique ! Il écrit que ton livre est drolatique ! Et qu'il est brillant ! Il déplore à chaque ligne que tu brilles ! - Et le truc du marionnettiste trop malin ? - Tu vas pas te plaindre qu'il te trouve malin ! - Et formidablement satisfait ! C'est aimable comme observation ? Marionnettiste formidablement satisfait ? - Mais il souffre ! Tu le surprends en pleine souffrance de gourmet littéraire ! Je crois qu'elle est drôle son existence de gourmet littéraire ? Comment veux-tu qu'il accepte que tu prennes du plaisir ? Mais c'est immoral ! Elle est immorale, ta vie, pour la plupart des gens, c'est immoral ce qu'on vit ! Et en plus les provoques, tu les cherches, tu t'amuses en écrivant ! Tu claques les mots et les trouvailles comme d'autres claqueraient du fric et sortiraient leur carte Gold !"
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Quatre récit s'entrecroisent dans ce livre. Laurent Dahl, Patrick Neftels, Thierry Trockel. Un trader millionnaire qui s'enfuit abandonnant femme et enfant après des opérations financières à haut risque qui l'ont rattrapé, qui en profite pour revenir sur l'écoeurant licenciement de son père. Un enfant traumatisé d'avoir vu son père se suicider devant lui, alors qu'il l'y avait peut-être lui-même poussé. Une loque humaine enfermée en permanence dans sa chambre à vomir des insultes à la télévision. Et entre leurs histoires toutes plus glauques, plus dégradantes, plus burlesques et plus dramatiques, un certain Eric Reinhardt décide de louer une cave au Palais-Royal pour avoir un nouvel endroit inspirant où écrire, se voit proposer par sa voisine de soixante ans l'exceptionnelle opportunité d'une conférence à Gênes mais sans lui expliquer le sujet du rassemblement ni sur quoi il devra parler, ou encore est invité à écrire le journal de bord de la création du nouveau projet de danse d'un grand chorégraphe.

Cela fait longtemps que j'ai refermé ce livre et plus ma réflexion avance, plus j'en conclus qu'il n'a ni queue ni tête. le système des quatre histoires en parallèle ne m'a pas convaincue. J'attendais désespérément qu'elles finissent pas se rejoindre. Elles le font, mais d'une manière si artificielle et décevante, que je me suis demandée si ça valait vraiment le coup de les lire jusque là. de plus, les personnages ayant des parcours tout aussi glauques et lugubres les uns que les autres, ils sont facilement interchangeables et j'ai fini par tous les confondre, parce que je n'arrivais pas à replacer chacun dans son parcours. Pourtant leurs histoires, prises séparément, m'ont plutôt plues. J'ai tout simplement adoré l'histoire du dîner avec le patron (je crois qu'il s'agit du patron du père Patrick Neftels) qui tourne à la catastrophe à cause d'une sortie d'autoroute ratée et d'un mélange d'alcool et de médicament, et que le père en question essaye de rattraper en achetant un tableau à l'épouse de son patron lors d'une exposition dans une galerie. Burlesque et hilarant!
Quand à l'histoire de l'écrivain, je ne sais qu'en penser. Ses aventures d'écrivain, avec la recherche d'un endroit pour écrire qui paraît si loufoque à son entourage, ses explications sur la nécessité d'écrire et ses sentiments quand il le fait, tout cela m'a beaucoup plu. Même si toute les recherches, les découvertes concernant l'art ou encore l'économie m'ont paru très longues et bien trop complexe, j'admets que nous assistons réellement à un écrivain qui s'imprègne de la réalité pour donner ensuite corps à ses livres et j'ai trouvé cela intéressant. L'histoire de la mystérieuse conférence, elle aussi, m'a intriguée, jusqu'à ce que son mystère en soit complètement révélé et là encore, tombe complètement à plat.
Ce qui m'a rappelé qu'à plusieurs reprises, l'auteur raconte avoir été démoli par les spécialistes de critiques littéraires qui lui ont reproché de ne pas savoir écrire, d'être un écrivain de la classe moyenne, et il évoque aussi le mépris dont il fait l'objet de la part des grands pontes de la littérature, qui tourne presque au complot politique. Là, je grimace. Parce que bon, ce n'est pas un livre grand public, vu les acrobaties narratives auxquelles il se livre et surtout vu les références intellectuelles, culturelles et commerciales qu'il se donne. Tout le monde ne peut pas se payer le luxe de commenter une représentation de Médée à l'opéra ou d'être fasciné par les chaussures fabriquées par Christian Louboutin. Si Eric Reinhardt essaie de nous faire croire qu'il est un représentant de la classe moyenne qui tente d'infiltrer le monde aristo des auteurs, il va falloir m'expliquer pourquoi il a déjà vu des Louboutins en vrai et pourquoi il est qualifié de “doué comme c'est pas permis” et d'”époustoufflant” par sa propre quatrième de couverture qui cite les mots des journalistes du Nouvel Obs et de Télérama et se contente d'une laconique ligne qui ne présente rien de l'intrigue. de là à ce que je le trouve suffisant, voire méprisant, il n'y a qu'un petit pas…
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On découvre ici la vie entrecroisée de trois personnages, Laurent, Patrick et Thierry qui, a priori, n'ont rein en commun si ce n'est le fait d'exister dans un monde «pourri» par le monde de l'argent et celui du mal-être. Celui-ci est en effet rempli de traders, d'investisseurs obsessionnels, de politiques enivrés par le succès mais aussi d'adolescents qui hurlent leur haine et de parents soumis devant eux. Un monde sans morale où tout est permis et dans lequel les gens ont du mal à trouver leurs repères. Ce livre est en totale contradiction avec son titre, et c'est là où l'auteur réussit un coup de maître, puisque le lecteur découvre ici un anti conte de fées, à savoir celui de la triste réalité de la vie. Il est vrai que ce livre m'a laissé comme un petit goût acide dans la bouche mais il m'a néanmoins tenu en haleine jusqu'au bout. Très riche d'idées, le lecteur, une fois qu'il en a commencé la lecture, ne peut pas faire plusieurs choses en même temps sinon il risque de perdre rapidement le fil mais pour conclure, je dirais que c'est un livre très bien écrit et intéressant à découvrir !
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Quand le président de TF1, la plus grande chaîne télévisée de France, déclare qu’ils vend aux annonceurs de l’ «esprit disponible», en d’autres termes qu’il abrutit, vide à dessein de leur substance les téléspectateurs, n’est-on pas en présence d’un exemple caractérisé de despotisme ? N’est-ce pas l’équivalent d’une sorte de déportation spirituelle et intellectuelle ? Et la finance internationale ? Ces spéculateurs qui élaguent, altèrent, évident, simplifient, délocalisent les entreprises dont ils sont les actionnaires, dans le seul but d’augmenter leurs profits ? Et la puissance de frappe du marketing, de la publicité, du libéralisme économique, l’hégémonie des marques et des produits mondialisés, qui canalisent, engloutissent, ensorcellent, emprisonnent des millions d’adolescents à travers le monde ? Quand une mère de famille qui gagne le RMI déclare à la télévision qu’elle est obligée de céder aux injonctions de ses enfants qui lui réclament des chaussures NIKE, des casquettes ADIDAS, des IPOD, des PLAYSTATION, et qu’elle est pratiquement obligée de se prostituer sur Internet pour assouvir les exigences des exigences dictatoriales de sa progéniture ? Est-on dans le cas d’une société libérée du despotisme et de la violence ?
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Quelle est l’issue ? Comment va-t-on s’en sortir ? L’idée fixe des actionnaires, des financiers et des fonds d’investissement est devenue le profit, au détriment du bien public, de l’intérêt général, du facteur humain, de la question sociale. Les dégâts occasionnés par cette logique sont considérables. Et sont perçus comme secondaires, anecdotiques, par ceux-là mêmes qui les produisent. La question de l’intérêt général est désormais totalement subordonnée au rendement du capital.
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Il m’arrive de me dire que seule la terreur pourrait conduire les acteurs du monde de la finance à rechercher ce compromis dont vous parlez. - Peut-être pas la terreur mais en tout cas la peur. La terreur ça un sens historique bien marqué. La peur. Oui bien sûr. La réponse est oui. - Je vous parle de ça car un trader que j’ai rencontré m’a parlé de la peur. (...) Il avait peur que ça finisse par s’ébruiter qu’il gagnait chaque année dix millions de dollars avec sa femme. Et je conclus : C’est bizarre mais j’ai senti que la seule chose qui pourrait l’arrêter c’est la peur.
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Ce qui suppose du lecteur qu'il accepte de se soumettre à l'épreuve du texte (au lieu de prendre un taxi pour s'abriter du vent, de la pluie, du spectacle automnal) et de s'abandonner sans réserve. Etre réceptif à tout prix : voilà le principal. Se mettre en condition d'être submergé à chaque instant par un quelconque phénomène extérieur.
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L’automne a toujours produit sur mes sens cet impact incroyable et je dirai qu’il s’accentue. J’ai écrit les meilleurs pages de mes livres à l’automne. J’ai vécu mes extases les plus riches à l’automne. C’est à l’automne que j’ai séduit les femmes les plus inouïes. C’est à l’automne qu’André Breton a rencontré Nadja. Aurait-il pu la rencontrer au printemps ? C’est durant les mois d’automne que Stendhal a écrit La Chartreuse de Parme.
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