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3,1

sur 354 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Il est presque plus intéressant d'écrire une critique sur un livre qui agace que sur un livre qu'on aime spontanément. Si un livre déplait, c'est qu'il dérange. Celui-ci me dérange. D'abord je pensais lire un roman sur la façon bien française d'avoir savamment loupé Internet au profit du Minitel car j'ai vécu cette époque pénible. Bon, je susi parvenu, non sans mal, page 214, et à part une rencontre caricaturale avec Louis Pouzin, un homme discret et charmant qui fut un des seuls Français à avoir participé à la conception d'internet, rien n'évoque ce thème. Par contre la fiche Wikipedia de Peggy Guggenheim a été bien recopiée, rien n'y manque, et on sait tout du rôle de la CIA dans le développement de l'art contemporain aux Etats-Unis. Si vous aimez Max Ernst et Sydney Pollock, vous serez servis... le fil rouge de ce livre savamment, je présume, déconstruit, est un jeune parisien brillant, bien sûr, d'extrême gauche, évidemment, qui a refusé de finir sa prépa à Louis-le-Grand pour faire Science Po Paris ( c'est lourdement précisé) et qui se retrouve journaliste à l'AFP. Il s'ennuie, le garçon, dans ce monde cruel car il est à la poursuite d'une belle inconnue rencontrée trois fois et qui, page 214, refuse de communiquer avec lui. Alors il déprime, il se lance dans de sordides aventures érotiques... J'en suis là. J'attends internet... A suivre !
Cette fois, j'ai terminé ... Et mon agacement ne s'est pas apaisé. Je ne comprends pas pourquoi on a expliqué que ce livre était une analyse sur l'erreur stratégique de l'abandon du réseau Cyclades par rapport au choix de Transpac, et un assassinat posthume de l'image de "grand patron" d'Ambroise Roux. Ceci ne prend que quelques pages sans aucun intérêt, totalement copiée de la littérature, abondante, sur le sujet. de même le portrait d'Ambroise Roux est parfaitement banal, tant ce personnage a fait l'objet de critiques. J'ai même trouvé en ligne un article de Libération où sont développés tous les détails soi-disant glanés par l'auteur. le livre d'Anne de Caumont sur Ambroise Roux, que je n'ai pas lu, cité par l'auteur, a du être également abondamment pillé.
Ce livre est totalement décevant. Son écriture est insupportable, digressions, répétitions, développements orthogonaux au récit, s'accumulent comme cette manie de faire des listes de noms, peintres, pièces de théâtre, qui n'apportent rien. Tout ceci sent Wikipédia. le personnage central, Dimitri, est inconsistant, en quête permanente d'aventures féminines qui le font "bander" sans cesse. Alors, très contemporain ? Très superficiel ? Inconsistant comme son héros principal, que l'auteur, certainement agacé lui-même se permet d'achever à 27 ans pour s'en débarrasser. Ce livre est une énigme. A quoi sert-il ? Au moins à rendre hommage au talent de Louis Pouzin, qui, lui, le mérite, mais n'avait pas besoin d'un tel fatras qui est n'est à la vraie littérature que ce que Gala est au journalisme .
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l y a deux mois seulement, j'ai lu L'amour et les forêts, l'un des romans les plus connus d'Éric Reinhardt, détenteur de nombreux prix littéraires. J'avais été passablement déçue de ma lecture, dont la thématique était intéressante, mais l'écriture un peu poussive. Malheureusement, mon sentiment général reste inchangé face à Comédies françaises, le dernier livre de l'auteur.

Dimitri est un jeune reporter de l'AFP, qui se passionne pour un sujet complexe : la naissance des télécommunications en France. Son enquête va d'abord le pousser vers Louis Pouzin, un ingénieur informaticien français, qui fût l'un des premiers à imaginer l'idée d'Internet dans le sens moderne que nous lui connaissons bien. Il va également plonger dans la vie d'Ambroise Roux, un riche industriel français, grand lobbyiste, qui a pris une place conséquente dans l'attribution d'Internet aux Américains. C'est précisément cette scandaleuse affaire que Dimitri souhaite rendre accessible aux citoyen : l'abandon de l'évolution informatique en France qui a permis aux Américains d'acquérir le monopole de ce marché planétaire.

C'est très enrichissant de découvrir la naissance d'Internet et les obstacles mis en place par les pouvoirs publics pour empêcher cette révolution numérique. Néanmoins, pour des lecteurs non initiés, il est parfois compliqué de bien suivre l'évolution historique, en grande partie à cause des termes spécifiques employés. À plusieurs reprises, lasse de ce verbiage sur l'histoire numérique française qui me donnait des maux de tête et une terrible envie de dormir, j'ai continué ma lecture en diagonale. Car oui, bien que ces longues incartades techniques apportent un éclaircissement intéressant sur la thématique cible, elles sont proposées à la lecture sous forme de catalogue, type Wikipédia, aucunement ludique, ni attrayant ou romanesque.

De plus, la construction globale du récit a de quoi être déconcertante. L'auteure enchaîne, sans transitions, des moments de pure fiction et des tergiversations sur l'art, les télécommunications, la politique française ou d'autres sujets plus stimulants. Ainsi, on peut croiser Dimitri, sa lubricité, ses vulgaires envies sexuelles et sentimentales, ses rencontres imprévues, enrichissantes, souvent étonnantes et dans le chapitre suivante, sans aucune forme d'attention particulière, les longs monologues, assez ennuyants, dont j'ai parlé plus haut. C'est désarçonnant.

Néanmoins, tout comme dans ma chronique sur L'amour et les forêts, je tiens à souligner la richesse littéraire d'Éric Reinhardt, la prouesse narrative dont il fait preuve, en alignant avec justesse des mots bien pesés, finement travaillés. Il rend un très bel hommage à la langue française !

Un roman riche, complexe, bien documenté sur la naissance d'Internet en France et ses obstacles politiques, mais qui s'étire en longueurs et en tergiversations. Je suis déçue de cette lecture, que j'ai finie à grandes peines.
Lien : https://analire.wordpress.co..
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On ignore évidemment si Louis Pouzin, inventeur du datagramme, et toujours vivant, a lu le dernier roman de Eric Reinhardt dont il est l'un des personnages importants. A priori, il ne devrait rien avoir à redire à l'éloge qui lui est fait pour ses travaux précurseurs d'Internet et stoppés net sous le mandat de Giscard. Pour celui qui lirait vite la quatrième de couverture de Comédies françaises, ses aventures inachevées semblent être le thème principal du récit, ce qui n'est pas du tout le cas, puisqu'il y est avant tout question d'un jeune homme d'aujourd'hui (27 ans), dénommé Dimitri, certes journaliste et s'intéressant de près au cas de Pouzin, mais également amateur de théâtre et menant une vie sentimentale agitée, entre autres choses. L'existence de Dimitri est décousue, le roman qui la raconte ne l'est pas moins, et d'un intérêt inégal, il faut bien le dire. Parfois, le style de Reinhardt séduit mais assez souvent il agace, dans ses dialogues très familiers ou ses énumérations fastidieuses (à quoi bon citer tous les ouvrages de Jules Verne ?). En somme, et ce n'est pas une nouveauté pour qui fréquente les livres de Reinhardt depuis un certain temps, l'écrivain, qui se sait doué et brillant, fait obstinément son malin en déconstruisant savamment son roman, digressant sans vergogne et nous conduisant là où son inspiration l'emporte sans que le lecteur ne comprenne ses choix narratifs et la destination vers laquelle il souhaite nous mener. Comédies françaises nous parle de l'air du temps, celui de maintenant et celui des années 70, avec un héros sans grande personnalité ni ambition, et l'on ne se demande vraiment si le roman entend fustiger une époque dépourvue de valeurs ou pas. Répétitif et biscornu, le livre peut rappeler de loin ceux de Houellebecq, en un peu moins pessimiste, sardonique et provocateur quand même. Et surtout en beaucoup plus fastidieux, hélas.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Dimitri, journaliste à l'AFP, tombe fou amoureux d'une inconnue qu'il croise trois fois, à Madrid et à Paris.

Dimitri fait un passage éclair dans le métier de lobbyiste.

Dimitri se passionne pour Max Ernst et Jackson Pollock, et prend des notes dans son cahier Clairefontaine bleu en vue d'écrire un livre.

Dimitri enquête sur l'inventeur d'Internet que la France a bêtement laissé filer dans les années 70 pour servir les intérêts personnels d'un seul; il prend des notes sur l'affaire dans son cahier Clairefontaine rouge en vue de dévoiler l'affaire.

Dimitri aime les hommes, mais aussi les femmes, surtout les poilues; n'hésite pas à aller voir des escortes girls, sauf quand il se rend compte que derrière la pute il y a une pauvre étudiante; pratique l'échangisme, les rendez-vous glauques chez de vieux couples…

Dimitri m'a profondément ennuyé ou est-ce Éric Reinhardt, qui, à force de bavardages, de répétitions qui se veulent drôles, de digressions longues et inintéressantes, m'a dégoutée de son personnage et de son histoire.

J'ai essayé. J'ai posé. J'ai repris. Mais voilà. Non. C'est ennuyeux.
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Fait rare, abandon de la lecture après 91 pages ! Si ma 46ème lecture de 2020 échappe à ma sensibilité, elle met paradoxalement en relief la qualité des ouvrages dévorés cette année : des ouvrages complexes et des thrillers efficaces, des livres de voyages et d'histoire, des tapuscrits originaux et des écrivains méconnus, tous cherchant le beau, le vrai et le bien.
De l'ouvrage ainsi refermé, je retiens un quatrième de couverture mensonger, un prix supérieur à 20€, aucune condensation ou ellipse comme le conseille en exergue Milan Kundera et une écriture sans élégance échouant à faire vivre des personnages vulgaires faisant la part belle aux obscénités contemporaines jusque dans leur perversion : l'ego, l'hubris, le sexe et le fric.


Lien : http://www.quidhodieagisti.c..
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Les éditions Gallimard et Masse critique m'ayant gracieusement fait parvenir ce livre, je ne pouvais faire moins, par correction, que de le lire intégralement même si vingt fois j'ai eu la très forte tentation d'arrêter.
Le futur lecteur doit savoir que le sujet annoncé en quatrième de couverture ne concerne que quelques dizaines de pages dans la dernière moitié de l'ouvrage. Et encore ces pages sont en permanence entrecoupées d'incidentes n'ayant rien à voir avec "l'inventeur français de l'internet" (par exemple plusieurs pages sur l'acquisition d'un produit anti-cafards au beau milieu de l'explication ardue du "datagramme") à tel point qu'elles en deviennent presque incompréhensibles, même pour l'ingénieur que je suis. "L'enquête" se résume vite à une attaque en règle d'Ambroise Roux le grand patron et lobbyiste français des années 1970-80. A travers lui, le narrateur crache sa haine boboïste de la droite, des grands bourgeois, des patrons, de la noblesse, des éditorialistes à particule, des provinciaux, des catholiques, etc… ("… comme l'on est en province quand on appartient à la bourgeoisie catholique conservatrice voire réactionnaire.") les rendant responsables de tous les malheurs, passés, présents et futurs, de la France et prouvant sa méconnaissance de la France de province.
En dehors de ces quelques dizaines de pages, l'auteur par l'intermédiaire du narrateur Dimitri (bobo parisien, bisexuel forcément bisexuel, surdiplômé, surpayé par rapport au travail qu'il dit effectuer, prosélyte des doxas écolos, d'extrême-gauche voire d'ultra-gauche, vivant avec dans une totale inadéquation et incompatibilité entre ses idées et son mode de vie) juxtapose des "comédies" n'ayant aucun lien entre elles, fait des références plus ou moins discrètes à ses précédents ouvrages, nous entraîne dans d‘interminables digressions : sur le début carrière des néo-diplômés Bac +10 ; sur les surréalistes européens, dont Max Ernst, exilés à New-York en 1942 et à leurs influences sur la création de l'école américaine, ressemblant à un trop long (46 pages !) cours magistral - ladite école américaine étant utilisée par la CIA dans le cadre de la guerre idéologique avec l'URSS ; etc...
Dimitri, dont rien ne nous est épargné de la vie sexuelle vécue ou virtuelle, s'emploie à démontrer que la globalisation consumériste, dont il jouit sans vergogne, et les réseaux sociaux, dont il use et abuse, sont responsables de tous les maux du monde, depuis l'épilation pubienne des femmes jusqu'aux délocalisations en passant par le saccage des centres villes historiques transformés en vitrines consuméristes indifférenciées, et j'en passe.
Si le contenu est totalement raté (selon ma grille de lecture ou alors l'auteur s'est volontairement livré à une caricature de son oeuvre), le travail de recherche sur "l'inventeur français de l'internet" est perceptible même si le résultat en est présenté de façon tendancieuse. L'écriture est par moments très belle bien que souvent inutilement verbeuse et abusant des figures de styles surannées (anaphores, accumulations, répétitions…) qui alourdissent le propos.
Éric Reinhardt dont j'avais beaucoup aimé "L'amour et les forêts", beaucoup moins "La chambre des époux" n'en finit pas de me décevoir.

Je pense néanmoins qu'au vu des thèmes à la mode développés dans ce roman, il sera sélectionné dans de nombreuses listes de prix littéraires de cet automne.
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J'aimerais tout d'abord remercier Babelio de m'avoir permis de lire ce livre.

Néanmoins, la magie n'a vraiment pas opéré.

Au delà du petit historique tout à fait intéressant d'Internet en France, j'ai beaucoup apprécié le fait qu'Eric Reinhardt, tout au long de ce roman, assène des vérités (plus ou moins) assassines à propos de notre monde actuel et ce, sous toutes ses coutures.

Malheureusement, ces petites phrases "jubilatoires" se noient dans une histoire qui met énormément de temps à s'installer avec une narration assez lourde, qui se perd dans des détails parfois inutiles et qui ne rend vraiment pas la lecture fluide.

Peut-être suis-je un peu sévère, mais c'est vraiment ce que j'ai ressenti à la lecture de ce livre.
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La quatrième de couv de ce livre est menteuse, l'épopée française d'internet est survendue et le but de ce livre est avant tout de de payer Ambroise Roux.

Ce roman était un des livres phares de la rentrée littéraire 2020, prix des Inrockuptibles, 3T Télérama..., mais je n'ai pas accroché. Un personnage central, qui pourrait être intéressant, sert juste de lien à plusieurs digressions plus ou moins bien venues. L'expérience de lobbyiste est plaisante, les considérations sur l'épilation ne sont mêmes pas dignes d'un magazine bas de gamme. Puis, ce roman bavard, verbeux même, nous égare d'abord à New-York en 1942 au moment où Max Ernst rencontre Jackson Pollock, puis nous sert une théorie complotiste (c'est à la mode !) où la CIA s'est appuyée sur l'art contemporain.

Toujours est-il que la grande affaire du livre ne commence à être évoquée qu'après 245 pages de verbiages, la seconde moitié bien entamée. le sujet technique est bien sûr un écueil qui n'est pas évité, et devient un vrai naufrage quand il tente d'expliquer le datagramme et la transmission des paquets. La rivalité des informaticiens et des électroniciens se transforme en querelle de cour de récréation et surtout, j'ai eu l'impression de lire l'ensemble de la documentation sans synthèse, un peu comme si j'avais visionné tous les rushes d'un documentaire avant le montage.

Et si nous avons raté le développement d'Internet, c'est tout simplement à cause de Giscard inféodé à la volonté d'un grand patron, forcément malfaisant. Pour appuyer sa théorie, Reinhardt simplifie les choses à l'extrême, parodie une biographie sans doute hagiographique « le prince des affaires » mais je n'ai pas senti de second degré, juste un récit peu convaincant, comme le reste de ce roman.
Lien : http://jimpee.free.fr/index...
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Ce livre qui se veut roman, est surtout un verbatim de témoignages à charge. Il est une sorte d'agglomérat qui derrière les fantasmes sentimentalo/érotico/pileux de Dimitri, propage un tissus de contre vérités historiques, Il est le porte-parole des "orphelins du plan calcul" Maurice Allègre et Louis Pouzin. Ce dernier rumine ses frustrations depuis plus de 40 ans et laisse entendre que des méchants (Ambroise Roux, Giscard d'Estaing, les X-télécom, etc.) ont empêché la France d'avoir dominé le développement d'internet grâce à son invention géniale volée par les Américains. le "moto" du livre est: "à cause de ces méchants au lieu du datagramme, on a eu le minitel". Ce n'est que fantasme! L'auteur masque son incompétence technique derrière l'abondance de ses copié/collé à répétition. le pire est que lors de la disparition de VGE, ce livre a inspiré les commentaires de nombreux journalistes qui ont propagé les "fake news" du livre.

Grosfilou
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Si j'avais pu donner mon avis sur le titre de ce roman, j'aurais opté pour « Les tribulations du jeune Dimitri » au lieu de « Comédies françaises ». En effet, l'auteur s'attarde davantage sur la vie de son personnage, ses hésitations, ses non-choix, sa vie sentimentale que sur l'enquête curieusement mise en valeur par l'éditeur. Pour autant, si on retire le chapitre 8, sur le surréalisme, les peintres et le carnet Clairefontaine bleu du jeune Marguerite, et le chapitre 10 sur ses fantasmes sexuels, on arrive à reconstituer une histoire, sur un fonds d'analyse politique, qui se laisse lire mais dont on reste, en définitive, assez insensible.

Je remercie l'équipe du site Babelio de m'avoir permis de lire ce roman.
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