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3,51

sur 418 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
David Kolski est un lâche, comme savent l'être les hommes ... (Semblable à un gamin qui casse son jouet, car il n'a plus aucune prise dessus et ne peut le dominer...)


Dès qu'il s'agit d'amour, ils deviennent lâches. Prenez l'exemple de la rupture : lorsqu'ils n'aiment plus, ils vont se taire et attendre que leur compagne s'en rende compte.


"Ses yeux verts où crépitaient des lueurs d'intelligence, l'attraction qu'exerçait sa poitrine, le plaisir que me procuraient ses cheveux bruns aux reflets roux rendaient piquantes l'autorité de ses convictions politiques (que je trouvais détestables) ou l'arrogance que sur certaines questions son poste de DRH lui conférait."


David a rencontré Victoria, une DRH d'un grand groupe international. Mais la belle Victoria a plusieurs vies, des vies qui ne se croisent jamais.
C'est le « Système Victoria », dans lequel David se retrouve très rapidement emprisonné. Elle est une Business woman, mais aussi une femme mariée à un musicien.
Avec David, Victoria s'enfonce par amour et pour le plaisir, dans des jeux érotiques qui vont aller de plus en plus loin. Victoria va mourir assassinée... Et David se sent responsable!


Avec la fascinante Victoria, il met les pieds dans un monde du luxe qu'il exècre, mais en même temps qui le fascine. David est maître d'oeuvre pour la construction de la tour Uranus, dans le quartier de la Défense et qui doit devenir la plus haute tour de Paris. Mais le projet accumule les retards...


"Il me dit que je suis insastiable, que je semblais ne jamais en avoir assez... mais comment ne pas être insatiable quand le moindre effleurement me met dans des états pareils?"


-"Parce que tu me plais, dit Victoria. Tu me donnes envie d'aller au bout de mes fantasmes, de tout essayer."
Ici, à l'image d'un "Belle du seigneur", l'auteur nous conte une passion amoureuse sauvage et destructrice. David ne parvient pas à éjaculer, ce qui lui permet de faire durer les ébats érotiques pendant des heures, et d'être « à la hauteur » d'une Victoria qui ne semble jamais rassasiée. Au final, c'est également sa vie à lui qui sera réduite à néant.
Car le système est toujours plus fort que l'individu.
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“Je suis de la génération de l'amour porno”me disait mon jeune voisin.
Il a le même âge que David, qui a pour “principe de ne jamais revoir les femmes avec lesquelles (il s'était) accordé une relation sexuelle”.
Arrive Victoria et les résolutions de “Monsieur d'un soir" s'évanouissent.

Avec ce postulat, David n'apparaît pas sympathique, infidèle, prédateur sexuel d'une autre époque (le livre est paru en 2011).
Victoria ne l'est guère plus.

On progresse dans cette histoire qui, si elle n'est pas originale, fait parler avec justesse d'une femme qui vit sa sexulité sans entrave, sans limites et va au bout de ses désirs.
L'auteur fait passer l'intensité d'une liaison exacerbée rendue crédible, avec une première scène d'amour torride (cf. citation).

Eric Reinhardt allie pouvoir et séduction avec des transitions heurtées entre les activités sexuelles et les activités professionnelles.

C'est donc aussi un livre politique, né de l'opposition entre une D.R.H.d'une entreprise mondiale, ultra libérale et d'un homme de gauche, chef de travaux de la plus haute tour du monde.
L'auteur oscille entre ces deux conceptions, sans certitude sur la “bonne” vision du monde.

Dans ce type de roman, on s'interroge sur la part autobiographique et la part fantasmée que l'auteur met dans son personnage masculin.
Fantasmatique ou réaliste, David, en tout cas, bande à la moindre pensée érotique !

C'est amusant comme toutes les critiques négatives de ce roman sont moralisantes, laissant à penser que ces commentateurs mettent à distance l'outrage aux bonnes moeurs des protagonistes en rejetant leur propre part sombre.

J'ai aimé ce roman qui a de la caudalie ; il reste en mémoire après la dernière page et il est difficile de passer à un autre livre.
Il donne l'envie d'engager la discussion avec ses détracteurs.

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Ce roman pourrait être le récit convenu d'une relation adultère, ou un polar décrivant l'enquête entourant la mort mystérieuse de Victoria, mais non. Il est bien plus que cela. Récit d'une histoire d'amour passionnel entre un homme plein de doute sur lui-même et une femme de pouvoir, il se fait aussi le témoin des excès d'un libéralisme débridé.

Le point récurrent du livre, c'est le sexe. Bien que ça ne soit pas un roman érotique, celui-ci y est constamment présent, avec des pages d'une force époustouflante. C'est le sexe qui réuni David et Victoria, c'est également lui qui contribuera à causer leur perte, mais pas seul.

Le "système" de vie construit par Victoria, aussi parfait qu'il semble paraître, se lézarde pour finir par la détruire. L'auteur a-t-il voulu mettre ce système en parallèle avec les lézardes qui fissurent le système économique mondial aujourd'hui ? C'est sur ce point précis (et sur bien d'autres choses) qu'Éric Reinhardt répond dans une longue interview accordée au journal Libération.

Ce roman est un pavé de 522 pages, mais qui se dévore, tant il est prenant. Quant au style, il est brillant, travaillé. On ne peut rester insensible devant la beauté de certaines phrases.

"Le système Victoria" est un grand livre, qui, une fois terminé, laisse le regret de ne pas pouvoir le découvrir à nouveau.
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En premier lieu un reproche à cette histoire : - On apprend dès la 28ème page ce qu'il advient de la principale protagoniste Victoria.

"Je suis la magnifique, la merveilleuse Mme Mim ! ... Euh pardon, Victoria !

Le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle ne doute ni de son charme, ni de ses talents de séductrice, ni de ses talents de manipulatrice , ni de ceux qu'elles déploient dans des draps de soie ou pas.

Elle ne m'est pas vraiment sympathique cette Victoria, si sûre d'elle , si manipulatrice, si égoÏste dans sa recherche du plaisir ; elle sait se rendre indispensable mais de manières peu scrupuleuses dans la vie comme dans son travail.

Tous les deux David et Victoria bafouent la morale, mais la morale personnellement, là , je m'en moque !

On s'interroge sur le désir profond de chacun.

Et l'auteur va développer leurs vies familiales et surtout leurs vies professionnelles .
Quelques pages qui parfois m'ont lassé.

Un jeu de l'amour et du hasard !

De l'érotisme fulgurant entre les pages, qui électrise !

Echange de sms - fixettes d'adolescents - téléphone qui brûle les doigts.

Ce qui m'a le plus choqué ce ne sont pas les scènes torrides de rencontres amoureuses ; mais bien la mentalité de Victoria, DRH qui a des façons très cavalières de prendre tout le monde dans ses filets sans plus aucune limite ni morale.
Une araignée qui protège son antre mais n'hésite pas à dévorer tout ce qu'il y a autour d'elle.

David qui va être totalement sous son emprise, puis un court laps de temps de moins en moins aveuglé par le désir, mais finalement va y revenir pour leur plus grand plaisir à tous deux.

Mais le désir incontrôlé et incontrôlable de Victoria va la mener à sa perte de façon terrible.

Eric Reinhart allie pouvoir et séduction avec des transitions heurtées entre les activités sexuelles et les activités professionnelles.

Scènes d'amour torrides - discussions non moins animées sur leur travail respectif entre David et Victoria.

Finalement, après quelques passages qui m'ont fortement fait passer par divers sentiments d'agacement ....

J'ai beaucoup apprécié cette histoire.
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C'est un roman à multiples facettes, un roman social-psychologique-thriller.. qui reflète la dureté de notre époque mais aussi les infinies possibilités qu'elle offre. Deux héros que tout semble opposer à première vue: David est architecte, directeur de travaux pour la construction d'une tour gigantesque à La Défense; Victoria, elle, est ce qu'on appelle une femme de pouvoir complètement engagée dans la mondialisation. Une femme qui jongle avec les contraintes, les décalages horaires. Son poste de DRH d'une grande entreprise industrielle internationale l'amène à prendre chaque jour des décisions difficiles qui ont un impact sur des milliers de salariés à travers le monde...
Une histoire d'amour se lie entre ces deux personnages; une histoire d'amour qu'on a tellement du mal à comprendre qu'on hésite à lui donner l'étiquette d'"histoire d'amour". Peut-être qu'ici, encore une fois, les extrêmes s'attirent, puisque au travers de l'histoire entre David et Victoria (deux prénoms de roi et reine, ce qui est un signe!...) ce sont deux visions du monde qui s'opposent: une vision "libérale", extensive, insatiable et une vision plus centripète, repliée sur des valeurs d'intérêt collectif.
C'est un roman féministe, ce que souligne souvent l'auteur Eric Reinhardt dans ses interviews, car nous avons ici un portrait de femme de pouvoir, ce qui est finalement assez rare dans la littérature. Victoria est une femme de talent qui va jusqu'au bout de ses capacités, même si cela l'entraîne finalement bien au-delà de ce qui est souhaitable.
C'est le premier livre de Eric Reinhardt que je lis et je dois dire que j'ai été impressionnée par la qualité du portrait des personnages et de ce tableau saisissant du monde d'aujourd'hui qui apparaît au travers de ce qui pourrait n'être qu'une banale histoire d'adultère.
Un roman politique, un roman social, un roman psychologique..on pourrait donner encore plein d'autres étiquettes.
C'est un livre sans certitude mais qui pose de vraies questions, un livre fascinant car le point de vue se déplace sans cesse et sans cesse nous sommes pris dans ce balancement entre l'intime et le politique, le sensible et le social, l'imaginaire et l'économique..
Un grand moment de lecture..
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Lorsqu'un livre me plait, j'en ouvre les portes, y pénètre et le visite comme une maison créée par son auteur. Décor,ambiance, paysages, alentours, personnages principaux et annexes. J'en détaille le moindre recoin.
Les mots d' Eric Reinhardt ont une telle puissance évocatrice que je n'ai pas encore quitté le système Victoria.
La trame psychologique est habilement montée et on y croit à son histoire d'adultère qui tourne mal.
Lui,David est architecte, enfin, directeur de chantiers,de grands chantiers, il a eu un prix jadis pour du plus artistique, là, en quelque sorte "il solutionne les problèmes où ils surgissent".Marié à Sylvie,père de deux fillettes,sa vie familiale lui convient.Une petite incartade par ci par là,mais rien de compromettant ni d'assidu, il a "la discrétion d'un chat".
Elle,Victoria, au "rayonnement de reine",dégage "une autorité" du haut de son mètre quatre-vingt et possède un visage qui à son contact,"presqu'à son insu produit un éclair d'approbation"(lorsque leurs regards se croisent pour la première fois).
Subjugué par son charme, dans une galerie marchande,alors qu'il achète une peluche pour l'anniversaire de Vivienne,cinq ans(qu'il va zapper complètement),il suit cette femme mystérieuse dont tout lui plait, jusqu'aux lectures bilingues et intellectuelles laissant présager des échanges bien plus que physiques.
De galerie marchande en boowling, d'inconnue en guerrière, il l'aborde et une liaison torride entre Londres où son travail l'appelle, elle, et Paris, où ils habitent tous deux, s'en suivra.
Souvenirs,passé, il revit sa vie amoureuse.
Confidences.Il vit son présent.
Alors que Sylvie, "hussard espiègle"(c'est un doux ce David à tous les coups! qui a besoin de peps) déambule sur les "tomettes de sa mansarde", Victoria est vécue "comme une profonde forêt nocturne".
Tout s'enclenche en une spirale.Addiction.Ivresse.Energie.Il a besoin d'elle pour mener à bien son projet de tour au top niveau.Mais la connait-il bien?
Question désir,on pense à La vie est brêve et le désir sans fin de Patrick Lapeyre, mais Victoria n'a rien d'une infantile Nora!
Est-elle une "salope" facilement abordable?Une célibataire, la quarantaine, désirant un enfant?Une femme mariée avec enfants? Un "paysage qu'il essaye de conquérir lisse et sans encoche"?
Une dirigeante qui lui envoie ses "comptes rendus de réunion" par internet?
Conclusion:sait-on jamais qui l'on fréquente et ce qu'il adviendra d'une rencontre au départ sans lendemain?
Le système Victoria d' Eric Reinhardt, auteur contemporain français de quatre autres romans antérieurs, a été sélectionné pour le prix Goncourt 2011.
De forts bons crus pour l'instant, celui ci en est un!
Le sujet choisi fera-t-il la différence? L'amour plaira-t-il aux jurés?
A moins que ce ne soit un système infaillible dont la faille intérieure s'avère fatale face à l'imprévisible!!!!
A suivre!
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David aborde Victoria dans une galerie marchande. Avec maladresse, il lui propose de prendre un verre. Elle n'a pas le temps, mais lui tend sa carte de visite.
Ils se retrouvent quelques jours plus tard à Londres où ils dinent ensemble.
Ils couchent ensemble.
David, sans le savoir, vient d'être happé par le système Victoria. Elle devient son héroïne, sa drogue et son idéal.
David : "le désir de rencontrer une femme dont l'envergure m'apporterait la sensation d'être en sécurité à l'abri d'une muraille portuaire n'avait cessé de me poursuivre." (page 137)
Leur relation gagne en intensité entre mails échangés et rendez-vous dans des hôtels luxueux.
David découvre la véritable nature de Victoria, une aventurière passionnée mais sans amour. Une femme qui vie la chair sans scrupule, dans un monde adultère sans maitresse et sans amant.
Victoria : "on avait conscience d'appartenir à une espèce d'aristocratie, celle des personnes qui peuvent se procurer la jouissance de vivre des situations hors du commun, hyper puissantes, au-delà des normes." (page 391)
Eric Reinhardt nous livre une étude de caractère, avec des personnages charismatiques extraordinaires.
L'écriture est fournie, rigoureuse, structurée.
On est projeté dans la IVème dimension, celle des gens qui sont tout en haut de la chaine alimentaire.
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David Kolski est loin d'être un héros ordinaire. Directeur de travaux de la plus haute tour de France "La Tour Uranus" située à la Défense, il s'est toujours rêvé architecte de renom, mais la vie et ses circonstances en ont voulu autrement. Un soir, alors qu'assommé et débordé de travail (il rentre de plus en plus tard) il fait la promesse à son épouse Sylvie ainsi qu'à une de leur deux filles d'être présent au dîner d'anniversaire de cette dernière. Il ne tiendra pas sa promesse, il arrivera quand tout le monde sera déjà reparti et la table débarrassée. Pourquoi ? Il a rencontré à la sortie de son travail et sur le chemin pour aller récupérer sa voiture une femme, de celle qui vous foudroie de beauté, de prestance et de carrure et dont il n'a cessé de rêver l'apparition. Commence alors pour lui une filature de quelques heures au bout desquelles il se décidera enfin à l'aborder. de cette soirée naîtra une aventure extra-conjugale qu'ils ne cesseront d'alimenter, lui qui s'était toujours fait la promesse de ne jamais aller plus loin dans l'aventure qu'une soirée. Car des amantes il en a eu, mais des amantes d'un jour avec lesquelles il coupait les ponts. Victoria est différente et le pousse à aller contre ce principe.

Les personnages de David et Victoria ne sont pas attachants, ils peuvent même être par leurs attitudes écoeurants... mais justement c'est ce qui fait leur charme, car en tant que lecteur, on est rarement habitué à ce genre d'anti-héros. de plus, il y a un vrai contraste entre le personnage de David, classe moyenne et politiquement de gauche et celui de Victoria, DRH monde d'une multi-nationale, avec des idées et des fondements de droite. de mon point de vue, il y a une vraie dénonciation de la structure de notre société : les ouvriers et la classe moyenne voire pauvre d'un côté, et les riches de l'autre : ceux qui dirigent et dominent le monde.

Le livre se dévore tant l'écriture est magistrale et le livre prenant. Il est de ceux que l'on a du mal à refermer. Il se lit à la manière d'un thriller, car oui nous avons envie de savoir ce qu'il est arrivé à Victoria, qui nous l'apprenons dès le début du roman, a été retrouvée assassinée dans une forêt de la région parisienne. David Kolski, vit depuis reclus, délaissé par sa femme Sylvie qui a de ce fait découvert le pot aux roses, dans un sombre hôtel de la Creuse où il narre cette histoire passée, sulfureuse et sexuelle. le suspense est tenu jusqu'aux dernières pages, donc aucun répit n'est laissé au lecteur.
Bref, pour moi ce fut une lecture très agréable et prenante que je recommande vivement !
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C'est brillant. Plus complexe qu'il n'y parait selon moi. le clivage gauche/droite illustré via une relation extra-conjugale torride, destructrice, passionnée. Tout y est symbol, et les sujets abordés sont vastes (le couple, la sexualité, la jalousie, la célébrité, l'amour, le rapport à l'argent, la politique, la morale, la conscience, la lâcheté...). On s'y retrouve à maintes reprises au détour d'un fantasme, d'une scène de bun-out professionnel, d'une aspiration inhabituelle...
Le style y est irréprochable de maîtrise. C'est une écriture précise et travaillée dont la lecture est néanmoins trés facile. L'auteur va au bout de son concept, jusqu'à l'indigestion de cul !
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Que dire d'un tel roman ? il est dense, prenant (mais aussi ennuyeux dans ses descriptions de l'avancement des travaux de la tour Uranus), un peu cru (beaucoup beaucoup de sexe effectivement, un peu trop à mon goût) mais aussi intéressant, captivant, émouvant... et troublant. Un peu noir aussi, bref à ne pas mettre entre toutes les mains !
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