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Critique de paulotlet


Tom Reiss a découvert l'existence de Kurban Said un peu par hasard, à l'occasion d'un voyage en Azerbaïdjan. Écrivain, auteur d'un roman extrêmement populaire dans le pays, son existence semble entourée d'un halo de mystère. Durant plusieurs année, le journaliste du New York Time enquête et découvre que Kurban Said est en fait un prince musulman qui défraya la chronique dans les années vingt et que, derrière cette identité se cache Lev Nussimbaum, un juif azéri, fils d'un magnat du pétrole ruiné par la révolution de 1917.

Reiss évoque avec beaucoup de verve le parcours incroyable de Nussimbaum, écrivain à succès, personnalité en vue des nuits berlinoises, orientaliste de talent et mythomane professionnel. Se basant sur plusieurs récits autobiographiques, tous frelatés, le journaliste essaye de dénouer l'écheveau de cette vie aventureuse, de faire émerger la réalité de milliers de pages, de dizaines de témoignages, d'archives fascistes. Une vérité d'autant plus fugace que Lev a brouillé toutes les pistes.

L'ouvrage est volumineux et replace tous les événement de la vie de Lev Nussimbaum dans leur contexte historique et politique. C'est parfois fastidieux, le souci du détail le poussant loin de sa cible. C'est aussi souvent imprécis, voire erroné; un travail de journaliste habitué aux belles formules et aux effets de manches plus que d'historien. le livre est aussi desservi par le fait que Reiss exprime plus d'une fois son opinion personnelle en manière telle qu'on ne sait plus très bien si c'est lui ou Lev qui s'exprime. Parfois même on a l'impression qu'il instrumentalise son personnage pour exprimer sa propre vision du monde. C'est particulièrement vrai pour tout ce qui concerne la Russie soviétique toute pétrie d'un anticommunisme assez simpliste.

Malgré ces réserves, je conseille le bouquin parce qu'il fait revivre avec beaucoup de verve une époque, dans des régions mal connues. L'évocation de la vie aventureuse de Nussimbaum, l'enquête qui conduit à dévoiler l'identité de Kurban Said tiennent le lecteur en haleine. J'ai lu cet Orientaliste au retour d'un voyage en Turquie et je revoyais les paysage anatoliens en parcourant les chapitres. Alors, si vous partez pour Goreme ou Bakou, n'hésitez pas à le mettre dans la valise.
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