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EAN : 9782359841169
80 pages
Esperluète éditions (08/11/2019)
3.42/5   6 notes
Résumé :
Le narrateur, Français exilé au Japon, observe un jardin, celui de Madame Oda, qu'elle ouvre volontiers à ceux qui s'y intéressent et à ses amis artistes. Elle-même est entièrement tournée vers ce jardin qu'elle façonne un peu comme on élève un enfant, en lui donnant les impulsions nécessaires pour grandir, puis en lui faisant confiance. Tout est retenue et plaisir dans ce texte où l'on glisse (car il semble que l'écriture nous guide en douceur) dans l'atmosphère de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Mains d'herbes.
Le titre est mystérieux, l'association poétique. le titre ne se dévoile pas et réclame du temps et de la présence... qui sont les ingrédients pour de vraies rencontres... et de beaux livres.
Titre clin d'oeil aussi ? à l'écrivain japonais Natsume Soseki, son roman « Oreiller d'herbes », et son personnage de peintre en retraite-retrait à la montagne ? le narrateur de « Mains d'herbes » n'est pas en retrait, mais suit sa sensibilité, observe, prend son temps pour être au monde.
C'est une histoire de rencontre-s comme aiment les mettre en valeur les éditions Esperluète (&) : rencontre avec un jardin, découvert par hasard ; avec une vieille dame, Madame Oda, la propriétaire de ce jardin, dont les mains « volent dans tous les sens » quand elle parle, et qui a pris l'habitude de fermer les yeux pour mieux découvrir l'espace, et ressentir les présences : « celle des animaux, celle du vent sur les tiges et les feuilles jeunes, encore dissimulées… les changements de lumière, l'avancée de l'ombre… un sifflement grave, rugueux, annonce une possible maladie chez une plante » (p.35)
Le narrateur, un français vivant à Tokyo, délaisse les chemins balisés, et préfère notamment les petits parcs de quartier au plus près de la vie des gens et de l'intimité des familles japonaises (« des passages ouverts jusqu'à des mondes parallèles », p. 17). C'est ainsi qu'à côté d'un parc, il a découvert un petit jardin qu'il observe minutieusement, « le nez collé au grillage », puis, sa propriétaire qui l'invite chez elle à visiter ce jardin et à partager le thé : « elle pense qu'un jardin est un endroit parfait pour une rencontre » (p. 21). le jardin s'avère être un ami, un confident, la famille même de la vieille dame.
Le narrateur fera l'expérience de cette cécité voulue, pour être en communion avec le jardin, la terre (« les yeux fermés, je suis au contact immédiat des lointains »), il écoute, voit, ressent ; il rencontrera aussi des chats, les visiteurs de jardin les plus exigeants qui soient : « d'instinct ils reconnaissent ceux qui ne sont pas accueillants parce qu'ils ont été trop travaillés, trop taillés, élagués, tondus, rasés de près » (p. 24) ; Monsieur Sato, photographe amateur (dans le sens où il n'a jamais voulu en faire son métier), ainsi que le petit groupe d'amis artistes qui se réunit régulièrement chez Madame Oda pour créer des tableaux éphémères d'herbes sauvages.
Ces moments seront pour lui très précieux, car chose assez rare au Japon, on lui aura ouvert la porte des maisons.
Si le roman de Benoît Reiss est court, il décrit avec délicatesse des rencontres intenses.
Ces histoires d'un jardin japonais sont une invitation délicate à un éveil des sens : « cette attache sensible au monde peut être sans limite ».

Merci bien sûr aux éditions Esperluète pour l'envoi de ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique.
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J'ai reçu le livre Mains d'herbes, histoires d'un jardin japonais de Benoît Reiss aux éditions Esperluète grâce à la masse critique de Babelio. le titre évoquant le jardin en général, mais aussi l'aspect japonais très spécifique dans son approche du jardin, m'a intéressée. le résumé était également très mystérieux et je me suis laissée tentée par cette invitation dans le jardin japonais.

Ce livre est très court mais dépeint de manière efficace et poétique la nature japonaise en ville vu par l'auteur, mais aussi plus spécialement le jardin de Madame Oda. le lecteur est amené à approcher différentes approches de la relation de l'humain au jardin et l'aspect poétique utilisé par l'auteur nous permet véritablement d'entrer dans l'espace sensoriel lié au jardin.

Ces instants saisis dans le jardin japonais apportent des personnages peu nombreux mais très intéressants qui reflètent totalement l'esprit japonais dans les relations humaines.

J'ai vraiment apprécié passer ce moment en compagnie de l'auteur mais je dois avouer que c'était vraiment trop court ! Dans tous les cas, je découvre l'écriture bienveillante et agréablement poétique de Benoît Reiss, que je ne manquerai pas de découvrir dans d'autres écrits.
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Reçu dans le cadre d'une Masse critique, je remercie Babelio et les éditions Esperluette pour ce bel envoi ! Je ne connaissais pas du tout Benoît Reiss, mais j'avais été guidée vers ce titre par la très belle couverture, mon attrait naturel pour le Japon et également mon intérêt pour cette maison d'édition, qui propose toujours des titres de qualité, avec toujours un beau travail sur l'objet - livre (je pense aux leporello de leur catalogue).
Avec Mains d'herbes, Benoît Reiss nous emmène au Japon, dans le jardin d'une vieille dame, Madame Oda, un jardin assez fouillis, beau, prétexte pour l'auteur pour évoquer la relation avec cette japonaise et pour dépeindre l'atmosphère que y règne dans ce mystérieux jardin japonais, tout en y faisant l'éloge du sensoriel. L'écriture est ciselée, poétique tout en étant très accessible, une belle lecture qui m'a conquise.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Un instant, une pensée me vient que je pourrais tout à fait me perdre dans le jardin de Madame Oda. Je m'imagine m'enfoncer trop profondément et, le soir venu, ne plus pouvoir retrouver le sentier, je passerais la nuit à chercher mon chemin, à appeler et à essayer de distinguer, entre les troncs et les feuillages, les lumières de la maison pour qu'elles me guident.
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Les yeux fermés, je suis au contact immédiat des lointains. Le plumeau d'une herbe de la pampa effleure mon avant-bras et le monde entier devient accessible.
Le bruit de la tasse de Madame Oda, reposée contre le bois du plateau, me fait ouvrir les yeux. Aussitôt, je retrouve la présence réduite du jardin. Je me tiens debout entre les ombres et les écailles du soleil, la lumière flèche l'air et flotte sur le sentier et sur moi. La brise fait s'agiter doucement les arbres, les arbrisseaux et les herbes autour. Un oiseau s'échappe du feuillage, il pousse un cri. Sur l'instant j'imagine qu'il s'adresse à moi qui viens d'entrevoir ce que lui connaît bien ; son cri est un salut.
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Je comprends que Madame Oda n'attache pas du tout d'importance à l'ornementation. la coquetterie, la joliesse sont hors de son monde. La survenue est la seule beauté qui entre chez elle - les choses vues, perçues, senties, touchées parfois, effleurées et aussitôt perdues, belles pour cette raison.
Certes, elle porte toujours des vêtements fleuris mais je vois bien que l’emmêlement de tiges, de feuilles et de fleurs pousse naturellement sur le tissu de ses tabliers, de ses corsages et de ses robes.
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Video de Benoît Reiss (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Benoît Reiss
Interprétation libre par Christophe, Chloé et Manu à la Gare Saint Sauveur du roman L'Anglais Volant de Benoit Reiss, Quidam Editeur.
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