Ce tome fait suite à The Iron Nail (épisodes 16 à 21). Il faut absolument avoir commencé par le premier tome de la série Castaway in dimension Z Book 1 pour comprendre tous les enjeux du récit. Il comprend les épisodes 22 à 25, initialement parus en 2014, écrits par
Rick Remender, dessinés par
Carlos Pacheco (aidé par
Paul Renaud pour l'épisode 24, et
Stuart Immonen pour le 25), et encrés par Mariano Taibo (avec l'aide de
Paul Renaud pour le 24, et
Wade von Grawbadger pour le 25). La mise en couleurs est réalisée par
Dean White, aidé par Lee Loughrige pour l'épisode 22,
Sonia Oback pour le 24,
Veronica Gandini et
Marte Gracia pour le 25. le tome se termine avec une courte histoire (8 pages) écrite par
Stan Lee, dessinée et encrée par
Bruce Timm (ainsi que sa version en prose par
Stan Lee, de 2 pages).
Voilà une matinée qui commence mal : une porte de communication vient de s'ouvrir entre la dimension Z et New York en plein Central Park. Une horde de créatures génétiquement modifiées en émerge qui commence à s'attaquer à tout ce qui bouge. Une silhouette solitaire en émerge également, avec une destination très claire en tête.
Après ce qui lui est arrivé dans le tome précédent, Steve Rogers n'est pas en état de lutter, et c'est aux Avengers qu'échoit cette mission. du fait de la provenance de l'invasion, Jet Black se mobilise également pour lutter, ainsi que Sam Wilson (Falcon).
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- ATTENTION – Ce commentaire révèle des éléments de l'intrigue du tome précédent.
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Steve Rogers est sur la touche, et il regarde une émission à la télé depuis son lit d'hôpital. Sur l'écran une présentatrice véhémente énonce tout ce qui ne va pas avec Captain America comme symbole des États-Unis interventionniste et impérialiste, à la solde d'une organisation gouvernementale de renseignement des plus opaques (le SHIELD). La première réaction du lecteur est de s'insurger contre ces allégations (car il a eu la possibilité de voir ces événements du point de vue du superhéros dans les tomes précédents), et de prendre fait et cause pour le personnage principal.
Mais, avec un peu de recul, le lecteur se dit que la lecture polémique faite par cette présentatrice n'est pas si orientée qu'elle en a l'air, une fois dépouillée de sa forme provocatrice. En l'état, ce Captain America est peut-être une relique du passé, ou en tout cas l'incarnation d'une Amérique révolue. En cela,
Rick Remender continue de développer l'un des thèmes principaux de sa série : Steve Rogers est un survivant du passé, un passé peut-être obsolète.
C'est avec surprise que le lecteur constate que le scénariste continue de développer un autre thème : l'héritage culturel, social et moral que les parents transmettent à leurs enfants. La surprise provient du fait que
Remender n'hésite pas à recourir à des conventions très basiques des récits de superhéros (baston à grande échelle, invasion de New York, mort et résurrection), tirant le récit vers le bas.
Pour ce final de cette saison (25 épisodes écrits par
Rick Remender), le scénariste a choisi de finir en mode superhéros, avec batailles rangées contre des hordes de monstres sans identité, sans âme.
Carlos Pacheco (avec l'aide
Paul Renaud et
Stuart Immonen) doit lui aussi se mettre en mode superhéros. D'un point de vue visuel, l'épisode 22 n'est pas très folichon, avec encore beaucoup de dialogues. Pacheco fourni un effort significatif pour dessiner les décors, permettent au lecteur de ne pas oublier où se déroule l'action. L'élément le plus saillant réside dans Nick Fury (la nouvelle version apparue dans Battle Scars) que Pacheco dessine franchement comme s'il s'agissait déjà du Nick Fury de l'univers Ultimate. Dès que
Dean White réalise les couleurs, les dessins gagnent en substance et en richesse.
L'épisode 23 est à nouveau un peu laborieux, avec des dessins appliqués mais restant fonctionnels. La majeure partie du récit consiste en un combat à l'intérieur de la demeure des Avengers (l'initiale, pas la Tour des Avengers). Pacheco n'arrive pas à concilier l'espace confiné, l'ampleur des mouvements, et la force destructrice des coups assénés par Iron Man ou encore Thor. le lecteur a l'impression que la bâtisse devrait s'écrouler à chaque décharge d'énergie, chaque trajectoire de Mjolnir. À nouveau les couleurs de
Dean White complètent les dessins et leur permettent de gagner ne détail, en relief et en intérêt.
La partie visuelle dépasse le stade fonctionnel de bon niveau, avec les 2 derniers épisodes, où Pacheco dispose enfin de place pour pouvoir prendre du recul et sortir des clichés. Les batailles prennent de l'ampleur, et
Dean White fait toujours des merveilles. Les lecteurs de longue date de la série Avengers pourront également apprécier dans l'épisode 25, le rassemblement des membres de l'équipe autour d'une grande table ronde, comme au bon vieux temps.
Rick Remender organise donc un final en fanfare, avec effets spéciaux et action à grand spectacle. le lecteur éprouve quelques difficultés à y adhérer, malgré la présence bien réelle de thèmes ambitieux. Pour commencer cette invasion de New York de grande ampleur se produit de manière très rapprochée de l'invasion des géants de glace dans Goddess of Thunder, ça fait vraiment beaucoup en peu de temps. En plus, seule une poignée d'Avengers semble présente, alors que l'invasion menace tout New York (bref, difficile de se sentir impliqué). En plus,
Rick Remender fait le coup de 2 résurrections. Certes, c'est un ressort classique dans les récits de superhéros, mais archi usé, et ici expédié avec une désinvolture insultante pour le lecteur. Cet usage est encore aggravé quand le scénariste en rajoute une couche, avec la mort d'un personnage de premier plan à la fin de l'épisode 24. Impossible d'y croire ne serait-ce qu'une fraction de seconde, après 2 résurrections.
Ce dernier tome de cette saison se lit avec plaisir, mais il constitue également une baisse de qualité par rapport aux 2 tomes précédents, car
Rick Remender se repose sur des rebondissements éculés, auquelx il ne semble pas croire lui-même
Carlos Pacheco réalise un travail professionnel de bon niveau, mais qui n'arrive pas à transcrire l'ampleur de l'intrigue, certainement du fait d'un planning précipité, imposé par les responsables éditoriaux (ce qui explique la présence de 2 dessinateurs supplémentaires en renfort). le travail de
Dean White est exceptionnel comme à son habitude.
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- le traître – Pour célébrer les 73 ans de la première histoire écrite par
Stan Lee pour Marvel (pourquoi fêter 73 ans ? Mystère), elle a été adaptée en comics par
Bruce Timm. C'est un plaisir de voir les dessins de
Bruce Timm. Mais il est quand même difficile de comprendre l'intérêt de ce récit désuet et simpliste, et de ces dessins rendant hommage à
Jack Kirby et à
Frank Springer. le texte original de cette même histoire est reproduit ensuite, dans une prose tout aussi insipide. Sans intérêt.
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- le tome s'achève avec 6 couvertures variantes d'
Alex Ross (magnifique),
Steve McNiven,
Adam Hughes, John Tyler Christopher (exquise minutie),
Julian Totino Tedesco, et Hasbro.