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Uncanny X-Force tome 4 sur 3
EAN : 9782809465488
248 pages
Panini France (06/09/2017)
4/5   1 notes
Résumé :
X-Force a enchaîné les victoires mais au prix de terribles sacrifices. Affaibli physiquement et moralement, le groupe va devoir faire face à une nouvelle incarnation de la Confrérie des Mauvais Mutants, déterminée à ne pas épargner les héros.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome regroupe les épisodes des 2 derniers tomes VO écrits par Rick Remender.

Épisodes 25 à 29 - À l'école pour surdoués "Jean Grey" (celle ouverte par Logan dans Wolverine & the X-Men 1), Quentin Quire continue d'asticoter Evan Sabahnur (Genesis) sur sa véritable nature. Wade Wilson (Deadpool) effectue une nouvelle mission de reconnaissance pour le compte d'Uncanny X-Force : il se fait passer pour un client auprès d'une entreprise qui transforme les individus en super-assassins. Elizabeth Braddock et Jean-Philippe ont une discussion à coeur ouvert. Wolverine et Nightcrawler (celui de la dimension d'Age Of Apocalypse) décident d'aller casser du supercriminel pour faire passer leurs frustrations diverses.

Au fil des tomes, le lecteur prend conscience que Rick Remender a construit une histoire au long cours pour les personnages d'X-Force (qui s'achève avec l'épisode 35, le dernier de cette série). Chaque phase de son récit grossit les conséquences du principe même de l'équipe : tuer les ennemis les plus dangereux. Au début ce principe ne semble poser de problème à personne ; la logique est évidente et l'efficacité est au rendez-vous. Or dès la première mission (The Apocalypse solution), la décision de tuer n'a rien de simple. Au fil des histoires, plusieurs membres sont confrontés à la décision de tuer ; à chaque fois Remender prend soin de montrer qu'il ne s'agit pas d'un simple coup de griffes, ou de sabre, ou de tout autre instrument tranchant. À chaque fois, il y a des conséquences, un prix à payer pour plusieurs personnages. Dans ce tome, Remender s'attache particulièrement à Elizabeth (Betsy) Braddock et le résultat est ensorcelant.

En fait, le récit débute de manière plutôt pataude. Remender reprend le schéma de The Dark Angel saga : Deadpool en mission de reconnaissance et les autres en train de papoter avec plus ou moins de conviction. le lecteur a l'impression d'une structure artificielle, avec un scénario joué par des acteurs pas très convaincus. Les combats arrivent exactement au moment prévu pour introduire un peu d'action. Ils sont peu palpitants avec des ennemis dérivatifs au point d'en devenir fades. le deuxième épisode arrive déroulant son histoire qui semble aussi convenue : Fantomex trimbale son spleen à Paris dans une soirée décadente, Wolverine et Nightcrawler reprennent le dessus grâce à la force de leur détermination (cliché insipide vidé de sens par des années d'usage répété, à commencer par Stan Lee et Chris Claremont). Ce n'est pas franchement mauvais, mais ça n'a rien de mémorable. Remender ressert sa méthode habituelle : pas d'invention de nouveaux personnages, mais du recyclage d'ennemis déjà vus. Et comme dans "The Dark Angel saga", c'est en réutilisant et recyclant qu'il bâtit de nouvelles situations, qu'il développe les personnages, qu'il trouve le ton juste pour exposer l'aspect dramatique de la situation, totalement envoûtant. Alors qu'il refait le coup d'un énième futur dystopique (avec une idée de base déjà utilisée en 1987 par Claremont dans la série New Mutants), il trouve l'équilibre parfait pour faire partager le dégoût existentiel de Betsy Braddock, sa lassitude, sa prise de conscience de ses errements, de son choix de vie en impasse. Il n'est plus possible de lâcher ce tome avant la fin.

Au-delà de la structure mal équilibrée du récit, il faut dire également que Remender voit défiler les illustrateurs les uns près les autres : Mike McKone (épisode 25), Phil Noto (épisodes 26 & 27) et Julian Totino Tedesco (épisodes 28 & 29). Ça n'aide pas à construire une ambiance homogène. C'est Dean White (le metteur en couleurs) qui est chargé d'assurer une unité visuelle tout du long du tome. le constat est que Mike McKone a un style propre sur lui, bien adapté aux scènes se déroulant dans l'école JeanGrey, par contre trop gentil pour rendre compte de la fureur de Wolverine passant ses nerfs sur ses ennemis en les découpant à grands coups de griffes. le résultat est plat, en toc, sans transcrire la dangerosité du petit mutant râblé et en colère. Ça s'améliore avec Phil Noto qui reste encore un peu propre sur lui, mais dont les décors disposent de plus de personnalité, et les personnages ont un langage corporel moins convenu. Heureusement Tedesco utilise un encrage plus marqué, moins joli dans son apparence et il sait transcrire l'âpreté de ce futur dystopique. Ce qui n'aurait pu être qu'un cliché visuel de plus sans substance se transforme en un décor empruntant un peu à Blade Runner et un peu à Minority Report, pour un résultat acceptable, à défaut d'être tout à fait original. du coup cette séquence fortement chargée en émotions devient crédible pour le lecteur qui en ressent tous les effets.

Avec ce tome, il devient apparent que Rick Remender a conçu son récit avec un début et une fin. de manière improbable, c'est en réutilisant ce que les autres ont fait avant lui que ce scénariste s'avère le plus original et que son histoire prend aux tripes, implique le lecteur dans le devenir des personnages. Les tomes précédents ont bâti peu à peu une trame dans laquelle les personnages se débattent avec la réalité des actes qu'ils ont accomplis. Ils ont évolué à leur insu, en parfaite continuation des choix qu'ils ont fait au début de la série. Ce tome souffre plus que les précédents de la valse des dessinateurs due à une publication bimensuelle des épisodes.

Épisodes 30 à 35 - La Confrérie des mauvais mutants (Daken, Blob, Shadow King, Skinless Man, Mystique, Sabretooth et la Famille Oméga) a enlevé Evan Sabahnur (la réincarnation d'En Sabah Nur) pour provoquer par la force et la torture sa transformation en Apocalypse. Ils commencent par massacrer une famille virtuelle au Kansas. le programme est simple : X-Force doit sauver Evan avant qu'il ne redevienne Apocalypse. Nightcrawler (celui d'Age of Apocalypse) a décidé de quitter l'équipe pour accomplir sa vengeance par ses propres moyens. Wolverine veut sauver l'enfant à tout prix. Il est aidé par Eva (le vaisseau anthropoïde doté de conscience de Fantomex) et Betsy Braddock. Wade Wilson accepte également de sauver Evan, mais il décide de le faire tout seul.

Avec ces épisodes Remender boucle son histoire commencée dans The apocalypse solution. Malheureusement Jerome Opeña (le dessinateur du début) ne revient pas pour cette fin. Il est remplacé par Dave Williams (épisode 30) et Phil Noto (épisodes 31 à 35). Même Dean White déclare forfait avant la fin. Il effectuait un travail de mise en couleurs exceptionnel, apportant autant d'éléments visuels que le dessinateur. Il est présent sur les épisodes 30 et 31. Puis il est remplacé par Frank Martin junior pour les épisodes 31 à 35, aidé par Rachelle Rosenberg dans les épisodes 33 à 35. Finalement le principe de départ qui était de disposer de dessins légers complétés par une architecture chromatique s'est perdu en cours de route. C'est d'autant plus dommageable que le style de Phil Noto repose sur des dessins aérés qui auraient gagné à être complétés par des nuances apportant des informations visuelles supérieures à la simple couleur de chaque surface, comme par exemple un complément sur les volumes et les textures. de fait les décors semblent parfois être en carton pâte et les personnages manquent de présence sur la page lors des actions d'éclat. Les dessins de Dave Williams ne présentent pas ce défaut, mais il est vrai qu'il bénéficie de l'apport de Dean White. L'autre élément visuel manquant d'attrait réside dans les mises en scène des discussions entre les personnages qui sont assez basiques.

Or Rick Remender a inclus beaucoup de discussions cruciales entre les personnages. Chaque épisode se décompose en scènes de baston, et en scènes de protagonistes échangeant leurs points de vue. Ça commence avec les membres de la Brotherhood of evil Mutants évaluant la probabilité qu'ils aient vraiment tué tous les membres de X-Force. Ça continue avec Sabretooth et Daken rabâchant les mêmes arguments encore et encore à l'attention d'Evan, pour le convaincre que Wolverine et Fantomex sont de fieffés hypocrites (Faites ce que je dis, pas ce que je fais = c'est mal de tuer, mais j'exécute à tour de bras mes ennemis). Et ça se termine avec Daken justifiant ses actions pour capter l'attention de son père. Et puis on se retape un coup dessus, et on repart pour des discussions à coeur ouvert sur les motivations profondes des uns et les convictions inébranlables des autres.

D'un coté, c'est ce qu'attend un lecteur de comics : des bastons impressionnantes, et des motivations conflictuelles claires. de l'autre cet assemblage a un goût d'artificiel, de déclamations pesantes et laborieuses, et de combats inintéressants. Au fil des épisodes de la série, Rick Remender s'était approprié les personnages pour leur faire jouer un drame assez habile et prenant sur le coût réel pour les individus de se transformer en bourreau de leurs ennemis. Dans la précédente incarnation de X-Force, Craig Kyle et Christopher Yost (les coscénaristes) avaient retenu une approche claire : les criminels qui massacrent du mutant encore et encore, ça suffit. Halte à tous ces ennemis qui s'échappent de leur prison ou de leur exil dès que les X-Men ont le dos tourné, Wolverine et son équipe sont là pour s'assurer que les criminels de masse ne reviendront plus, pour mettre un point final à leurs tueries. Pour Kyle et Yost, le prix à payer était essentiellement physique, et en compagnons tombés au combat. Pour cette version de l'équipe, Rick Remender souhaite rétablir des évidences perdues en cours de route : il y a des différences entre les héros et les criminels (et l'exécution sommaire en est une de taille), et "tuer le méchant" se heurte à des principes moraux qui forment le socle de toute société. Si le premier tome ne payait pas de mine (sur le plan du scénario), les tomes suivants mariaient un art consommé du recyclage de personnages, avec une mise en scène intelligente de ce permis de tuer que les membres de X-Force s'étaient octroyés, avec un cas particulier sans solution facile (la réincarnation d'Apolcalypse). En fonction des épisodes, Remender a bénéficié d'excellents dessinateurs et a su tisser une narration captivante. Pour d'autres, il a vu les dessinateurs changer d'un épisode sur l'autre avec une régularité nuisant à l'immersion dans le récit, et il a parfois abusé du recyclage (aucun élément nouveau, que des redites), ou de l'utilisation d'éléments de continuité tellement pointus (Otherworld et le corps des Captain Britain) qu'il a perdu quelques lecteurs en route.

Évidemment, avec ce dernier tome, les responsables éditoriaux savaient qu'ils ne perdraient pas beaucoup de lecteurs puisque tous ceux arrivés à ce point de l'histoire voulaient en connaître le dénouement = peu importe le départ de Dean White ou des dessins manquant de conviction. Remender a également indiqué dans des interviews qu'il a dû resserrer son intrigue pour se plier au calendrier imposé par l'opération Marvel NOW! (relance de nombreux titres avec un nouveau numéro 1), quitte à en reporter une partie dans la série Secret Avengers également écrite par lui. Mais la composition de ces épisodes repose sur ces dialogues balourds et artificiels qui ne passent pas. Et la mort d'un des personnages semble également uniquement là pour le mettre sur la touche parce qu'il est devenu trop encombrant dans la continuité.
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