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Critique de Erik35


ZA ZDOROVIE ! [*]

Comment est-il envisageable d'être jeunes, belles, diversement cultivées et intelligentes, indépendantes socialement, financièrement et loin de ses parents d'origines modestes, dans la Russie contemporaine ? C'est un peu à cette quadrature du cercle que le romancier russe Victor Remizov essaie de répondre au fil de ce second roman intitulé (pour sa "traduction" française, mais nous y reviendrons) «Devouchki», à savoir "Les filles".

Nous y rencontrons deux cousines (au second degré nous est-il précisé), la belle Nastia, véritable "croqueuse d'hommes" et l'encore plus belle mais surtout charmante et pure Katia qui vivent dans un des ces gros bourgs reculés du fin fond de la Sibérie, dans l'oblast (plus ou moins l'équivalent de nos régions administratives) d'Irkoutsk, à Beloretchensk au bord de la rivière Angara. (NB : pour info, cette ville russe existe bel et bien mais... se situe en réalité aux abords de la Mer Noire, dans le Nord-Caucase, non loin de la Géorgie. L'auteur a sans aucun doute souhaité brouiller les cartes, rappeler que tout cela est inventé mais pourrait se passer partout ailleurs en Russie). Si les deux jeunes filles partagent un quotidien relativement identique fait de moments difficiles, de vies compliquées (la première n'a pas connu son géniteur et vit avec sa mère alcoolique. le père de la seconde, ancien professeur de mathématiques très aimant, est lourdement handicapé des suites d'un stupide accident de chantier et ne peut plus travailler), d'argent qui manque toujours, celles-ci n'ont guère que leur grands parents en commun tant elles ne se ressemblent psychologiquement et humainement pas. Nastia, vingt-cinq ans, est "délurée", sans culture ni d'une intelligence notable mais maline et sûre d'elle, dure avec ses semblables, déjà très mûre et pour le moins désabusée ; à l'opposé, Katia est l'innocence et la bonté mêmes, la fraîcheur de la jeunesse en sus. Son existence est rébarbative, certes, mais elle garde espoir de pouvoir suivre ces études de médecine que son intelligence vive et sa grande culture - aux dires de sa cousine qui n'en comprend pas l'intérêt, se moquant même auprès de ses conquêtes du fait que Katia a déjà lu tous les classiques russes et prend son pied en écoutant Mozart - sont en droit de lui offrir. Il y a malheureusement un grain de sable, un énorme grain de sable dans cette vie certes âpre mais assurée : le grand frère, emprisonné pour petit trafic de stupéfiant, et que l'incarcération a transformé en monstre d'égoïsme doublé d'un pur profiteur drogué au poker. Sous prétexte d'amélioration de sa condition, de révision de sa peine, ce Fiodor (un clin d'oeil aux terribles Carnet du sous-sol d'un autre Fiodor... Dostoïevski ?) demande sans cesse plus d'argent - quand ce ne sont pas les gardiens corrompus - à cette mère qui peine déjà à joindre les deux bouts pour nourrir cette grande fille, ce père immobilisé et un petit dernier, tard venu mais fierté de la famille, prénommé Andriouchka.

À force de conviction, d'encouragements, Nastia va finir par convaincre Katia de la suivre dans son désir de mettre les voiles pour aller faire fortune, par un moyen ou un autre, dans la lointaine et fascinante capitale moscovite. Mais si la première est sûre de ses charmes - et de se dégoter tôt ou tard un riche millionnaire qui saura l'entretenir comme il faut - la seconde est bien moins certaine de savoir comment se débrouiller dans cette jungle urbaine dont elle ne connait aucune des règles de survie. Malgré une première semaine de galère durant laquelle leurs minces économies filent comme le vent - d'autant que Nastia est un véritable panier percé, fascinée qu'elle est par les lumières de la ville -, la chance semble peu à peu leur sourire, d'abord en la personne d'un jeune tadjik, Sapar, diplômé de médecine dans son pays mais simple serveur au café de la gare ici, et qui les prend sous son aile, d'abord parce qu'il connait la galère de débarquer de province, sans rien ou presque, dans cette capitale impitoyable avec les faibles, ensuite parce qu'il finit par tomber amoureux de Nastia. Mais cela n'est pas assez bien pour cette jeune femme - certes plastiquement superbe mais dont on comprend très vite qu'elle est tout aussi terriblement intéressée qu'elle est... insupportablement vulgaire. Ce qu'un personnage croisé dans le roman ne se gêne d'ailleurs pas pour lui dire - qui préférera s'amouracher d'une petite frappe, surveillant en chef pour le compte de plus gros bonnets que lui d'un marché de quatre saisons, Mourad, l'azéri. de son côté, c'est le hasard le plus parfait qui va faire entrer la timide et réservée Katia dans un restaurant géorgien en vogue : son patron a décidé de confier sa communication à un célèbre photographe qui va tomber en émoi devant la jeune femme assise sur un banc à l'entrée et qu'il prend pour l'une des employées. de fil en aiguille, notre jeune héroïne bien malgré elle va devenir à la fois l'égérie de cette grande table, la "chouchoute" des membres du restaurant, à commencer par son chef, ainsi qu'une serveuse plutôt douée et appréciée. Au grand dam de Nastia qui se voit obligée de faire ce qu'elle faisait déjà en Sibérie - vendre sur des marchés, ce qui semble être une situation assez peu glorieuse en Russie -, n'ayant su convaincre son éventuel employeur de la prendre comme serveuse dans un restaurant un peu chic parce qu'elle s'est trouvée incapable de répondre convenablement à une question posée par ce patron concernant La Guerre et la Paix du grand Léon Tolstoï (ce qui, évidemment, lui paraît parfaitement stupide et incongru pour un tel travail).

Grâce à cet emploi inespéré - et payé au-delà de ses espérances et même de son sens moral - Katia va enfin pouvoir se loger décemment dans un petit immeuble où réside déjà le jeune Alexeï, fils unique d'un célèbre journaliste mais qui souhaite s'en sortir sans l'aide de personne. Ces deux-là vont assez rapidement sympathiser, malgré leur retenue pataude et un peu niaise. C'est dans les mêmes moments qu'elle va aussi croiser la destinée d'Andreï, un richissime quadragénaire, patron d'une chaîne d'hôtels de luxe, à l'occasion de la soirée d'anniversaire organisée dans sa superbe maison d'architecte. de son côté, la cousine Nastia fera le choix de s'installer, sans véritablement le lui demander, chez Mourad. Mais les temps sont durs pour ces deux êtres un peu perdus, d'une violence intérieure à peine contenue et d'un sens moral des plus faibles. Dès lors, une indiscrétion "sur l'oreiller" de la sibérienne, entremêlé d'un vieux fond de jalousie et d'une profonde incompréhension à l'encontre de la trop parfaite Katia (entre autre celle de ne pas "tomber dans les bras" de ce millionnaire pour s'en faire entretenir, situation dont Nastia rêve plus que tout au monde) vont être le déclencheur d'une vente en tout point horrifique et inhumaine, sans que la première concernée en sache bien sûr rien : La virginité de Katia sera vendue comme une vulgaire marchandise par l'entremise de Mourad à l'occasion d'un véritable traquenard festif à un gros azéri obsédé de défloraison, non sans la complicité active de la cousine aînée...

La scène qui en découlera, les moments affreux qui suivront, seront, en quelque sorte, le point d'orgue du roman ainsi que son point de bascule. Plus rien ne pouvant évidemment être "comme avant"... Et le roman, jusqu'ici vraiment prenant, rythmé, intense et parvenu plus ou moins à la fin de sa première moitié de s'enfoncer à son tour dans une cadence un peu plus mollassonne, oscillant entre le mièvre et le ronronnant, entre l'amphigourique et le pathétique, entre l'irréaliste et le déjà-vu, qui met principalement en scène l'histoire d'amour sans avenir entre la jeune femme au bord du suicide (ce que l'on comprend assurément) et le riche homme d'affaire "patient, débonnaire et compréhensif". C'est à partir de ce moment-là que, il nous faut bien l'avouer, le roman a cessé de nous captiver pour ce qu'il était : une peinture sans concession de la société russe - et surtout moscovite - contemporaine. Sans concession, oui, dure aussi, parfois violente, affreusement matérialiste, où l'alcool coule à flot, pour un oui, pour un non, où l'argent est l'alpha et l'omega de presque tout, où les mafias (pas forcément démesurées) règnent en maître là où une police copieusement corrompue n'est pas présente ; un monde à plusieurs vitesse mais sur lequel surnage une petite minorité absolument hors d'atteinte - et porteuse de tant de fantasmes - du reste de la population ; un univers d'un machisme et d'un sexisme épouvantable comparativement au notre, pourtant bien loin de toute perfection en la matière. Pour simple exemple, ces quelques mots lâchés par un des personnages, pourtant pas des pires, mais qui se passent de commentaire : "Je te souhaite un homme comme ça, parce que le plus important chez une femme... c'est l'homme auquel elle appartient" ; un univers largement "aculturé" ou même "déculturé" ne connaissant plus grand chose de sa longue histoire, de sa magnifique littérature - à commencer par son XIXème extraordinaire -, de sa musique, de son théâtre (un des motifs réguliers de moqueries de la part de Nastia envers sa cousine tellement plus "classique") ; un urbanisme et un état social souvent sordides, tristes, délabrés, pauvres... Mais on y croise aussi tout un peuple métissé, bigarré, originaire des quatre coins de la Russie moderne ou de ses anciens états satellites - bien que tous ces petits mondes en miniature ne semblent guère se croiser qu'incidemment au détour d'une rue, d'une place ou d'un restaurant -, société cosmopolite haute en couleur, partageant un goût commun pour le bien manger (et la boisson aussi... beaucoup, en dehors des ressortissants de confession musulmane, et de la "parfaite" Katia, qui ne boit qu'occasionnellement et en faible quantité. Ce qui changera d'ailleurs provisoirement un peu, après "le drame")... On se surprend aussi à y rencontrer de braves gens, plutôt honnêtes, des hommes, surtout - car malgré la présence évidente des deux cousines, c'est un monde très masculin qui est représenté ici - capables de grands mouvements de bonté parfaitement gratuite, que l'on songe au jeune serveur Spar, même si, par la suite, c'est par amour sans espoir pour Nastia qu'il agit, que l'on pense aussi à ce chef débonnaire de cette table géorgienne réputée, ou encore au chauffeur attitré - un homme terriblement secret - de ce restaurant. Il y a bien évidemment le jeune Alexeï, une sorte de Katia au masculin dans sa pureté amoureuse naissante, naïve, innocente, maladroite et sincère. Or, même l'homme d'affaire expérimenté, roué, intraitable en affaire, riche à million et épicurien qu'est Andreï n'échappe pas à ce sentiment qu'il réside du bon dans l'homme. Il a beau arranger les choses uniquement à sa sauce, tout habitué qu'il est à commander et ses ordres immédiatement saisis d'effet, et dans le sens qui arrange le mieux sa conscience (à l'égard de son épouse, de ses enfants, de sa jeune amante), il a beau finir par demander l'impossible à cette jeune femme qu'il aime profondément, même si à sa manière de décideur omnipotent et omniscient, il n'en demeure pas moins profondément humain et doué de grands moments de bonté sans attente réelle de réciprocité.

Cependant, peu à peu, le roman perd de son rythme, perd de son "punch", passe de plus en plus à côté de cette peinture sociale qui en faisait, pour une large part, sa richesse et, il nous semble, son intérêt premier, mais sans jamais tomber dans l'exercice documentaire. Il s'enfonce dans une sorte de huis-clos amoureux avec un peu de Nastia/Mourad et beaucoup de Katia/Andreï, le jeune Alexeï jouant le rôle de trublion satellite dans cette histoire interminable dont on devine pourtant très vite la conclusion presque obligée. Dès lors, et pour reprendre une excellente comparaison trouvée par cette chère Bookycooky au cours d'une passionnante discussion ici-même, la seconde moitié du roman ressemble à l'idée que l'on peut se faire de romans à la Barbara Cartland. Il s'y propage, qui plus est, une succession d'idées, d'idéaux, de thèmes particulièrement réactionnaires sur l'amour, sur la procréation, sur la foi, sur la famille, sur la place des femmes dans la société et dans la sphère privée, sur l'avenir. Il est possible que cela ressemble à ce qu'est la Russie actuelle. Cette tendance à un retour massif aux supposés "valeurs éternelles", traditionnelles (pour ne pas écrire "traditionalistes", expressément familiales (dans sa version la plus renfermée) procède même sans aucun doute d'un vaste mouvement mondial qui ne laisse pas d'être inquiétant (toujours de notre humble point de vue). Il apparaît même un personnage assez inattendu dans cette ultime partie du récit, et qui correspond très certainement à un véritable renouveau de la foi et une certaine renaissance de l'Eglise Orthodoxe Russe en la personne d'un vieux prêtre quasi mystique, présenté comme un véritable saint homme, sage et invariablement bon (sauf dans l'esprit d'Andréï... Force est de reconnaître que nous avons, pour d'autres motifs que lui sans doute, une vision assez proche de la sienne de ce retour en grâce des églises et de ses prosélytes). Une vision malgré tout archaïque qui fait de la femme le support destiné à un but moral et divin ultime : la procréation, l'amour n'étant plus désormais que son vecteur "naturel", non plus un échange possiblement gratuit et sans objet particulier que lui-même, éventuellement érotique, entre deux êtres. Difficile de savoir si l'auteur défend quelque thèse personnelle que ce soit, même si la manière très délicate et respectueuse de présenter les quelques brèves mais fatidiques rencontres entre une Katia (laquelle a d'ailleurs plus ce que l'on surnomme "la foi du charbonnier" qu'elle n'éprouve un sentiment religieux construit de longue date, s'appuyant sur des lectures, des rites, des professions de foi), et ce quasi ermite moderne pourrait faire pencher la balance vers cette théorie, mais c'est tout de même trop ténu pour pouvoir l'affirmer aussi abruptement. D'autant que, nous le dirons plus loin, l'inverse peu s'avéré tout aussi exact.

N'empêche, un léger sentiment de gêne s'est emparé de votre lecteur, assurément laïc, plutôt "progressiste" en matière de moeurs et définitivement agnostique pour ne pas préciser méfiant envers quelque dogme que ce soit : le doute étant suffisamment raisonnable, comme on le dit en matière de justice, pour que votre serviteur se pose quelques questions quant aux intentions de l'auteur. le doute est d'autant plus fort que le titre original de ce roman n'est pas du tout ce "Devouchki" certes sympathique et moderne que l'on peut traduire par "Les Filles", voire "Jeunes filles", mais "Iskushenie" qui prend une tournure bien plus religieuse et morale puisque cela signifie sans hésitation possible : "Tentation" (c'est exactement le mot employé par la version russe du Notre Père dans cette strophe «Et ne nous laisse pas entrer en TENTATION»). Ce titre exact éclaire d'ailleurs l'ensemble du roman d'une manière presque totalement différente de ce "Les Filles" un rien provocateur et naïf à la fois mais toutefois bien plus anodin et plus descriptif qu'analytique. D'où ces interrogations qui nous ont semblé parfaitement justifiées quant à cet aspect très traditionnel du sens de la destinée développé dans la fin de l'ouvrage. Une autre hypothèse serait de se demander à quoi correspond cette tentation si souvent synonyme de péché : L'envie de s'en sortir à n'importe quel prix ? Un certain goût pour le luxe et le sexe sans entrave ? La paresse qui découle d'une vie rendue facile par l'excès d'argent ? Ces insatiables plaisirs gourmands de l'estomac et cette soif alcoolique démesurée ? La colère liée au fait de ne pas parvenir à ses fins, qui vous fait vendre votre plus proche parent ? le fait de se montrer infiniment avare de ses sentiments ? Ou encore l'orgueil de cette petite minorité qui a tant réussi sa "perestroïka" ultra-libérale et qui se suppose tellement au-dessus du commun des mortels qu'elle en devient mortifère ? À moins que l'apparence, véridique ou obsessionnelle, de ces péchés jugés jadis capitaux (certes en terre catholique, mais tout de même : la foi orthodoxe n'est pas à ce point lointaine qu'il ne puisse y avoir le moindre point commun) ne soit rien en comparaison de ce retour en force des idées les plus rétrogrades, sexistes, racistes, religieuses qui parsèment le roman... Ultime interrogation, plus technique celle-ci : le pourquoi de ce choix d'un titre russe pour... un autre titre russe. Est-ce à cause de la prononciation plus hasardeuse, dans notre langue, de l'original ou bien ce terme "tentation", ainsi que tout ce qu'il sous-entend, risquait-il d'être mal perçu par le public français, de condamner le livre à une mauvaise réception et, partant, de mauvaises ventes (après une forcément très longue et très poussée enquête marketing...) ? Nous ne le saurons sans doute jamais : ainsi va la petite cuisine du monde de l'édition et l'univers étrange des droits de traduction !

Il ne fait aucun doute que ces thématiques ont toutes leurs raisons à être, qu'elles sont même essentielles, mais il nous a vraiment semblé que c'était abordé ici avec une certaine maladresse, sans réelle profondeur, avec, même, inconsciemment, l'expression d'un genre d'ennui poli de son auteur qui nous a dès cet instant semblé ne plus tout à fait savoir comment achever son livre sans lasser, se répéter. Les personnages, jusqu'ici modérément archétypaux, échappaient aux modèles courus d'avance, à l'exception, sans doute, de sa Katia, décidément trop parfaite, trop pure, presque éthérée pour être totalement crédible, une sorte de Mlle Candide au pays de Poutine - mais indispensable, pourtant, à la trame du récit -, ainsi que la relation "Bien contre Mal" des deux cousines parfois outrée. Or, dans cette seconde moitié, tout devient manichéen, simpliste, mièvre, attendu, n'échappant à aucun des écueils du genre (des échanges emphatiques mais souvent creux suivis ou précédant des décisions aberrantes ou n'offrant qu'un intérêt limité) et, pour tout dire, un peu plat. Il n'est pas jusqu'à la construction du récit qui se délite : jusque-là, chaque chapitre était équilibré, solide, bien construit... Jusqu'aux deux ultimes. le 18ème étant purement interminable, sautant régulièrement du coq à l'âne (mais surtout de personnages en personnages sans lien logique), tâchant d'accélérer le temps tandis que c'est plutôt l'ennui qui s'installe et plus que jamais ce manque cruel de rythme qui était pourtant si vif dans la première moitié du livre. Quant au dernier, il est réglé en deux t
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