AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de krzysvanco


Victor Remizov nous amène dans la taïga en Sibérie orientale où les hommes vivent de la chasse, de la pèche et de la vente d'oeufs de saumon, commerce illégal. Cette vente résulte d'un braconnage toléré par la police moyennant un backchich de 20%.
Tout fonctionne bien, les policiers ferment les yeux car cela leur rapporte de l'argent. Société corrompue donc mais chacun s'y conforme, à l'exception de Kobiakov, braconnier certes mais qui refuse ce système.

Tout se dérègle à l'occasion d'un incident entre Kobiakov et la police, monté en épingle par un policier ambitieux et qui verra s'organiser une répression et une chasse à l'homme, avec l'appui d'unités spéciales du Ministère de l'intérieur venues de Moscou. Face à cette irruption, tout le monde est médusé car elle entraîne le limogeage du chef de la police, des saisies d'oeufs de saumon chez tous, le décès d'un homme au commissariat et la fuite du braconnier Kobiakov qui se réfugie dans la Taïga. Celui-ci est activement recherché mais sera aussi aidé.

le roman nous décrit bien la corruption du régime, i lest féroce sur les autorités mafieuses, avides d'argent et de pouvoir, et nous y trouvons même à l'occasion des piques sur le président Poutine. Il s'agit d'une véritable dénonciation de la Russie d'aujourd'hui.

le roman est aussi un merveilleux hymne à cette taïga, où la nature est rude, ie froid est intense, où les hommes se contentent de peu, où il leur faut être capable de tout faire pour circuler dans la région : réparer sur place un véhicule tout-terrain au milieu de nulle part, abattre des arbres pour assurer sa route, trouver sa route quand tout est couvert de neige et que les lacs sont gelés.. . Il y a de superbes descriptions de la Taïga, de ses rivières, de ses lacs et montagnes, de sa faune, ses zibelines, ses saumons, ses ombles et ses ours. Victor Remizov m'a donné envie de découvrir un jour cette Sibérie
Voiia Volnoïa dresse de beaux portraits des hommes vivant dans cette région inhospitalière mais à laquelle ils sont profondément attachés; Ils éprouvent le besoin de quitter leur foyer pendant les mois d'hiver pour vivre de la chasse et de la pèche, vivant dans des isbas rudimentaires qu'ils ont bâties eux-mêmes. Hommes qui se retrouvent autour d'un feu de camp, du thé et de la vodka. Comme dans tant de romans russes, les personnages sont nombreux, un relevé de ceux-ci figure en tête du roman, nous les retrouverons tantôt repris sous leur prénom, prénom ou patronyme ce qui demande un peu d'allers et retours vers le lexique en début de lecture.
Volia Volnoïa, « liberté libre », est enfin un hommage à la liberté, liberté de ces hommes rudes qui ne connaissent que leur loi.
C'est un très bon livre !
Commenter  J’apprécie          552



Ont apprécié cette critique (53)voir plus




{* *}