Cauchemar de la Luftwaffe, le de Havilland DH.98 ‘Mosquito' est considéré comme l'un des meilleurs avions jamais construit. Laissons le gros Hermann (Goering) nous expliquer pourquoi : ‘‘quand je vois le Mosquito, je deviens vert de rage et jaune d'envie. Messieurs les Anglais, qui peuvent se permettre le luxe de l'aluminium, construisent ces merveilles en bois dans n'importe quelle usine de piano, lui donnant en plus une vitesse de pointe qui ne cesse d'être améliorée.'' Ultra économique, d'une impressionnante résistance, ce bombardier bimoteur volait plus vite que les chasseurs allemands, et pour couronner le tout était d'une précision étonnante. Tellement étonnante que, début 1944, naquit l'idée de l'utiliser pour bombarder une prison, et libérer les résistants qui y étaient détenus.
L'auteur de ce livre, le colonel Rémy, est un cas complexe. C'est peut-être le seul résistant de la première heure à avoir pris le parti de Pétain… Après la guerre. Très vite marginalisé de ce fait, il n'en est pas moins l'un des premiers narrateurs de la Résistance, et à ce titre a fortement marqué les mémoires et l'historiographie. Son style est simple et précis ; sa narration des faits claire.
La prison abritait environ huit cent prisonniers, majoritairement détenus de droits commun, mais également deux cents Résistants qui ne se faisaient pas trop d'illusion sur leur sort. Organiser une évasion de masse grâce à un bombardement était une manoeuvre audacieuse, et totalement désespérée. Elle fonctionna pourtant. le bombardement des Mosquitos fut d'une précision inégalée. Une bonne partie des gardiens fut tué dans l'attaque, ainsi qu'une centaine de prisonniers. Deux cents environ parvinrent à s'échapper, et si une bonne partie furent repris derrière, un certain nombre furent bel et bien sauvés.
Récemment, des historiens ont remis en cause le statut de l'opération, et émis l'hypothèse qu'il ne s'agissait que d'une diversion en vue du Débarquement, sans aucun lien avec la Résistance. Au vu de la situation précaire et de la désorganisation de cette dernière à cette période, c'est cependant à prendre avec des pincettes. le colonel Rémy est l'un des rares acteurs de cette époque à avoir apporté son témoignage dessus.
Commenter  J’apprécie         360
Sur 283 pages, l'opération Jericho n'en occupe que 107. La première moitié de l'ouvrage est constituée par le récit de la guerre aérienne du Colonel Livry-Level qui a rejoint Londres en Avril 1941 à 45 ans et qui a réussi, en trichant sur son âge, à devenir navigateur dans la R.A.F. Il y a survécu. Il en restait bien peu en mai 1945. (« De cinquante aviateurs que nous étions là, trois seulement étaient encore vivants à la fin de la guerre. » p 842 La Promesse de l'aube. Gary). Il passe de la chasse aux sous-marins aux bombardements nocturnes sur Halifax, avec des missions de parachutage et de largage pour la résistance pour varier les plaisirs. Il finit la guerre sur « Mosquito » un bi-moteur en même temps chasseur et bombardier qui comme son nom l'indique sert à harceler sans répit l'ennemi.
C'est justement cet appareil qui à servi en février 1944 à bombarder la prison d'Amiens pour libérer des prisonniers de la Gestapo. 95 morts et 87 blessés chez les Français, ça fait beaucoup. 20 morts chez les Allemands et 70 blessés, là c'est jamais assez. Des centaines d'évadés, la plupart repris, mais pas tous. Aujourd'hui, beaucoup pense que cette opération était pour "Fortitude" (l'intox au débarquement au Pas de Calais) au mieux, une pierre, deux coups. C'est assez vraisemblable. Il n'empêche qu'à terre, près de la prison, nous avions un futur auteur, celui de la longue (trop longue ?) série du Gorille, celui qui vous salue bien. Avant de s'appeler de son nom de plume Antoine-Louis Dominique, avant de faire le barbouze pour le compte de l'ancêtre du SDECE, il s'appelait Dominique Ponchardier et dirigeait le réseau "Sosies" pour toute la zone occupée. Le moyen âge pour les noughties et plein de souvenirs années soixante pour moi.
Commenter  J’apprécie         50
l,opération Jéricho et le
bombardement de la prison d,Amiens en février
1944.les membres du réseau de résistance (sosie)
commander par Dominique ponchardier
suite a une dénonciation
sont arrêtés par les allemands. leurs amis
pour les faire évader veulent attaquer la prison.
hélas une attaque du même genre sur la prison
de saint Quentin quelques
jours plus tôt a échoué.
ponchardier va demander
a la r.a.f de bombarder la
prison. Londres accepte.
c'est cette histoire que
Rémy nous raconte, une
aventures humaine ou
des pilotes non pas hésiter
a risqué leurs vies, pour
sauvé des français qu'il ne
connaissez pas mais qui
était leurs frères et leurs
égaux dans la lutte.👍
Commenter  J’apprécie         50
Intéressant, même si il n'y a que la moitié du livre qui est vraiment centré sur l'opération
Jericho. C'est bien écrit et les descriptions sont précises. le narrateur encense les pilotes de la RAF mais il faut avouer qu'ils en avaient. C'est une ambiance à part que l'aviation de combat.
Le sujet me concerne car mon arrière Grand-Père est mort dans le bombardement de la prison d'Amiens. Il était prisonnier comme beaucoup d'autres résistants dans cette prison.
Commenter  J’apprécie         00
les états majors gagnent
les guerres, les politiques
décident du sort des nations, et les combattants
ne sont en fin de compte
que bien peu de chose.
l, ingratitude et l, oubli sont chez eux une routine.
Dès l'entrée en guerre du IIIe Reich contre la Russie, Pépé devint commandant d'un groupe armé d'appartenance communiste, qui opérait dans la Somme et la Seine inférieur, et qui allait prendre la dénomination « F.T.P.F. » (« Francs-Tireurs et Partisans Français »). J'ai connu des F.T.P.F. de l'an 1942 : tout me séparait de leurs convictions, mais il est de mon devoir de saluer leur courage. Au contact de l'ennemi qui occupait notre sol, ces communistes-là avaient retrouvé la notion de la réalité française. Chef F.T.P.F., Pépé a maintenant sous ses ordres plusieurs de ses « durs » qui, tout comme lui, sont entièrement dévoués à Ponchardier dont ils exécutent sans barguigner les harassantes consignes, transmises par le truchement de leur commandant. (page 167/168)
"La ligne de démarcation" du Colonel Rémy
Le livre du
Colonel RÉMY "La ligne de démarcation, l'épopée des passeurs et des évadés" parle de la partition de la France en plusieurs zones durant l'
occupationallemande de la seconde
guerre mondiale et du passage
clandestin entre ces zones. le
reportage interroge le
Colonel RÉMY, ainsi que différents résistants dont les actes sont retracés dans le livre. - Extrait du film de...