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Critique de Julitlesmots


L'auteur avait mis la barre bien haute avec son premier opus, « l'Empathie », il ne prenait pas de gants pour décrire l'horreur dans toute sa splendeur, en nous faisant passer, de la tristesse, de l'empathie à l'incompréhension, à la rage. Avec « Fermer les yeux », on est un cran au-dessus et on retrouve un petit clin d'oeil au titre de son premier livre, puisque l'empathie est beaucoup plus présente ici.

Antoine Renand, ne perd pas de temps et nous plonge, dès le prologue dans l'horreur, et cela de manière très visuelle. Dominique Tassi, gendarme, s'endort au volant de sa voiture, bercé par la fatigue et le trop plein d'alcool… Il est accompagné de sa fille, qui n'en sortira pas vivante. Au fil des pages, on découvre un Tassi, rongé par la culpabilité, qui va tout perdre et se noyer un peu plus dans l'alcool, tout en essayant de ne pas perdre pied au niveau du boulot. Sa hiérarchie n'a pas voulu ajouter à son malheur et a couvert son alcoolisme…

« Fermer les yeux » a été écrit bien avant « l'Empathie », sous forme de scénario, j'étais donc très curieuse et impatiente. Les premiers jets d'écrivain sont parfois moins bien peaufiné… Pourtant, ici, c'est loin d'être le cas, j'ai même trouvé que l'écriture de l'auteur était beaucoup plus aboutie, avec une intrigue plus fine et plus travaillée, sans pour autant mettre de côté les personnages.

L'auteur maîtrise l'art du thriller psychologique avec ce soin apporté aux personnages qui prennent vie au fil des lignes, grandissent au fil des pages, pour finir par nous bluffer complètement ! Les personnages principaux deviennent nos compagnons, mais les secondaires ne sont pas en reste. On s'attache aussi bien à leur faiblesse qu'à leur force, au point de ressentir leurs pensées les plus profondes, même celles qui ne sont que suggérées, chaque détail apportant son lot de réponses… La suggestion fonctionne, aussi bien que les descriptions très visuelles. le tout, porté par une plume ciselée, qui ne se perd pas en descriptions futiles venant noyer l'intrigue.

L'auteur, entretien le suspense jusqu'à la toute fin, on pense que tout se termine, mais c'est sans compter sur le retournement de situation, avec ce final étonnant et détonnant, que l'on effleure du bout des doigts, sans jamais l'imaginer, je n'ai rien vu venir, même si je me suis posée des questions, à chaque fois, l'auteur m'entraînait ailleurs, pour me perdre…

L'auteur ne se contente pas d'un simple thriller, puisque comme dans « l'Empathie », il aime glisser une thématique sociétale, notamment sur l'appareil judiciaire en France, mais surtout, sur la place de victime d'erreurs judiciaires. Il fait, à travers l'analyse d'un de ses personnages, une fine analyse du lien entre justice et médias. Tout se joue à la télé ! On pourrait presque y croire, même si au final, on comprend bien que c'est, ici, la justice que l'on juge.

On admire la singularité de l'intrigue et son traitement. Un deuxième livre qui confirme le talent de l'auteur, que l'on retrouve dans les plus petits détails, notamment avec le titre qui prend tout son sens et sa saveur n'en devient que meilleure…
Lien : https://julitlesmots.com/202..
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