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Critique de Dionysos89


Melvile, son lac, sa forêt, son ambiance onirique.

Romain Renard tente, avec ce Melvile, de nous raconter « l'histoire de Samuel Beauclair », un auteur en mal d'inspirations, en dépression chronique et en manque affectif malgré la présence à ses côtés de sa femme enceinte. L'histoire peut rapidement paraître simple, mais l'auteur réussit à compliquer les choses vers le milieu de l'ouvrage et nous embarque dans un tourbillon onirique des plus troublants. Difficile d'en dire davantage sur ces rencontres, la légende et le reste sans spoiler.
Alors que peut-on trouver à cette histoire simple sans grands rebondissements ? Déjà, dans le scénario, cette simplicité paraît plus honnête que fade : cela sonne donc vrai, et non aseptisé. Dans le dessin, de même, nous ne sommes pas dans du flou artistique, mais plutôt dans de l'onirique et du sombre bien maîtrisé. Tel le Bleu est une couleur chaude, Melvile se veut honnête et divertissant avec un récit contemporain dans un climat de torpeur automnale. Les graphismes et les couleurs sont en accord avec cette thématique : alternant atmosphères rougeâtres et sombres rêveries, le but est d'installer un décor chatoyant.
L'auteur profite également d'être à la fois scénariste et dessinateur pour y mettre beaucoup de lui-même. Nous pouvons deviner une mise en abîme poignante entre Romain Renard et ce Samuel Beauclair apeuré devant le syndrome de la page blanche. Ses rares relations avec sa femme et sa rencontre avec le duo frère-soeur qui est l'élément déclencheur de l'histoire peuvent renvoyer à beaucoup d'événements possibles dans la vie de l'auteur. Enfin, Romain Renard a choisi de faire de cet ouvrage un pont vers les nouvelles technologies et de créer une application iPad « réalité augmentée » en rapport avec plusieurs de ses planches. Ces ajouts sont de plus en plus courants dans le monde de la bande dessinée et apporte sûrement, même si je n'ai pas pu les tester, des bonus appréciables.

Un roman graphique sûrement très introspectif, donc, sur un romancier en proie à l'angoisse de la page blanche, dans sa vie comme dans son oeuvre. Merci aux éditions le Lombard, à Babelio et à son opération Masse Critique qui m'ont permis de découvrir ce roman graphique ma foi aussi envoûtant que distrayant.
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