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EAN : 9781095438572
L' Iconoclaste (10/01/2018)
3.3/5   15 notes
Résumé :
Une grand-mère iconoclaste, drôle, légère, primesautière, elle ressasse ses vieux souvenirs, mélange hier et aujourd’hui, passe d’une idée à l’autre...
Elle raconte, fantasque, des bribes d’existence, sans retenue et avec gourmandise, son époque et les siens, des « petites gens », comme on dit : des morceaux d’école, des refrains de chansons populaires, le cinéma de quartier et ses héros, des guerres, un sale mari, l’âpreté de sa besogne d’ouvrière. Mais pour... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
La mémoire est ce qui nous rattache à nos racines.
Alors, quand la vie devient trop dure à supporter, quand faire face aux difficultés paraît insurmontable, comme un disjoncteur, inconsciemment, la maladie d'Alzheimer constitue une fuite de la réalité et permet de se réfugier hors du monde.
Même si elle n'est pas nommée, cette maladie est sous-jacente dans l'ouvrage de Jean-Claude RENARD – « si je sors, je me perds ».
Accompagnée par son petit-fils qui note tout dans un carnet, pour ne pas oublier et avant que tout ne bascule, Inès pose un regard amusé sur le monde avec un enchantement indéfiniment recommencé.
Entre souvenirs fabriqués et vérités qui se confondent, c'est une histoire tendre, émouvante et drôle, un tendre hommage d'un petit-fils à sa grand-mère tant aimée.
Lu dans le cadre de la dernière masse critique, je remercie Babelio et les éditions L'Iconoclaste.
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Si je sors, je me perds c'est le portrait d'une vieille dame qui n'a plus toute sa tête, elle ressasse ses souvenirs, mélange hier et aujourd'hui, passe d'une idée à l'autre. Ses mots, ses souvenirs par bribes, son petit-fils, le narrateur les consigne dans son carnet avant qu'ils ne tombent dans l'oubli à jamais. Cette vieille dame, fantasque, est né en 22 comme elle dit et non pas en 1922. Elle commence à travailler à seize ans à la fabrique de tapis puis comme employée de maison. Elle lui parle de son grand-père, cet homme intègre à son travail mais qui ne l'était pas en dehors, un mari volage. de son plus vieil ami, Arnold, qu'elle connait depuis gamine et de sa collection de poignées de porte. Arnold, l'homme aux cent métiers, qui a vécu aux Etats-Unis et lui envoyait des cartes postales. Elle ne s'accorde rarement plus de deux sorties par semaine, à l'église et au marché, car comme elle le répète : "Si je sors, je me perds". Sa grand-mère aime l'histoire de saint Georges et le dragon, son pêché mignon : les galettes de Pont-Aven et quelques verres de Quinquina.

Mais pour son petit-fils, elle est bien plus que ça, c'est son héroïne, la femme de sa vie. Un lien très fort les unit, son père est parti peu de temps après sa naissance, sa mère morte lorsqu'il était jeune, il ne lui reste que sa grand-mère, avec qui il fait preuve d'une patience infinie et d'une tendresse sans égal passant des heures avec elle dans son salon au rythme du carillon. Un beau petit roman où l'on ne tombe jamais dans le pathos, à l'écriture rythmée et aux histoires abracadabrantes de cette mamie.
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Un concentré d'humour et de tendresse qui n'est pas sans rappeler "Mémé" de Philippe Torreton.
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Un petit-fils trace pour le lecteur le portrait d'une grand mère qui commence à perdre un peu la tête.
Elle ressasse ses souvenirs, mélange un peu les dates, raconte des histoires auxquelles on a du mal à croire, et parfume ses journées de chansons de proverbes et autres banalités.
C'est avec beaucoup de tendresse que Jean-Claude Renard évoque cette gentille Mamie un peu fantasque, qui a déjà quitté le réel, pour le bonheur du lecteur!
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Quand on est gamin, on imagine que la vie n'a pas de fin. Que nos parents, « bah ils mouriront jamais » et que les papy-mamies seront toujours là pour rajouter un carré de chocolat sur notre tartine le mercredi après-midi. Que nous, on va grandir et que eux, ils ne changeront pas. Et puis un jour, la réalité nous rattrape, on voit les cheveux se parsemer de gris, la peau se rider, la vue se troubler, on voit les efforts pour marcher. Les sourires d'un bébé, et chaque génération qui remonte d'un cran, enfant, parent, grand-parent… Arrière-grand-parent.

Dans Si je sors je me perds, Jean-Claude Renard raconte sa grand-mère, mamie drôle et fantasque, toujours les deux pieds sur Terre mais la tête déjà un peu trop en l'air. Sans jamais la bousculer, sans même l'interroger. Il est là, il l'écoute, il retranscrit, les rêves, les souvenirs et les souvenirs rêvés aussi. le passé, le vrai ou l'inventé, tout est mélangé et au fond, peu importe, l'idée est aussi, sans doute, simplement de profiter de cette possibilité de pouvoir encore l'écouter.

« Je la laisse dire, poursuivre, sinon elle s'interrompt, repart ailleurs ou reprend au début, même si elle n'a jamais un début ou un fin, mais reste au milieu ou au bord de tout, au bord de la vie maintenant. »

Et c'est comme si l'on était dans cette cuisine, avec ce drôle de duo, à prendre le thé, heureux de partager l'instant, de gouter aux petits gâteaux, et puis de sourire malgré le coeur qui se sert et les yeux qui disent tout. Même si l'on ressent l'urgence, même si certaines phrases reviennent, même si la mamie passe du sacrifice de Guy Moquet à l'absence de noms de cuisiniers sur les plaques de rues du pays entier. Avec des mots simples et une tendresse infinie, l'auteur dresse le portrait terriblement attachant d'une génération à la fois emplie d'espoir et meurtrie par les guerres, une génération de l'ancien temps, qui croyait que tout était possible mais jamais sans pertes et fracas. Une lecture facile, drôle et triste à la fois, agréable dans tous les cas.
Lien : https://aurelieetecrit.com/p..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Chaque fois qu'il rentrait dans son bureau, la lumière devait s'allumer, et s'éteindre quand il en sortait. Terminé l'interrupteur ! Y avait rien à faire, à toucher, juste à passer devant. Seulement voilà, et ça fait encore rire ma grand-mère, les ouvriers avaient mal réglé leur système et mesuré à leur hauteur, pas du tout à la taille de M. Mercier.
Il s'habillait au rayon garçonnet, dépassait pas les poignées de porte. A chaque fois qu'il entrait dans son bureau, il devait sauter pour que la lumière s'allume. On entendait braoum ! Braoum ! Ses triples semelles en cuir et talonnettes couinaient. Il a fait rajouter une épaisseur de moquette puis deux. Il devait sauter encore, et pareil avant de quitter son bureau. Braoum !
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Elle a passé un cran le jour où, en ouvrant son sac à l'église, elle a trouvé un steak, et encore dans son emballage, au lieu de son missel. Elle est alors rentrée sans attendre la fin de la messe pour le déguster à la poêle, son steak, le plus vite possible. Le ventre l'avait emporté sur le Saint-Esprit.
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Je la laisse dire, poursuivre, sinon elle s’interrompt, repart ailleurs ou reprend au début, même si elle n’a jamais un début ou un fin, mais reste au milieu ou au bord de tout, au bord de la vie maintenant.
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