C'est un fantasme qu'ont beaucoup de gens, une sorte de rêve, un endroit idéal. (...) Le jardin secret est toujours le même : parfait, les plantes sont en fleur, il y brille un soleil éternel, un seul oiseau chante, une seule libellule y volète. Le rêveur ne quitte jamais ce jardin secret. Le jardin quitte le rêveur, le remplace par ce sentiment de perte, né de la tristesse et de l'espoir disparu.
Sur toutes sortes de sujets gênants, mieux valait choisir le silence.
Un jour il avait lu quelque part, qu'autrefois, soixante ou soixante-dix ans plus tôt, le Parlement avait voté une loi permettant aux femmes mariées de conserver les sommes qui leur appartenaient. Avant ce vote, elles étaient tenues de les reverser à leur époux. Il avait cette loi en horreur. Que la vie devait être parfaite quand tout l'argent revenait aux hommes.
"Deux vieux veufs, c'est tout nous, ça, s'écria son ancien ami d'un ton enjoué. Nous formons une espèce très rare, tu sais. Je n'ai pas les statistiques en tête, mais en général, c'est nous, les garçons, qui mourons les premiers."[...]
"Oui. Les gens me disent que j'ai de la chance.
- Cela dépend du point de vue. On prétend que nous sommes très recherchés par tout plein de veuves, mais je ne peux pas affirmer que cela m'ait sauté aux yeux.
- Et moi non plus", admit Michael
Du temps où elle réussissait encore à atteindre le cabinet médical au coin de la rue, la dame docteur lui avait conseillé de manger des légumes et des fruits, mais Clara n'avait jamais aimé ce genre de nourriture et maintenant qu'elle ne pouvait plus marcher aussi loin, elle n'avait plus à entendre ce genre de conseils. Ce qui était déjà un sacré bienfait.
Dans les moments d'anxiété, il en est qui tremblent, certains en ont la nausée, et d'autres rougissent ; Alan, lui, blêmit.