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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La nature du suspense qui vous tiendra en haleine lors de la lecture de "L'analphabète" de Ruth Rendell, n'est pas liée au nom de l'assassin. En effet, l'auteure nous livre d'emblée l'identité du -ou plutôt de la- coupable, nommée Eunice Parchman. Tout comme elle précise immédiatement son mobile... et c'est paradoxalement cette indication qui dote le début de l'intrigue d'une dimension énigmatique. Nous apprenons en effet que si Eunice Parchman a tué ses patrons, les Coverdale, qui l'employaient comme domestique depuis neuf mois, c'est parce qu'elle était analphabète.

Commence alors un compte à rebours, l'intrigue reconstituant les différentes étapes qui ont mené à la tragédie qui coûtera la vie à quatre membres de la famille Coverdale. Mais "L'analphabète", c'est surtout l'histoire d'un drame social, d'une exclusion que, par honte, sa victime s'impose. Car le récit tourne essentiellement autour du personnage de Eunice Parchman, et plus précisément autour des conséquences de son analphabétisme sur son caractère, sur sa psychologie.

Ce handicap a fait d'elle quelqu'un de profondément différent, qui agit davantage par instinct que par réflexion. Son analphabétisme, couplé à l'indifférence parentale dont fut auréolée son enfance, semble par ailleurs être la cause d'un intellect limité, et surtout d'une frigidité émotionnelle et d'un manque de curiosité pour le monde qui l'entoure absolument atterrants.

Eunice Parchman est pour résumer un personnage singulièrement inquiétant. Mais ce qui est tout aussi glaçant, c'est l'incommunicabilité et l'incompréhension mutuelle qui président aux rapports qu'elle entretient avec autrui en général, et avec les Coverdale en particulier, ce dont elle n'est pas l'unique responsable...
Car autant Eunice oppose à ses employeurs un mutisme rebutant, autant ces derniers, engoncés dans la certitude -certes inconsciente mais néanmoins bien réelle- de leur supériorité sociale et intellectuelle, lui renvoient une attitude naturellement condescendante qui entretient la distance entre la domestique et ses patrons, nourrit progressivement le ressentiment de l'une et le malaise des autres...

Ruth Rendell déroule son intrigue en s'attachant à ne dépeindre que des faits : à l'image du personnage de Eunice, son récit occulte toute émotion, mais donne néanmoins l'impression de décortiquer les mécanismes qui la conduisent à l'acte fatal. Car elle possède un sens aigu du détail significatif, et sait mettre en scène ses protagonistes de manière à permettre au lecteur d'appréhender les subtilités de leur évolution psychologique.

Lien : http://bookin-inganmic.blogs..
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Après avoir découvert Ruth Rendell grâce à la nouvelle "L'arbousier" paru dans la collection Folio 2€, j'avais très envie de lire un roman de cet auteur. Et voilà que j'en trouve justement un dans la boîte à livres de l'amie Larkéo, à Ploubazlannec, à côté de son mini potager où chacun est invité à se servir soi-même (une paire de ciseaux est même fournie pour vous aider à couper les herbes qui vous feraient envie : persil, thym, ciboulette ...). Mais je m'égare. le livre s'intitule "L'analphabète" (titre anglais : "A judgement in stone") et l'on apprend d'emblée qu'une domestique analphabète a assassiné quatre des membres de la famille qui l'employait. le roman s'emploie à en élucider les circonstances. le thème m'a semblé très intéressant et les premiers chapitres furent à la hauteur de mon attente. Malheureusement, le livre terminé, mon enthousiasme s'est envolé. Si la partie sociologique du livre (la confrontation entre la domestique Eunice, issue d'un milieu défavorisé, analphabète qui a toute sa vie rusé pour dissimuler cette tare aux yeux d'autrui, et la riche famille Coverdale, héritière moderne des aristocrates anglais) ne manque pas d'intérêt, l'intrigue manque de "piment" à mon avis : le rôle joué par un certain appareil (je n'en dirai pas davantage pour ne pas spoiler, même si le suspens n'est pas à proprement parler le ressort du roman) est plutôt tiré par les cheveux et la chute manque de vraisemblance. Un plaisir mitigé, donc. J'imagine qu'il y a sûrement de meilleurs romans de cet auteur !
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