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Critique de Woland


The Master of the Moor / le Maître de la Lande

ATTENTION ! SPOILERS !


Rarissimes sont les romans de Ruth Rendell que je trouve inférieurs de beaucoup à la réputation de celle qui les écrivit. Mais "Le Maître de la Lande", que j'ai pourtant tenu à relire après une première déception, ne m'a toujours pas convaincue.

Rendell, nous le savons, est retorse et même diabolique dans nombre de ses intrigues. Avec elle, l'analyse criminelle comme l'analyse psychologique, c'est du béton et même si l'une l'emporte sur l'autre, il nous reste suffisamment d'admiration pour ranger précieusement la majeure partie de ses livres parmi ceux qu'il faut avoir lus dans le genre auquel elle sut redonner un nouveau souffle.

Mais "Le Maître de la Lande", je n'ai toujours pas réussi à le décrypter. Ou bien Stephen est bel et bien l'assassin qui tue des jeunes femmes blondes sur la lande des Foïnmen. Ou bien, c'est son père, le si étrange "Dada" qui ne s'est jamais remis du départ de sa femme (une blonde), ou alors Stephen, victime du conflit entre ses parents, est devenu schizophrène et tue sans s'en rendre compte. Mais qu'est-ce qui a pu déclencher le phénomène ? Il faut dire que la schizophrénie a des périodes précises pour agir et que, passé cet âge, elle ne peut plus se développer chez l'individu.

D'habitude, Rendell fait monter la sauce, les indices bizarres, voire contradictoires, fleurissent en nous adressant un petit clin d'oeil qui se double d'un rictus canaille, et puis, il y a au moins un policier qui sort du lot. Sans compter que, sur les habitants du village ou de la petite ville, parmi les proches et moins proches de l'assassin, le lecteur finit par connaître à peu près tout - et, fatalement, par suspecter un tel ou une telle.

Eh ! bien, ici, non . L'idée de départ est intéressante, on ne saurait le nier, mais ce tueur en série, quel qu'il soit, manque de personnalité. Il lui manque aussi un décor pour affûter ses mises en scène macabres car la fameuse lande où se trouvent les pierres des Foïnmen, lieu où Stephen découvre le premier cadavre recensé, malgré de belles descriptions exceptionnellement plates pour l'auteur, demeure inexorablement dépourvue d'âme. Elle n'impressionne pas, elle fait encore moins peur, elle est là, c'est tout, comme si elle n'avait qu'un office à remplir : pimenter le titre. Et les répliques ne sont pas non plus à la hauteur ...

Pourtant, soyons honnête, parfois, le doute pointe un nez timide avec celles de Lyn, l'épouse de Stephen. Mais c'est rare - trop rare. Personne ne prend le relais. On est dans la tête de Stephen, certes mais pas comme nous l'étions dans celle de l'héroïne de "Son Âme au Diable" ou encore dans celle du héros de "L'Enveloppe Mauve." Autant ceux-là nous "accrochaient" dès le début, autant Stephen reste passif et ne nous apprend rien. Et ça agace, ça agace ...

L'un des rares romans de Rendell - avec quelques uns parmi ses derniers, bien trop "politiquement corrects" - que je ne recommanderai pas. Mais vous pouvez toujours tenter votre chance. Si c'est le cas, bonne lecture ! ;o)
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