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Critique de Woland


The Keys to the Street / Regent's Park

Ici aussi, à mon sens, roman mineur d'un écrivain qui donne l'impression, pour une fois, de flâner presque sans but.

Cadre de l'action : Regent's Park, à Londres, avec ses innombrables grilles qui évoquent irrésistiblement les piques révolutionnaires. Un assassin anonyme (et qui le restera plus ou moins car le but du jeu, ici, pour l'auteur, n'est pas tellement de nous révéler son identité) qui tue des SDF et les offre ensuite, comme une sorte d'holocauste à quelque monstrueuse divinité, empalés sur les fameuses grilles. Et puis des riverains parmi lesquels pourrait bien se trouver l'assassin.

Il y a Mary Jago tout d'abord, qui a fait un don de moëlle osseuse à un certain Leo Nash, ceci sans l'accord de son compagnon du moment, Alistair, un homme dont elle se sépare au tout début du roman parce que, franchement, depuis cette histoire de don, il s'est révélé trop violent et trop possessif à son égard. La jeune fille n'a pas trop à s'en faire question revenus et accepte de sortir un petit chien, Gushi, pendant que ses propriétaires, les Blackburn-Morris, qui habitent près de Regent's Park, prennent quelques vacances. du coup, elle entre en contact avec Bean, le promeneur attitré du chien, un septuagénaire qui sort également plusieurs autres membres de la race canine et dont Rendell nous offre une analyse psychologique très fouillée. En fait, le personnage n'est pas très sympathique et, bien que lui non plus n'ait pas à s'en faire en ce qui concerne ses revenus, il n'en finira pas moins empalé sur les grilles du parc ... A la suite de quelles circonstances, à vous de le découvrir.

En parallèle, Leo Nash et Mary font connaissance, se plaisent mutuellement et se fiancent dans la foulée. Pourtant, sans s'en rendre vraiment compte, Mary est plus ou moins intriguée, voire attirée par un SDF quadragénaire, un certain Roman, qui a décidé de vivre dans la rue après l'accident de voiture qui a tué sa femme et ses enfants. Roman, lui aussi, s'intéresse à Mary et, avec cette histoire d'empaleur qui rôde, après surtout qu'il a croisé la jeune femme poursuivie par un Alistair fou furieux (c'est un état dans lequel il sombre fréquemment), il se fait plus ou moins son ange gardien.

Les personnages vont et viennent - comme à l'aveuglette - dont Effie, une SDF qui semble avoir un problème mental, Dorothea, l'amie de Mary avec qui elle partage la responsabilité d'un musée consacré à Irène Adler (la seule femme dont, selon Sir Arthur Conan Doyle, Sherlock Holmes soit jamais tombé amoureux), les domestiques des riverains, Carl, le frère de Léo Nash, qui vit de trafics divers mais adore son frère, tout cela au sein des réminiscences de Bean sur ses employeurs de jadis, notamment Maurice Clitheroe, qui appréciait beaucoup le bondage et qui a trouvé la mort plus ou moins après des exercices musclés avec un certain "Cogneur."

"Cogneur" que croise Bean alors qu'il ne le fallait pas. Pour autant, est-il l'Empaleur ?

Au risque de me répéter, un roman paresseux, dont les personnages (sauf peut-être Roman et Bean) n'ont pas la subtilité habituelle chez Rendell. le lecteur finit par ne plus savoir très bien ce qu'il cherche et même s'il cherche quelque chose ou quelqu'un. A ne réserver qu'aux inconditionnels.
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