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Johan-Frédérik Hel-Guedj (Traducteur)
EAN : 9782253182245
441 pages
Le Livre de Poche (22/05/2002)
3.64/5   73 notes
Résumé :
Témoin à sept ans du meurtre de sa mère, Francine Hill, issue d'une famille de la petite bourgeoisie, est confiée à Julia, médiocre psychothérapeute. Deux ans plus tard, celle-ci épouse le père de la petite fille qui vit désormais sous la férule de sa belle-mère, sans aucune autonomie. Orphelin à dix-neuf ans, Teddy Brex, né de parents pauvres, sales et alcooliques, a connu une enfance sans amour ... >Voir plus
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Teddy et Francine sont deux adultes dont l'enfance a laissé des ravages psychologiques. Leurs âmes endommagées sont bien mal préparées à la vie…Teddy a été élevé dans une famille modeste, dans l'indifférence totale. Pas de violence, certes, c'est déjà pas mal, mais pas d'amour non plus, ce qui est peut-être plus dommageable. Francine, quant à elle, avait 7 ans lorsque, cachée dans le placard de sa chambre, elle a entendu sa mère se faire assassiner. Elle sera suivie par une psychologue, Julia, qui finira par épouser le père de Francine. Julia va étouffer Francine en la surprotégeant.

Le récit débute au printemps 1966, où nous faisons la connaissance de Francine le jour terrifiant de l'assassinat de sa mère, d'Harriet, qui vit dans un splendide cottage, et de Teddy, grandissant sans amour avec son oncle et ses parents. Au départ, cet enchevêtrement peut troubler le lecteur, et puis, peu à peu, les liens se font.

Tout au fil de l'histoire, des gens meurent (cause naturelle ou non…), j'ai adoré cette propension qu'ont les parasites à tomber comme des mouches ! Teddy m'a bien fait rire avec ce corps dont il doit se débarrasser, et dont il ne sait que faire. Même si je n'ai pas été très convaincue par son raisonnement….Bien qu'il soit sociopathe, je l'ai trouvé bien sympathique. J'ai éprouvé beaucoup de peine pour lui, car s'il avait reçu un tant soit peu d'amour, il aurait eu un autre destin. Par contre, Julia m'a vraiment énervée, à surveiller les moindres gestes de Francine, l'étouffant et l'empêchant d'essayer de retrouver une vie normale. Aucune résilience n'est possible avec un vautour pareil !

La force de ce roman réside complètement dans la complexité des personnages, y compris les personnages secondaires. Ils sont tous extrêmes. Ruth fouille le thème des troubles de la personnalité suite à un traumatisme ou à un environnement social carencé sous plusieurs angles intéressants. En effet, chaque personnage souffre d'un trouble de la personnalité différent, Ruth nous offre un panel non exhaustif de différentes pathologies que l'on peut rencontrer. C'est glaçant dans le sens où on se conforte dans le fait que les psychopathes en liberté ont très souvent l'air normal, quand on ne les côtoie pas de trop près !!

Francine vit dans une bulle imposée à la fois par elle-même et par son entourage. Elle n'aura de cesse d'en sortir. Elle va croiser la route de Teddy, et le résultat en sera explosif, une rencontre à la fois improbable et pourtant prévisible. Pour Teddy, la fragile et innocente Francine personnifie son idéal de femme parfaite (inconscient du fait que cet idéal a été créé à partir de son propre isolement…), tandis que Francine voit en Teddy un moyen de s'échapper de l'emprise de Julia, ne réalisant pas que la privation émotionnelle dont il a été victime a façonné sa dangerosité. Quant à Harriet, je vous laisserai la découvrir, mais sachez juste qu'elle est incroyable !

Ruth nous propose une immersion dans la société anglaise, une histoire captivante où elle éclaire les recoins les plus sombres de la psyché de ses personnages, malgré quelques longueurs. A noter toutefois que ce sont ces longueurs qui permettent au lecteur de se retrouver au plus proche des personnages et de l'ambiance. J'avais l'impression d'être sur les lieux, je visualisais très bien les scènes et certaines m'ont donné la chair de poule. La plume est riche, incisive, pointue et détaillée.

Un bon pavé, qui se lit avec délice, qui vous régalera, si, comme moi, vous avez une certaine appétence pour les thrillers psychologiques.

« Francine se replongea dans le livre qu'elle était en train de lire. C'étaient les Lettres de Tchekov, et cela lui plaisait, mais pendant un petit moment elle regarda la page fixement, sans rien voir. Pourtant, elle avait des projets pour l'avenir, si seulement elle obtenait la permission de les concrétiser. »

Je remercie les Editions Archipoche et Mylène pour cette lecture.

#sagecommeuneimage #RuthRendell #Archipoche
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Deux jeunes se rencontrent. Leur histoire d'amour pourrait être parfaite, mais tous les deux cachent des blessures de leur enfance. Teddy à n'a eu aucun amour de ses parents, il a peur des êtres humains. Pour lui sa passion de l'autre est ce qu'il y a de plus beau.

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La trame de Sage comme une image se déroule à la fin des années 1960. Deux personnages : Teddy Brex et Francine Hill. Ce sont tous les deux, des paumés psychologiques.
Teddy a vécu dans une famille à la misère intellectuelle et affective importante. Pas de violence physique certes, mais pas d'amour, pas de tendresse, rien, seulement de l'alcoolisme, de l'indifférence.
Francine à l'âge de 7 ans, cachée dans sa chambre, a entendu sa mère se faire assassiner. Son père la fera suivre par une psychologue, Julia, qui n'était plus censé exercer suite au suicide d'un de ses patients. Plus tard, ce père, souvent absent, épousera Julia qui surprotégera Francine, l'étouffant et l'empêchant de vivre une vie normale.
Les deux vont se rencontrer, pour Teddy pour qui la recherche de la beauté est plus important que tout, Francine est une femme parfaite et pour Francine, Teddy sera le moyen d'échapper à Julia.
Une écriture parfaite, Ruth Rendell est réellement une auteure majeure dans l'art du thriller. le lecteur est plongé dans la vie de ses personnages comme s'il était là, juste à côté d'eux, un voyeur invisible.
Lecture facile, il n'y a qu'à se laisser porter, et addictive, on n'a pas envie de lâcher. Une réédition amplement méritée pour ce classique du thriller psychologique. La couverture jaune et noire est superbe, bravo aux éditions l'Archipel pour cette réédition réussie.
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Teddy Brex subit dès sa naissance de graves carences éducatives et affectives, aux irréparables conséquences. Seul un voisin, M. Chance, prête un peu d'attention à cet enfant sauvage, lui enseigne les rudiments de l'ébénisterie dans son atelier, révèle en lui, à travers la perfection des objets réalisés, une sorte de sixième sens artistique, ou plus exactement une aversion viscérale pour la laideur et la médiocrité. Devenu adulte, Teddy, est un handicapé de la relation, incapable d'éprouver une émotion, ignorant les codes sociaux, sans aucune référence morale, sans vie sentimentale ou sexuelle. N'ayant jamais reçu d'affection, il ne peut en donner. Après la mort de ses parents, il vit seul dans le taudis familial qu'il assainit progressivement, entretient soigneusement une Edsel 1957 jaune canari ayant appartenu à son oncle Keith, mort aussi.


Francine Hill connait une enfance à l'opposé de celle de Teddy. Fille unique d'un couple uni et aisé, elle est choyée et aimée. Jusqu'au jour où, à l'âge de 7 ans, depuis la fenêtre de sa chambre, elle aperçoit l'assassin de sa mère. Prise en charge dans les meilleures conditions possibles, cette petite fille aurait peut-être pu surmonter ce traumatisme, si Julia, psychothérapeute et seconde épouse de son père, ne s'était pas emparée de son éducation, développant une possessivité maladive à l'égard de l'enfant, pensant et décidant à sa place, de tout ce qu'elle considère comme bénéfique pour elle, qu'il s'agisse de ses études, sorties, amitiés.


Francine est – selon Teddy - un très bel objet, au physique parfait, qui attise sa curiosité lors d'une vente d'oeuvres d'art, au cours de laquelle il reçoit un prix pour la réalisation de son chef-d'oeuvre, un miroir splendidement travaillé et décoré. Car bien sûr, dès les premières pages du roman, on sait que ces deux-là aux enfances tourmentées, vont se croiser, même si Ruth Rendell attend près de 200 pages pour imaginer leur rencontre.


Sage comme une image déroule très lentement son intrigue. Ruth Rendell, en observatrice experte des dérèglements psychologiques, des défaillances humaines, prend tout le temps nécessaire pour analyser la subtile maturation de Teddy et Francine et créer des personnages secondaires soignés. Comment va évoluer la fragile idylle naissante des tourtereaux à l'enfance assassinée ? Pourront-ils modifier le cours de leur destin de criminel et de victime ?
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Suspense à l'anglaise

J'avais déjà entendu parler de cette autrice sans jamais la lire. Ces romans allient suspense et psychologie et plusieurs de ses romans ont été adaptés au cinéma notamment par Pedro Almodovar ou Claude Chabrol.

Ce qui est intéressant dans ce thriller c'est la capacité de l'autrice à extraire du morbide de situations, à première vue, banales. J'ai aimé l'atmosphère qui règne avec en toile de fond la question des liens familiaux où comment la figure maternelle peut influencer la trajectoire d'un enfant.
On fini par s'attacher à ses personnages même ceux au profil détestable. L'intrigue bien que habillement menée m'a paru parfois s'égarer en détails pas toujours pertinents. Je ne suis pas experte en thriller mais ce roman, a pour moi, rempli sa fonction en surprise tout en restant vraisemblable.
Je relirai certainement cette autrice à l'oeuvre considérable.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Il découvrait cette sensation de désespoir qui survient lorsqu'on a l'intention de se défaire d'un fardeau, sensation elle-même appelée à disparaître, on en est sûr et certain, pour peu que l'on respecte scrupuleusement certaines étapes, mais alors que l'on anticipe déjà à cette disparition (et le soulagement qui va de pair), on se retrouve tout bêtement dans la même situation qu'avant, dans la même position, indéfiniment. La chose est infaisable.
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Loin de l'affaiblir, le désespoir l'emplissait d'une énergie misérable.
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Une sensation effrayante vint remplacer la solitude, une sensation qui la laissa désemparée, ne sachant que faire…
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Il y avait un lavabo à moitié descellé contre un mur,mais on ne voyait ni savon,ni serviette,ni essuie-mains en papier et , naturellement, pas question de séchoir automatique.
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En se graissant le doidt avec de la vaseline,elle parvint à la retirer,mais l'alliance,elle resta en place.
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