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EAN : 9782235015622
447 pages
Tallandier (01/02/1984)
4/5   1 notes
Résumé :
Une vie extraordinaire, parsemée de coups de théâtre et menacée de dangers incessants : tel est le destin de la reine Hortense. Belle-fille et belle-soeur chérie de Napoléon, fille de l'incomparable Joséphine, elle est aussi la mère de Napoléon III.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Venant après Françoise de Bernardy, le duc de Castries a su dresser en 1984 un portrait exact et précis de la reine Hortense (1783-1837), un portrait plein de respect et de tendresse, tout en réalisant une synthèse des travaux précédents. On est sensible au charme de cette femme, qui n'était certes pas d'une beauté physique remarquable, mais qui cultivait en elle le goût du beau, avec raffinement. La tourmente révolutionnaire faillit compromettre les projets formés pour elle par sa mère, Joséphine. Heureusement, cette dernière parvint à sortir de la prison de Carmes à la fin de la Terreur, et renoua avec son passé, malgré la mort de son époux, Alexandre, qui n'avait pas réussi à échapper au supplice de la guillotine. Sa fille formée par Madame Campan, fameuse éducatrice, sut tout de suite ce que devait connaître une femme de la fin du XVIIIe siècle promise à une vie de couple et à une vie de famille dans le beau monde. Grâce aux relations que Joséphine noua avec l'un des principaux membres du Directoire, Barras, la famille Beauharnais réussit à se faire une place dans la bonne société thermidorienne. Cela redonna aux enfants de la "veuve Beauharnais", Eugène et Hortense, la possibilité d'un bel avenir, car la famille gravitait désormais dans le petit cercle des gens de pouvoir. On aurait vu d'un bon oeil le mariage d'Hortense avec un grand officier comme Duroc, tant la carrière militaire permettait à certains de s'élever dans l'échelle sociale. La jeune fille était éprise du futur grand maréchal du Palais, mais ce projet fut contrarié. Et c'est finalement à l'un des frères de Napoléon Bonaparte, lui-même uni avec Joséphine que l'on maria Hortense. Mais le choix ne fut pas des plus heureux. Car l'époux, Louis Bonaparte, avait un caractère ombrageux, soupçonneux, changeant et atrabilaire. Très prévenant certains jours, il devenait tyrannique, jaloux, possessif et irascible d'autres jours, et cela ne pouvait que décontenancer sa jeune épouse, qui avait la tête pleine de rêves et aurait sans doute aimé une union plus harmonieuse.
Napoléon, devenu Empereur des Français et ne pouvant avoir d'enfant avec Joséphine pour assurer sa descendance et fonder une dynastie, songea à chercher son successeur parmi les enfants nés de l'union de Louis et d'Hortense. Il porta son frère sur le trône de Hollande, et Hortense, investie d'une mission qui l'empêchait d'obtenir le divorce, se consola dans les bras d'un bel officier, Charles de Flahaut, qui se montra aussi empressé auprès d'elle qu'attentif à ses misères conjugales. de lui, elle aura un fils illégitime, le futur duc de Morny. Flahaut fut le grand amour de la vie d'Hortense, qui finit par obtenir le droit de vivre loin de son impossible époux, toujours désireux de s'amender mais finalement incapable de se corriger. Louis aimait sans doute sincèrement Hortense, mais n'avait pas le tempérament qu'il fallait pour combler cette femme, qui aimait la vie, la nature et les arts, et qui avait besoin de s'épancher.
En 1814, après l'abdication de Napoléon et son envoi en exil sur l'île d'Elbe, Hortense et sa mère eurent droit à beaucoup d'egards de la part du Tsar Alexandre. Hortense fut même faite duchesse de Saint-Leu par Louis XVIII. Joséphine mourut cette année-là, et Hortense offrit l'hospitalité à Napoléon, de retour en France, mais bientôt vaincu en Belgique, à Waterloo, en juin 1815. Elle lui ouvrit les portes du domaine de la Malmaison, qui avait été la deure de Joséphine, et l'Empereur qui venait de renoncer au trône pour la deuxième fois, s'imprégna de l'atmosphère des lieux et du souvenir de la femme qu'il a avait le plus aimée.
Hortense ne retrouva pas les faveurs du roi lors de la seconde Restauration, et elle dut prendre à son tour le chemin de l'exil. Elle s'installa finalement dans un cadre idyllique, à Arenenberg, en Suisse, s'adonnant à la musique et prenant la plume pour rédiger des Mémoires qui ne manquent pas d'intérêt, vu le parcours de cette femme et une certaine facilité d'écriture.
Surtout qu'Hortense servit bien, finalement, de pont entre le Premier et le Second Empire, puisque l'un des fils qu'elle eut avec Louis Bonaparte, le prince Louis-Napoléon, devait devenir l'Empereur Napoléon III. Chacun sait que l'enfant du second mariage de Napoléon 1er avec l'archiduchesse Marie-Louise, le roi de Rome, ne put jamais régner. Hortense trembla beaucoup pour Louis-Napoléon, qui prit beaucoup de risques dans sa jeunesse, mais elle transmit à son fils, outre le sang de Joséphine, une légitimité qui permit à l'aventure bonapartiste de se poursuivre pour un temps plus long (1848-1870). Elle n'eut pas la chance de voir cela, car elle mourut quelques années avant. Elle repose non loin de sa mère, dans l'église de Rueil-Malmaison.
C'est l'une des femmes dont la personnalité, les goûts artistiques, un destin peu commun et une vie très mouvementée et pas toujours heureuse ne cessent d'émouvoir les historiens et leur public. Quand on s'approche d'Hortense, on éprouve généralement pour elle un attachement durable.
Critique écrite les 23 et 24 juin 2014 par François Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010).
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Venant après Françoise de Bernardy, le duc de Castries a su dresser un portrait, exact et précis, plein de respect et de tendresse pour Hortense de Beauharnais (1783-1837), tout en réalisant une synthèse de tous les travaux précédents. On est sensible au charme de cette femme, qui n'était certes pas d'une beauté physique remarquable mais qui cultivait en elle le goût du beau, avec beaucoup de sensibilité. Formée par Madame Campan, fameuse éducatrice, elle sut tout ce que devait connaître une femme du XIXe siècle promise à une vie de couple et une vie de famille au sein de l'aristocratie. La tourmente révolutionnaire faillit compromettre les projets formés pour elle par sa mère. Heureusement, Joséphine parvint à sortir de prison à la fin de la Terreur, et renoua avec son passé, malgré la mort de son époux Alexandre, qui n'avait pas réussi à échapper au supplice de la guillotine. Joséphine se fit une place dans la bonne société "thermidorienne" grâce aux relations qu'elle noua avec l'un des principaux membres du Directoire, Barras, ce qui redonna à ses enfants, Eugène et Hortense, la possibilité d'un bel avenir en gravitant dans le petit cercle des gens de pouvoir. On aurait vu d'un bon œil le mariage d'Hortense avec un grand officier, tant la carrière militaire permettait à certains de s'élever dans la société, mais ce projet fut contrarié. Et c'est finalement à l'un des frères de Napoléon Bonaparte, lui-même uni avec Joséphine, que l'on maria Hortense. Mais le choix ne fut pas des plus heureux, car l'époux, Louis Bonaparte, avait un caractère ombrageux, soupçonneux, changeant et atrabilaire. Très prévenant certains jours, il devenait tyrannique, jaloux et irascible d'autres jours, et cela ne pouvait que décontenancer sa jeune épouse, qui avait la tête pleine de rêve et aurait sans doute aimé une union plus harmonieuse.
Napoléon, devenu Empereur des Français et ne pouvant avoir d'enfant avec Joséphine pour assurer sa descendance et fonder une dynastie, songea à chercher son successeur parmi les enfants nés de l'union de Louis et d'Hortense. Il porta son frère sur le trône de Hollande, et Hortense, investie d'une mission qui l'empêchait d'obtenir un divorce qu'elle espérait obtenir puisqu'elle n'avait vraiment pas trouvé le bonheur avec Louis Bonaparte, se consola dans les bras d'un bel officier, Charles de Flahaut, qui se montrait aussi empressé auprès d'elle qu'attentif à ses misères conjugales. De lui, elle aura d'ailleurs un fils illégitime, le futur duc de Morny. Flahaut fut le grand amour de la vie d'Hortense, qui finit par obtenir le droit de vivre loin de son impossible époux, toujours désireux de s'amender mais finalement incapable de se corriger. Il aimait sans doute sincèrement Hortense, mais n'avait pas le tempérament qu'il fallait pour combler cette femme, qui aimait la vie, la nature et les arts, et qui avait besoin de s'épancher.
En 1814, apres l'abdication de Napoléon et son envoi en exil à l'île d'Elbe, Hortense et sa mère eurent droit à beaucoup d'égards de la part du Tsar. Hortense fut même faite duchesse de Saint-Leu par Louis XVIII. Joséphine mourut cette année-là, et Hortense offrit l'hospitalité à Napoléon, de retour en France mais vaincu en Belgique, à Waterloo, en juin 1815. Elle lui ouvrit les portes du domaine de La Malmaison, qui avait été la demeure de Joséphine, et l'Empereur, qui venait de renoncer au trône pour la deuxième fois, s'imprégna une dernière fois de l'atmosphère des lieux et du souvenir de la femme qu'il avait le plus aimée.
Hortense fut punie, lors du second retour du roi Louis XVIII, et elle dut prendre à son tour le chemin de l'exil. Elle s'installa finalement dans un cadre idyllique, à Arenenberg, en Suisse, s'adonnant à la musique et prenant la plume pour rédiger des Mémoires qui ne manquent pas d'intérêt, vu le parcours de cette femme et une facilité d'écriture. Surtout qu'Hortense servit bien, finalement, de pont entre le Premier et le Second Empire, puisque l'un des fils qu'elle eut avec Louis Bonaparte, le prince Louis-Napoléon devait devenir l'Empereur Napoléon III. Chacun sait que l'enfant né du second mariage de Napoléon avec l'archiduchesse autrichienne Marie-Louise, le roi de Rome, ne put jamais régner.
Hortense trembla beaucoup pour Louis-Napoléon, qui prit beaucoup de risques dans sa jeunesse, mais elle transmit à son fils une légitimité qui permit à l'aventure bonapartiste de se poursuivre pour un temps plus long (1848-1870). Elle n'eut pas la chance de voir cela, car elle mourut quelques années avant. Elle repose non loin de sa mère dans l'église de Rueil-Malmaison.
C'est l'une des femmes dont la personnalité et le destin peu commun et la vie privée pas toujours très heureuse ne cessent d'émouvoir les historiens qui, s'intéressant à elle, éprouvent généralement pour ce personnage qui passe un peu inaperçu, un attachement durable.
Francois Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010).
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