AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782491517120
192 pages
Aethalides (24/08/2021)
3.5/5   4 notes
Résumé :
Pourquoi sommes-nous incapables de penser la disparition de notre civilisation, alors que nous en avons vu périr tant d’autres ?
Telle est l’énigme par laquelle s’ouvre ce roman, réflexion à laquelle il répond en suivant quatre personnages, quatre manières de réagir
à la fin du monde. Nous voyons tour à tour l’Italien Bartolomeo recouvrir la pleine sérénité de la solitude, la Bretonne Anouk et son fils Gabriel choisir l’étonnement que confère le voya... >Voir plus
Que lire après Nos paradis perdusVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je remercie grandement les éditions Aethalides - mes "voisines" auxquelles je rendrai visite bientôt - et Babelio pour ce livre reçu à l'occasion d'une des dernières masses critiques.
Ce recueil post-apocalypse (mon genre de lectures favori) peu ordinaire est composé de trois parties.
Dans la première partie, un constat est fait : notre civilisation est en déclin, inéluctablement. Suit une description réaliste (mais trop sombre) de ce qui l'attend : désastre climatique, environnemental, social, animal et humain confondus.
Dans la deuxième partie, nous suivons les réactions de quatre (ou plutôt cinq puisque dans le lot il y a une mère et son fils) personnes vivant dans des endroits opposés, face à cette fin d'un monde. dans ce cas, la sagesse réside dans le laisser-aller, la fuite, le refuge dans le passé ou le rêve.
La dernière partie, conclusion courte et amère, évoque le cycle éternel de progrès et d'erreurs qui anime l'humanité, depuis la nuit des temps.
Tout cela est écrit avec une prose poétique et philosophique ainsi qu'une érudition incomparables !
Ce livre présente une analyse profonde et juste de la société actuelle et à venir (si la catastrophe annoncée se produit) à l'aulne des civilisations passées ....et oubliées.
Commenter  J’apprécie          230
‘Le Paradis Perdu' de Milton est un poème épique qui date de la fin du 17è siècle. le poème traite de la vision chrétienne de l'origine de l'Homme, en évoquant la tentation d'Adam et Ève par Satan, puis leur expulsion du jardin d'Éden. Ce texte, qui a traversé les siècles a été traduit en français par Chateaubriand, lors de son exil en Angleterre.
Nos Paradis Perdus' et son auteur, Muriel de Rengervé, n'y sont pas aisément comparables. Certes, elle cite une fois le grand inventeur du Spleen, ou la Maladie du (19è) Siècle, pour qui, définitivement, ‘c'était mieux d'antan'. de Renvergé semble atteint d'un mal plus contemporain, une sorte de Weltschmerz, ou Maladie du Monde. Oui, ce n'est plus seulement que ‘c'était mieux d'antan', ce qu'en plus, l'avenir est carrément annulé, NO FUTURE. La civilisation vit ses dernières heures et le livre descend dans une sorte de Schadenfreude envers soi-même, car l'auteur semble presque jubiler dans la contemplation et la description d'une fin du monde bien méritée.
J'écris ces mots après avoir lu ce livre presque insupportable de pessimisme appuyé et après avoir vu passer à la télévision le génial aventurier Suisse, Bertrand Piccard, et auteur tout récent de "Réaliste. Soyons logiques autant qu'écologiques".
https://www.babelio.com/livres/Piccard-Realiste/1364591
Je ai reçu ‘Nos Paradis Perdus' par l'opération Masse Critique, que je remercie, car je ne l'aurais jamais acheté, mais je voulais lui donner une chance de transmettre quelque chose. La Masse Critique ouvre ainsi de nouvelles fenêtres sur le monde. le livre de Muriel de Rengervé n'est ni lyrique, comme ceux de Milton ou Chateaubriand, ni positif, comme l'écologie des solutions de Piccard. Il fonce dans le mur, en klaxonnant. le mur ici, c'est ‘le jour de l'Apocalypse', rien de moins. ‘La Terre produit de la mort à l'infini.' Sauf que, cette fois, c'est différent. On est tous morts, ou presque, car ‘nos successeurs, s'ils existaient jamais, devraient tout recommencer – descendre des arbres et s'hominiser…' On a compris que les singes ont une petite chance de s'en sortir et qu'ils sont priés de mieux faire la prochaine fois, si jamais ils en ont l'occasion.
J'ai apprécié les citations de divers auteurs à qui on pourrait attribuer un certain goût pour la mélancolie, mais aussi un talent certain. Goethe, Flaubert, Pasolini, René Char, et quelques autres dont je ne suis pas familier. le plus bel exemple est aussi celui que résume le constant état d'esprit de ce livre et il vient de Georges Bataille, auteur et penseur complexe et inclassable de la première moitié du siècle dernier et qui, à ma connaissance, n'est jamais tombé dans les errements idéologiques et dogmatiques.
« Toutes choses n'étaient-elles pas destinées à l'embrasement, flamme et tonnerre mêlés, aussi pâle que le soufre allumé, qui prend à la gorge. Une hilarité me tournait la tête : j'avais, à me découvrir en face de cette catastrophe, une ironie noire, celle qui accompagne les spasmes dans les moments où personne ne peut se tenir sans crier ».
La citation est tirée de «Le bleu du ciel » de Bataille (1935) et raconte des errances alcooliques et sexuelles dans le monde de la nuit des années 30 à Paris.
https://www.babelio.com/livres/Bataille-Le-bleu-du-ciel/2188
Oui, le monde est en danger, comme dans les années 30. Cette fois, il se réchauffe et nous y sommes encore pour beaucoup. Il est communément admis que la température corporelle normale est de 37°C et que la fièvre commence à 38°C, pour un seul petit degré. Il faut donc éviter la fièvre en toute circonstance, mais Muriel de Rengervé n'y pense pas. C'est trop tard. Elle veut tant partager son enfièvrement et le raconte par des vignettes sur quatre personnages à très faible intérêt littéraire ou scientifique. Elle-même, au bord de l'Apocalypse, tient à nous rappeler qu'elle est ‘Normalienne (Ulm 96), agrégée et docteur en histoire.' On est tenté de dire ‘tout ça pour ça'.
Oui, on peut lutter contre l'Apocalypse, même si, en attendant, la fin du monde, ça fait vendre.
Commenter  J’apprécie          10
Un cri d'alerte sur le réchauffement climatique et ses conséquences inéluctables : la disparition de la présence de l'homme sur la planète bleue.

Le livre commence par un essai sur notre histoire, celle de l'humanité, sur notre société, notre consommation et l'inconséquence humaine à reproduire les mêmes erreurs.
« Nous étions semblables à des enfants qui liraient une fable et s'abstiendraient de réfléchir à sa morale. »
Une première partie bien argumentée et dans laquelle le lecteur se projette, spectateur de la fin du monde.
On en a beaucoup parlé, on l'a envisagée, et elle est là, avec une réflexion sur les siècles passés.

La seconde partie raconte quatre histoires, quatre nouvelles, en fait quatre mises en situations de la fin du monde. Celle de Bartolomeo en Italie, celle d'Anouk en Égypte, celle de Dikran en Arménie et celle de Mizuki au Japon.
Une issue funeste pour chacun, portée par une écriture belle et poétique :
« Un matin, le soleil ne se leva pas (….). les hommes s'étaient tellement habitués à l'aube qu'ils furent stupéfaits de son absence, abasourdis jusqu'à la fureur. On la leur devait. Ces levers du soleil d'un rouge flamboyant ou d'un rose tendre, pure et grandiose émotion offerte à tous, hommages immédiats de la Nature à la Beauté, comme les retours annuels des crues du fleuve qui rendent les terres fertiles, dons immuables de la Nature, faisaient partie de l'ordre du monde. Tout devait être immuable, continuer à jamais. »
Une ode à la nature, tragique et poétique.

J'ai apprécié cet ouvrage avec un immense sentiment de déception : mi-chair, mi-poisson.
Pourquoi ne pas avoir choisi entre les deux genres ? Soit il s'agit d'un essai et on sent que l'auteure a la matière pour prolonger sa réflexion.
Soit il s'agit d'un roman ou de nouvelles. Et là aussi Muriel de Rengervé laisse le lecteur sur sa faim quant à l'histoire de ses personnages attachants et très crédibles.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
... nos successeurs, s’ils existaient jamais, devraient tout recommencer – descendre des arbres et s’hominiser…’
Commenter  J’apprécie          00

Les plus populaires : Littérature française Voir plus
Livres les plus populaires de la semaine Voir plus


Lecteurs (7) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1210 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}