Michel Renouard/5
4 notes
Résumé :
"La vie ne nous connaît pas et nous ne connaissons pas la vie - nous ne connaissons même pas nos propres pensées". Né à Berditchev, ville de l'Empire russe, Josef Teodor Konrad Korzeniowski, dit Joseph Conrad (1857-1924), eut deux vies. La première, vouée à la carrière maritime. Vingt ans durant il sillonne les mers du globe. Brevet de capitaine au long cours en poche, on le retrouve à Marseille, Singapour, Bornéo, Berau, au Congo, en Australie, au Canada. Parlant ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1)
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"Conrad, lui, est un homme secret et même verrouillé, à triple tour, et le serrurier, c'est lui : il n'a jamais confié à quiconque la clef du dispositif."
Biographie plaisante mais qui, au final, en dit bien peu sur le grand homme. La vie de Joseph Conrad fut ponctuée de voyages d'un bout du monde à l'autre, de crises de gouttes pour lui et d'opérations aux genoux pour son épouse Jessie, de déménagements impromptus et d'endettements chroniques.
Quelques anecdotes surprenantes viennent heureusement rehausser de teintes chaudes cette vie en grisaille : le manuscrit de Karain disparu lors du naufrage du Titanic, un malencontreux voyage en Pologne le jour où la guerre de 14 éclate, etc.
On aurait aimé que Michel Renouard s'aventure un peu plus loin sur les mers conradiennes et nous livre des clés sur l'oeuvre et le travail du génial romancier.
Le lecteur curieux sera subjugué par le nombre impressionnant de célébrités dignes de romans que Conrad croisa au long de ses périples : de la sulfureuse Jane (Foster) Anderson à la tenancière de bordel Cora Crane (compagne de l'écrivain Stephen Crane) en passant par le collectionneur John Quinn, une relation purement épistolaire.
Le lecteur malicieux se demandera, espièglerie bien innocente, pourquoi Conrad cabota-t-il si souvent parmi de jeunes hommes sensibles : Roger Casement, Robert d'Humières, l'incontournable André Gide, le Baron Jacques d'Adelswärd-Fersen, Lady Ottoline Morrell (à qui la photographie rend assez bien hommage à un physique masculin) ou Norman Douglas...
Biographie plaisante mais qui, au final, en dit bien peu sur le grand homme. La vie de Joseph Conrad fut ponctuée de voyages d'un bout du monde à l'autre, de crises de gouttes pour lui et d'opérations aux genoux pour son épouse Jessie, de déménagements impromptus et d'endettements chroniques.
Quelques anecdotes surprenantes viennent heureusement rehausser de teintes chaudes cette vie en grisaille : le manuscrit de Karain disparu lors du naufrage du Titanic, un malencontreux voyage en Pologne le jour où la guerre de 14 éclate, etc.
On aurait aimé que Michel Renouard s'aventure un peu plus loin sur les mers conradiennes et nous livre des clés sur l'oeuvre et le travail du génial romancier.
Le lecteur curieux sera subjugué par le nombre impressionnant de célébrités dignes de romans que Conrad croisa au long de ses périples : de la sulfureuse Jane (Foster) Anderson à la tenancière de bordel Cora Crane (compagne de l'écrivain Stephen Crane) en passant par le collectionneur John Quinn, une relation purement épistolaire.
Le lecteur malicieux se demandera, espièglerie bien innocente, pourquoi Conrad cabota-t-il si souvent parmi de jeunes hommes sensibles : Roger Casement, Robert d'Humières, l'incontournable André Gide, le Baron Jacques d'Adelswärd-Fersen, Lady Ottoline Morrell (à qui la photographie rend assez bien hommage à un physique masculin) ou Norman Douglas...
Citations et extraits (5)
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Tout enfant, Conrad est confronté à des problèmes d'adultes. La maladie, la mort, le pouvoir politique, la police au cœur de la nuit, le parloir, l'exil… Or, un enfant a au moins droit, sinon au vert paradis des poètes, du moins à ce qui ressemble un peu à une enfance. Comment s'étonner, après cela, du peu d'intérêt que Conrad portera aux idéologies ? En attendant d'être grand — par l'expérience du malheur, il n'est déjà plus un enfant —, Conrad se réfugie dans la lecture et la maladie. Il n'a pas tardé à découvrir que les petits maux physiques attirent toujours plus de compassion que les grandes souffrances morales.
Les Européens, quand par hasard on en croise, sont une poignée dans un territoire grand comme quatre à cinq fois la France (difficile de le dire, au juste, tant les frontières sont poreuses et incertaines). Sur ce vaste théâtre de l'Histoire, des acteurs à l'identité flottante s'agitent. Tous ont un point commun : il n'est pas facile de décider à quel pays ils appartiennent.
Passer de la marine à l'écriture a beaucoup surpris. Cette décision n'a pourtant rien d'étonnant. L'intrus, c'est le capitaine au long cours, non l'écrivain. Conrad vient d'une famille aristocratique où les lettrés ne sont pas rares, on le sait.
Chez un écrivain, le choix d'une toile de fond procède de raisons dont certaines sont inconscientes, mais quelques-unes tiennent sans aucun doute au contexte historique. Dans la seconde partie du XIXe siècle, l'Asie fascine l'Occident
Tout être se veut différent des autres, mais même ceux qui semblent l'être — par leur originalité ou leur génie — ne le sont qu'à la marge.
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