"Redistribution des cartes dans mon assortiment personnel d'ADN, doublée d'une révolution neurologique:pour la première fois de ma vie, j'ai vu des femmes nues."
Dominique Resch donne le ton: son récit pétille d'humour et de fantaisie. Confidences d'un adolescent devenu grand sur ses "poulettes", images de filles nues découpées dans le catalogue de la Redoute (entre autres) cachées, dans le plus grand secret, au fin fond du poulailler de sa grand-mère austère. Une secrète collection mise en boite, accompagnée d'un oeuf en bois (pas n'importe lequel, un lisse glissé sous les bas pour les repriser) ne risque-t-elle pas un beau jour d'être mise à nu?
Sur le ton de la plaisanterie,
Dominique Resch aborde les tabous liés à la sexualité naissante des garçons ados, à leurs fantasmes.
Rien à voir avec les débuts du psychanalytique
Journal d'un corps d'un corps de
Daniel Pennac, si traumatisme il y a il est à peine effleuré, les rêveries érotiques, pourtant pregnantes (autour d'une affiche de cinéma aux James Bond Girls déshabillées, de la fille rousse du Larousse, d'un poster de
David Hamilton, du calendrier érotique d'un garage... ) sont suggérées, mais, malgré tout, l'auteur souligne, avec justesse, le caractère obsessionnel lié aux interdits.
Qu'il est bon de goûter le fruit défendu, même si une grand-mère, par trop rigide, montée dans son corps et sa tête comme "un véritable angle droit" prédit à tout pêcheur qui faute "l'enfer au bout du tunnel".
Ce récit alerte est entrecoupé de courtes réflexions sur la machine à imprimer les dates sur les oeufs lors des courses du narrateur en grande surface. N'est-il qu'un simple poulet déplumé sous cellophane prêt à se faire dévorer par une jolie poulette? (suggestion personnelle)
Un grand
merci à
Dominique Resch pour
Les Poules, ce livre tendre, drôle et profond à la fois, offert lors de sa dédicace (Les mots de tête: chronique d'un prof) à la librairie Charlemagne de Toulon.
Dominique Resch, professeur de français et d'histoire dans les quartiers nord de Marseille, parle vrai, car de par sa pratique dans les quartiers difficiles (abordée dans son expérience autobiographique: Les mots de tête: chroniques d'un prof), il est resté proche des ados et connait leur langage.