Faut pas prendre les cons pour des gens, tome 3

Le délai à rallonge des rendez-vous médicaux, les problèmes des places en crèche, le dopage dans le sport, l'abandon des animaux, les migrants, la mondialisation, les pratiques commerciales abusives, le marketing, la sous-traitance...

… et bien d'autres sujets traités, une fois encore, avec beaucoup de mordant et d'humour noir.
Les auteurs nous régalent avec ce troisième tome tout aussi jouissif et sarcastique.
Des scènes, travers ou problèmes de la vie quotidienne, ils le décryptent jusqu'à l'absurde, non sans en dénoncer certains. le plus souvent drôles, parfois piquantes, d'autres fois décapantes.
Graphiquement, les mêmes scènes statiques et répétées et la palette de couleurs un brin kitsch ajoutent, à cette satire sociale, un souffle d'absurdité.
L'on attend impatiemment le tome 4 !

A la première lecture, on peut trouver les histoires hilarantes et se tordre de rire, sauf qu'à la réflexion, il y a malheureusement du vrai derrière les situations absurdes. Prenez ces animaux qu'on abandonne avant le départ en vacances, ou ce SDF heureux de remplacer un chien pour avoir sa pâtée quotidienne, c'est cynique et politiquement incorrect et ça nous gratte un peu aux entournures parce que ça épingle la connerie ordinaire jusqu'à l'inattendu et l'absurde.
On retrouve les cons ordinaires dans la vie de tous les jours, à la recherche d'une place en crèche ou essayant de cuire un gigot connecté. On retrouve la mise au placard de l'employé.
« - Martin, qu'est-ce que vous faites dans ce placard ?
- C'est mon nouveau bureau
La direction veut me licencier sans me payer d'indemnités ! Ils me rendent donc la vie impossible pour que je démissionne…
J'ai été placardisé ! »
De ces situations bien réelles qui partent en vrille et « déconnent » grave, le dessinateur Emmanuel Reuzé, avec la complicité au scénario de Nicolas Rouhaud, Bernstein et Jorge Haudiquet, nous livre des pamphlets brefs et jubilatoires où l'absurdité est reine. le cynisme est décapant, et fait grincer des dents. On rit beaucoup, parfois jaune tant ces joyeux trublions savent monter en épingle les travers de notre société.
Alors, si vous aimez les histoires de cons, les autres et soi-même car on est toujours le con de quelqu'un, courez lire cette BD corrosive.

En fin d'ouvrage, remerciements de deux des auteurs :
« Je remercie le con zéro à l'origine de l'épidémie de connerie qui sévit sur toute la planète : sans lui ce livre n'existerait pas. » (Vincent Haudiquet)
« Je remercie le dernier des cons, et le prie de bien vouloir fermer la porte derrière lui avant de partir. » (Jorge Bernstein)
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J'aime bien le mois de novembre : pour se consoler des soirées courtes, on peut lire des trucs rigolos ('Les vieux fourneaux', certaines années ; 'Le loup en slip' ; un nouveau Riad Sattouf).
Mais le problème avec les suites, parfois, c'est qu'on en vient à parler comme des vieux cons : c'était mieux avant.
Pas là, malgré le rythme frénétique (un album par an) ! Je dirais même que c'est encore meilleur cette fois. Et comme je l'écrivais d'taleur à l'ami Gi-, texto (le mercredi, c'est recyclage) : 'Soit j'avais oublié à quel point ils allaient loin, soit ils osent de plus en plus. Et j'adore.'
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Les quatre auteurs égratignent brillamment notre société ubuesque, l'administration kafkaïenne (système médical, éducation nationale), les lourdeurs bureaucratiques et les aberrations cruelles du système capitaliste.
Les gags frappent fort, souvent grâce à un décalage entre deux extrêmes : une situation inacceptable (prostitution des étudiants en situation précaire) normalisée par des rouages bien huilés (aides d'Etat)...
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On retrouve également, comme dans les deux précédents opus, la monstruosité de l'humain envers son prochain plus 'petit' que lui (les vulnérables : Sdf, migrants...), et envers les animaux, qu'il maltraite à loisir, impunément.
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Petit coup de griffe perso : de l'humour noir & absurde moins nombriliste que ceux d'un certain F. qui tourne en rond et de son ami qui méprise ses lecteurs (plus ou moins illettrés, selon lui) des réseaux sociaux ...
Peut-être parce qu'ils sont quatre auteurs, ici ? Pas de temps morts, pas d'atermoiements personnels sur la page blanche ou ce genre de lourdeur d'auteur de BD en mal d'inspiration.
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PS : le Pass' n'est pas nommé mais il y a un parallèle très amusant...
PPS : à ne pas mettre entre tous les yeux (chasseurs, adeptes de corrida, phobiques d'une prétendue invasion étrangère, etc.), mais pour les autres : foncez !

Les déserts médicaux, la difficulté d'avoir une place en crèche ou en EHPAD, le terrorisme, l'élevage intensif des poulets, le harcèlement publicitaire, les classes surchargées, l'invasion des produits chinois, l'abandon des animaux pendant les vacances, les services après-vente, le dopage dans le sport.

Les deux auteurs traitent tous les problèmes de notre société avec dérision et parfois un certain cynisme. C'est drôle, caustique et complètement décalé, quand l'absurdité du propos nous amène à réfléchir. Rien ni personne n'est épargné, aucun sujet tabou. Une Bd trouvée par hasard dans les rayons de la médiathèque, une belle surprise, je me suis régalé.

Encore une fois, cette BD n'épargne rien ni personne. D'ailleurs, je l'ai trouvé davantage plus noir que les deux tomes précédents.

Ce que vous allez trouver dans ce Tome 3 :
- des gens qui ont pris RDV pour voir leur médecin traitant avec 6 mois d'attente, et qui du coup, ne sont plus malades
- un serial killer qui tue des poules dans un abattoir de volailles
- des classes d'écoles surchargées, devant se dérouler dans un gymnase ou salle de concert
- l'entreprise « Abandog » mettant à disposition des arbres pour abandonner votre chien en ayant la conscience tranquille en départ de vacances

Dans ce tome, la bêtise humaine envers les animaux est un thème un peu plus mis en avant.

La connerie est visiblement inépuisable puisqu'ils arrivent à en faire pour le moment 4 tomes.

Le style ne change pas: Alliage d'humour flirtant avec la satire sur fond de dessins réalistes.

Ce genre d'humour ne fonctionne pas à tous les coups. Mais le pari est ici encore une fois réussi.

Si vous connaissez des amateurs d'humour absurde, ces bandes-dessinées peuvent être un joli cadeau à glisser sous le sapin dans un mois.