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Citations sur Pourquoi nous n'aimons pas la démocratie (9)

On en arrive ainsi, comme le remarque Wendy Brown, à une situation où la gauche est plus attachée à sa marginalité et à ses échecs qu'à sa fécondité potentielle. Elle s'accroche à un passé fantomatique, elle regarde en arrière et manifeste un penchant à l'autopunition. Tout cela donne à penser qu'il faut reconsidérer le rôle des sentiments et des émotions qui "soutiennent" la gauche dans ses attachements et ses projets : en quoi induisent-ils des positions potentiellement conservatrices, voire autodestructrices ?
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La concurrence devient alors la seule norme de comportement qui vaille. Elle se substitue à l'échange qui est la norme de la société libérale et dont il faut souligner qu'il n'est pas réductible à l'échange économique. On n'échange pas seulement des biens : on échange des mots, des paroles, des arguments, des opinions, des connaissances et des savoirs, des biens culturels et symboliques. L'échange met les sujets en relation alors que la concurrence les met en position d'individus séparés et atomisés.
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La question de l'indétermination a été assumée par Claude Lefort lorsqu'il a analysé la démocratie moderne comme habitée en son cœur par une énigme : celle d'une société qui "ne possède pas sa définition et reste aux prises avec son invention". Le pouvoir n'appartient à personne, ceux qui l'exercent ne l'incarnent pas et en eux ne s'investit ni la Loi de Dieu ni celle de la Nature.
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On comprend mieux pourquoi la lecture de "La Princesses de Clèves" par le candidat aux concours administratifs est non seulement inutile au regard de son insertion dans le marché du travail mais contre-productive. Car, à la lecture de ce texte, la "guichetière" risquerait d'être dangereusement habitée par un trouble intérieur. Comment pourrait-elle (et devrait-elle) comprendre par exemple le comportement apparemment incohérent - échappant en tout cas à toute rationalité calculante - de la princesse de Clèves qui n'obéit ni à la logique de l'intérêt ni à celle de la satisfaction, encore moins à celle de la jouissance ?
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Cet État managérial (state gouvernance) invoque constamment, pour justifier sa politique, les termes de la modernisation, de la rationalisation des choix budgétaires, de la réforme de l'État (la RGPP : "révision générale des politiques publiques"). La référence à un quelconque "bien commun" s'est effacé au profit du rapport entre les moyens et les résultats, mesuré de façon quantifiable, qu'il s'agisse de la réforme de la Poste, de la "privatisation" (qui en désigne pas tant le retrait de la puissance publique qu'un modelage de son fonctionnement et de ses finalités sur celles des l'entreprise), d'EDF, etc.
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[Adam] Smith écrit que "ce n'est pas de la bienveillance du boucher, du boulanger, ou du marchand de bière que nous attendons notre dîner mais bien du soin qu’ils apportent à leurs intérêts. Nous ne nous adressons pas à leur humanité mais à leur égoïsme ; et ce n’est jamais de nos besoins que nous leur parlons, mais toujours de leur avantage." Mais il écrit également que si égoïste soit-il (ou supposé tel), l'homme a dans sa nature certains principes "qui le conduisent à s'intéresser à la fortune des autres et qui lui rendent nécessaire leur bonheur, quoi qu'il n'en retire rien d'autre que le plaisir de les voir heureux".
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Il est clair, à la lumière de l'actuel processus de "dé-démocratisation", que la question posée par Lefort dans le contexte de l'affrontement aux totalitarismes n'est pas, en tant que telle, devenue caduque. En 1980, il reprochait à la gauche réformiste ou "révolutionnaire", parce qu'elle était aveugle à la fonction symbolique du pouvoir, d'être obsédée par l'appropriation de sa fonction de fait et par la maîtrise du fonctionnement de l'ordre social. D'où son impossibilité à penser en termes "politiques". A considérer aujourd'hui l'incapacité de la gauche réformiste à élaborer des outils de compréhension et d'analyse, l'obstination de l'extrême-gauche radicale à se contenter de slogans lunaires, les vaticinations anti-démocratiques de certains maîtres à penser qui jouent sur le désarroi de générations dépourvues de mémoire et de culture politique, cette constatation cruelle n'a rien perdu de son actualité.
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Milan Kundera voit dans le roman le modèle d'un monde" fondé sur la relativité et l'ambiguïté des choses humaines", incompatible à ce titre avec le système totalitaire. Le roman comprend le mode comme ambiguïté car il affronte "un tas de vérités relatives qui se contredisent (vérités incorporées dans des ego imaginaires appelés personnages)" et s'il doit un jour disparaître, ce n'est pas qu'il soit au bout de ses forces, "mais c'est qu'il se trouve dans un monde qui n'est plus le sien".
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La perspective néo-libérale a beau, sous couvert de "modernisation", discréditer les résistances à cette mutation en les qualifiant de corporatistes, conservatrices, rétrogrades ou passéistes : leur commun dénominateur n'est pas la défense des avantages acquis ou des "privilèges" (on se demande d'ailleurs lesquels...) mais plutôt la résistance à l'idée selon laquelle toutes les sphères de la société peuvent être soumises au même type de rapports de pouvoir, autrement dit aux critères du management.
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