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Critique de Vexiana


J'aime beaucoup les sagas familiales mais j'admets être assez exigeante.
Pour qu'elle me satisfasse il faut quelques conditions :
-Elles doivent se dérouler dans un contexte historique précis et bien documenté.
-Les personnages doivent être attachants ; biens rendus et humains, avec leurs défauts, et, surtout, bien en phase avec la période décrite et pas parfaitement anachroniques ou parés de toutes les qualités.
-Si possible (mais ce n'est pas rédhibitoire) l'histoire doit éviter les lieux communs et réserver quelques surprises.
-L'auteur doit savoir où il va et ne pas nous lancer dans des histoires secondaires qui n'aboutissent pas.

La question est :
Est-ce que le dernier été à Mayfair, saga familiale suivant la famille de Lord Rothenfeld durant les années 1910-1918, répond à ces attentes ?
Et bien oui et non.
Oui, les personnages sont attachants, humains et bien rendus.
Non, l'histoire n'évite pas les lieux communs (je me demande si toute la noblesse anglaise n'était pas à un mariage le jour où la guerre a été déclarée…)
Non, il n'y a pas vraiment de surprise (je pense qu'à une personne près j'aurais pu donner les noms des protagonistes qui ne reviendraient pas de la guerre)
Oui, le contexte historique est bien rendu, bien documenté et intéressant.
Et non, malheureusement, l'auteure n'a pas toujours donné l'impression de savoir où elle allait. Je déplore le fait que l'élément accrocheur du 4e de couverture « À Londres on les surnomme « les Admirables ». Ils possèdent l'argent, le pouvoir et le prestige » soit finalement si peu exploité…ce groupe est nommé deux ou trois fois mais sans être vraiment défini et on ne cesse d'en déplorer les disparus alors qu'ils ne sont que peu (ou pas) nommés, dénombrés, suivis à part les trois ou quatre membres. de nombreuses histoires secondaires sont lancées au fil du récit et tombent à l'eau sans voir l'histoire aboutir. La fin de l'histoire semble avoir été coupée nette, ne laissant que quelques maigres pages pour clôturer, à la va-vite, des lignes narratives qui avaient pourtant été parfois (trop) longuement décrites au coeur du récit, cette dernière impression jetant sur l'ensemble du roman un frustrant sentiment d'inachèvement. Des personnages importants du début du roman disparaissent subitement de la narration pour ne réapparaître soudainement que pour faire une brève apparition comme si l'auteure s'était subitement souvenue de leur existence.

Mon sentiment est que l'auteure a très assidûment voulu rendre le portrait d'une famille, d'une époque, d'une caste et de la guerre et que, malheureusement, elle s'est un peu perdue en chemin…comme dit l'adage : qui trop embrasse, mal étreint.

Et je dois avouer que je reste très dubitative quant au choix du titre (et de la couverture)

Voilà, ceci-dit, j'ai passé un bon moment de lecture. J'ai une affection particulière pour les histoires qui se passent dans les grandes demeures anglaises, surtout durant la Belle-Epoque. J'ai trouvé la plume fine et juste descriptive comme il fallait tant dans les relations entre les personnages que dans la transcription des horreurs et du quotidien de la guerre, aussi bien au front que dans l' « arrière ».

J'ai aussi beaucoup aimé la part belle donnée à l'histoire de l'aviation et de ses pilotes.

Autre chose qui m'a beaucoup plu, c'est la présence du cousin allemand, Friedrich, qui donne une dimension très intéressante aux relations familiales internationales de part et d'autre de la ligne de front. Je regrette seulement que cette fracture n'ait pas été plus exploitée.

Bref, un roman qui a des qualités et des défauts…mais dont je doute qu'elle me marque sur le long terme.
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