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Citations sur La vie ne danse qu'un instant (62)

Aux yeux d’Alice, le suicide n’était ni entaché de lâcheté ni d’un quelconque péché envers un Dieu omniscient. La vie n’était pas nécessairement une chose admirable. Dans certains cas, il y avait même une certaine grandeur à y renoncer.

P. 307
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Les fascistes vouaient un véritable culte à l’uniforme. Plus ces hommes étaient petits, obèses ou contrefaits, plus ils tenaient à un uniforme galonné pour se donner une stature. Le plus caricatural d’entre eux était sans aucun doute Göring dont les nombreuses médailles tintinnabulant sur sa poitrine annonçaient son passage aussi peu discrètement que les crotales des marchands ambulants sur la Corniche.

pp. 281-82
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C'était des mots qui l'avaient décidé (à rejoindre la poignée d'hommes décidés à trahir et tenter de renverser Hitler), de simples mots qui avaient résonné en lui plus fortement encore que le goût de la vengeance, des mots prononcés pendant la guerre civile espagnole, un jour d'octobre 1936, par le recteur de l'université de Salamanque. Karlheinz voyait encore la frêle silhouette de Miguel de Unamuno se dresser dans l'amphithéâtre bondé de nationalistes vociférant leur amour de la mort en conspuant cet esprit libre. "Je viens d'entendre le cri nécrophile "Viva la muerte !" qui sonne à mes oreilles comme "À mort la vie !" s'était écrié le philosophe, avant d'ajouter : "Vous vaincrez mais vous ne convaincrez pas. Vous vaincrez parce que vous possédez une surabondance de force brutale, vous ne convaincrez pas parce que convaincre signifie persuader. Et pour persuader il vous faudrait avoir ce qui vous manque : la raison et le droit dans votre combat." Ses adversaires, fous de rage, avaient hurlé : "À mort l'intelligence !" À ce moment précis, Karlheinz avait choisi son camp. Comment peut-on insulter l'intelligence et rester vivant ? Il avait donc fait le choix de la vie, mais aussi de la raison et du droit, deux valeurs qu'il avait longtemps délaissées, tout entier consumé par sa haine du communisme et son mépris pour les démocraties corrompues. Des valeurs qui avait été celles de son père et qu'il lui avait fallu retrouver pour ne pas perdre son âme. p 372
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«  L’inattendu . C'était une chose qui l’avait tant séduite à Alexandrie .

Le fracas de ces existences qui arrivaient de partout, souvent voilées de malheur , mais animées par l'espérance d’une vie meilleure à l’abri de la pauvreté ou des persécutions.
Les Juifs Allemands, les Grecs de Smyrne , les Arméniens aux prunelles assombries où brillait encore l’effroi des routes de la mort, les Syriens descendus de leurs villages en costumes du pays dont les enfants parleraient français et refuseraient de se vêtir autrement qu’a la pointe de la mode occidentale.
En remontant les siècles , on pouvait même discerner les aspirations des Romains, des Hellènes ou des Phéniciens ..... »
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Il fallait se méfier des allusions au Duce comme au fascisme en général. Une critique, une moquerie ou un parfum de défaitisme pouvaient vous conduire en exil à l'autre bout du pays ou vous infliger une sévère colique, les propriétés laxatives de l'huile de ricin administrée de force aux opposants demeurant encore une distraction prisée par les gros bras du régime.
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«  Comme chaque matin, le petit peuple de Rome bruissait, caquetait, vociférait , s’attendrissait, s’empoignait, se réconciliait .
La COMÉDIE de la vie, le temps d’un battement de cils. »
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- Il n'y a pas si longtemps, il suffisait de posséder un billet de passage sur un bateau pour devenir résident. Et à votre arrivée, on vous demandait ni passeport ni papiers d'identité. Alexandrie n'avait pas peur de l'étranger. Elle était suffisamment puissante pour vous absorber corps et âme et vous faire sien. Sa tradition d'hospitalité demeure. J'aime cette idée de me dissoudre dans une ville de légende.
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Jamais elle n'oublierait la misère grouillante, la puanteur des cadavres ensevelis sous les maisons saccagées, la faim qui conduisait jusqu'à l'obscénité, la prostitution des enfants et les regards torves des soldats palpant sans vergogne ces fillettes et ces garçons qui s'offraient en pleine rue.
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L'inattendu. C'était l'une des choses qui l'avait tant séduite à Alexandrie. Le fracas de ces existences qui arrivaient de partout, souvent voilées de malheur, mais animées par l'espérance d'une vie meilleure à l'abri de la pauvreté ou des persécutions. Les juifs allemands, les Grecs de Smyrne, les Arméniens aux prunelles assombries où brillait encore l'effroi des routes de la mort, les Syriens descendus de leurs villages en costumes du pays dont les enfants parleraient français et refuseraient de se vêtir autrement qu'à la pointe de la mode occidentale. En remontant les siècles, on pouvait même discerner les aspirations des Romains, des Hellènes ou des Phéniciens. Sans oublier les rêves de ceux que leur sang oriental et leurs peaux cuivrées teintaient de légende à ses yeux d'Occidentale. Elle avait d'emblée perçu que cette terre archaïque aux senteurs d'épices méconnues, celle de la Bible et des prophètes, portait la mémoire du monde et la promesse d'engouement tant spirituels que charnels. Elle s'y était arrimée comme après un naufrage. p 222
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De quoi as-tu peur ? se demanda-t-elle. Cette maudite peur semblable à une sale gangrène qu'elle respirait depuis son arrivée, qui suintait des murs, éteignait les regards et courbait les nuques. Cette peur d'être arrêté pour une opinion politique, une foi religieuse, un sang impur, d'être piqué comme un animal parce qu'on est retardé mental ou affligé d'un handicap qui ose dénaturer la race des seigneurs. Cette peur de se retrouver à quelques kilomètres de ce quartier aux boutiques et aux théâtres prospères, sur un terrain balayé par une bise glaciale, en pyjama rayé, soumis à un tortionnaire en uniforme noir récitant l'appel des détenus jusqu'à ce qu'ils crèvent sous ses yeux...
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