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Jean-François Revel (Éditeur scientifique)
EAN : 9782221045459
690 pages
Robert Laffont (07/11/2002)
4.08/5   20 notes
Résumé :
Une anthologie est, au sens littéral, un florilège. Et pas plus qu'un bouquet de fleurs n'est un cours de botanique, une anthologie de la poésie n'est ou ne devrait être un cours d'histoire littéraire, un répertoire didactique ou un de ces compromis équilibrés dans lesquels tous les poètes se voient attribuer, à peu de chose près, le même espace. Tout comme la collection de disques du mélomane, ou la collection de tableaux de l'amateur de peinture, une anthologie do... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Jean-François Revel a été très connu en tant que philosophe, écrivain, journaliste, mais beaucoup moins comme amateur de poèmes. Il propose au public cette grande anthologie de la poésie française. Dans son introduction, il indique les principes qui ont conduit au choix présenté ici. Il insiste d'abord sur la rareté des "vrais" poètes et sur sa liberté quand il a élaboré son propre florilège poétique. Il critique les anthologies qui s'apparentent à un échantillonnage - trop équilibré et très "convenu" - des divers auteurs. Il s'est réservé le droit de privilégier certains poètes; au contraire il passe très rapidement sur d'autres qui jouissent d'une grande renommée. Enfin il a décidé de restreindre la période étudiée, en excluant le Moyen-Age (avant le XVème siècle) parce que la langue était alors trop différente de la nôtre.
Je constate que J.-F. Revel adore Baudelaire, Rimbaud, Apollinaire et surtout Verlaine par exemple - et je suis bien d'accord avec lui. Mais il n'oublie pas non plus des "inconnus" comme Arvers, Gilbert, Lély ou Muselli, etc (que j'ai ainsi découverts). Inversement, Lamartine, A. de Vigny et P. Valéry sont très vite expédiés; et Aragon n'est même pas cité: c'est surprenant.
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Un poème par jour, où l'on redécouvre des textes connus et où d'autres se font connaître.
Différentes rimes, métaphores, poèmes plus ou moins longs, il y en a pour tous les goûts pourvu que l'on aime lire de la poésie pour en comprendre les figures de styles.
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cité par jean d'ormesson dans sa propre anthologie
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Extrait de LES DEUX PIGEONS

Amants, heureux amants, voulez-vous voyager?
Que ce soit aux rives prochaines ;
Soyez-vous l'un à l'autre un monde toujours beau,
Toujours divers, toujours nouveau ;
Tenez-vous lieu de tout, comptez pour rien le reste.
J'ai quelquefois aimé : je n'aurais pas alors
Contre le Louvre et ses trésors,
Contre le firmament et sa voûte céleste,
Changé les bois, changé les lieux
Honorés par les pas, éclairés par les yeux
De l'aimable et jeune bergère
Pour qui, sous le fils de Cythère,
Je servis, engagé par mes premiers serments.

J. de la Fontaine
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Beaucoup de ces dieux ont péri
C’est sur eux que pleurent les saules
Le grand Pan l’amour Jésus-Christ
Sont bien morts et les chats miaulent
Dans la cour je pleure à Paris

Moi qui sais des lais pour les reines
Les complaintes de mes années
Des hymnes d’esclave aux murènes
La romance du mal aimé
Et des chansons pour les sirènes

L’amour est mort j’en suis tremblant
J’adore de belles idoles
Les souvenirs lui ressemblant
Comme la femme de Mausole
Je reste fidèle et dolent
Je suis fidèle comme un dogue
Au maître le lierre au tronc
Et les Cosaques Zaporogues
Ivrognes pieux et larrons
Aux steppes et au décalogue

Portez comme un joug le Croissant
Qu’interrogent les astrologues
Je suis le Sultan tout-puissant
O mes Cosaques Zaporogues
Votre Seigneur éblouissant

Devenez mes sujets fidèles
Leur avait écrit le Sultan
Ils rirent à cette nouvelle
Et répondirent à l’instant
A la lueur d’une chandelle.

GUILLAUME APOLLINAIRE
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LEURS YEUX TOUJOURS PURS

Jours de lenteur, jours de pluie,
Jours de miroirs brisés et d'aiguilles perdues,
Jours de paupières closes à l'horizon des mers,
D'heures toutes semblables, jours de captivité,
Mon esprit qui brillait encore sur les feuilles
Et les fleurs, mon esprit est nu comme l'amour,
L'aurore qu'il oublie lui fait baisser la tête
Et contempler son corps obéissant et vain.
Pourtant j'ai vu les plus beaux yeux du monde,
Dieux d'argent qui tenaient des saphirs dans leurs mains,
De véritables dieux, des oiseaux dans la terre
Et dans l'eau, je les ai vus.

Leurs ailes sont les miennes, rien n'existe
Que leur vol qui secoue ma misère,
Leur vol d'étoile et de lumière (1)
Leur vol de terre, leur vol de pierre
Sur les flots de leurs ailes,

Ma pensée soutenue par la vie et la mort.


(P. Eluard)
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Cà, çà pour le dessert troussez-moi votre cotte
Cà, ça pour le dessert troussez-moi votre cotte,
Vite, chemise et tout, qu'il n'y demeure rien
Qui me puisse empêcher de reconnaître bien
Du plus haut du nombril jusqu'au bas de la motte.
Voyons ce traquenard qui se pique sans botte,
Et me laissez à part tout ce grave maintien,
Suis-je pas votre coeur, êtes-vous pas le mien,
C'est bien avecque moi qu'il fait faire la sotte.
- Mon coeur, il est bien vrai, mais vous en prenez trop,
Remettez-vous au pas et quittez ce galop,
- Ma belle, laissez-moi, c'est à vous de vous taire.
- Ma foi, vous vous gâtez en sortant du repas.
- Belle, vous dites vrai, mais se pourrait-il faire
De voir un si beau c... et ne le f... pas ?

(F. de Malherbe)
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Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage,
Et la mer est amère, et l'amour est amer,
L'on s'abîme en l'amour aussi bien qu'en la mer,
Car la mer et l'amour ne sont point sans orage.

Celui qui craint les eaux qu'il demeure au rivage,
Celui qui craint les maux qu'on souffre pour aimer,
Qu'il ne se laisse pas à l'amour enflammer,
Et tous deux ils seront sans hasard de naufrage.

La mère de l'amour eut la mer pour berceau,
Le feu sort de l'amour, sa mère sort de l'eau,
Mais l'eau contre ce feu ne peut fournir des armes.

Si l'eau pouvait éteindre un brasier amoureux,
Ton amour qui me brûle est si fort douloureux,
Que j'eusse éteint son feu de la mer de mes larmes.

(P. de Marbeuf)
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Revel, remarquable d'intelligence, de pertinence et d'humour à froid. Une époque bien révolue...
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