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Les histoires sont rondement menées, écrites avec un style unique, à mille nolmes des poncifs du genre, qui fait d'autant plus plaisir à lire qu'il est manié avec aisance et élégance, pimenté d'une touche d'ironie grinçante. Leur dénouement est amené avec tout autant d'habileté, l'auteur étant un maître dans l'art délicat de la chute. On ne peut rester qu'admiratifs devant ses audaces textuelles, notamment celles retranscrivant un sortilège de dédoublement: du grand art. Que dis-je? de la hautemagie! Autre exploit remarquable, Timothée Rey utilise une profusion de noms inventés, exercice assez périlleux dans la mesure où il peut vite se révéler indigeste. Mais ce fin gourmet des mots sait les cuisiner et les assaisonner, et tel un grand chef nous les sert en plats si délectables qu'on en redemande.

Bref, de grands coups de chapeau à Timothée Rey, qui contrairement à de nombreux auteurs trop liés aux conventions n'a pas oublié de mettre de la fantaisie dans la Fantasy.
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Quand on parle de Fantasy qui fait rire, on pense évidemment à Terry Pratchett et ses annales du disque monde. Il semble qu'il faille dorénavant compter avec un nouvel auteur de l'imaginaire. Son nom, Timothée Rey et cocorico, c'est un français. Des nouvelles du Tibbar est un recueil de douze nouvelles, toutes se passant dans un monde imaginaire appelé le Tibbar Occidental.

Sur la route d'Ongle : Dans un bus à pieds conduit par un nain qui s'est rasé la barbe, un leprechaum découvre avec des yeux curieux ce pays qu'il ne connait pas. Ghoules, vouvres, tarasques, forêt de haricots géant et lianes attrape-couillons vont défiler. Cette nouvelle initiatique est une excellente façon de faire connaissance avec le Tibbar Occidental.

Mille et mille surgeons du Foisonneur : Les forêts du Tibbar sont atteintes les unes après les autres d'un étrange mal qui les corrompt. Umnide, une vigilante des forêts en formation est envoyée dans la Matrice-âme à la rencontre du Sylvain d'une Forêt du Tout Début. Lui seul pourra l'aider à vaincre le mal. Mais il y a un prix à payer pour cela...

Lacnae b'Asac : Humpnir Trobogost est un grand gaillard qui ne se laisse pas marcher sur les pied. Dans son auberge, l'Anciliule, il retrouve une ex qui l'a plaqué quelque temps auparavant sans une explication. Lorsque celle ci, membre d'une organisation de résistance à l'occupant Ondouailons, lui demande son aide, Humpnir devra faire un choix.

Dans l'antre du sanguinaire : Chaguelume s'aventure dans l'antre d'un monstre, le sanguinaire, à la rechercher de trésors. Une courte nouvelle où tout n'est qu'une question que de perspective. Un bel hommage à J. R. R. Tolkien et Bilbo le Hobbit.

Ce qu'il advint des ravisseurs de la Tomate chantante : Quatres voleurs sont bien décidés à dérober une Tomate chantante à des moines-soldats.

Le Tronc, la Grume et le Fluent : Un superbe hommage à Sergio Leone et aux westerns spaghetti. Une rivalité entre plusieurs familles va se terminer en une lutte à mort à coup d'arbalètes smicée Ouaissonne. Une des meilleures nouvelles de ce recueil qui adapte tous les codes du western à la sauce fantasy.

Magma Mia ! : le dragon est le plus délicieux des mets mais il doit être consommé d'une façon précise. Un groupe d'amis va en faire l'amère expérience.

Suivre à travers le bleu cet éclair puis cette ombre : Que se passe t'il dans la principauté de l'Ayale? Ce petit état est un mystère pour ses deux puissants voisins, le Marasme et la Foiride. Lirahaï Tiham, un mage espion à la solde de la Foiride, est chargé de le découvrir. Ce n'est pas le premier espion à tenter de percer ce mystère. Trois autres espions ont déjà été envoyés et ne sont jamais revenus.

Le jardin de nains du ninja radin : Des pirates partent à l'assaut de la demeure du ninja radin et de ses innombrables trésors. Celui ci est tellement radin qu'il a réduit sa garde à peau de chagrin. Mais peut être que le jardin qu'il faut traverser pour arriver à sa demeure cache plus de choses qu'il n'en a l'air...

Jeunes sirènes lascives pour matelots bourrus : Un puissant sort de haute magie qui s'était caché dans un livre érotique fait des ravages en Honafre Majeure. Toute personne contaminée ne pense plus qu'à une chose, répéter sans cesse et à haute voix le dit sort, contaminant à leur tour tous ceux qui l'entendent.

Mon père, ce bouffon au sourire si torve : Une belle évocation de Victor Hugo dans cette nouvelle où le thème de fond est la lutte des classes. Un fils va retrouver de l'estime pour son père lorsqu'il va se rendre compte qu'il n'est pas simplement le bouffon qu'il semble être.

Deux hougôlons dans le vent du soir : Marjath, une jeune fille de onze ans, va découvrir pourquoi les digues qui protègent les polders de Platope se fissurent dangereusement. Arrivera-t-elle a prévenir à temps les villageois?

Ce qui frappe à la lecture de ces nouvelles c'est la richesse de ce monde imaginé par Timothée Rey. En effet, le Tibbar Occidental, tel qu'il nous est présenté ici, est incroyablement vivant. Tout au long des douze nouvelles de ce recueil, Timothée Rey passe énormément de temps à nous décrire avec une multitude de détails les moindres aspect de ce monde merveilleux et loufoque, parfois plus de temps qu'à développer l'histoire elle même.

"Le tintamarre matinal du port résonne dans son cerveau brumeux comme si cinquante gongs de cuivre s'y donnaient la réplique. Appels de dockers, ils se balancent des cantines, des bidons, des coffres, les entassent sur le pavé avant de les embarquer à bord du navire pour Marasme qui oscille mollement à quai, sur sa gauche. Abois des marchands d'orillons porte-chance contre les mauvaises fortunes de mer. Invites des vendeurs de saucisses en friands sous licence Zénodore. Chansons pâteuses des matelots qui titubent en sortant des beuglants et gargotes, et s'accrochent aux mâts d'une cloche de quart sur un des schooners, plus loin le long du quai. Tintinnabulantes sonnailles d'ônuflons. Friction de chaînes qu'on enroule, martèlement d'un charpentier en train de réparer une barque quille en l'air, brame lugubre d'une corne à pistons. Pleurs d'enfants, rires flûtés, éclats de voix, Cacardages enroués de bruches tirées à hue et à dia. Un tohu-bohu abrutissant."

Ce souci du détail va même beaucoup plus loin. Chaque nouvelle est accompagnée d'un document en rapport avec celle ci. Un panneau d'arrêt de bus pour la première nouvelle, un avis de recherche pour "le Tronc, la Grume et le Fluent", un Hamsterogramme pour "mon père, ce bouffon au sourire si torve". Ces documents, sont fait avec beaucoup d'humour et je ne saurais trop vous conseiller de les lire avec beaucoup d'attention tellement ceux ci regorgent de détails souvent très drôles.

L'imagination de Timothée Rey est fertile. Ses histoires regorgent d'idées et de trouvailles drôles, burlesques et originales. Ca part dans tous les sens. Il fallait oser faire de la fantasy en reprenant les codes du western spaghetti. Dans "jeunes sirènes lascives pour matelots bourru", la dorure, ce sort qui se propage automatiquement d'hôtes en hôtes n'est il pas le premier virus informatique ? le style est riche et très littéraire. Timothée Rey s'amuse avec les mots. Ses textes sont remplis de jeux de mots souvent désopilants. Dans la dernière nouvelle, l'un des personnages s'appelle Shofmarsael. Dans "Le Tronc, la Grume et le Fluent" les protagonistes se battent à coup d'arbalètes smicée Ouaissonne au bord de l'Yberti et l'Yvanclif. Mais Timothée Rey ne fait pas que de la fantasy drôle. Dans "Mille et mille surgeons du Foisonneur" sa plume est beaucoup plus poétique. Dans "Mon père, ce bouffon au sourire si torve" il est plus sérieux, plus classique peut être, et parle principalement de lutte des classes.

Sur bien des points, ce recueil est donc vraiment excellent. Il y a toutefois une chose qui m'a dérangé. Timothée Rey use et abuse de noms et d'adjectifs inventés. Que ce soit dans la faune, la flore ou les objets usuels, les termes imaginaires abondent. Certains peuvent apprécier. Pour ma part, je trouve que l'auteur y est allé un peu trop fort. C'est plus ou moins marqué suivant les nouvelles, mais j'ai des fois eu l'impression que Timothée Rey cherchait à placer un maximum de mots exotiques en un minimum de temps, rendant ainsi la lecture parfois difficile car le plus souvent ces termes ne sont pas expliqués.

Thio Canneg, le couvre-silence humain, un grand noir élancé, se livre comme tous les matins à ses tanaï, exécutant au ralenti des séquences complexes de gestes. Dombrie ad Omalion, l'archère et dresseuse du groupe, est allée nourrir les trois animaux indispensables à la réussite de l'opération, stahifachu voilier, boule-à-fil et galaphân ; elle donne aussi à boire aux ônuflons, qui broutent à l'écart. Elle se déplace avec les gestes un peu mécaniques des tnufles, quoiqu'elle soit demi-elfe par son père.

Ce point mis à part, j'ai vraiment apprécié ce livre. Je serai même partant pour de nouvelles aventures dans le Tibbar Occidental, même si j'ai une nette préférence pour un roman où, je pense, le style de Timothée Rey aurait plus de place pour s'épanouir et où l'histoire serait moins à l'étroit.

Ce livre a été lu dans le cadre d'un partenariat avec Babelio et les moutons électriques que je remercie tous les deux pour cette lecture qui m'a fait découvrir un nouvel auteur.

Lien : http://pitivier-blog.blogspo..
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"Des nouvelles de Tibbar" introduit un nouvel auteur dans la déjà pourtant très riche bibliothèque voltaïque des Moutons electriques. Après la magnifique découverte du talent de jean-Philippe Jaworski d'abord dans "ajnua vera" et ensuite dans le féond "gagner la guerre", les très beaux "Péninsule" de Michael G. Coney et "tancréde" d'Ugo Bellagamba, voici venir un formidable cisailleur du court, domaine finalement par si représenté dans la fantasy. Douze nouvelles nous sont livrées ici, douze points de vue et regards inédits, douze façons d'aborder le genre dans le genre.
La parodie tient une place prépondérante et installe d'amblée Timotée rey parmi les tous grands en compagnie de Pratchett et Jeff VanderMeer, "Dans l'antre du sanguinaire" donnant une relecture à la chute imparable d'un très célèbre chapitre de "Bilbo the Hobbit" du grand Tolkien. de même, "Sur la route d'Ongle", la nouvelle qui introduit ce recueil, est une parodie drôle et satirique des quêtes de tout ordre dont est bardée la Fantasy moderne : mais qu'advint-il au guerrier, à la guérisseuse et au mage partis à bord de ce bus improbable, seul le talent de Rey est capable de déméler un tel écheveau de clichés. Et il y parvient à l'aise mais non sans pirouette.
le maître mot de ce recueil est le plaisir que l'on éprouve à le parcourir. La langue est belle, maîtrisée, l'auteur sait également adapter sa mise en page à son propos - voir les nouvelles "suivre à travers le bleu cet éclair puis cette ombre" et "Deux hougôlouns dans le vent du soir" - , et entretient finalement une surprise pour chacun de ses douze textes. On éclate de rire à la lecture du "tronc, la Grume et le Fluent" et de "ce qu'il advint ses ravisseurs de la tomate chantante", et sans être léger - voir l'utopie dégagée dans "Lacnae b'Asac" et "suivre à travers le bleu..." - Timothée rey assure d'une plume maîtrisée un excercice au style superbe et la liberté foisonnante. A lire absolument.
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Si les contours du Tibbar ressemblent vaguement à notre vieille Europe, il est urgent d'arrêter-là la comparaison. Car ses paysages et ses habitants pittoresques autant que sa faune et sa flore exotiques font de cette contrée un univers à nul autre pareil, et dont Timothée REY nous apporte quelques nouvelles par le biais d'une douzaine de courts récits.
D'un banal voyage en pays d'Ongle dans un bus de la CUITE (Compagnie Urbaine et Interurbaine de Transport Elfique) à l'utilisation d'un appeau à hougôloun par une fillette qui se transforme illico en chouette-miroir, en passant par l'organisation par un groupe de nobles d'un repas dont le plat de résistance est une fricassée d'abats d'efafnr à la sauce magma, en d'autres termes un dragon particulièrement dangereux [1], Timothée REY nous propose une série de chroniques dont le point commun est la loufoquerie mise en valeur par une plume d'une rare richesse, tant dans la Fantasy en général que dans la Light Fantasy en particulier. Il illustre par ailleurs sa prose d'une multitude de références, aussi bien littéraires que musicales ou cinématographiques (« Vois-tu, mon ami, le monde se divise en deux. Ceux qui tiennent une hache bien aiguisée. Et ceux qui creusent. Toi, tu creuses. »), agrémente ses récits de ses très belles illustrations, et propose derrière le burlesque des situations mises en scène de véritables satires sociales qui dépassent allégrement les frontières du Tibbar et pourraient bien être transposées dans un univers bien plus réel.
Finalement la comparaison introductive du Tibbar avec l'Europe n'est peut-être pas aussi déplacée que cela. En tout cas le contenu du recueil est tout simplement excellent. Il est également nécessaire de saluer le travail d'édition, qui a fait de l'ouvrage un très bel objet dans lequel on aura bien du mal à repérer la moindre coquille. Cela aussi est suffisamment rare pour être souligné.
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Des nouvelles du Tibbar est un recueil de nouvelles, plus farfelues et amusantes les unes que les autres ! Pour s'en convaincre, il suffit de lire les titres de celles-ci : "Sur la route d'Ongle", "Mille et mille surgeons du foisonneur", "Le tronc, la grume et le fluent", "Magma mia !", etc.
Du début du livre avec les cartes du Tibbar à la fin (rendez-vous en annexe pour le "Calendrier & principales unités de mesure du Tibbar occidental"), ce livre de fantasy se caractérise par une immense créativité. Parodie, humour, illustrations très réussies, personnages inclassables, lire ce bouquin est un véritable voyage dans un autre univers !
J'avoue que, n'étant pas du tout une habituée de ce type de littérature (fantasy), j'ai eu un peu de mal à entrer dans cet univers, si lointain de tout ce que je connais... Mais j'ai été séduite par l'humour, la folie, l'originalité et la créativité de ce livre. Amateurs du genre, foncez !
Lien : http://curieuseartemis.over-..
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Le ton est donné dans le titre, ce recueil de nouvelles de fantasy n'est pas sérieux. Chacune des histoires est assaisonnée, parfois copieusement, d'une pointe d'humour servie notamment par d'incessants jeux de langage.

Ici, point de héros au sourire éclatant, point de guerrier invincible ou de magicien surpuissant. Des passagers de bus, un tavernier,une vigilante, un voleur apeuré, un dieu-tomate, de riches épicuriens et d'autres plus étonnants encore sont les personnages volontaires ou non de ces moments d'histoire du Tibbar Occidental. L'auteur nous fait découvrir à travers ces chroniques un monde où règne la Basse et la Haute Magie, un monde que parcourent des êtres et des créatures étonnants, un monde rempli de dangers inattendus et souvent fatals.

La créativité de l'auteur est foisonnante et les récits sont enrichis de documents en tout genre, les inévitables cartes, mais aussi horaires de bus, page d'almanach, diplôme de magie, etc, donnant une certaine consistance au Tibbar. Malheureusement au début, la surabondance d'éléments de fantasy, sans explication outre mesure, noie un peu le lecteur, m'a noyé en tout cas, moi dont l'imagination n'est pas aussi vive et dont la fatigue chronique, abêtissante, m'a sans doute empêché de profiter des jeux de mots et références à leur juste valeur. C'est dommage car les nouvelles sont bien tournées, avec des chutes intéressantes et ce monde, indéniablement riche, gagnerait à être déployé et détaillé plus avant. La lecture est toutefois de plus en plus aisée, un peu comme si on s'habituait à un patois local et les dernières nouvelles m'ont paru d'un abord plus facile et le monde décrit de plus en plus intéressant.

Un ouvrage intéressant en tout cas, de par son originalité, tant au niveau du fond qu'au niveau de la forme, un genre dans le genre pourrait-on dire. A découvrir.
Lien : http://www.lapoof.com/articl..
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