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Critique de gflorens84


Aurai-je cédé à la tentation de la prophétie auto-réalisatrice ? Ce livre est-il la victime expiatoire d'une littérature sur laquelle grouillent mes préjugés comme les vers affamés sur un cadavre trop gras ?
Toujours est-il que ce roman, pourtant écrit gros avec des chapitres courts, lisible en, quoi, deux heures si on ne soupire pas trop d'ennui, m'a résisté plus d'un mois... faut dire que j'avais d'autres oeuvres à lire qui ont su plus capter mon intérêt...
Voilà donc un roman autobiographique fictionnel (sans que j'en sache vraiment quelle en est la limite exacte), qui met en scène le nombril énorme de notre ami Rey, au moins aussi monstrueux que celui de Beigbeder (encore que ce dernier jouit-il d'une once de style) mais tout aussi poudré. Je trouve indécent d'oser se mettre en scène de cette manière, mais sans doute est-ce une attitude pathologique de la part de quelques écrivains dandys de ce début de XXI°. Mais passons, peut-être que sa vie fantasmée est intéressante... Que nenni ! C'est insipide, avec une dizaine de mots de vocabulaire, des phrases courtes, des envolées qui se crashent et se vautrent dans le vulgaire, le téléphoné, le déjà-vu. A sa décharge, il est lucide et nous donne des pistes dans le texte : "l'oeuvre artistique de Nicolas Rey n'est pas fondamentale à la survie de l'espèce" ou le dialogue entre lui et son éditrice qui trouve son roman (celui que je tenais entre les mains, donc... formidable effet de mise en abyme...) 'chiant et emmerdant'. Au moins s'attendait-il à ne pas décrocher un Nobel, nous voilà prévenus. On pouvait s'arrêter au titre, en décelant déjà le jeu de mot bien foireux et pitoyable... Nous avons échappé à 'Amour et Paix' ou 'Perdu une bataille, mais pas l'amour', c'est déjà ça de gagner.
Et pour montrer toute l'élégance crasse dont peut faire preuve ce pseudo-écrivain, je ne résiste pas à l'envie de vous faire partager un paragraphe au lyrisme subtil et énivrant comme une coupe d'hydromel : "Maud, je veux détourner le cours de ta vie pour l'enchanter de ma personne. Je vais placer notre destin sur orbite. [...]Je veux respirer. Je veux rouler une pelle à ton cul." Elégant, étourdissant, sublime. Vous l'aurez compris, c'est une histoire d'amour pas franchement à l'eau de rose, bien trash avec ses phrases choc si convenues ("Elle me suça dans la salle de bain"), sans aucune profondeur ni émotion, avec ses litres d'alcool et ses rails de coke, un nouveau genre littéraire qui fleurit sur le terreau cocaïné du dandysme parisien : l'autobiographie thérapeutique.
Allez, le Rey : soigne-toi ou tombe en dépression, Va en cure de désintox' ou plonge dans la coke, mais franchement, épargne-nous tes livres glauques et déprimants.
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