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Citations sur Marcel facteur (10)

J'aime être seule lorsque tu arrives, chargé de présents et de pudeurs, empêtré de rêves. Je me serre contre toi, reconnais des mains et du nez ton grand corps que la conjugalité a légèrement épaissi, et ton odeur si familière. Tu me cites chaque fois une eau de toilette différente, mais tu sens toujours la même chose, un parfum d'air vif et de foin, de sueur animale et saine. Tes gestes de paysan gauche et solide s'arrondissent autour de moi, tu me berces contre ton ventre et ta poitrine, je vois la peau blanche de ton cou puissant dans l'échancrure de ta chemise ouverte, je sens l'étoffe rugueuse de ton jean contre mes cuisses, j'ai envie d'écouter nos corps se dire qu'ils se reconnaissent et se désirent sans urgence...
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C'est vrai que je suis un homme de lettres, malheureusement pas dans le bon sens du terme. Mais avec toi, je ne me sens pas jugé. Je le dis souvent à M. « Françoise, c'est une femme, une vraie, de celles qui deviennent rares, qui vous prennent comme vous êtes, nu, ne voient que l'intérieur, ne jugent pas sur l'apparence. » Oui, je te sens femme, très femme au fond de tes tripes, très forte et aussi très fragile ; et puis humble et pourtant je sais que tu pouvais m'en faire voir. Tu aurais pu me prendre pour un simple facteur, de surcroît s'appelant Marcel... Mais tu m'as fait confiance, tu m'as pardonné mes balourdises, et de promettre plein de trucs, mes tergiversations, j'ai conscience que c'est rasoir au bout d'un moment...
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Françoise, tes mots, il faut les mériter ! C'est vrai que je n'ai pas fini tes livres, mais ce que tu écris pour moi, rien que pour moi, comme ce merveilleux poème ou comme cette lettre destinée rien qu'à moi, je le lis et le relis... La première lecture m'a été difficile, mais à la deuxième, j'étais heureux, la petite larme en supplément.
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out le monde t'aime. Trop, même. Ton amitié suscite des jalousies, ta serviabilité ravit ici, et agace là.
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Entre toi et moi, ni discrétion, ni pudeur. Une curiosité réciproque, un besoin partagé, de déborder, d'avouer, même l'inavouable, de se sentir écouté, de se trouver intéressant. Mais, parce que je suis plus douée que toi pour le récit, et toi plus avide que moi d'engranger des mots, c'est surtout toi qui interroges. Tout y passe.
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Une Femme, une Vraie, pour toi, c'est une élégante et désirable personne, vite convaincue, aisément enthousiasmée, et pleine d'initiatives délicieusement osées. Une charnelle saine et vigoureuse, au geste hardi, à la parole franche, qui jouerait le jeu et se laisserait dominer par plaisir, pour te dominer à son tour, dans le tourbillon de l'émoi, te chevaucherait, t'exhorterait, te sortirait de toi-même à coups de croupe trémoussée et de tétons brandis, te sacrerait prince des jouisseurs, roi des baiseurs, et ferait de son cul comblé le trône de ta virilité.
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Là encore, pas de boîte aux lettres, il faut traverser la cour, frapper, entrer, bavarder un peu. Tu n'as pas vingt ans, et tant de responsabilité pourtant, dans ton rôle de visiteur quotidien ! Que de solitudes tu peuples ainsi, petitement, à ta modeste façon... Que de traits d'union tu tisses entre les familles, que d'espoirs ton passage suscite, mais aussi que de déceptions, que de colère et de chagrin ! Quand les nouvelles ne sont pas bonnes, c'est toi qu'on regarde de travers. On fait semblant de plaisanter : « Des lettres comme celle-là, tu peux les garder !» On te harcèle : « Toujours rien ? C'est pas possible ! » Et toi, tout bête et penaud, qui voudrais faire plaisir, n'apporter que du soleil, et qui culpabilises, la tête basse... Un jour, tu me diras : 
«J'aimerais pouvoir les écrire, moi, ces lettres qu'ils attendent ! »
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Dans ta famille, on ne s'écoute pas. Tu es endurci à cette discipline, sans attendrissement sur ton sort. Pourtant, le soir, dans tes draps, il t'arrive de pleurer. Ton plaisir creuse en toi une tranchée amère, et ta fièvre solitaire te rend triste. Mais tu gardes pour toi toutes tes larmes, les blanches et les autres. Quand ta mère vient, vous n'échangez pas dix mots. C'est ta meilleure façon de la rassurer.
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La voiture est un univers clos et protégé, un nid à rêves, tu danses et rebondis sur les coussins défoncés, tu fouettes ton émoi aux ressorts complaisants. Quelle odyssée! Ton cœur tambourine dans ta culotte, et c'est une drôle de baguette qui bat la mesure du voyage... Sans imaginer ce qui se passe derrière toi, tu te répètes « Minou ! Minou est là», et une force impérieuse t'ouvre les genoux, te bombe le ventre. Ça aussi, comme l'envie de vomir, tu crois que c'est l'amour.
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On travaille, on souffre, on vit, on meurt sans rien dire. Dans la grande ferme inconfortable, toi, tu t'occupes des vaches. Ce sont elles qui te parlent. Avec leurs gros yeux lents, leur corps nonchalant, l'hypnotique balancement de leur queue, sur la route où tu les suis, serein. Tu comprends leur langage, sais traduire leurs mouvements de tête, les frissons de leur pelage beige, l'agacement de leurs oreilles où vibrent les mouches. Parfois, elles courbent la nuque, appellent d'une voix rauque. C'est que l'orage proche les inquiète. Parfois le taureau leur manque, tu saisis leur nervosité, ces grandes ondes qui courent sur leur flanc comme le vent dans l'herbe.
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