AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782343196398
90 pages
Editions L'Harmattan (24/04/2020)
4.5/5   7 notes
Résumé :
C'est pour rompre avec l'Apartheid et promouvoir la réconciliation nationale en Afrique du Sud que Desmond Tutu et Nelson Mandela ont employé le terme de "Ubuntu". Un terme bantou qui fait de l'altérité la source première de la richesse humaine. Sans l'autre on n'est rien...
Ubuntu nous enseigne que nous sommes tous interdépendants. Que nous devons ce que nous sommes aux autres, à ceux qui sont en lien avec nous maintenant, mais aussi à ceux du passé qui, vie... >Voir plus
Que lire après Ubuntu : Ce que je suis...Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
« On ne choisit pas ses ancêtres, on les embarque avec nous, quels qu'ils soient. » (p. 85)
.
Dans mon arbre qui dépasse à peine deux siècles et demi, les femmes se prénomment Clémence, Jeanne, Cécile, Marie, Angèle, Joséphine, Perrine, Céleste ; elles étaient 'ménagères' (sic) ou domestiques.
Les hommes - Pierre, Vital, Henri, Julien, Jean, Auguste, Eugène, Louis, François - étaient cultivateurs, laboureurs, métayers, valets...
A partir de mes lectures et de l'histoire familiale transmise, j'essaie d'imaginer leur vie rude à la campagne, rythmée par les saisons et les contraintes religieuses, avec les nombreux enfants, les veuvages précoces, les remariages hâtifs, les petits rudoyés par une marâtre...
Certains des hommes ont dû partir à la guerre, ils n'ont pas eu le choix. Tous ne sont pas revenus... Ils ont laissé pendant quelques mois/années ou à tout jamais une mère éplorée, une fiancée, une femme, des enfants.
Les douleurs de tous ces gens sont gravées dans mon arbre.
.
.
Dans cet ouvrage, Emmanuel de Reynal se livre à cet exercice de reconstitution, en remontant à la Préhistoire. Une partie est donc imaginée, tandis que l'autre est issue d'archives.
Il donne la parole à quelques membres de sa famille (surtout des hommes) sur une page ou deux.
Et c'est d'autant plus intéressant que l'auteur est né en Martinique, île dont la population est issue de multiples métissages - origines africaine, européenne, indienne, moyen-orientale, asiatique...
.
On trouve donc dans ses ancêtres des Chinois, des Toulousains, des Indiens d'Amérique, des Normands, etc.
Paysans, bergers, pêcheurs, esclaves, châtelains, notaires, militaires, prostituées, négriers, médecins, ils sont tantôt du côté des victimes, tantôt du côté des bourreaux, lorsque l'environnement n'est pas propice à la paix ; ils tombent amoureux au-delà des conflits, aussi...
.
.
Ce court ouvrage, touchant et passionnant, illustre parfaitement le terme 'Ubuntu', mot bantou qui signifie « Je suis ce que je suis grâce à ce que nous sommes tous. »
.
Pour conclure, je reprends ces mots de la postface de l'auteur :
« S'il vous plaît, ne m'appelez plus 'Béké' !
Aux Antilles françaises, un béké est un habitant à la peau blanche descendant des premiers colons européens. En Martinique, ce terme a tendance à concentrer tous les clichés issus de la période esclavagiste. Il efface les personnalités et amalgame des individus dans un bloc identitaire péjoratif. (...)
J'ai écrit ce texte pour tous les boucs émissaires que l'on fabrique en réduisant l'identité des personnes à quelques critères insignifiants. »
Commenter  J’apprécie          334
Je suis ce que je suis grâce à ce que sont les autres

Ma Chère Lectrice, Mon Cher Lecteur, je vous embarque dans un livre singulier. Emmanuel de Reynal est remonté jusqu'au confins de la préhistoire pour raconter qui il est... Merci à L'Harmattan pour votre confiance.

Ubuntu est un terme bantou qui regroupe l'humanité et la fraternité. Notre monde est brassé depuis la nuit des temps et nous sommes tous des êtres humains. Nos origines sont multiples et une à la fois.
Nous sommes tous interdépendants. Nous avons besoin les uns des autres. Nous sommes ce que nos aïeux ont été avant nous, ce qu'ils ont faits et ce que nous sommes devenus. Nous sommes tous connecté que ce soit dans la vie maintenant ou si on remonte aux temps immémoriaux.

Emmanuel de Reynal pose dans ce livre des petits portraits de gens, d'ancêtres, tous différents, tous d'horizons divers. Mais ce sont ses ancêtres. L'auteur est un homme martiniquais et le brassage de population a été multiple. On découvre toute la richesse de ce peuple, de notre peuple.

L'être humain prône certaine richesse chauvine, mais nous sommes tous un. Notre richesse est la diversité. Nous pensons être différents, mais nous sommes tous pareil. Nous sommes ce que nous faisons. Nous sommes ce que nous avons été. Nous sommes grâce aux autres.

Je ne vous cache pas Les Loulous que je m'attendais à plonger dans un essai ou dans un documentaire voire un texte philosophique. Et je dois dire qu'une fois la surprise passé, que ce livre est un sacré morceau de réflexion sur le genre humain. C'est vrai, qui sommes nous vraiment ? Qu'est-ce qui nous a amené là ? D'où nous viennent nos bases ? Qu'est-ce qui fait que nous sommes autant divisé alors que nous ne formons qu'un seul peuple, l'humanité ?

Ce livre est un énorme bol de réflexion et franchement, c'est exaltant ! le Bibou quant à lui est en train de refaire son arbre généalogique et croyez-moi, il galère !

Ma Chère Lectrice, Mon Cher Lecteur, je vous invite à découvrir « Ubuntu, ce que je suis » de Emmanuel de Reynal. Un livre à plusieurs niveaux de lecture, qui vous emmènera à la réflexion de ce que nous sommes. Un terme fort utilisé par Desmond Tutu et Nelson Mandela mais qui vaut pour l'humanité toute entière. Alors, qui sommes nous ? Qui êtes-vous ?
Lien : https://linstantdeslecteurs...
Commenter  J’apprécie          20
L'identité, la tribu sont deux liens sociaux qui font face à l'humanité, La fraternité (Ubuntu). Une société idéale où l'humain n'a ni couleur, ni religion. Il est juste humain. Il développe ainsi la société dans laquelle il évolue. Etre Ubuntu peut aider à devenir ce que l'on veut en donnant le meilleur de soi.

Nous suivons les différentes réincarnations d'un homme. Il est ce qu'il souhaite. Bon ou mauvais. Il traverse le temps et s'approprie des vies. Il est Ubuntu. Il est l'humanité. Il est la fraternité. Ses différentes réincarnations ne font que confirmer ce fait. Mais, représente-t-il toujours la fraternité et l'humanité? Etre Ubuntu se mérite. le mérite t-il?

Nelson Mandela avait choisi ce mot pour signifier le Pardon. le grand pardon. Pour la réconciliation. Cet homme, à travers ses réincarnations, représente t-il le Grand Pardon? C'est avec une délectation et une curiosité non feintes que j'ai lu ce petit livret. Une lecture qui s'est faite d'une traite. Retrouver l'Humain profond laisse dubitatif. L'humanité, la fraternité. Deux mots que semblent avoir oublié les hommes en restant enfermés dans leur quête identitaire. Ce qui limite leur capacité à être fraternel avec l'humanité toute entière.
Commenter  J’apprécie          10
Le terme Ubuntu, d'origine bantou, a été utilisé par Nelson Mandela et Desmond Tutu pour promouvoir la réconciliation en Afrique du Sud. Ici il s'agit de la Martinique.
Je pensais lire un documentaire ou un essai sur le sujet du vivre ensemble en Martinique, surtout après la lecture de la préface de Jean-Paul Jouanelle, opposant la conception de l'auteur avec "l'identitarisme" de certains îliens. Aussi j'ai été agréablement surprise de découvrir un recueil de textes, très littéraires, racontant chacun une part de ses origines.
Emmanuel de Raynal est ce qu'on appelle un "béké", descendant des premiers colons blancs européens. En courts chapitres, il nous parle de ses ancêtres "Graak le chasseur de mammouths, Rigo le pêcheur du nord, Saül le sanguinaire, Yona le méditant, Simon le paysan, Gaël L éleveur de moutons..." qu'ils soient chasseur, notaire, marchand, esclave, putain, corsaire, planteur de café, poilu de la guerre de 14 ou médecin. Sans se voiler la face sur les comportements des esclavagistes ou des opprimés, il remonte doucement dans le temps, pour nous présenter ceux qui ont été avant lui et qui ont forgé son identité.

Chaque portrait est identifié par son prénom, son ascendance, ses actes. Homme ou femme, ils nous touchent par leur humanité ou leur cruauté et nous font revivre l'histoire de la Martinique, depuis les origines jusqu'à l'arrivée des européens, l'esclavage, les négriers, les plantations, l'impact des révolutions françaises de 1789 et 1848, l'éruption de la Montagne Pelée, qui détruit Saint-Pierre en 1902, l'envoi de soldats sur le front en 1914...

Emmanuel de Reynal porte en lui une part de chacun, mais il se réclame aussi de toutes les rencontres et échanges qu'il entretient au quotidien. Il refuse qu'on le catalogue comme béké, réducteur et péjoratif. Il se défini comme "une personne Ubuntu, ouverte et disponible, qui tire sa force de ce que sont les autres."

« Aussi tragique soit-elle, notre histoire doit nous réunir, et non nous diviser, car nous ne sommes ni victime ni responsable du passé, nous ne sommes que les générations d'après...Nous les enfants de l'esclavage, nous les enfants de l'humanité..."
Lien : http://dviolante5.canalblog...
Commenter  J’apprécie          10
"Ubuntu" terme employé par Nelson Mandela et Desmond Tutu pour rompre avec l'apartheid et véhiculé la réconciliation nationale en Afrique du Sud.
Dans ce très court livre, l'auteur nous dresse le portrait de personnes totalement différentes, mais toutes unies car toutes semblables.
Car oui nous sommes tous pareils, nous sommes devenus se que nous sommes grâce à nos aïeux.
D'où la phrase: je suis ce que je suis grâce à ce que sont les autres..
L'auteur nous fait voyager de la préhistoire à maintenant.
Nous venons tous du même endroit.
Il dresse le portrait d'un chasseur de mammouth, d'un paysan, d'un châtelain, d'un militaire, d'une prostituée et de tant d'autres.
Les chapitres sont courts et percutants allant droit au but quelques fois juste en 5 lignes.
Chaque chapitre est dédié à une personne, mais on se rend vite compte que celles-ci sont étroitement liées.
En lisant ce livre on comprend que sans l'autre, on est rien..
Un livre poignant qui fait réfléchir à qui nous sommes..
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Nous avons combattu avec ardeur, mais nous avons perdu. Les Romains ont détruit la ville. (...) Ils m'ont attaché les poignets et m'ont transporté dans la grande arène où ils m'ont vendu à Silvius, mon nouveau maître.
Silvius possède déjà 27 esclaves qui travaillent dans ses mines et dans ses champs. Par chance, c'est à sa vigne qu'il me destine, me préservant ainsi du terrible sort réservé aux mineurs. Les esclaves des mines sont proches de l'enfer. Ce sont les plus mal traités, les têtes dures que l'on veut ramollir, ou les récalcitrants récidivistes qu'il faut punir. J'ai échappé à la noirceur des mines pour la lumière des champs. Si mes journées sont longues, au moins se déroulent-elles au soleil et au vent. (...) Bien sûr, aucun coup ne m'est épargné. Tous les châtiments me sont infligés. Les privations, le fouet, le bâton. (...)
Je m'appelle Ronix. J'ai été soldat. Aujourd'hui je suis l'esclave de Silvius. Je sens brûler en moi le désir de liberté, ce désir ardent qui me fera un jour reprendre les armes, quitter les champs, et traverser le vieux canal.

(p. 32-33)
Commenter  J’apprécie          120
Pendant de longues décennies, l'esclavage a transformé des hommes en choses sans que les lumières du siècle n'aient éclairé toutes les consciences. Bien sûr, cette question faisait débat en Martinique. Les familles se déchiraient entre les tenants de la conservation des privilèges, ceux de la morale chrétienne ou du droit républicain, et ceux, plus rares, du pragmatisme abolitionniste au simple nom de l'efficacité économique :
« En payant vos nègres, vous obtiendrez d'eux des résultats bien supérieurs » argumentaient-ils.
Commenter  J’apprécie          100
Quelle est donc aujourd'hui en Martinique la mission des décideurs divers et variés que sont les femmes et les hommes politiques, les leaders économiques, associatifs, toutes les actrices et acteurs de la vie sociale et culturelle sur cette terre ?
C'est sans doute de travailler à réduire les fractures profondes qui fragilisent la société martiniquaise. En effet celles-ci permettent aux semeurs de haine de remuer régulièrement les couteaux dans les plaies encore béantes de notre histoire.

• préface de Jean-Paul Jouanelle
Commenter  J’apprécie          50
" Je suis ce que je suis grâce à ce que nous sommes tous. "
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Autres livres de Emmanuel de Reynal (1) Voir plus

Lecteurs (12) Voir plus



Quiz Voir plus

La couleur des sentiments

Ce livre tourne autour de 3 personnages importants. Quel personnage de la liste ne fait pas parti de ce trio?

Skeeter
Constantine
Minny
Aibileen

12 questions
1293 lecteurs ont répondu
Thème : La couleur des sentiments de Kathryn StockettCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..