Warhammer 40.000 - Word Bearers, tome 1 : Apôtre Noir

Vestige d'un temps où la Black Library laissait plus de marge de manoeuvre à ses auteurs, Apôtre Noir est le premier volume d'une trilogie consacrée aux Word Bearers.
J'ai lu cet opus en V.O., les deux suivants n'étant pas disponibles en français, aussi il est possible que mon avis diverge considérablement par rapport à la version française.

Le pitch est classique: une bande de space marines prend d'assaut une planète impériale. Comme il s'agit de Word Bearers, ils commencent à bâtir une tour démoniaque pour réaliser de sombres desseins, et les renforts impériaux vont essayer de les anéantir.
On suit la construction de la tour à travers les yeux du pauvre Varnus, Enforcer du défunt régime de Tanakreg, et l'essentiel de l'action se déroule sur le champ de bataille, aux côtés de Kol Badar, Choryphaeus des Anointed (une bande de terminators), ou aux côtés de soldats impériaux élysiens qui combattent aux côtés de l'Adeptus Mechanicus. Pendant ce temps là, Marduk (personnage principal de la trilogie) fait de la figuration avec son porte-bannière pendant l'essentiel du livre, jusqu'à un final qui pour le coup était très sympathique.

Mon sentiment d'ensemble est que Apôtre Noir (Dark Apostle) n'avait pas besoin de s'étaler sur 400 pages. Même si on a de supers moments d'action, comme ceux mettant en scène un titan Imperator face à des terminators, ou les passages où un Ordinatus est mis en oeuvre, ou encore l'assaut aéroporté des élysiens qui est très bien rendu, on a l'impression que les trois quarts du livre ne sont au final que de l'occupation avant le vrai moment intéressant: l'activation du Gehemahnet. Les personnages non-word bearers font simplement de la figuration en attendant que les vrais "héros" de l'histoire aient été introduits et présentés concrètement (pour Marduk, il faut attendre les 50 dernières pages, puisqu'il est littéralement dans l'ombre de son mentor).
Pourtant, l'aspect dévotionnel des Word Bearers est parfaitement représenté, et on sait qu'on a clairement affaire à des êtres maléfiques qui pactisent avec les démons. le grimdark est omniprésent ou presque, et ça aussi c'est un gros "plus" comparé aux productions actuelles. Certains passages sont vraiment bien réussis et seraient aujourd'hui classés en "warhammer horror".

Je suis assez partagé, donc. J'ai passé un bon moment de lecture, mais je n'ai pas été transporté non plus. Par rapport à la trilogie Night Lords, le premier tome de celle des Word Bearers est un peu en deça du premier de celle-ci. Il pose néanmoins des éléments pour la suite, et on sent clairement que Dark Apostle a été conçu dans l'idée d'une trilogie (très à la mode à l'époque). Gageons, donc, que Dark Disciple accélèrera la cadence et approfondira les éléments posés dans Dark Apostle.

Au centre de ce roman le charmant chapitre des Word Bearers , fils de Lorgar, qui ,du côté fanatisme ,ferait passer Ben Laden pour St François d'Assise . Circonstance aggravante le héros Marduk est l'assistant d'un Apôtre Noir l'équivalent d'un directeur spirituel (démoniaque) engagé dans une lutte féroce pour devenir calife à la place du calife ; Tout cela sur fond de guerre planétaire gigantesque affrontant la Garde Impériale , les Word Bearers et les Nékrons . le roman est très bon ,on ne le lâche pas.